HISTOIRE DE FRANÇOIS II

 

CHAPITRE XI. — LES GUERRES D'ÉCOSSE.

 

 

Les guerres intestines n'étaient pas les seules soutenues alors par la France. Nous nous trouvions, sous ce règne, engagés dans une guerre en Écosse, dont le tableau appartient à cette histoire.

La participation officielle de la France aux affaires de l'Écosse, très-menacées par l'Angleterre depuis la bataille de Pinkie, date du 15 juin 1548, jour où un corps expéditionnaire français débarqua, sous les ordres du comte d'Essé[1], à Leith près d'Édimbourg[2].

Depuis, il y eut diverses alternatives ; bornons-nous à celles qui concernent le règne de François II.

Dès 1559, l'ambassadeur français auprès de Philippe II écrit de Gand, où se trouvait alors ce monarque, que les marchands de Hollande et autres mandent, touchant l'Escosse, le mauvais chemyn auquel ils disent que la religion est, et le peu de tolérance et respect que l'on a à la royne douairière et autres et vos serviteurs, jusques à la force. Yl est, sous vostre meilleure correction, besoing d'y remédier incontinent et avant que le mal soyt plus grand, crainte que soubs ceste malheureuse couleur et prétexte, l'obéissance souveraine ne s'altérast, ayant de si mauvais voysins. Ainsi, d'après le dire de l'évêque de Limoges[3], la révolution qui menaçait l'Écosse était autant politique que religieuse, comme les agitations qui remuaient la France.

Les Guises attisèrent le feu en se plaignant des actes d'Élisabeth. En janvier 1560, le cardinal de Lorraine disait, dans une dépêche adressée au précédent ambassadeur : Vous verrez le mémoire qui vous est envoyé contenant les déportemens de la royne d'Angleterre depuis quelque temps en ça, laquelle ne peut demeurer en sa peau et semble qu'elle ayt envie de faire ung sault en rue. Toutefois, je ne puis penser qu'elle soit si folle de venircomme nous avons eu beaucoup d'avis et quelque apparenceà jeu descouvert ; et s'elle mect sa mauvaise volunté à exécution, j'estime que ce sera plus couvertement et soubz main que autrement.

On voit que le cardinal épousait vivement la cause de sa nièce ; il le fit encore mieux par les conseils donnés à sa sœur, mère de Marie Stuart. Était-ce pour l'amour du bien ou par désir de se mêler du gouvernement d'un second État[4] ? Toujours est-il que si la politique des Guises produit un important résultat en France, celui d'y conserver une majorité et un roi catholiques, ce fut cette politique qui jeta l'Écosse en dehors de l'alliance française et dans les bras de l'Angleterre.

Le premier acte de cette politique fut l'arrestation du jeune comte d'Harran pour des paroles trop libres sur les affaires d'Écosse et surtout sur celles de la religion ; le prisonnier ayant su que les Guises manifestaient l'intention de le faire périr pour l'exemple, s'échappa grâce au secours de ses amis ; une fois en Écosse, se joignit au parti des protestants et tâcha de détacher son père du parti de la régente.

Le second acte fut une mesure qui mécontenta la nouvelle reine d'Angleterre, et joignit le mauvais vouloir de cette souveraine à la haine du comte d'Harran.

Marie Stuart, ou plutôt la cour de France parlant en son nom, ce qui constituait presque un droit, puisqu'en se mariant avec le prince qui devint François II la jeune reine d'Écosse avait fait donation au roi de France de son royaume d'Écosse, pour le cas où elle viendrait à décéder sans enfants[5] ; la cour de France, disons-nous, soutint que cette princesse avait droit à la couronne d'Angleterre, comme descendante de la sœur aînée de Henri VIII, prétendant que le mariage d'Anne de Boulen, mère de la reine Élisabeth, était nul, puisque la répudiation de Catherine d'Espagne n'avait pas été admise. De là une rivalité personnelle entre Marie Stuart et Élisabeth, augmentée par la promptitude avec laquelle la jeune reine de France avait joint les armes d'Angleterre à celles d'Écosse, prenant pour elle et son époux le titre complet : Franciscus et Maria, Dei gratia rex et regina Franciœ, Scotiœ, Angliœ et Hiberniœ. Malgré une protestation de l'ambassadeur d'Angleterre à Paris, ce n'était pas un acte inusité, puisque les souverains d'Angleterre prenaient encore, et sans plus de droits, comme ils l'ont pris longtemps après[6], le titre de roi de France ; à tant faire que d'avoir indûment deux rois de France, l'Europe pouvait bien supporter deux reines d'Angleterre, surtout quand l'une héritait de l'autre[7]. Ajoutons que ce nouveau titre aurait pu toutefois devenir un point d'appui entre les mains d'un monarque français plus actif que François II, entre les mains d'un Philippe-Auguste ou d'un Henri IV, surtout si le gouvernement de ce souverain avait eu la politique de ménager l'Écosse, pays que Marie Stuart possédait réellement.

