PARIS - PERRIN ET CIE - 1898
AVIS PRÉLIMINAIRE.
Masculinisme des pays
Anglo-Saxons. — Féminisme des pays latins.
PRÉFACE.
Origine italienne du
mouvement féministe de la Renaissance. Protestations contre la guerre, contre
la force, contre la matérialisation de l'esprit religieux et la faillite de
la science. — Recours à l'esprit du cœur. — Recherche du bonheur vrai. —
L'idéalisme, et la sélection par la femme. — « Amour et foi ». Croisade
d'amour. — Culte de la vie et haine de la mort. — La femme, « moteur de la
vie ». — Rôle énergique et tranquillisant des Italiennes au xv siècle. —
Conquête de la Franco par l'esprit nouveau. — Sentiment général de la société
nouvelle.
LIVRE PREMIER. — LA VIE DE FAMILLE. CHAPITRE PREMIER. — LE MARIAGE.
Caractère réaliste et
difficultés du mariage. — Qu'il ne faut pas se marier dans un but de
satisfaction personnelle. — Mariage de la jeune fille, les yeux fermés. —
Rôle du père. — Âge du mariage. — Entrevues. — Réflexions paternelles. — Les
idées du futur. — Son criterium physique et moral. — Son malaise. — Crise
finale. — Les idées de Michel-Ange et de Raphaël. — Pompes et fêtes
matrimoniales. — Noces napolitaines, florentines, vénitiennes. — Les côtés
intimes de la fête. — Noces françaises. — Voyage des jeunes mariées. — Sens
moral de ce luxe.
CHAPITRE II. — LA FEMME MARIÉE.
L'esprit de maternité.
— Science, toute physique, du mariage. Difficultés intérieures. — Le
platonisme dans le mariage. — Les demi-femmes. — Les non-femmes. — Vocation
médicale des femmes. — Femmes garde-malades. — Femmes-médecins.
Affranchissement des femmes au point de vue médical. Intimité des femmes et
des médecins. — Collections médicales des femmes. — Règles hygiéniques. — La
neurasthénie. — La femme directrice du ménage. — La châtelaine. — Direction
des gens. — La science de la charité. — Principes des grandes maisons.
CHAPITRE III. — LES ENFANTS.
1° La maternité. —
Tendances à la dépopulation, et ses divers motifs. — Infortunes maritales. —
Réceptions des nouvelles accouchées. — Impopularité de l'allaitement
maternel. — Éducation maternelle des enfants jusqu'à l'âge de sept ans. —
Ancien système d'endurcissement. — Nouveaux programmes raisonnés. — 2° Les
garçons. — Nécessité de développer l'individualisme chez les garçons. —
Éducation paternelle. — Influence grandissante de la mère. — Recours à la vie
de collège. — Grandeur et décadence des précepteurs. — Entente des
précepteurs et des mères. — Surproduction de jeunes gens mondains. Influence
des idées nouvelles sur les programmes. — Décadence de l'esprit de labeur et
de discipline.
CHAPITRE IV. — L'ÉDUCATION DES FILLES.
Éducation toute
maternelle des filles. — Vieille théorie du mariage hâtif. — Éducation
surtout physique et morale. — Opinion des moralistes, des médecins ; conseils
d'Anne de France. — Système utilitaire de l'Allemagne. — L'école intensive :
Vivès, sainte Thérèse ; système espagnol. — L'école esthétique : Dolce ;
système italien. — Louise de Savoie. — Théorie nouvelle du mariage tardif. —
Protestations contre le réalisme de l'éducation. — Précepteurs de jeunes
filles. — Liberté morale des jeunes filles. — Protestations contre leurs
lectures. — Le roman de jeunes filles, selon Anne de France. -- Le flirt. —
La course au mari. — Idées diverses à cet égard. — Coquetteries, amours,
soubrettes. — Sermon de Jean Raulin. — La vie des champs.
CHAPITRE V. — LE PARI ET LES DIVERSES MANIÉRES DE S'EN DÉBARRASSER.
Le mari est seigneur
et maitre ; son autorité absolue. — Le bâton. -- La femme mineure. — Griefs
du mari contre le mariage. Griefs de la femme. — Se garer de la tentation
d'amour. Modus vivendi. — Femmes dotées on non dotées ; progrès majeurs de
l'influence des femmes par le système de la dot. Philosophie pratique. — Les
vides du cœur. — Femmes séparées ou divorcées. — Les veuves — Faste
sentimental. — La femme de mari mort. — Veuves classiques ; leur esprit
d'ordre, leur piété. Veuves gaies. — Vertu des veuves. — Avantages et
inconvénients du veuvage. — Le remariage. — Sincérité des femmes,
lorsqu'elles disent du bien du mariage.
LIVRE II. — LA VIE DU MONDE. CHAPITRE PREMIER. — LA PHILOSOPHIE DE LA VIE.
