I. — PRÉSÉANCE.Il nous a paru intéressant de dresser ici, pour le règne de Louis XIII, un ordre de préséance individuelle, allant du Roi au plus modeste fonctionnaire de village. Nous ne pouvions prétendre offrir au lecteur une liste complète des personnages ayant rang dans l'État ; nous avons seulement cherché à faire passer sous ses yeux un assez grand nombre de titres et de situations diverses, pour qu'il puisse se rendre un compte exact de la place respective des corps et des gens à cette époque. Ces recherches d'étiquette ne sont pas inutiles. La
préséance et le cérémonial tiennent naturellement une grande place clans un
pays aristocratique. Le Roi d'Espagne reprochant à un de ses ambassadeurs
d'avoir négligé une affaire importante pour une cérémonie, celui-ci répondait
avec quelque finesse : Comment, pour une cérémonie !
Mais Votre Majesté elle-même n'est qu'une cérémonie ! Les Anglais, dit Richelieu, mettent toute leur grandeur en cérémonies qu'ils pratiquent avec mûre
délibération résolue en leur conseil[1]. Chez eux la
préséance n'est pas réglée par des arrangements de société, elle ne résulte
pas de l'usurpation d'une classe sur l'autre ; elle est, an contraire, partie
intégrante de la constitution nationale, résidant,
comme dit le Peerage, dans les actes du Parlement,
dans les décisions solennelles des cours de justice, dans les règlements
publics faits par Celui qui était supérieur à l'autre prenait en toute
rencontre le pas sur lui ; fallait-il s'asseoir, l'inférieur donnait la main
au supérieur, c'est-à
dire qu'il le plaçait à sa droite ; chacun avait ainsi à sa droite
tous ceux qui étaient plus que lui, à sa gauche tous ceux qui étaient moins
que lui. Dans les relations quotidiennes, cet usage était rigoureusement
observé. Richelieu ne donnait chez lui la main à personne, pas même aux
princes : le prince de Piémont, depuis duc de Savoie, reçu chez le Cardinal,
passait derrière lui[4]. Même étiquette
dans la rue ; chaque carrosse devait s'arrêter devant le carrosse d'un
personnage plus considérable ; le cocher qui avait le pas criait à son
camarade : Arrête,
cocher, et l'on voit cette marque de déférence tenir grande place
dans la vie mondaine jusqu'à L'ordre de préséance n'a jamais été codifié sous l'ancien régime ; il
n'y existe rien d'analogue à ce que fit en ce siècle le premier Consul, par
son décret du 24 messidor an XII, qui règle encore aujourd'hui la prééminence
entre les corps constitués. L'usage seul faisait loi. Quand une dispute
s'élevait, les parties portaient leur querelle devant le Conseil d'État, le
Parlement ou le Grand Conseil, qui la terminait par un arrêt portant
jurisprudence pour l'avenir. Les décisions de ce genre sont innombrables, et
nous ont aidé à composer la liste qui suit. Nous avons eu aussi pour nous
guider les nombreux Mémoires du temps, les récits officiels de grandes
cérémonies publiques, tels que lits de justice, mariages princiers, réunions
de conseils, etc. — On sait qu'en ce temps-là il n'était encore publié ni État de Cet ordre de préséance est donc aussi exact que possible, il n'est toutefois pas universel. Il 'y avait une préséance spéciale à la cour, une autre an Parlement, une autre au conseil, une autre à l'armée. En temps de paix, les ducs et pairs ont le pas sur les maréchaux de France ; c'est le contraire en temps de guerre[5]. On voit au conseil royal le grand maitre de la garde-robe, le capitaine des gardes, le premier gentilhomme de la chambre, se tenir debout, pendant que des conseillers au Parlement sont assis ; cependant, les premiers étaient en temps ordinaire supérieurs aux seconds. Quand le Parlement marchait en corps, son premier président avait le pas sur les princes du sang, tandis qu'isolé, il passait après mus les ducs[6]. Il est des cas où l'on voit rendre à certaines personnes, pour des motifs passagers, des honneurs dont elles ne jouissent pas d'habitude[7]. Au sacre, les six pairs ecclésiastiques précèdent les cardinaux, par qui ils sont primés en toute autre circonstance. Aux états généraux, il n'y a pas de préséance entre les députés, mais entre les bailliages qu'ils représentent ; ces bailliages ont le pas les uns sur les autres, selon l'ancienneté de leur création[8]. Le Roi, Le cardinal de Richelieu[10], Les électeurs du Saint-Empire, Les ducs souverains (Savoie, Lorraine, etc.)