AVEC UNE LETTRE PRÉFACE DE EDGAR QUINET
PARIS - DEGORCE-CADOT - 1875
INTRODUCTION.LIVRE PREMIER. — WISSEMBOURG, FRŒSCHWILLER, RORBACH.Napoléon III et le plébiscite — La candidature de Léopold de Hohenzollern. — Émotion causée en France par cette nouvelle. —Déclaration de M. de Gramont, ministre des affaires étrangères, le 6 juillet. — C'était une provocation. — M. Benedetti se rend à Ems auprès du roi de Prusse. — Renonciation du prince Antoine au nom de son fils Léopold. — M. Benedetti demande des garanties au roi de Prusse. — Refus. —Le télégramme de M. de Bismarck. —Interprétation donnée à ce document par le gouvernement impérial. — La guerre est décidée au château de Saint-Cloud. — M. Emile Olivier porte la déclaration de guerre à la tribune du Corps législatif. — Discours de M. Thiers. — Attitude de la majorité. — MM. Jules Favre et Gambetta demandent la dépêche officielle de M. de Bismarck. — Il n'y en avait pas. — A Berlin ! Napoléon III généralissime. — Ses préoccupations à Saint-Cloud avant de partir. — Proclamation aux Français. — Les généraux placés à la tête de l'armée. — Situation respective des huit corps d'armée de la France. — La France n'est pas dégénérée, elle n'était pas préparée à la guerre. — La désorganisation du service : pas de vivres, pas de munitions. — Dépêches officielles. — L'affaire de Sarrebrück. — Bataille de Wissembourg, de Frœschwiller et de Forbach. — L'invasion.LIVRE DEUXIÈME. — BATAILLES AUTOUR DE METZ.Emotion causée à Paris par nos premiers revers. — L'impératrice régente quitte Saint-Cloud. — Proclamations. — Le Sénat et le Corps législatif sont convoqués pour le 9 août. — M. Jules Favre propose au Corps législatif de donner le pouvoir à une commission de quinze membres. — Chute du ministère Ollivier. — Le général Cousin-Montauban, comte de Palikao, forme un ministère nouveau dévoué avant tout à la dynastie. — Napoléon III et le maréchal Le Bœuf déposent leurs pouvoirs militaires. — En réalité, Napoléon III reste ce qu'il était. — Désintéressement des partis. — Réprobation universelle excitée par le coup de main de Blanqui à La Villette. — Le maréchal Bazaine commandant en chef de l'armée du Rhin. — On décide en conseil de guerre que l'armée du Rhin se rabattra sur Verdun. — Napoléon III quitte Metz le 14 août. — Inexplicables lenteurs du maréchal Bazaine. — Marche foudroyante des armées allemandes. — Bataille de Borny (14 août). — Temps perdu par Bazaine. — Bataille de Gravelotte ou Rézonville (16 août). — Retraite sur Metz ; stupéfaction et colère de l'armée. — Bataille de Saint-Privat (18 août). — Bazaine n'assiste pas à la bataille. — Investissement de Metz.LIVRE TROISIÈME. — SEDAN.La France ignore ce qui se passe à Metz. — Mensonges tantôt calculés, tantôt involontaires du comte de Palikao. — Dépêche de Bazaine le soir de la bataille de Saint-Privat. — Il dit qu'il s'apprête à marcher vers le nord. — Avis donné à Bazaine par Mac Mahon. — Mac-Mahon à Châlons. — Sa retraite depuis Frœschwiller. — Napoléon III à l'auberge de Gravelotte. — Il arrive à Châlons. — Conseil de guerre tenu le 17 août. — Le départ de l'armée de Châlons pour Paris est décidé. — Résistance de l'impératrice et du général de Palikao. — Triste accueil fait, aux Tuileries, au général Trochu, nommé gouverneur de Paris. — Le général Palikao supplie Napoléon III de renoncer à son retour à Paris. — Proclamation du général Trochu. — Effet qu'elle produit. — Mac-Mahon se décide à remonter vers le nord. — Ses hésitations, ses angoisses. — Il s'arrête à Reims. — Arrivée de M. Rouher. — Conseil tenu à Courcelles. — Le retour à Paris est de nouveau décidé. — Projets de proclamations rédigées par M. Rouher. — Curieuses ratures que portent ces documents. — Retour de M. Rouher à