Esprit individualiste
et antiphilosophique de la France. — Épanouissement des salons. — Règne de
l'argent. — Légitimation en Italie du règne de l'argent. — Le programme
romain. — La société française. — Remèdes proposés contre le socialisme
chrétien. — Anne de France. — L'école du cardinal d'Auboise. — Principes de
la sociologie sentimentale. — Raison d'être sociale du platonisme. — Son
origine à Florence. — Développement de la doctrine. — L'aristocratisme
intellectuel. — Le platonisme passé à l'état de parfum à la mode. —
Discussions sur le vrai caractère de l'amour. — Cataneo. — L'éloquent Bembo.
— Pétrarquisme. — Élévation des sentiments par le platonisme. — Michel-Ange.
— Résistances françaises au platonisme. — Le platonisme triomphe par
l'italianisme et le féminisme. — Anne de France. — Marguerite de France et sa
philosophie générale.
CHAPITRE II. — LA SCIENCE DU PLATONISME.
Le platonisme est-il
dangereux pour les femmes ? — Double système pour capter les hommes : la
passion ou la sensibilité. — Répandre l'amour est le but de la vie, et le
secret du bonheur. La vertu platoniste. — Critiques contre la pratique de
cette vertu. — Ecole d'Anne de France. — Vittoria Colonna et Michel-Ange. —
Ecole philosophique. — Multiplication et abstraction. — L'amour par devoir. —
L'amour de princesses. — Le voile mystérieux. — Recrutement pratique du
platonisme. — Sources de l'amour et du réamour.
CHAPITRE III. — LE SACERDOCE DE LA BEAUTÉ.
La science consiste à
extraire partout la parcelle de bonheur ; et d'abord de soi-même. — La
beauté, devoir social. — Le charme n'a pas de règles physiques. — Femmes
minces et non minces ; femmes blondes ; la peau, les yeux. — Beauté du corps.
Michel-Ange et Dürer. — Les portraits de femmes en Vénus. — Prudence des
femmes. — Fantaisies des artistes. — La princesse Jeanne d'Aragon. —
Marguerite de France costumée en âme. — Réceptions au petit lever. — Les «
Innocents s. L'art de rester jeunes, ou de se refaire une jeunesse. —
Toilette d'une dame. — La mode. — Symphonies intellectuelles des couleurs. —
Luxe. — L'architecture. — Le goût des beaux meubles.
CHAPITRE IV. — LE CADRE MONDAIN.
La science des dîners.
— La conversation à table. — Le bal, la danse ; l'usage des baisers. —
Protestations des Réformés. — La visite â l'église. — Les pèlerinages. — Les
jardins et la campagne. — Les fleurs. — Le chien et le perroquet. — Le
cheval. — La chasse romaine et platonicienne. — La chasse savante ; Budé,
Blondo. — Les animaux de parc. — La Nature. — La vie des eaux ; l'eau pure ;
les eaux sérieuses ; les eaux amusantes.
CHAPITRE V. — LES RESSOURCES INTELLECTUELLES.
La bibliothèque. —
Éparpillement et dilettantisme de la curiosité. — Goût pour les Nouvelles,
les Facéties, les Romans. — Les vieux poètes. — La musique. — Les
instruments, la voix humaine. — Musique intellectuelle. — Musique d'harmonie.
Musique sacrée. — Musique de chambre. — Musique a grand orchestre. —
Discussions sur l'abus de la musique. — Le théâtre. — Phèdre, Bibbiena. — La
Calandra. — Luttes contre le théâtre. — Les idées françaises.
CHAPITRE VI. —
LA CONVERSATION.
Art de la conversation
; son rôle suprême. — Triomphe des femmes. — Ton de la conversation. — Esprit
philosophique. — Variété de la forme. — Sujets de conversation. —
Conversation française. — Mots vifs. — Petits jeux. — Narrations. —
Dissertations. Gaietés. — La correspondance, regain de la conversation.
Lettres de famille. — Lettres de grand style. — Ton des lettres. — Quelques
lettres italiennes.
LIVRE III. — L'INFLUENCE DES FEMMES. CHAPITRE PREMIER. — L'INFLUENCE POLITIQUE.
Les femmes restent
étrangères aux choses tranchantes : la guerre, la justice. — Femmes
politiques malgré elles. — Isabelle d'Aragon. — Jeanne d'Aragon. — Anne de
France. — Retour de l'ambition à l'amour. — Femmes inquiètes. — Renée de
France. Héroïsme purement défensif des femmes. — Les dames de Sienne, de
Pise. — Isabelle la catholique. — Catherine Sforza. — La femme selon
Michel-Ange.
CHAPITRE II. — L'INFLUENCE MORALE.
