MADAME LA MARQUISE DE POMPADOUR

 

PAR JEAN-BAPTISTE CAPEFIGUE.

PARIS - AMYOT - 1858

 

Préface.

I. — La cour de Louis XV. - L'esprit gentilhomme à Fontenoy (1740-1745).

II. — Les maîtresses de Louis XV (1745).

III. — Les forêts et chasses royales (1745).

IV. — Les financiers. - Les origines de madame de Pompadour (1745).

V. — Le château d'Étioles et le château de Choisy-le-Roi.

VI. — La faveur de madame de Pompadour. - Les gens de lettres.

VII. — La vie gentilhomme au XVIIIe siècle.

VIII. — Madame de Pompadour artiste (1750).

IX. — Madame de Pompadour et Latude (1750-1751).

X. — Le théâtre de Choisy-le-Roi (1750-1751).

XI. — La politique extérieure du roi Louis XV (1751-1752).

XII. — La manufacture de Sèvres (1751-1752).

XIII. — Préparation de l'alliance de 1756 (1752-1756).

XIV. — Madame de Pompadour et les Parlements (1750-1756).

XV. — La diplomatie et la guerre de 1756.

XVI. — Tentative d'assassinat du Roi par Damiens (1757).

XVII. — Les finances sous madame de Pompadour.

XVIII. — Les Encyclopédistes.

XIX. — Le Parc aux Cerfs.

XX. — Malheurs de la guerre. — Grandeur des arts, embellissements de Paris.

XXI. — Expulsion des Jésuites (1762).

XXII. — Signature de la paix (1762).

XXIII. — Distractions du roi.

XXIV. — Maladie, testament et mort de madame de Pompadour (1764).

 

Préface.

 

Le nom de la marquise de Pompadour se lie à l'histoire de l'art et aux plus gracieuses élégances de la littérature du XVIIIe siècle ; c'est environnée de Boucher, de Vien, de Greuze, de Vanloo, du premier des Vernet pour les arts, de Voltaire, de Montesquieu, de Bernis, de Favart pour la littérature, que madame de Pompadour se présente à la postérité.

Noble artiste elle-même, la Marquise a laissé toute une belle œuvre de dessins, de pierres gravées qu'on dirait recueillies à Pompéïa. Au point de vue politique, madame de Pompadour exerça une grande influence en Europe.

Le but de l'auteur a été de réfuter par les pièces authentiques toutes les calomnies répandues contre la Marquise dans les pamphlets écrits en Angleterre, en Hollande et en Prusse, et qui ont été acceptées comme des vérités, par toute une école d'historiens.

Je mets cette étude sous la protection des artistes que madame de Pompadour aima. Je la place sous la noble main de quelques esprits d'élite qui ont gardé le goût des reliques inimitables des salons de la marquise de Pompadour.

Notre génération de travailleurs et de juifs errants doit avoir besoin quelquefois de se reposer ; qu'elle écoute donc ce livre comme une de ces vieilles histoires du temps passé que les grand'mères content à notre enfance, belle légende sur une époque de loisir et d'esprit gracieux, à laquelle on s'attache comme à on Watteau retrouvé. Je n'ai ni le désir ni la prétention de changer les opinions, ni les intérêts de mon temps ; chaque génération a ses mérites, sa destinée : mais je voudrais un peu plus de justice pour le passé et surtout pour le règne de Louis XV qui donna la Lorraine, et la Corse à la France. Je voudrais qu'on cessât de déclamer contre ce noble esprit gentilhomme, le plus beau fleuron de nos annales nationales.

Qu'on me pardonne si je préfère ce point de vue de l'histoire à l'éloge des émeutes de serfs, des séditions d'hôtel-de-ville, des procès-verbaux d'Assemblées, et des maussades oppositions. A tout prendre, j'ai plus de goût pour les souvenirs des œuvres d'art de madame la marquise de Pompadour que pour les pédantes dissertations de madame Roland sur la politique et la philosophie.

 

Marly, avril 1858.