Paris. — Dépêches de Bazaine qui renversent encore le plan arrêté. — Joie du général Palikao. — Ses instances nouvelles auprès du maréchal Mac-Mahon. — L'armée de Châlons se porte sur l'Aisne. — Dépêche pressante de Mac-Mahon à Bazaine. — Bazaine n'en tient aucun compte. — L'armée allemande à la poursuite de Mac-Mahon. — Le maréchal, menacé de toutes parts, veut se dérober par Mézières. — Réponse de Palikao : « La révolution éclaterait dans Paris » — Mac-Mahon cède encore. — Combat de Beaumont ; déroute du 5e corps. — Une dépêche de Napoléon III. — L'armée sous les murs de Sedan. — Position stratégique de Sedan. — Funeste indécision du maréchal Mac-Mahon. — Bataille de Sedan, 1er septembre. — Le maréchal est blessé. — Le général Ducrot prend le commandement et ordonne la retraite vers Saint-Menges. — Intervention du général de Wimpffen. — Le mouvement de retraite est suspendu. — L'armée allemande achève sa marche tournante. — Inutiles charges de cavalerie. — Lettre de Wimpffen à Napoléon III. — Le drapeau blanc. — Rôle de Napoléon III pendant cette journée. — Le général de Wimpffen au quartier général allemand. — Langage de MM. de Bismarck et de Moltke. — Exigences de l'ennemi. — La capitulation. — Récit des événements par M. de Bismarck. — L'armée française dans la presqu'île d'Iges. — Départ de Napoléon III pour Wilhelmshöhe.LIVRE QUATRIÈME. — LE QUATRE SEPTEMBRE.Marche de l'armée allemande sur Paris. — Derniers jours du Corps législatif. — Préoccupations dynastiques du comte Palikao. — L'empire penche vers sa ruine. — La Jacquerie bonapartiste. — Séance du 3 septembre. — Comment le général Palikao raconte la bataille de Sedan. — La vérité se fait jour malgré les précautions du gouvernement. — Manifestation populaire du 3 septembre : la déchéance ! — Séance de nuit du Corps législatif. — Proposition de déchéance portée à la tribune par M. Jules Favre. — Silence glacial de la majorité. — Proclamation du ministère affichée dans la nuit. — Emotion extraordinaire de Paris. — Rassemblements sur la place de la Concorde. — Proposition du général Palikao à l'ouverture de la séance. — Proposition de M. Thiers. — L'Assemblée se retire dans ses bureaux. — Le Corps législatif est envahi par le peuple. — Efforts de M. Gambetta pour ramener le calme. — Compte rendu sténographique do cette séance extra-parlementaire. — Tumulte croissant. — Le président se couvre, la séance est levée. — Vote de la déchéance de Louis-Napoléon Bonaparte et de sa famille par le peuple. — La République est proclamée à l'Hôtel-de-Ville, sous la présidence du général Trochu. — Portrait du général Trochu. — Délégation du Corps législatif à l'Hôtel-de-Ville. — Réponse portée par MM. Jules Favre et Simon au Corps législatif, réuni dans la salle à manger de la présidence. — M. Thiers impose silence aux récriminations. — Dernière séance du Sénat. — Paroles prononcées par MM. de Chabrier et Baroche. — Résignation du Sénat. — Tous les appuis manquent en même temps à l'Empire. — La République proclamée dans les grandes villes de France ayant de l'être à Paris. — Le gouvernement de la Défense nationale. — Proclamations aux Français, aux Parisiens, à la garde nationale. — Circulaire du ministre des affaires étrangères. — Injustes accusations dirigées contre le gouvernement de la Défense nationale et contre la révolution du 4 septembre. — Est-il vrai que le renversement de l'Empire a fait perdre à la France l'Alsace et la Lorraine ? — Réfutation de cette accusation par le langage de M. de Bismarck et des auteurs allemands. — Trêve des partis. — La patrie en danger.LIVRE CINQUIÈME. — LA PATRIE EN DANGER.Les armées allemandes menacent Paris. — Metz et Strasbourg bloqués, les places fortes investies ; armée de réserve au-delà du Rhin. —Forces