Suivant Michel de Castelnau[1], la reine-mère avait un esprit incomparable. Elle montra, le jour même de la mort de Henri II, l'empire qu'elle savait prendre sur elle-même. Au moment de se rendre au Louvre avec le nouveau roi, comme elle allait monter en carrosse la première, elle se recula, et prenant Marie Stuart par la main : Madame, lui dit-elle, avec un calme digne, montez avant moi ; je ne suis plus que la seconde princesse du royaume. François II n'avait pas de volonté personnelle. A peine au Louvre[2], les deux reines lui en inculquèrent une, celle de confier tout pouvoir au duc de Guise et au cardinal de Lorraine, Marie Stuart, parce que c'étaient ses oncles et qu'elle les croyait affectionnés à sa personne, Catherine de Médicis, parce que, ne pouvant lutter en ce moment contre eux, et d'ailleurs ne connaissant pas encore leur caractère et leurs projets, elle préférait s'en déclarer l'alliée. Toujours est-il que le jeune roi obtempéra à cette double demande. Quand la députation du parlement de Paris se présenta pour le féliciter sur son avènement, elle lui demanda à qui l'on devait dorénavant s'adresser pour savoir sa volonté : Au duc de Guise et au cardinal de Lorraine, mes oncles, répondit-il ; je leur ai donné charge entière de toutes choses. Puis, le jour où le connétable vint rendre le sceau royal[3], le jeune monarque lui expliqua, sans ménagements[4], qu'il avait confié au cardinal ce qui regardait les finances, et au duc de Guise le fait et la conduite des armes ; il aurait pu ajouter que les princes Lorrains laissaient à sa mère, par convenance, la surintendance générale du gouvernement. C'était signifier expressément sa disgrâce au vieux serviteur, qui dissimula en courtisan expérimenté, dit qu'il était venu pour s'excuser de sa charge en raison de son âge, et se retira le dépit dans le cœur, regrettant plus que jamais la mort de Henri II, qui avait emporté avec lui dans la tombe la faveur dont il jouissait précédemment. Néanmoins, il dut encore, peu après, résilier sa charge de grand-maître de la maison du roi, en faveur du duc de Guise, quoique cette charge parût assurée dans sa famille par une survivance[5]. Le connétable ne fut pas le seul dépouillé. Coligny perdit son gouvernement de Picardie ; il est vrai qu'averti de l'intention des princes Lorrains de le lui retirer, il eut l'adresse d'en faire le sacrifice, et offrit à temps sa démission de cet emploi. Mais l'amiral ne réussit pas à faire obtenir au prince de Condé le gouvernement dont il se démettait, et ce fut heureux pour les gouvernants, puisque ce prince allait devenir leur ennemi déclaré et le chef d'une révolte ouverte ; le maréchal de Brissac reçut cette dépouille. Ce dernier, comme Coligny et le connétable[6], faisait du reste partie du conseil de régence, lequel, sans se rassembler souvent, avait dû être constitué conformément à l'ordonnance de Charles VI, en date du 28 avril 1407 ; ladite ordonnance n'établissait la majorité de droit des rois de France à quatorze ans commencés qu'à cette condition. Le conseil de régence comprenait en outre la reine-mère, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine, les ducs de Guise et d'Aumale, le chancelier, les évêques d'Orléans et de Valence, les conseillers du Mortier, de Brienne et d'Avanson. Ce conseil est fréquemment invoqué dans le texte des ordonnances de ce règne, sous cette forme : Nous ayans advisé — c'est le Roi qui parle — avec nostre très honorée dame et mère, les princes de nostre sang[7] et gens de nostre conseil. Par leurs actes contre plusieurs membres du conseil, de régence et par des actes semblables, les Guises mettaient au grand jour leur omnipotence, mieux encore que quand ils avaient, dès la mort du défunt roi, entraîné François II au Louvre, puis à Saint-Germain en Laye[8] une fois Henri II déposé à Saint-Denis, et que quand François de Guise, s'arrogeant un droit de prince du sang, avait porté la queue du manteau royal, à la première apparition