[11], Monsieur, duc d'Orléans, Mesdames, sœurs du Roi, Le prince de Condé et sa famille, Le comte de Soissons et sa famille[12], Les ambassadeurs de Rois, à Paris[13], Les cardinaux, Le grand aumônier de France, Les princes et princesses légitimés de France (Longueville, Vendôme, Verneuil, Angoulême)[14]. Les princes et princesses de maison souveraine, dits princes étrangers (Guise, Chevreuse, Elbeuf, Nemours, Nevers)[15], Les six pairs ecclésiastiques (selon la date de leur sacre)[16], Le connétable[17], Le chancelier de France, Le garde des sceaux, Les ducs-pairs, Les maréchaux de France[18], Le grand maitre de France, Le premier président du Parlement de Paris, Le gouverneur de Paris[19]. Le grand chambellan, Le premier président de Le grand écuyer, Le grand panetier, Le grand fauconnier, Les présidents à mortier au Parlement de Paris, Le premier président de la cour des aides, Les secrétaires d'État (sous le règne de Louis XIV), Le colonel de l'infanterie française, Le grand maitre de l'artillerie, Les gouverneurs de province, Le surintendant des finances, Les conseillers d'État ordinaires, Les maréchaux de camp[20]. L'amiral[21]. Le colonel de la cavalerie légère, Les lieutenants généraux de province, Les premiers présidents de parlements de province, Les chevaliers du Saint-Esprit, Le général des galères, Les présideras aux Chambres des enquêtes et requêtes du Parlement de Paris, Les intendants de province (vers 1640), Les premiers présidents des Chambres des comptes de province, Les présidents à Les capitaines des gardes du corps, Le premier gentilhomme de la chambre, Le premier écuyer, Le colonel général des Suisses, Les mestres de camp, d'un des quatre vieux régiments, Le grand maître de la garde-robe, Le premier maitre d'hôtel du Roi, Les archevêques, Le lieutenant civil au Châtelet, Le procureur général et les avocats généraux au Parlement de Paris, Les premiers présidents de cour des aides de province, Le maître des requêtes, Les secrétaires d'État, jusqu'au ministère de Richelieu, Les intendants d'armée (civils), Les présidents au grand conseil, Les présidents à la cour des aides de Paris, Le procureur du Roi au Châtelet, Les conseillers au Parlement de Paris, Les évêques[22], Les mestres de camp d'un régiment de nouvelle création, Les intendants des finances, Le sergent-major au régiment des gardes, Les capitaines au régiment des gardes, Les capitaines, dans un des quatre vieux régiments, Les lieutenants de la compagnie de gendarmes d'un prince ou d'un grand seigneur, Les présidents à mortier des parlements de province, Le lieutenant criminel au Châtelet, Le procureur général et les avocats généraux au grand conseil, Le procureur général et les avocats généraux à la cour des aides, Les maîtres à Le général des postes, Les conseillers au grand conseil, Les conseillers à la cour des aides, Le prévôt des marchands de Paris et les échevins[23]. Les correcteurs à Les auditeurs à Les gentilshommes ordinaires de la chambre du Roi, Les recteurs, doyens et docteurs-régents de l'Université de Paris[24], Les trésoriers de l'épargne, Le premier commis du surintendant des finances, Le trésorier des deniers extraordinaires, Les conseillers à Les trésoriers de l'argenterie, des ponts et chaussées, etc., Les secrétaires du Roi, Maison et Couronne de France, Les trésoriers généraux des finances de la généralité, Le contrôleur général des rentes de la généralité, Les conseillers au Châtelet (à Paris), Les officiers du présidial (en province), Les maîtres particuliers des eaux et forêts, capitaines des chasses royales[25], Les présidents et les juges (élus) des tribunaux d'élections[26], Les officiers des gabelles[27], Les officiers de l'écurie et de la cuisine du Roi, Les juges et officiers des sièges de justices royales, Le greffier en chef du Parlement de Paris, Les hommes d'armes de la compagnie des gendarmes du Roi, Les avocats au Parlement, Les notaires et secrétaires du Parlement, Les receveurs des tailles, Les notaires royaux, Les receveurs des décimes du clergé, Les docteurs en droit et les avocats, Les notaires seigneuriaux (ou subalternes), Les procureurs fiscaux des paroisses rurales. CONFLIT ENTRE LE PARLEMENT ET Le dimanche 15 août, toutes les compagnies étaient
présentes à Notre-Dame, le Parlement à droite du chœur, II. — COMPOSITION DU CONSEIL D'ÉTAT.Le règlement du 1er juin 1621, à Compiègne, décida qu'il
n'y aurait plus à l'avenir que huit conseillers d'État ordinaires, et qu'ils