dont dispose la France. — Les quinze mille hommes revenus de Mézières avec le général Vinoy. — Marins, gardes mobiles, garde nationale. — Mouvement patriotique de Paris. — Les populations se réfugient dans ses murs. — Activité des municipalités parisiennes. — Proclamation du gouvernement à l'armée. — Instructions du ministre de l'intérieur aux administrations départementales et communales. — Décret du 8 septembre pour la convocation d'une Assemblée constituante. — Nouveau décret avançant les élections au 2 octobre. — Les élections sont indéfiniment ajournées. — Fausse accusation adressée au gouvernement. — Était-il moralement et matériellement possible d'élire une Assemblée ? — Le gouvernement tourne les yeux vers l'Europe. — Langage des représentants des puissances étrangères : l'ambassadeur d'Angleterre, le chargé d'affaires de Russie, M. de Metternich, M. Nigra. — Mission donnée à M. Thiers. — M. Thiers à Londres. — Il obtient de l'Angleterre une démarche auprès de M. de Bismarck pour faciliter une entrevue de M. Jules Favre et du chancelier prussien. —Départ de M. Jules Favre ; lettre à M. de Bismarck ; réponse de celui-ci. — Rencontre de Montry ; frayeur de M. de Bismarck à l'occasion des francs-tireurs. — Entretien dans le château de la Haute-Maison. — Continuation de l'entretien au château de Ferrières. — Conditions inacceptables posées par l'homme d'État allemand pour la signature d'un armistice. — Retour de M. Jules Favre à Paris. — Note du Journal officiel. — Les hostilités continuent. — Délégation de Tours. — Préparatifs militaires à Paris. — Topographie de Paris : les ouvrages avancés, les forts, les remparts. — Marche des armées allemandes. — La 4e armée investit Paris à l'est et au nord ; la 3e armée passe la Seine à Villeneuve-Saint-Georges et s'étend vers le sud jusqu'à Versailles. — Combat de Châtillon. — État moral de Paris. — La statue de Strasbourg. — La nouvelle se répand que Strasbourg a capitulé.LIVRE SIXIÈME. — SIÈGE DE STRASBOURG.Un parlementaire badois aux portes de Strasbourg, le 8 août. — Il somme la place de se rendre dans les vingt-quatre heures. — Le général Uhrich, gouverneur de Strasbourg. — Aucun préparatif de défense. — État de la garnison et de la ville au 8 août. — Nombre de soldats. — Le baron Pron, préfet de Strasbourg ; il trompe le gouverneur sur l'état des esprits. — Investissement de la place. — Le général de Werder remplace le lieutenant général de Beyer. — Commencement du bombardement le 15 août. — Sortie de la garnison le 16. — Le bombardement ; la bibliothèque et la cathédrale sont incendiées. — Trains de plaisir organisés en Allemagne pour voir brûler Strasbourg. — Dévouement patriotique de la population ; les ambulances, les restaurants populaires. —Dépêches échangées entre le comte de Palikao, ministre de la guerre, et le général Uhrich. — M. de Palikao propose au général Uhrich de se jeter dans le duché de Bade. — Réponse du général à ce conseil insensé. — Nouvelles communiquées, le 3 septembre, par M. de Werder, au général Uhrich. — Le général n'en fait point part à la population. — La délégation suisse ; discours prononcé par le maire à l'arrivée des délégués. — Strasbourg apprend enfin les événements qui se sont accomplis depuis le commencement de septembre. — La police répand le bruit que les délégués sont des espions. — Retraite de M. Pron. — Proclamation de la République. — Arrivée de M. Valentin. — Délibération du conseil, 18 septembre. — Réponse du général Uhrich. — Travaux des Prussiens. — La capitulation.LIVRE SEPTIÈME. — SIÈGE DE PARIS (Du 30 septembre à la capitulation de Metz).Combat de Chevilly (30 septembre). Mort du général Guilhem. — État des esprits dans Paris. — La question des subsistances. — Le rationnement. — Les