C'est justement ce que les Guises ne firent pas, malgré une recommandation de leur nièce, écrivant de Paris, en juillet 1559, au duc de Châtellerault[8], de faire rabiller les faultes de ses subgects doulcement. Adoptant inhabilement la même ligne de conduite pour régir deux pays différents, ils forcèrent leur sœur Marie de Lorraine, reine douairière et régente d'Écosse[9], à violenter les presbytériens, qui s'y trouvaient en majorité, pour les faire revenir à la religion catholique, ce qu'elle n'avait fait jusque-là prédisant que cette conduite amènerait une rébellion. Elle ne se trompa nullement ; impétueux et enclins au changement, disant qu'on les voulait contraindre pour leur foi et donner les emplois de leur pays à des Français, ils se mutinèrent et, aidés par Élisabeth, prirent les armes. Le 15 octobre 1559, ils réunissaient une armée de douze mille hommes, occupaient aussitôt Édimbourg et prenaient une décision qui suspendait l'autorité de la Régente[10]. Battus peu après par les Français près de Leith[11], ils furent contraints d'évacuer, le 5 novembre, la capitale de l'Écosse ; mais les hostilités continuèrent entre eux et les troupes royales.

Jean de Montluc fut aussitôt envoyé de France en Écosse pour aviser aux moyens de la pacifier, mais il dut revenir en toute hâte chercher du secours.

Élisabeth, en raison de son alliance avec les révoltés, avait mis sur pied une armée et une flotte, puis déclaré que si la France ne retirait tous ses soldats d'Écosse, elle se croirait menacée, ces soldats devant, après l'apaisement des troubles, venir attaquer l'Angleterre. Cette opinion se trouvait partagée en effet par plusieurs personnages de la cour de France, qui avaient déjà remarqué, suivant l'expression de Castelnau, qu'il n'y a ny mer, ny fleuves, ny montagnes, ny forteresses qui separent les deux royaumes — d'Écosse et d'Angleterre —, mais seulement un petit ruisseau qui se passe à gué de tous costez.

François II offrit de vider pacifiquement le différend par une réunion d'ambassadeurs. Élisabeth répondit en fixant un jour pour le départ des Français d'Écosse ; puis, à la date du 15 avril 1560, elle fit donner diverses explications, alléguant qu'elle avait seulement envoyé des troupes sur sa frontière, à Warwick, dans un but défensif, qu'elle ne voulait pas soutenir la rébellion des Écossais contre leur reine, mais seulement garantir ses États d'une surprise, et finalement se plaignant du grand nombre de pirates français qui poursuivaient les vaisseaux anglais[12]. Néanmoins, la reine d'Angleterre cimenta par des otages son alliance avec les Écossais, et la guerre ne tarda pas à éclater.

Nous avions peu de troupes en Écosse, quatre mille hommes environ[13] ; le vicomte de Martigues[14] commandait nos fantassins en qualité de colonel[15] ; il se retira de Kirkaldy sur Saint-André et Stirling, d'où il se réfugia dans une ville précédemment fortifiée par nos soins, celle de Petit-Leith[16], étant accompagné par notre ambassadeur auprès de la Régente, le sieur d'Oysel[17], lequel avait aussi dirigé une partie de nos renforts. Assiégé (11 avril 1560) par terre et par mer, ayant en face des forces supérieures, au moyen d'une action combinée des Écossais et des Anglais, il se défendit derrière le faible retranchement qui entourait cette place et devenait sa seule défense, les côtés baignés par la mer ou le Leith se trouvant occupés par l'ennemi, et fut, après divers combats et plusieurs sorties heureuses, faute de vivres et de l'arrivée du secours promis[18], obligé de capituler (juillet 1560). Le témoignage d'un compagnon d'armes dédommage ce brave officier de l'extrémité dans laquelle il se trouva : Le sieur de Martigues, y est-il dit, a acquis ung honneur immortel durant le temps qu'il a esté en Écosse, tant pour ses vaillances que pour la bonne police et justice qu'il tient aux bendes.

