RICHELIEU ET LA MONARCHIE ABSOLUE

 

TOME PREMIER. — LE ROI ET LA CONSTITUTION. LA NOBLESSE ET SA DÉCADENCE.

PAR LE VICOMTE GEORGES D'AVENEL.

OUVRAGE COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISE - GRAND PRIX GOBERT, 1889

PARIS - LIBRAIRIE PLON - 1895

 

PRÉFACE.

 

LIVRE PREMIER. — LE ROI ET LA CONSTITUTION.

LA MONARCHIE TRADITIONNELLE.

CHAPITRE PREMIER. — LE ROI ET LA PERSONNE ROYALE.

CHAPITRE II. — LE POUVOIR EXÉCUTIF.

CHAPITRE III. — LE POUVOIR LÉGISLATIF.

CHAPITRE IV. — L'OPINION PUBLIQUE ET LA PRESSE.

LA MONARCHIE ABSOLUE.

CHAPITRE PREMIER. — LA THÉORIE.

CHAPITRE II. — LA PRATIQUE.

CHAPITRE III. — LE SYSTÈME NOUVEAU.

 

LIVRE II. — LA NOBLESSE ET SA DÉCADENCE. ÉTAT ET RÔLE POLITIQUE.

CHAPITRE PREMIER. — LA NOBLESSE A L'AVÈNEMENT LOUIS XIII.

CHAPITRE II. — SES DROITS.

CHAPITRE III. — SES DEVOIRS.

CHAPITRE IV. — SON ESPRIT.

CHAPITRE V. — LA HIÉRARCHIE NOBILIAIRE.

ÉTAT SOCIAL ET FINANCIER.

CHAPITRE PREMIER. — LES MARIAGES ET LES MŒURS.

CHAPITRE II. — TRANSMISSION DES BIENS.

CHAPITRE III. — FORTUNE. - CAPITAL ET REVENUS.

 

APPENDICE DU LIVRE PREMIER.

I. LA PRÉSÉANCE.II. COMPOSITION DU CONSEIL D'ÉTAT. — III. LES ENTREVUES DU PARLEMENT AVEC LE ROI. — IV. LA PETITE PRESSE.

APPENDICE DU LIVRE II.

I. LA FORTUNE DE RICHELIEU. — II. ÉTAT SERVANT DE MÉMOIRE ET INSTRUCTION.

 

PRÉFACE.

Nous ne publions pas ici l'histoire du règne de Louis XIII, ni celle du ministère de Richelieu ; ces histoires existent depuis longtemps. Nous n'offrons donc pas au lecteur de nouveaux récits de la journée des Dupes, de l'exécution de Montmorency, des intrigues de madame de Chevreuse ou de la conspiration de Cinq-Mars. Ce sont là des épisodes, intéressants sans aucun doute, mais enfin ce ne sont que des épisodes dans la révolution politique accomplie par Richelieu. L'établissement de la Monarchie absolue, en France, le rôle et l'influence de cette forme nouvelle de gouvernement, le système administratif qu'elle a engendré, tel est le sujet de cette étude.

Pour remplir aussi complètement que possible le but que nous nous étions proposé, nous avons divisé cet ouvrage en cinq parties : le Roi et la Constitution, la Noblesse et sa décadence, l'Administration générale, — finances, armée, justice, cultes, commerce, etc., — l'Administration provinciale et l'Administration communale (L'ouvrage complet formera la matière de quatre volumes).

Beaucoup d'opinions exprimées dans ce livre froisseront certainement ceux qui jugent qu'il ne pouvait y avoir rien de bon sous la Monarchie, et ceux qui pensent qu'on doit admirer tous les Rois sans exception depuis Hugues Capet jusqu'à Louis XVI. Aux uns et aux autres l'auteur répondra qu'il n'aurait eu ni le courage ni le goût de travailler pendant plusieurs années pour soutenir une thèse, mais qu'il a écrit en toute bonne foi, et sans théorie préconçue, un livre d'histoire. Une autre observation est nécessaire : borné par notre sujet, nous avons forcément laissé de côté l'histoire diplomatique de ce temps. Or la politique extérieure du Cardinal est au-dessus de tout éloge. Après dix-huit ans de ministère, quelques jours avant sa mort, Richelieu pouvait sans forfanterie faire imprimer dans la Gazette cette fière déclaration : Il faut que tous les États de la maison d'Autriche sentent bien que le chapelet de l'Espagne est défilé. Un effet, la prépondérance française allait être pour longtemps assurée en Europe. Il sera donc juste de se souvenir des résultats obtenus au dehors, en lisant certains de nos chapitres sur l'administration intérieure. Dans les Finances, par exemple, on ne verra pas la gloire, mais on verra ce que coûte la gloire ; de la médaille on n'apercevra par conséquent que le revers. II était indispensable de signaler cette omission.

Nous ne dirons rien des sources manuscrites ou imprimées auxquelles nous avons puisé. Le lecteur qui aime à discerner, dans l'édifice achevé, la nature des matériaux ayant servi à le construire, trouvera au bas des pages, dans les notes, des renseignements suffisants à cet égard. Nous tenons seulement à remercier ici notre savant ami M de Boislisle, pour qui les grands dépôts publics n'ont aucun secret, et qui a bien voulu nous guider plus d'une fois dans nos recherches par de très-précieuses indications.

 

Août 1883.