ballons et les pigeons voyageurs. — Les espions, les arrestations ; fièvre de la population. — Premières résistances contre le gouvernement. Accusations dirigées contre lui. — Résolutions du « Comité central républicain » dans la salle de l'Alcazar. Les délégués du Comité à l'Hôtel-de-Ville. — La question des élections municipales. — Les élections indéfiniment ajournées. — Première manifestation sur la place de l'Hôtel-de-Ville ; Gustave Flourens. — Réponse du gouvernement. — Nouvelles des départements. — Insuffisance reconnue de la délégation de Tours. — Départ do M. Gambetta, le 7 octobre. — Proclamation aux départements. — Manifestation du 8 octobre. — Réprobation générale contre les agitateurs. Discours de M. Jules Favre sur la place de l'Hôtel-de-Ville. — Combat do Bagneux (13 octobre). — Armement de Paris. —Activité du ministère des travaux publics. — Les canons, les mitrailleuses. — Tableau des forces réunies sous Paris. — Mobilisation de la garde nationale. — Combat de la Malmaison (21 octobre). — Nouvelles de province ; Orléans, Châteaudun. — Félix Pyat, le Combat et Bazaine. — Démenti du gouvernement. — Combat du Bourget. — Reprise du Bourget. — Arrivée de M. Thiers à Paris. — Bruits d'armistice. — Émotion extraordinaire provoquée par la nouvelle de la capitulation de Metz.LIVRE HUITIÈME. — LE MARÉCHAL BAZAINE.Projets du maréchal après la bataille de Saint-Privat. — Ses dépêches à Mac-Mahon. — Dépêche de Mac-Mahon apportée le 23 août par un agent de police de Thionville. — Dispositions prises pour une grande sortie. — Opposition des généraux Coffinières et Soleille. — Hésitations de Bazaine ; les ordres donnés sont contremandés. — Mécontentement du général Bourbaki. — Un messager de Mac-Mahon pénètre dans Metz le 30 août. — Bataille de Noisseville ; inexplicables lenteurs du maréchal Bazaine. — Les positions de l'ennemi sont enlevées. — Retour offensif de l'ennemi, le 1er septembre. — Retraite sur Metz. — Situation de l'armée ; état insuffisant des approvisionnements. — Rêves ambitieux de Bazaine. — On apprend par les journaux prussiens la catastrophe de Sedan ; douleur de l'armée. Dépit du maréchal à l'endroit du général Trochu. — Bruits mensongers répandus par un jeune attaché d'ambassade ; le maréchal en favorise la propagation. — Conseil de guerre du 12 septembre ; le maréchal renonce à toute tentative de sortie ; son langage aux chefs de corps. Il croit que la guerre touche à son terme. — Ordre du jour à l'armée. — Le colonel Boyer au quartier général de Frédéric-Charles. Ouvertures peu dissimulées de celui-ci. — Le maréchal met au rebut les imprimés portant le sceau impérial. — Langage d'un journal allemand de Reims relativement au gouvernement impérial. — Arrivée du sieur Régnier, ses promesses. — Termes du sauf-conduit donné par Bazaine au général Bourbaki. — Départ de Bourbaki. Son voyage en Angleterre ; son irritation d'avoir été dupé par Régnier et le maréchal. — Agitation de la population messine. — Pétition au maire. — Nouveau projet de sortie. — Petites opérations préparatoires. — Le projet est encore abandonné. — Conseil de guerre du 10 octobre. — Le colonel Boyer à Versailles. — Réponse de MM. de Moltke et Bismarck. — Projets de sortie à l'insu du maréchal ; le général Clinchamp et le général Changarnier. — Les négociations ; attitude du maréchal ; les mensonges destinés à calmer l'irritation de l'armée. — La capitulation. — Départ de Bazaine.LIVRE NEUVIÈME. — LE 31 OCTOBRE.Agitation causée par la capitulation de Metz, la perte du Bourget et les bruits d'armistice. — Abattement de Paris. — Les partisans de la Commune relèvent la tête. — Réunion des maires à l'Hôtel-de-Ville : les élections municipales sont décidées à l'unanimité. — M. Etienne Arago