Ce secours, porté par des galères venues de la Méditerranée, et non de l'Océan, ce qui eût abrégé son voyage, avait franchi le détroit de Gibraltar, puis perdu du temps à Lisbonne ; quand il reprit sa route, une violente tempête l'assaillit, le dispersa, faillit le faire périr, finalement l'amena s'échouer à Nantes. Alors le chef de ce secours, le grand prieur de Lorraine, frère du duc de Guise et commandant général de nos galères, envoya Michel de Castelnau prendre les ordres de la cour ; il était trop tard : comme ce dernier l'apprit, la reddition de Petit-Leith avait eu lieu.

Quelle était la force de ce secours ? On peut la présumer d'après le passage suivant de la lettre d'un officier envoyé d'Écosse pour avertir la cour de France de la situation des assiégés : Les Anglais ont devant ce fort dix-huit navires de guerre, bons et bien équipés d'artillerie, mais non pas d'hommes, et environ quinze cents moyens navires, lesquels servent d'escorte aux vivres qui leur viennent de Barnicg. Par quoi, avec un petit secours de deux à trois mil hommes avecques quarante navires, l'on pourrait faire un grand service au roy, tant pour sauver ses serviteurs qu'il a du delà que aussi pour deffaire les forces que les Anglois y ont : et aussitôt qu'il y aura et paraîtra armes de France et secours par delà je m'amure qu'il y aura un grand nombre d'Escossois qui prendront les armes contre lesdits Anglois, lesquels en sont déjà en grande querelle.

Sur ces entrefaites, la paix intervint aux conditions suivantes : évacuation de l'Écosse par les Anglais et les Français, libre exercice de la religion dans ce pays, abandon du titre et des armes d'Angleterre par la reine Marie d'Écosse[19]. Ce traité détruisait les liens antiques qui unissaient la France et l'Écosse ; il doit compter au nombre des échecs amenés par le point de vue exclusif des Guises ; en effet, du moment qu'on s'alliait avec les protestants d'Allemagne et qu'on levait des troupes chez eux, pourquoi cesser d'être alliés avec les protestants écossais ?

Les Français quittèrent l'Écosse avec armes et bagages[20], mais avant les Anglais ; nos vaisseaux ne suffisant pas pour leur transport, une partie d'entre eux revint sur des navires britanniques. Aussitôt leur départ, les forteresses de Leith et de Dumbar furent démantelées. Tel fut pour la France le résultat d'une lutte qui avait augmenté sa dette[21] ; les Anglais s'en enorgueillirent, et on vit en Guyenne plusieurs de leurs marchands parler de cette province comme de leur héritage et ancien patrimoine[22]. Nos plénipotentiaires, MM. de Montluc et de Randan[23], sentirent les critiques qui pouvaient être adressées à leur traité, et ils écrivirent à la Reine-mère, le 9 juillet 1560, de ne pas condamner leur œuvre sans entendre leurs motifs, ajoutant : Si l'on vouloit une bonne paix, il falloit y venir plus tost ou commencer la guerre et rendre le jeu pareil ; autrement ne falloit espérer d'en sortir sinon avec quelque désavantage. Ils avaient raison ; cette guerre extérieure avait été entreprise, comme cela arrive souvent à la France, avec des forces inférieures et sur une trop petite échelle ; la confiance nationale n'avait pas mesuré la grandeur du péril, et les embarras de la situation gouvernementale avaient empêché la cour d'y prêter une attention suffisante.

Deux circonstances contribuèrent à rendre la situation de nos troupes en Écosse fort mauvaise : leur indiscipline et la légèreté de langage d'un de leurs chefs. Le soldat français, dans sa licence, rapporte de Thou, y pillait amis et ennemis. La Brosse parla de la proscription de la noblesse écossaise et de la distribution des terres à elle appartenant à des gendarmes français ; cette mesure devait, assurait-il, être prise après la guerre ; et, non content de semer ce faux bruit ou projet éclos dans son cerveau, il osa en toucher mot dans des dépêches qui furent interceptées, et dont la lecture souleva le pays entier contre nous.