Le bon vieux temps. —
Dégénérescence morale. — L'ambition, l'argent. — Fallait-il guérir le mal par
le système italien, des semblables, ou par le système allemand, des
contraires ? — La vertu doit-elle être nécessairement ennuyeuse ? —
L'embarras de Raphaël. — Les anti-platonistes. — Louise de Savoie, Rabelais.
— Travail d'amélioration, par deux procédés. — 1° ‘Amollissement de la
vertu’. — Systèmes divers, sur le mariage ; union libre ; système du contrat
; système du dédoublement. — Firenzuola. — Le mariage
de cœur. — Platonisme secondaire et transactionnel. — Le système des
transactions. — Aumônes sans conséquences, pour appâter l'animal humain. — La
dégustation de l'amour, par le dilettantisme italien. — L'assaut. — L'amour
formé d'un rêve. — Prière ! — 2° ‘Ennoblissement du vice’. — Essai de
purification de l'amour charnel. — Les « cortigiane
» d'Italie, et leur influence morale. — Tullia d'Aragona. — Imperia. —
Venise. — François Ier. — Système français du double ménage. — Diane de
Poitiers. — Bembo douloureux ! — L'entraînement ! Adoucissement des formes et
des forces. Féminisation des hommes. — La question de la barbe.
CHAPITRE III. — L'INFLUENCE INTELLECTUELLE.
Conquête des hommes
par l'esprit. — Armée des femmes intellectuelles. — Isabelle d'Este. — Anne
de France. — Marguerite de France ; sa théorie. — Les amis et commensaux de
Marguerite. — L'état-major intellectuel de la France. — Les Egéries. —
Difficulté de ce gouvernement. — Vittoria Colonna et Arétin. Les douceurs et
les compliments. — Le contrôle des manuscrits. — L'affection. — L'aide
pécuniaire. — Nécessité du mécénat féminin.
CHAPITRE IV. — L'INFLUENCE INTELLECTUELLE (suite).
Résultats de
l'influence féminine. — Littérature à la louange des femmes. — Pompeo
Colonna. — Les deux écoles du goût : la passion, la sensibilité. —
Castiglione. — Littérature de conversation. — Poésies fugitives. - Temples de
haute poésie. — Littérature de caniches et d'oiseaux. — L'aïeul de Vert-Vert.
— Les Espagnoles. — La France : Lyon. — Accusation de frivolité. -Le
scepticisme allemand. — La lutte en France. — Le jeu « pour ou contre » les
femmes. — Timidité des femmes françaises. — L'esprit des prélats.
CHAPITRE V. — L'INFLUENCE RELIGIEUSE.
Progrès de la
sensibilité religieuse. — Comparaison des femmes et de la lune. — Avènement
de l'esprit sentimental. — Le libre examen à Rome et en Italie. — Religion
philosophique. Entrée en scène des femmes, prêtres, comme elles sont
médecins. — Traditions religieuses des femmes en France. — Décadence de la
foi. — Libéralisme romain. — Situation du clergé français. — Alliance des
femmes et du clergé esthéticien. — Principes libéraux de cette alliance. —
Femmes bibliennes. — Religion aristocratique. — Les écrits des anciennes
femmes mystiques : Gabrielle de Bourbon, Catherine d'Amboise. — Les écrits
mystiques de Marguerite de France. — Les idées de Marguerite de France. —Ses
rapports avec les palinods. — Les mystiques. — Le mysticisme de dédoublement.
— Conversations directes avec Dieu. — Caractère riant du nouveau mysticisme.
— Pétrarquisme spirituel. — Corrège. — Vittoria Colonna, Vergerio.
CHAPITRE VI. —
L'INFLUENCE RELIGIEUSE (suite).
Contempteurs du
libéralisme mystique. — Les savants. — Reproches adressés au parti libéral :
paganisme, matérialisme. Lutte des femmes contre ces tendances. — Les moines
: l'esprit-moine. — La lutte contre les moines ; le pour et le contre. —
Rabelais. — Folengo. — Les moines allemands. — Soulèvement du bas clergé
contre le libéralisme et l'esthétisme : Luther, Calvin. — Lutte des
Réformateurs contre les femmes et la liberté de penser. — Vittoria Colonna et
Ochino. — Direction en France du parti libéral et esthéticien. — Marguerite
de France, et son rôle actif. — Théorie féministe de Postel. — Christ. de Longueil. — Réponses de Luther, de la Sorbonne, des
partis théologiques.
CONCLUSION.
Insuccès total de
l'œuvre féministe. — Déboires de Marguerite de France. — Réaction contre le
cosmopolitisme et l'intellectualisme. — L'esprit de la Pléiade. — L'amour du
plein air. — Marguerite de Savoie. — Chute de l'esprit romain. — Montaigne.
Derniers effets du féminisme. — Le triomphe de la mort. Les erreurs du
féminisme de la Renaissance. — Disparition du système esthétique. —
Sensualisme du XVIIIe siècle. — Naturalisme de Ruskin.
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