LIVRE PREMIER. — LE ROI ET LA CONSTITUTION.
LA MONARCHIE
ABSOLUE.
CHAPITRE PREMIER. — LA THÉORIE.
LIVRE II. — LA
NOBLESSE ET SA DÉCADENCE. ÉTAT ET RÔLE POLITIQUE.
ÉTAT SOCIAL ET FINANCIER.
APPENDICE DU LIVRE PREMIER.
APPENDICE DU LIVRE II.
PRÉFACE.
Nous ne publions pas ici l'histoire du règne de Louis
XIII, ni celle du ministère de Richelieu ; ces histoires existent depuis
longtemps. Nous n'offrons donc pas au lecteur de nouveaux récits de la
journée des Dupes, de l'exécution de Montmorency, des intrigues de madame de
Chevreuse ou de la conspiration de Cinq-Mars. Ce sont là des épisodes,
intéressants sans aucun doute, mais enfin ce ne sont que des épisodes dans la
révolution politique accomplie par Richelieu. L'établissement de la Monarchie absolue, en
France, le rôle et l'influence de cette forme nouvelle de gouvernement, le
système administratif qu'elle a engendré, tel est le sujet de cette étude.
Pour remplir aussi complètement que possible le but que
nous nous étions proposé, nous avons divisé cet ouvrage en cinq parties : le
Roi et la Constitution,
la Noblesse
et sa décadence, l'Administration générale, — finances, armée,
justice, cultes, commerce, etc., — l'Administration provinciale et
l'Administration communale (L'ouvrage
complet formera la matière de quatre volumes).
Beaucoup d'opinions exprimées dans ce livre froisseront
certainement ceux qui jugent qu'il ne pouvait y avoir rien de bon sous la Monarchie, et ceux qui
pensent qu'on doit admirer tous les Rois sans exception depuis Hugues Capet
jusqu'à Louis XVI. Aux uns et aux autres l'auteur répondra qu'il n'aurait eu
ni le courage ni le goût de travailler pendant plusieurs années pour soutenir
une thèse, mais qu'il a écrit en toute bonne foi, et sans théorie préconçue,
un livre d'histoire. Une autre observation est nécessaire : borné par notre
sujet, nous avons forcément laissé de côté l'histoire diplomatique de ce
temps. Or la politique extérieure du Cardinal est au-dessus de tout éloge.
Après dix-huit ans de ministère, quelques jours avant sa mort, Richelieu
pouvait sans forfanterie faire imprimer dans la Gazette cette fière
déclaration : Il faut que tous les États de la
maison d'Autriche sentent bien que le chapelet de l'Espagne est défilé.
Un effet, la prépondérance française allait être pour longtemps assurée en
Europe. Il sera donc juste de se souvenir des résultats obtenus au dehors, en
lisant certains de nos chapitres sur l'administration intérieure. Dans les Finances,
par exemple, on ne verra pas la gloire, mais on verra ce que coûte la gloire
; de la médaille on n'apercevra par conséquent que le revers. II était
indispensable de signaler cette omission.
Nous ne dirons rien des sources manuscrites ou imprimées
auxquelles nous avons puisé. Le lecteur qui aime à discerner, dans l'édifice
achevé, la nature des matériaux ayant servi à le construire, trouvera au bas
des pages, dans les notes, des renseignements suffisants à cet égard. Nous
tenons seulement à remercier ici notre savant ami M de Boislisle, pour qui
les grands dépôts publics n'ont aucun secret, et qui a bien voulu nous guider
plus d'une fois dans nos recherches par de très-précieuses indications.
Août 1883.
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