porte cette décision aux membres du gouvernement. — Premier envahissement de l'Hôtel-de-Ville. — Discours du général Trochu. — M. Etienne Arago supplie les membres du gouvernement de se prononcer en faveur des élections municipales. — La salle du gouvernement est envahie. — Flourens et ses tirailleurs ; les membres du gouvernement prisonniers. — Blanqui organise le gouvernement de la Commune dans une salle voisine. — Ordres divers signés de lui. — Proclamation du maire de Paris pour annoncer les élections municipales, contresignée par MM. Dorian et Schœlcher. — M. Ernest Picard, qui s'est évadé de l'Hôtel-de-Ville, fait battre le rappel. — Arrivée du 106e bataillon de la garde nationale. — Scènes tumultueuses. — Délivrance de MM. Trochu, Jules Ferry, Emmanuel Arago. — Négociations entre MM. Dorian et Delescluze. — Rôle de M. Dorian : il veut éviter l'effusion du sang. — Arrivée de M. Jules Ferry à la tête de bataillons de la garde nationale. — On attaque les portes du palais à coups de crosse. — MM. Delescluze et Dorian se présentent en parlementaires. — Delescluze prend l'engagement de faire évacuer l'Hôtel-de-Ville. — Attitude de la foule réunie sur la place. — L'indignation est générale contre les auteurs de la manifestation. — La garde nationale arrive de toutes parts. — Flourens et Blanqui ne se prêtent aux concessions qu'après l'irruption des mobiles par un souterrain. — Moment critique pour les prisonniers. — Évacuation de l'Hôtel-de-Ville ; ovation au général Trochu. — Proclamation du général aux gardes nationales. — Le plébiscite du 3 novembre. — Les élections municipales. — Négociations relatives à l'armistice. — M. Thiers à Versailles. — Rupture des négociations.LIVRE DIXIÈME. — COULMIERS.Le gouvernement commet une faute en s'enfermant dans Paris. — Envoi d'une délégation à Tours. — MM. Crémieux, Fourichon et Glais-Bizoin. — Fièvre de la France à leur arrivée. — Les partis s'agitent et demandent l'élection d'une Assemblée. — Symptômes de sécession à l'Ouest et dans le Midi. — Intrigues nouées autour du gouvernement : bonapartistes, orléanistes, légitimistes. — Conflits entre les autorités civiles et militaires ; menaces de guerre civile à Lyon. — Le général Mazure arrêté et emprisonné. — Démission de l'amiral Fourichon. — M. Crémieux, ministre de la guerre. Lassitude de la délégation. — Arrivée inopinée de M. Gambetta. — État militaire de la France au 10 octobre. — Orléans perdu par le général de Lamotterouge. — Le général d'Aurelles de Paladines nommé commandant en chef de l'armée en Sologne. — Le général Cambriels évacue les Vosges et se retire à Besançon. — Corps en formation dans l'Ouest. — Proclamation de M. Gambetta aux départements. — Ajournement indéfini des élections. — La France debout. — Prodigieuse activité pour la réorganisation administrative et militaire. — Bureau des cartes ; bureau des reconnaissances ; création du corps auxiliaire du génie civil ; réorganisation de l'intendance et des ambulances. — Réorganisation militaire : formation des cadres ; création de l'armée auxiliaire ; comités départementaux de défense ; création de l'artillerie départementale ; camps régionaux ; commissions d'équipement et d'armement. — Opérations militaires : le général d'Aurelles de Paladines remplace le général de Lamotterouge ; le camp de Salbris ; effectif du 13e corps ; formation du 16e corps à Blois. — Dépêche de Jules Favre annonçant une sortie du général Trochu, pour le 6 novembre. — Conseil de guerre à Salbris. — Marche sur Orléans. — Bataille et victoire de Coulmiers. — Orléans évacué par les Bavarois. — Disposition militaire pour couvrir la ville. — Immense sensation produite par cet événement.LIVRE ONZIÈME. — SIÈGE DE PARIS. - BATAILLE DE CHAMPIGNY (30 novembre - 