en public du nouveau roi vêtu d'habits de deuil. Toutefois, il ne leur fallait mécontenter et pousser à bout tous leurs rivaux ; ils préférèrent les diviser en les éloignant. A leur tête se trouvait le roi de Navarre. En vain, dès qu'on désespéra des jours de Henri II, l'amiral de Coligny, d'accord avec le connétable, d'après les biographies de Coligny, ou plutôt, pour rétablir l'ordre probable, le connétable, d'accord avec son neveu Coligny, lui avait-il dépêché un courrier pour l'inviter à venir en diligence[9], lui donnant à entendre qu'on tenterait de lui faire donner, sinon la tutelle, car le roi futur était majeur[10], au moins la direction du gouvernement, ce à quoi sa qualité de premier prince du sang lui donnait droit de prétendre[11]. Antoine de Bourbon ne saisit pas l'urgence de l'avis, et s'en tint d'abord aux craintes que les Guises lui avaient adroitement fait transmettre par rapport à son royaume de Navarre, dont le roi d'Espagne s'était emparé ; par suite de ces craintes, et peu disposé à déférer à un avis du connétable, auquel il en voulait depuis le dernier traité de paix, dans lequel celui-ci ne l'avait pas fait mentionner, il hésitait à s'éloigner. Ce fut une faute à plusieurs points de vue, car une fois au pouvoir et presque régent de France, il aurait été bien autrement à craindre, et Philippe II lui aurait sans doute rendu ses États ; si la guerre s'en fut suivie entre la France et l'Espagne, elle eût détourné peut-être les malheurs de nos luttes intestines. Toujours est-il que le roi de Navarre se mit lentement en route, et n'accomplit entièrement son voyage que sur les instances réitérées de ses amis, et sur la représentation du tort qu'il se faisait. Quand il atteignit la cour, les places se trouvaient prises, les Guises étaient au pouvoir, la reine-mère, disait-on, s'entendait avec eux, le connétable et l'amiral avaient déjà été attaqués. Il fut accueilli froidement : non-seulement le roi n'alla point au-devant de lui, comme par circonstance, suivant la coutume assez fréquente de plusieurs de ses prédécesseurs vis-à-vis des princes ou seigneurs qu'ils voulaient favoriser, mais il ne reçut point de logement et ne fut point mandé pour assister au conseil. Définitivement, avec lui indécis, pusillanime, prétendait-on, les Guises osaient. Il sonda sans succès plusieurs membres du parlement, et les rencontra peu disposés pour sa personne ; son entourage finit par l'abandonner, quelques-uns même le trahirent, et tout cela parce que sa mollesse l'empêchait non-seulement d'exiger, mais de demander et d'obtenir, que, par conséquent, à lui rester fidèle on risquait d'être écrasé ; il portait la peine de son caractère. Toutefois, les princes étaient nombreux ; ils s'assemblèrent à Vendôme avec plusieurs seigneurs et délibérèrent sur la situation. Le prince de Condé ouvrit, dit-on, un avis violent, celui d'en appeler subitement aux armes pour déposséder les princes Lorrains ; mais cet avis ne fut pas adopté ; les plus modérés signalant les dangers d'une levée de boucliers contre un roi majeur et, comme tel, maître de choisir ses ministres[12]. On arrêta que le roi de Navarre se présenterait auprès de la reine-mère, afin de réclamer, pour lui et son frère, une part dans le gouvernement. Cette réclamation, présentée faiblement, ne réussit pas. Neantmoins, dit Castelnau, pour ne pas le mécontenter, on lui donna une honneste commission, celle de conduire Élisabeth, sœur du roi, en Espagne, où elle devait épouser Philippe II, après avoir été destinée à son fils[13] ; en même temps, le prince de Condé recevait une mission, celle d'aller jurer auprès de Philippe II, et au nom du nouveau roi de France, la paix de Cateau-Cambrésis, mission qui le menait en Flandre, à cause du séjour dans ce pays du monarque espagnol[14], auquel un troisième prince de la maison de Bourbon, le prince de la Roche-sur-Yon[15], se trouvait chargé de porter le cordon de Saint-Michel[16]. Ces deux dernières missions