précéderaient tous les autres ; ce furent MM. de Roissy, de Bullion, de
Bisseaux, de Préaux, de Léon, de Marillac, de Châteauneuf et de Champigny. On
leur adjoignit dix conseillers servant par semestre, et treize servant par
trimestre. Les noms des conseillers d'État trimestres, comme on les
appelait, sont peu connus ; les conseillers semestres furent MM. Fouquet,
Viguier, Aubry, Ribier, Haligre, Fremyot, Le Bret, Ollier, Barentin, Le chiffre des conseillers ordinaires fut ensuite porté de huit à douze (26 août 1626) et à dix-huit. Puis on abolit la distinction en ordinaires et trimestres (règlement du 3 janvier 1628), et l'on décida qu'ils serviraient tous par quartiers[31]. N'empêche que l'ancienne division ait été rétablie par la suite, si bien que, d'après les mémoires de d'Ormesson, le nombre des conseillers à l'avènement de Louis XIV était de cent vingt[32]. Outre ceux que nous avons cités plus haut, on voit souvent figurer au conseil royal : MM. de Refuge, de Montholon, de Bragelogne, de Castille, de Thurin, Charpentier, Mallier du Houssaye, du Pré, Seguier de Rancy[33], etc. Les gages des conseillers étaient de III. — LES ENTREVUES DU PARLEMENT AVEC LE ROI.Quelquefois le Parlement refusait l'enregistrement d'une loi, sans demander même à faire des remontrances ; Mais le plus souvent il désirait expliquer au prince les motifs de son refus. De là des rapports assez fréquents entre le Roi souverain et la cour souveraine. Ces rapports pins on moins tendus, plus nu moins cordiaux, c'est le fonctionnement même de la monarchie traditionnelle ; en les étudiant sur le vif, on pénètre dans l'intimité de son histoire. C'est pourquoi nous avons reproduit, au hasard, le récit de quelques-unes de ces entrevues, consignées dans les registres du conseil secret du Parlement, où elles abondent[34]. Un président et un conseiller étaient tout d'abord députés vers le Chancelier pour solliciter une audience du Roi, et savoir quand il lui plairait entendre les remontrances et Le Roi envoyait au Parlement un huissier du cabinet fixer l'heure du rendez-vous. — Les audiences avaient lieu, soit au Louvre, dans le cabinet des Livres, soit à Fontainebleau, soit surtout à Saint-Germain, que Louis XIII affectionnait particulièrement, et où il résidait presque toujours. Le premier président, deux ou trois présidents et six ou
huit conseillers étaient députés par la cour. Ils se réunissaient vers sept
ou huit heures du matin au logis du premier président, surtout s'ils devaient
aller à la campagne. Ils arrivent à Saint-Germain sur les onze heures.
Souvent le Roi n'est pas éveillé, nu il est à la messe, ou bien il a pris
médecine. Ils attendent jusqu'à midi, et dînent ensemble chez le premier
président, qui a toujours un pied-à-terre à Saint-Germain. Quelquefois M. de
Montbazon, gouverneur de Paris, venait dîner avec eux ; ils visitaient M. le
Chancelier, enfin le Roi les faisait demander — ils revêtaient pour cette
audience les robes que le Parlement avait en dépôt dans toutes les résidences
royales — M. de Messieurs, approchez-vous, dit le Roi par deux fois, puis il commença : Messieurs, je trouve bien étranges les longueurs que vous apportez à l'exécution de mes édits, desquels je vous, ai déjà parlé tant de fois ; toutes mes affaires se perdent faute d'argent. Si vous saviez ce que fait un soldat quand il n'a point de pain, vous ne feriez pas ce que vous faites ; l'argent que je demande n'est pas pour jouir ni pour faire de folles dépenses ; de n'est pas moi qui parle, mais l'État et le besoin que l'on en a. Ceux qui contredisent à mes volontés sont plus mes ennemis et me font plus de mal que les Espagnols. Je veux que l'on m'apporte la feuille des avis de ceux qui délibéreront, afin que je connaisse ceux qui me serviront fidèlement. Et s'adressant au premier président : Je me plains aussi de vous, de ce que vous avez mis en délibération mes Édits, quand ils sont par moi enregistrés. Je veux qu'ils soient exécutés, et m'en prendrai à vous. Vous m'avez tous promis Plusieurs fois d'exécuter mesdits édits, et néanmoins vous y manquez. Vous voyez que j'ai affaire de vous présentement, vous vous tenez fort ; je saurai bien le moyen de m'en revenger. Le Parlement répondait ensuite, s'étendant sur ce que le Roi aimait trop la justice, pour ne pas permettre qu'on vérifiât, et qu'on changeât quelque clause, et ne le trouvât point mauvais. Souvent le Chancelier demandait alors an Roi la permission de dire un petit mot sur le sujet, généralement pour soutenir l'édit. Le surintendant parlait à son tour, on entrait dans le détail des articles ; le Cardinal faisait une observation, on proposait un accommodement. Parfois si l'on ne parvenait pas à s'entendre, les ministres se fâchaient ; le Chancelier menaçait les officiers de leur prendre leurs gages. Richelieu était aussi sec : Messieurs, ce n'est pas tout de promettre au Roi, il faut voir l'exécution ; il leur ordonnait d'apporter la vérification à jour fixe. Je n'ai point de réplique à faire,