2 décembre).Apogée du siège de Paris. — Nécessité d'opérations importantes. — Exaspération de l'opinion publique ; mortalité ; symptômes d'indiscipline. Les vivres s'épuisent. Date extrême assignée par le gouvernement lui-même aux subsistances. — Dépêches de M. Jules Favre à M. Gambetta à ce sujet. — Création d'un comité de subsistances. Mode de distribution des vivres par le ministère du commerce aux municipalités parisiennes. — Distribution des farines par la mairie centrale, dirigée par M. Jules Ferry. — Rationnement de la viande. Prix des denrées au milieu de novembre. — Les classes pauvres ne sont pas celles qui souffrent le plus. — Admirable résignation de la population parisienne. — Les queues devant les boucheries et les boulangeries. — État moral de Paris ; les clubs excentriques ; ils sont sans influence sur la majeure partie de la population. — Fragments des discours qui y étaient prononcés. — Préparatifs du général Trochu. — Travaux de contre-approche en avant des forts, dans la presqu'île de Gennevilliers, au Moulin-Saquet, à Villejuif. — Proclamation du 28 novembre. — Ordre du jour mémorable du général Ducrot. — Appel du gouvernement. — But des opérations qui vont commencer. — Diversions destinées à tromper l'ennemi sur la marche de l'armée. — Retard de vingt-quatre heures ; les ponts jetés sur la Marne sont trop courts. — On oublie de prévenir le général Vinoy de ce contretemps. — Vinoy attaque l'Hay suivant ses instructions ; l'amiral Pothuau enlève la Gare-aux-Bœufs de Choisy-le-Roi. — Dépêches tardives du général Trochu pour contremander ces opérations. — Amertume légitime du général Vinoy. — Passage de la Marne dans la nuit du 29 au 30 novembre. — Prise de Champigny et de Bry-sur-Marne. — Diversion de la division Susbielle sur Mesly et Montmesly. — La Gare-aux-Bœufs est reprise ; l'explosion. — Confiance de l'armée le soir du 30 novembre. — Repos du 1er décembre. L'ennemi concentre ses forces. Attaque du 2 décembre. Lutte acharnée à Champigny et à Bry. L'artillerie rétablit le combat. A quatre heures, l'ennemi est repoussé. Rapport du général Trochu. L'armée repasse la Marne le 3 décembre. — Immense déception de Paris. — Nouvelles de l'armée de la Loire.LIVRE DOUZIÈME. — OPÉRATIONS DE L'ARMÉE DE LA LOIRE (Décembre).Situation de l'armée de la Loire au 30 novembre. — Conseil de guerre à Saint-Jean-de-la-Ruelle. — Plan adopté pour la marche de l'armée sur Fontainebleau. — Bataille de Villepion, 1er décembre. — Mise à l'ordre du jour de l'amiral Jauréguiberry. — Le général Chanzy est nommé grand-officier de la Légion d'honneur. —Première nouvelle de la sortie du général Ducrot. — Ordre du jour de d'Aurelles de Paladines. — Immense enthousiasme. Proclamation de M. Gambetta. — Journée du 2 décembre : bataille de Loigny, lutte acharnée autour du château de Goury. — Charge intrépide du général de Sonis. La bataille est perdue. — Combat de Poupry : l'avantage reste à la division Peytavin. — Immobilité des 18e et 20e corps, trop isolés du théâtre de l'action. Fatigue et démoralisation des troupes. — Le général d'Aurelles ordonne la retraite. Abandon définitif de la marche sur Fontainebleau. — Manœuvre du prince Frédéric-Charles. — Combat d'Arthenay. — Combat de Chilleurs-aux-Bois. — D'Aurelles de Paladine se résout à évacuer Orléans. — Stupéfaction à Tours. D'Aurelles revient sur sa décision. — Évacuation d'Orléans. A qui faut-il attribuer la défaite ? — Le général d'Aurelles est privé de son commandement. — Deux armées de la Loire, l'une commandée par Bourbaki, l'autre par Chanzy.La deuxième armée de la Loire : Chanzy dans la vallée de la Loire. Combats de Josnes et de Beaugency. — Irritation du duc do Mecklembourg. — Perte de Beaugency amenée par le départ du général