eussent pu être réunies en une seule ; leur séparation même indique l'intention d'éloigner de la cour les princes du sang, dont la présence pouvait tout au moins gêner l'installation du nouveau gouvernement. Les Guises, pas plus que la reine-mère, en se débarrassant ainsi de rivaux, n'écartaient pas le danger ; leur malheur, c'est que leurs adversaires ne les croyaient pas quand ils parlaient au nom du roi, et découvraient sous les ordres qu'ils transmettaient leurs propres intérêts. Ils les abritaient cependant derrière la bannière catholique, et se posaient comme seuls capables de la porter haut et de la défendre : assurément le ressort était puissant, puisqu'il devait résister à une lutte acharnée, qui embrasse, avec ses instants de repos, une période de trente-huit ans[17] ; il était surtout populaire, et déjà au moment dont nous parlons, il leur attirait la sympathie des masses. Michel de Castelnau nous l'apprend : De toute ancienneté, dit-il, le peuple de France a toujours, par sus tous les peuples de l'Europe, esté fort adonné à la religion, comme nous lisons mesme ès Commentaires de César. Or, tout le clergé de France, et presque toute la noblesse, et les peuples qui tenoient la religion romaine, jugeoient que le cardinal de Lorraine et le duc de Guise estoient comme appeliez de Dieu pour la conservation de la religion catholique, establie en France depuis douze cens ans. Même en tenant compte du jour favorable sous lequel le chroniqueur présente les choses, on pressent la puissance du principe invoqué par les princes Lorrains, et par conséquent leur propre puissance. Elle s'accroissait tous les jours ; l'on peut affirmer qu'en peu de temps ils surent accaparer le pouvoir. Un de leurs moyens consistait à donner au jeune roi de l'aversion pour les princes du sang ; en cela Catherine les aidait, croyant ainsi se ménager pour elle une part plus grande d'affection et d'influence. Ils représentaient les princes du sang comme jaloux de la couronne et avides de substituer leur famille, celle des Bourbons, aux derniers rejetons de la race des Valois. Le roi de Navarre et les siens, s'ils avaient eu l'oreille du roi, auraient pu dire à leur tour : Prenez garde aux Guises, ce sont de nouveaux maires du palais, qui vous détrôneront ; mais ils étaient absents, et, eussent-ils été présents, François II se trouvait prévenu et les traitait durement. Jeune et faible de tête, le monarque ne réfléchissait pas qu'il n'entendait qu'un son, et ne pouvait ainsi jamais prendre une résolution en connaissance de cause. Un acte important vint relever encore l'influence du
cardinal de Lorraine ; c'est lui, comme archevêque de Reims, qui sacra
François II ; la cérémonie, répétition de celle célébrée par le même prélat
pour Henri II[18],
eut lieu le 18 septembre 1559, quoique la médaille frappée pour rappeler la
mémoire de ce fait marque le 17, mais elle avait été fabriquée à l'avance, et
la cérémonie dut être retardée d'un jour[19]. Cette cérémonie
fut imposante, si nous en croyons un poète contemporain, regrettant de
n'avoir pu y assister : Je n'ai pas vu,
dit-il, le superbe panorama de la foule assemblée
sur la place de Reims, des magnifiques processions, de l'onction sainte ; je
n'ai pas vu le jeune roi — digne enfant des
dieux, plus brillant au milieu de ses douze chevaliers que le soleil au
centre des douze constellations — s'agenouillant
aux pieds du successeur de saint Remy, présentant sa tête, sa poitrine et ses
épaules nues pour recevoir l'huile sacrée et la riche couronne des grandes
cérémonies. A la sortie de la cathédrale, on a dû entendre les acclamations
du peuple, le bruit des fanfares ; l'enthousiasme était partout, et le nom du
roi François II salué de mille vivat. Je n'ai jamais assisté et n'assisterai
jamais à pareille solennité. Je souhaite que cette allégresse soit de longue