Les Écossais, eux aussi, commirent une faute grave. La reine douairière, qui mourut de chagrin et de fatigue, le 10 juin 1560, avait réuni, avant de mourir, les principaux chefs des révoltés pour leur adresser de derniers conseils, certes fort désintéressés. Renvoyez à la fois, leur avait-elle dit, les troupes françaises et les troupes anglaises ; toutefois, préférez l'alliance du pays qui ne peut menacer votre indépendance nationale. Au lieu de cela, aveuglés par la conformité de religion, ils inclinèrent vers l'Angleterre, dont les souverains avaient toujours voulu conquérir leur patrie, proclamant que la reine Élisabeth ayant pourvu à la liberté et à la sécurité de l'Écosse, le royaume lui était plus obligé qu'à son propre souverain. Dès lors, suivant la remarque de M. Mignet, l'Écosse était une sorte de république protestante, conduite par des seigneurs et des ministres, et placée sous le protectorat de l'Angleterre[24].

Quant à la clause d'après laquelle François II et Marie Stuart quittaient le titre de roi et reine d'Angleterre, il est essentiel de reproduire à son sujet les termes de la ratification royale : Promettons en bonne foy et parolles de roy et de royne, et sous l'hypothèque et obligation de tous et chacuns nos biens, présens et avenir quelconques, observer et faire le traicté de nostre part pleinement, entièrement et inviolablement, mêmement en ce qui concerne la promesse faicte par nos dits ambassadeurs et procureur, de nous abstenir doresnavant de porter le filtre et les armes des royaulmes d'Angleterre et d'Irlande ; n'entendant toutefois, par ceste présente ratification, quicter ne renoncer aucune chose des droicts qui nous peuvent comporter et appartenir esdits royaulmes, et aultres nos droicts ; le tout selon le contenu au traicté faicts et passé au Câteau-Cambrésis, par lequel chacun de nous demeure en ses droicts, lequel par ce traicté-ci demeure en sa forme et vertu. Cet appel à un traité conclu en des temps plus heureux, appel ajouté par renvoi à l'original de la ratification dont nous parlons, montre combien la paix d'Écosse coûta à la fierté de François II et de Marie Stuart : tous deux pressentaient peut-être que, malgré leur qualité d'héritiers d'Élisabeth, ils ne pourraient jamais reprendre leur revanche sur leur très chère et très amée Seur et Cousine, suivant la désignation officielle, le premier, parce qu'il descendrait promptement dans la tombe, la seconde, parce qu'après une longue lutte, elle deviendrait la vaincue et la victime de sa rivale.

Le traité dont il s'agit s'appelle le traité d'Édimbourg ; suivant plusieurs historiens, il ne fut pas ratifié par la France du vivant de François II. En publiant dans ses Négociations sous François II, la ratification dont nous avons ci-dessus donné un extrait, M. Louis Paris avoue qu'il la copie sur une minute, et qu'il pourrait se faire que ce projet de ratification n'eût pas été exécuté, quoique cela lui paraisse peu probable ; ajoutons que ladite minute n'est pas datée, mais que des plaintes sur la dure nécessité de conclure un pareil traité se rencontrent dans plusieurs dépêches françaises, notamment dans celles adressées à la cour d'Espagne ou à notre ambassadeur près cette cour. De toute façon, la ratification, si elle a eu lieu, a dû être tardive, car René de Bouillé, gouverneur de Bretagne, avertit encore, le 27 novembre 1560, le duc de Guise qu'il redoute une attaque de la flotte anglaise contre nos côtes, vu la grande levée de matelots faite par Élisabeth et le départ de tous les marchands anglais du territoire de son gouvernement.

 

 

 



[1] André de Montalembert.

[2] Reportez-vous à l'Histoire de la guerre d'Escosse, chapitre II, par JAN DE BEAUGUÉ ; Paris, 1556, chez Corrozet.

[3] Sébastien de l'Aubespine était évêque, chanoine et abbé (car il était pourvu de plusieurs bénéfices), à titre de commende ; il ne reçut les ordres et ne se consacra aux fonctions épiscopales qu'après sa disgrâce, arrivée en 1576, lors des premiers États de Blois.

[4] L'ambition est la maladie des hommes d'État, a dit MASCARDI en son ouvrage Dell' Arts historica ; Venise, 1655, p. 232.