ripostait le premier président, à ce qu'il plait à
Votre Majesté de nous dire ; et puisque aussi M. le Chancelier parle par
votre ordre, je ne lui ferai aucune réponse, bien qu'il se pourrait dire quelque
chose là-dessus. — Ce n'est pas le compte du
Roi, reprend un secrétaire d'État. Mais sans attendre, le premier
président faisait de nouveau la révérence, et prenait congé, en disant qu'il rapporterait à la compagnie ce qu'il a plu à Sa
Majesté de lui commander. En général le Roi consentait à recevoir les
remontrances écrites, mais il ne donnait quelquefois au Parlement que deux ou
trois jours pour les rédiger ; comme par exemple en 1637, sous prétexte qu'il
devait quitter Paris. Or les remontrances — véritables amendements à la loi —
ne pouvaient être présentées à la légère. Le premier président demande quinze jours pour les dresser ; le Roi l'interrompt et lui dit : Mon voyage est plus nécessaire au bien de mon État que les remontrances. Il est mardi, vous avez mercredi et jeudi, ce sont trois jours jusqu'à vendredi ; je les veux, n'y manquez point. Le Chancelier se plaignait à son tour, d'un ton dolent, de ce qu'il se pouvait vraiment dire que le Roi dans son Parlement est plus maltraité pour ses araires que ne le sont les particuliers. Après discussion, le Roi donna Jusqu'au lundi. Le lundi suivant, les délégués se rendirent an château de Madrid ; ils n'étaient porteurs d'aucune remontrance : Il y a certaines règles, dit le premier président, par-dessus lesquelles il est impossible de passer ; la brièveté du temps a été la cause que nous n'avons pas psi exécuter ce que nous désirions. Étant vray que pour faire des remontrances par écrit, l'ordre est tel qu'il faut nommer des députés des chambres, lesquels dressent des mémoires qu'ils doivent communiquer à leurs collègues, pour en connaître les sentiments. Et après, les susdits députés s'assemblent, font rédiger tous les mémoires par écrit, pour corriger, diminuer et augmenter ce qui est nécessaire, et les mettre eu un ordre digne d'être présenté à un grand Roy. Ce fait, étant mises au net, il les faut lire, toutes les chambres assemblées. Tout ce que je vous dis, Sire, est véritable, et est l'ouvrage d'un mois an moins. Il terminait en demandant à remettre les remontrances seulement au retour du Roi. Je trouve très-mauvais,
répliqua le prince, qu'après avoir arrêté vos
remontrances y a si longtemps, et le temps que je vous ai donné pour tue les
apporter, vous ne m'ayez point obéi. — Et, se levant de sa chaire : Allez, vous êtes des insolents, retirez-vous ; j'aviserai
présentement à ce que j'aurai à faire. Ne vous en allez point. — M. le
Cardinal a dit : Messieurs, messieurs, retirez-vous
; témoignant par son maintien qu'il fallait éviter la colère du Roi. Louis
XIII demeura seul avec son conseil. Les membres du Parlement attendirent
environ un quart d'heure dans la salle voisine, puis le secrétaire d'État de Le Roi prit encore une fois la parole pour donner au premier président l'ordre d'assembler le Parlement toutes affaires cessantes, et de lui apporter la feuille (procès-verbal) aussitôt que la délibération sera prise. Je m'en prendrai à vous, monsieur
le premier président, et ceux qui ne voudront pas obéir de bonne volonté, je
les ferai bien obéir par force. — Comme on vint à parler des
empêchements et des difficultés que faisaient naine les chambres des
enquêtes, M. de Après ces scènes, le Parlement cédait, il revenait au bout de quelques jours, protestait de sa fidélité, ne parlait que de sa douleur noupareille d'avoir excité le courroux du Roi qu'il ne pouvait s'en consoler... que ce qu'ils en avaient fait était pour le bien... qu'ils préféraient tous mourir plutôt que de lui déplaire.... A quoi le Roi se bornait à répondre que la vraye obéissance est celle que l'on a sans contrainte. IV. —
|
[1] Mémoires, t. II, p. 84.