Camô. — Ténacité du général Chanzy. — Inquiétudes des Allemands devant cette résistance inattendue. — La rive gauche de la Loire menacée ; les Prussiens s'emparent du parc de Chambord. — Chanzy presse Bourbaki d'opérer une diversion sur Blois ; réponse de Bourbaki. — Retraite sur Vendôme. Difficulté de la retraite. Position stratégique de Vendôme. Combat de Fréteval. — Ordre du jour de Chanzy. Bataille de Vendôme. Retraite de la 2e armée sur le Mans.LIVRE TREIZIÈME. — OPÉRATIONS DANS LE NORD ET DANS L'EST (Du commencement de la guerre à la fin de décembre).Les Prussiens dans le nord de la France. — Capitulation de Laon ; explosion de la citadelle. — Belle résistance de Saint-Quentin ; M. Anatole de La Forge. — Siège de Soissons. — Marche du général Manteuffel sur Amiens. — Formation de l'armée du Nord ; MM. Testelin et le colonel Favre. — Bourbaki prend le commandement de l'armée du Nord ; il est rappelé à l'armée de la Loire. — Combat de Villers-Bretonneux. — Les Prussiens entrent dans Amiens. — Retraite de l'armée du Nord à Arras et à Lille. — Nomination du général Faidherbe au commandement de l'armée du Nord. — Les Prussiens en Normandie ; combat de Buchy ; entrée de Manteuffel à Rouen ; le Havre est menacé. —Diversion du général Faidherbe. — Reprise de Ham par le général Lecointe. — Bataille de Pont-Noyelles. — L'armée du Nord derrière les lignes de la Scarpe — Opérations dans l'Est. — Marche de Werder après la chute de Strasbourg. — Garibaldi commandant en chef de l'armée des Vosges. — Son arrivée à Dôle. — Proclamation à ses troupes. — Combats des bords de l'Oignon. — Escarmouches dans les faubourgs de Gray. — Mouvement du général de Beyer sur Dijon. — Exécutions barbares. — Résistance de Dijon. — Entrée des Prussiens le 31 octobre. — Garibaldi à Dôle. — Le général Cambriels est remplacé par le général Michel. — Garibaldi chargé de garder les défilés du Morvan. — Il établit son quartier général à Autun. — Combats heureux à Châtillon-sur-Seine et à Auxon-sur-Aube. — Combat de Pâques. — Tentative sur Dijon. — Attaque de Werder sur Autun. — Succès de Garibaldi. — Bataille de Nuits. — Troubles à Lyon à la suite de la bataille de Nuits. — Assassinat du commandant Arnaud. — Troubles à Marseille ; la ligue du Midi. — Tableau de la France à la fin de l'année 1870. — La conférence de Londres.A M. ADOLPHE MICHEL.Mon cher Monsieur, Je lis avec un vif intérêt, souvent douloureux, la Troisième République française, et je m'interromps pour vous remercier. Quelle expérience concentrée dans ces pages, où la conscience et l'intelligence des événements s'éclairent constamment l'une par l'autre ! Voilà un enseignement pour tous ceux qui cherchent la lumière. Que la France vous lise ; elle verra dans un miroir fidèle ce que coûtent les sauveurs et les idolâtries. Jamais peuple ne fut plus près de la mort et ne s'en est relire si vite ! Les grandes capitulations militaires tiennent nécessairement une large place dans le récit. Il faut, en effet, que de telles calamités soient souvent remises sous nos yeux, si nous voulons y échapper pour toujours. Prenons garde qu'après les capitulations militaires ne viennent les capitulations politiques, je veux dire l'abandon de notre principe vital. Ne cédons pas chaque jour à l'ennemi une partie de notre cause, jusqu'à ce que nous soyons pris, comme dans Metz, par la famine. Ne refaisons pas la capitulation de Metz dans l'ordre politique. Ne livrons pas nos prisonniers, par inertie, la République et la démocratie. C'est une des leçons que je tire des événements racontés avec une si scrupuleuse exactitude dans votre excellent ouvrage. Recevez, mon cher Monsieur, avec mes félicitations, l'expression de mes sentiments tout dévoués. Edgar QUINET. Paris, 12 mai 1873. |