[5] Consultez Lettres, instructions et mémoires de Marie Stuart, publiés par le prince Alexandre LABANOFF, tome Ier, p. 50 et suivantes. Plus tard, la reine de France a nié cette donation secrète, mais l'original existe aux Archives de Londres.

[6] Jusques et y compris le traité de Versailles (1783).

[7] A défaut d'Élisabeth, Marie Stuart se trouvait en effet légitime héritière du trône d'Angleterre sur lequel monta son fils (Jacques VI en Écosse, Jacques Ier en Angleterre).

[8] Comte d'Harran en Écosse, duc de Châtellerault en France, ancien gouverneur de l'Écosse. — Reportez-vous, relativement au titre de duc de Châtellerault, à la consultation donnée en 1866 par M. Édouard Laboulaye, en faveur de Mme la duchesse d'Hamilton contre le marquis d'Abercorn.

[9] Marie de Lorraine recevait de la France une pension annuelle de vingt mille livres, sans doute comme veuve (en premières noces) du duc de Longueville.

[10] Les nobles se prétendaient, dans cette décision, les conseillers nés du monarque, les gardiens et défenseurs des constitutions de l'État. Cet acte de déposition est précis et énergique.

[11] Un premier corps de mille Français venait de débarquer à Leith, mais il se trouvait antérieurement de nos troupes en Écosse, comme nous l'avons indiqué au début de ce chapitre, et la reine Élisabeth s'en plaint dans une proclamation en date du 24 mars 1559, contenant la déclaration de ses intentions sur l'observation de la paix avec les royaumes de France et d'Écosse. Le nouveau corps de mille Français s'installa dans Leith au préjudice de familles écossaises expulsées de leurs demeures, si nous en croyons Robertson ; mais celui-ci exagère évidemment, car il assure que nos guerriers s'établissaient comme une véritable colonie avec leurs femmes et leurs enfants.

[12] C'est à cette époque qu'appartient le post-scriptum suivant écrit par les princes Lorrains au connétable : Monsieur, moy de Guise n'ait point respondu à la lettre que vous m'escripvites des propos que aviez eus avecques l'ambassadeur d'Angleterre, d'aultant qu'il nous a tousjours depuis tenus en espérance de venir salluer le roy, et ce n'a esté que aujourd'huy où il a parlé le mesme langaige ; mais si semble-il, à ceste heure, que sa maistresse commencé à se repentir de s'estre mise en si grande despense de s'armer si fort. Vous advisant, Monsieur, que le roy a eu fort agréable l'advertissement que vous lui en fistes. — Vos antièremant meilleurs amys,

CHARLES, cardinal de Lorraine. — FRANÇOIS DE LORRAINE.

Cette lettre se trouve à la p. 284 des Négociations sous François II, mais elle ne peut être que de 1560, et peut-être est-elle postérieure à février, en ce sens qu'elle parle de la conspiration d'Amboise et de la vérification d'icelle. Dans ce volume des Négociations, on a souvent imprimé 1559 pour 1560.

[13] Mille hommes arrivés en premier lieu, comme nous l'avons dit dans une note précédente, deux mille hommes arrivés sous les ordres de la Brosse, puis mille débarqués avec Martigues.

[14] Sébastien de Luxembourg.

[15] Il portait le titre de colonel général des bandes françaises en Écosse.

[16] Aujourd'hui Leith, ville à quatre kilomètres nord-est d'Édimbourg, à laquelle il sert de port.

[17] Henri Clutin d'Oysel, né à Paris, fils d'un conseiller au parlement et président aux enquêtes.

[18] La conjuration d'Amboise paralysait le bras de la France.

[19] Marie Stuart.

[20] Excepté six vingt dont soixante demeureroient en l'isle des Chevaux et soixante à Dombarre, si nous en croyons l'Estat de la religion et république, par Pierre DE LA PLACE, fin du livre II.

[21] Un édit royal d'octobre 1560 déclara la constitution de rente à dix pour cent de la somme de cent sept mille livres tournois pour l'acquit des emprunts faits par le sieur d'Oysel, lieutenant général pour le roi en Écosse, afin d'y soutenir le service pendant les années 1558 et 1559.

[22] Il fallut en emprisonner plusieurs pour réprimer leur insolence. Lettre du président de Feuquerolles au cardinal de Lorraine, 1er décembre 1560.

[23] Charles de la Rochefoucault, seigneur de Randan.

[24] Histoire de Marie Stuart, chapitre II.