[2] Cf. FONTENAY-MAREUIL, p. 223.
[3] Voyez plus loin le récit de la scène qui interrompit la célébration du mou de Louis XIII, en 1638. — Quelques années auparavant, les ambassadeurs d'Espagne et de Venise se querellèrent tellement dans une rencontre officielle, — l'Espagnol ne voulant point rendre l'Excellence au Vénitien qui l'en avait traité, qu'ils en vinrent des injures aux coups, et n'eussent point cessé, si on ne les eût point séparés. (FONTENAY-MAREUIL, p. 15.)
[4]
Ce qui faisait dire à son oncle, le grand prieur de
[5] BASSOMPIERRE, Mémoires, p. 290. — RICHELIEU, Mémoires, t. II, p. 146 — Les ducs qui n'avaient point de grades ne servaient que comme volontaires. Le Dauphin à l'armée aurait pris lui-même l'ordre du connétable.
[6] TALON, Mémoires, p. 79. — Déclaration du 8 avril 1642.
[7] BRIENNE, Mémoires, p. 36.
[8] Les prétentions étaient parfois assez plaisantes : en 1614, le député de Montargis veut passer avant tous les autres, dans sa province, à cause de l'antiquité de la ville de Montargis, ainsi appelée quasi mons regis, et de ce qu'au château il y avait une place destinée anciennement aux maires du palais qui rendaient la justice. (RAPINE, Relation, etc., p. 71, 82.)
[9] Sur la préséance dans la famille royale, cf. PONTCHARTRAIN, Mémoires, p. 480, 418.
[10]
C'était une situation tonte personnelle ; le Cardinal, sur la fin de son
ministère, ne quittait même plus son fauteuil pour
[11] Cf. MONGLAT, p. 90 ; PONTIS, p. 580.
[12]
Les femmes jouissaient des honneurs de leur mari. Quand une princesse du sang,
ou légitimée, épousait un personnage de position moindre que la sienne, il lui
fallait un brevet spécial pour conserver son rang, témoin la duchesse de
Longueville et la duchesse de
[13] Ils avaient le même rang dans toute l'Europe. (RICHELIEU, Mémoires, t. III, p. 166 ; t. II, p. 361.) Les ambassadrices étrangères étaient traitées comme les duchesses françaises, avec réciprocité pour nos ambassadrices à l'étranger. (Lettres et papiers d'État, t. VI, p. 681.)
[14] Cf. BRIENNE, p. 28, 67. Quelques seigneurs leur disputaient ce rang. (FONTENAY-MAREUIL, p. 223.)
[15] Ils étaient tous égaux ; cependant Guise et Nemours prétendaient tous deux la préséance.
[16] Et sans s'occuper de la qualité de duc ou de comte, sauf l'archevêque duc de Reims, qui a toujours le premier rang. — Sur les pairs ecclésiastiques, cf. Archives nationales, K, 616.
[17] Jadis il avait eu le pas sur les cardinaux. (BRIENNE, Mémoires, p. 30 ; BODIN, République, p. 465.)
[18] FONTENAY-MAREUIL, p. 416. — Archives nationales, K, 616. — Les maréchaux prétendaient passer devant les pairs créés depuis leur promotion au maréchalat.
[19] Il y avait entre ce dernier et le premier président du Parlement lutte perpétuelle de préséance. (ARNAULD D'ANDILLY, Mémoires, p. 425.)
[20] C'était, sous Louis XIII, le premier grade militaire au-dessous de maréchal de France.
[21] Ce n'était pas à cette époque un grade comme de nos jours, mais une fonction.
[22] Au-dessous des évêques dans la hiérarchie sacerdotale venaient les abbés des grandes abbayes, les dignitaires des grands chapitres, les curés, trésoriers et dignitaires de chapitres ordinaires, enfin les prévôts, doyens et chanoines.
