PARIS - CH. TANERA - 1867
PRÉFACE.INTRODUCTION.CHAPITRE PREMIER. — Résultats du règne de Henri II.CHAPITRE II. — Les souverains.CHAPITRE III. — Les grands personnages.CHAPITRE IV. — État de la question politique et financière.CHAPITRE V. — État de la question religieuse.CHAPITRE VI. — État de la question militaire.CHAPITRE VII. — Les Guises accaparent le pouvoir. — Sacre du Roi. — Condamnation du conseiller du Bourg.CHAPITRE VIII. — Réaction protestante. — Complot de La Renaudie : sa répression. — Mesures modérées du gouvernement.CHAPITRE IX. — L'édit de Romorantin et l'assemblée de Fontainebleau.CHAPITRE X. — Les luttes intestines.CHAPITRE XI. — Les guerres d'Écosse.CHAPITRE XII. — Affaires d'Italie.CHAPITRE XIII. — Convocation des États d'Orléans. — Condamnation à mort du prince de Condé.CHAPITRE XIV. — Catherine de Médicis ne veut pas sortir des voies de conciliation : dès qu'on pressent la mort du Roi, elle se ménage la régence sous son successeur.CHAPITRE XV. — Les lettres et les sciences sous François II.CHAPITRE XVI. — L'armée laissée par François II.CONCLUSION.ANNEXES.PRÉFACE.Il a paru curieux à l'auteur de ces pages d'étudier une fraction de l'histoire de France, minime en effet, mais qui contient en germe les deux règnes suivants et même le règne de Henri IV jusqu'à la pacification du royaume, de l'étudier en détail et de façon à produire ses impressions suivant les événements et les actes de chacun des personnages. Sans avoir dépassé la mesure qui lui semble nécessaire pour la compréhension et l'importance relative des faits, sans y avoir surtout fait entrer tous les incidents rapportés par les chroniqueurs et en avoir discuté la probabilité historique, car alors ce livre eût au moins doublé, l'auteur pense que les proportions de son travail conviennent à l'histoire spéciale et particulière d'un règne. Janvier 1867. INTRODUCTION.Singulier règne que celui de François lit Des troubles religieux, une conjuration, une assemblée des notables, un prince du sang condamné à mort ; rien de grand, si ce n'est la modération d'un ministre célèbre et les premiers indices de la portée politique de la reine-mère. Règne court et triste, compris entre celui d'un monarque tué accidentellement par l'un de ses sujets, et celui d'un souverain étouffé par le remords d'avoir trempé les mains dans une exécution sanguinaire contre une partie de son peuple. Mauvais présage pour la seconde branche du dernier rameau[1] de la dynastie des Valois dont l'homme le plus brillant avait eu le malheur d'être fait prisonnier à Pavie. On dirait, à juger philosophiquement cette portion de l'histoire de France, que les désordres de François Ier et même ceux de Henri II[2], dont ils furent punis eux-mêmes, furent punis en outre dans les trois fils de Henri II, comme plus tard ceux de Louis XV le seront dans toute sa postérité. Singulier règne encore que celui où le personnage de sang royal le plus autorisé, qui avait déjà exercé momentanément le pouvoir, la reine-mère, est obligée de se diriger sans boussole au milieu d'une société passionnée qui l'épie et veut, en somme, le renversement du pouvoir de son fils ; c'est la lionne contrainte à emprunter les ruses du renard pour défendre ses petits. Singulier règne enfin que celui d'un monarque peu fait pour gouverner, et improvisé, par un événement fâcheux, roi d'une société en travail de transformation, représentant faible d'une race vieillie à la tête d'un peuple aspirant vers les nouveautés politiques, chef de la France obligée pour la première fois depuis longues années de renfermer chez elle son activité fiévreuse, au lieu de l'épandre dans des guerres étrangères ; représentant le plus élevé de la catholicité en présence des progrès de la réforme ; en un mot, roi non-seulement entouré de difficultés comme tous les monarques, mais aux prises avec des problèmes sociaux qu'il faudra plusieurs siècles pour résoudre. Le récit d'un pareil règne sera rempli d'enseignements ; l'intérêt sortira non de la grandeur du cadre, mais de la portée des questions qui s'agitent et passionnent les hommes. |