[23] Il y avait une préséance spéciale entre les diverses branches de commerce. On sait que les six premiers corps étaient les drapiers, les épiciers et apothicaires, les merciers et joailliers, les pelletiers, les orfèvres et les bonnetiers.
[24] Guy Patin dit que les médecins avaient le même rang qu'eux. (Lettres, t. II, p. 539, édit. Reveille.) Arrêt du grand conseil, du 23 juin 1637.
[25] Arrêt du Parlement du 13 août 1630.
[26] Arrêt du Conseil d'État, 19 février 1633 ; du grand conseil, 22 avril 1626 ; de la cour des aides, 11 mars 1623.
[27] Arrêt du grand conseil du 16 octobre 1628. Édit du 2 mars 1633.
[28]
Extrait du plumitif de
[29]
[30]
Des scènes analogues avaient eu lieu à l'entrée de l'église entre les membres
des deux compagnies, notamment les présidents de Novion (du Parlement) et
Aubery (de
[31] A la même époque, on y introduisit quatre évêques (ceux de Bourges, Cahors, Lisieux, Senlis) et quatre gentilshommes d'épée (MM. de Brèves, de Béthune, de Rambouillet et de Marillac).
[32]
Sous Mazarin, après
[33] M. de Refuge, d'abord maitre des requêtes et intendant de justice à l'année en 1615 ; Bassompierre en parle comme d'un personnage de rare vertu (Mémoires, p. 98.) Tallemant conte sur son fils une étrange aventure. (X, 61.)
François de Montholon (ou Monthelon), baron de
Léon de Bragelogne, sieur des Gares, conseiller au Parlement,
puis conseiller d'État, avait une fille mariée à Claude Bouthillier. Son
cousin, Émery de Bouthillier, permuta avec Richelieu l'évêché de Luçon,
moyennant une pension de
Nicolas Jeannin de Castille, fils de François de Castille, qui tenait les Trois Visages, rue Saint-Denis, et que la princesse de Conti fit nommer receveur général du clergé, épousa la fille du président Jeannin, et ajouta le nom de sa femme au sien. Il fut en 1620, à la retraite de son bran-pire, intendant des finances et contrôleur général. Il devint marquis de Montjeu, et son fils fut conseiller au parlement de Paris. Sa sœur avait épousé Henri de Talleyrand, comte de Chalais. Cf. TALLEMANT, t. IX, p. 167.
De Thurin (ou de Turin), d'abord maitre des requêtes et
conseiller au parlement de Paris ; il eut deux filles, l'une bossue, l'autre
boiteuse ; celle-ci épousa M. de
Claude Manier, sieur du Houssay (Vendenois), intendant
des finances ; il exerça cette charge dès 1623, et ne la quitta qu'en 1658. Sa
terre fut érigée en marquisat en 1678, et passa dans la maison de
Mont-huissier. Son frère François fut évêque de Troyes en 1641. On voit en 1637
le seigneur du Houssay ambassadeur à Venise, et chargé de missions dans toute
l'Italie. Ayant perdu sa femme vers 1640, et se voyant menacé de cécité, il
obtint son rappel. Nous ignorons si c'est le même que l'intendant. Il y avait
aussi un Mailler président au Parlement, et un autre maréchal des logis de
[34] Archives nationales, X1 a 8387, fol. 122 et suiv., et 166 et suiv. (C'est le premier volume qui nous reste de cette collection.)
[35] Les termes de l'arrêt sont trop gaulois pour être reproduits ici.
[36] De la boutique de M. Jacques Vaulemenard, musicien ordinaire de la basse Andalousie, ce 9 janvier 1632.
[37] Le premier porte cette mention : Au bureau des postes établi pour les nouvelles hétérogènes ; le second : On les vendit à l'enseigne du Divertissement nocturne, rue du Mauvais-Passage. Le format est un in-4° petit ; le premier n'a que quatre pages, le second en a huit. — Ces exemplaires sont très-rares.
[38] Tilly fut en effet blessé à cette époque.
[39] On railla plus d'une fois Bullion sur son goût pour la bonne chère : Richelieu écrit un jour au Roi qu'il n'a point montré telle dépêche à Bullion, pour ne point troubler la digestion d'un perdreau qu'il avait pris. (Lettres et papiers d'État, t. V, p. 239.)
[40]
Allusion à
[41]
Le duc Bernard de Saxe-Weymar, général au service de