durée, et que nulle calamité ne la change en désespoir[20]. A ces détails poétiques, c'est-à-dire imaginaires, nous en joindrons de plus réels. Sur l'invitation du cardinal de Lorraine, le chapitre de Reims commença les préparatifs de la cérémonie et demanda la confirmation des privilèges de la cathédrale. Le 23 août, les officiers de la maison royale arrivèrent et prirent quartier. Le 14 septembre, une sœur du roi fit son entrée dans la ville, fut reçue sous un poêle de damas blanc, et menée à Notre-Dame, où le cardinal de Lorraine lui donna sa bénédiction. Le roi, accompagné de toute la cour, arriva deux jours après sur une haquenée blanche, et reçut, suivant l'usage, les clefs de la ville des mains d'une jeune fille, emblème de la cité de Reims ; il traversa les rue& tapissées, atteignit le parvis, sur lequel une fontaine jetait du vin, et fut reçu sous un poêle de velours rouge, précédé du connétable et suivi du roi de Navarre. Conduite au travers du chœur jusqu'à un prie-Dieu posé devant l'autel, Sa Majesté fit présent à l'église d'un saint François en or[21]. La reine fit une entrée semblable, le même jour ; la reine-mère vint ensuite. Le 17, veille du sacre, le roi, la reine, tous les princes, assistèrent aux vêpres et à complies, célébrées pontificalement et chantées par les chantres du roi. A la cérémonie du sacre, les pairs ecclésiastiques étaient les évêques de Laon, Langres, Beauvais, Châlons, Soissons, et le représentant de l'évêque de Noyon. Les pairs laïques se trouvaient assis, selon le degré et l'antiquité de leur création, savoir : le roi de Navarre, le duc de Guise, le duc de Nevers, le duc de Montpensier, le duc d'Aumale, le connétable. Derrière les pairs laïques se tenaient le prince de Piémont, les princes d'Orange et de Ferrare, et d'autres. La sainte Ampoule ayant été transportée en grande pompe, sous l'escorte de quatre seigneurs lui servant d'otages et en répondant, de Saint-Remy jusqu'à la cathédrale[22], le cardinal de Lorraine se rendit au-devant d'elle, puis célébra la messe du Saint-Esprit, monseigneur d'Évreux y disant l'évangile, et monseigneur de Meaux l'épître. Un Te Deum en plain-chant termina les prières. Le festin royal eut lieu en la salle du palais archiépiscopal, ornée d'une tenture de tapisseries représentant l'histoire de Scipion l'Africain. Le roi mangea seul en la table du milieu. Quand il se retira, un page le précéda portant un bâton d'or, terminé par une figure d'empereur assis sur une chaire ; son maitre d'hôtel, deux gentilshommes portant l'un la couronne, l'autre la main de justice et le sceptre, puis le connétable tenant l'épée royale semée de lys d'or, le suivaient. Il entra dans son cabinet, la couronne en tête, et eut jusqu'à vêpres une longue conférence avec le cardinal de Lorraine. Avant de quitter Reims, François II visita le tombeau de saint Remy, fit don à la cathédrale des draps d'or et d'argent ayant servi pour son sacre, et confirma les privilèges du chapitre et de l'université de Reims. A la suite du sacre, le jeune roi fit, dans une même promotion, dix-huit chevaliers de l'ordre de Saint-Michel[23] ; cette prodigalité pour un ordre ne devant comprendre, d'après les statuts, que trente-six chevaliers[24], et c'en était une, puisqu'en cinquante ans on n'en avait pas fait davantage, cette prodigalité, disons-nous, nuisit à la considération de cette récompense, qui comptait à peine un siècle d'existence, et froissa ceux qui le possédaient : Ce n'est plus l'ornement du courage, dit l'un d'eux, c'est un collier à toutes bêtes. Le but fut ainsi manqué, car on voulait, par cette nomination, satisfaire plus de gentilshommes, et aucuns ne le furent, les uns, parce qu'ils eussent été flattés d'appartenir à une promotion moins nombreuse, les autres, parce que voyant tant d'élus, ils se demandaient pourquoi ils ne se trouvaient pas du nombre. Ajoutons pourtant, car il ne faut rien exagérer, que les dix-huit chevaliers créés cette fois par François II, dans une cérémonie tenue à Poissy, le jour de Saint-Michel, étaient tous gentilshommes de grande condition, et que c'est plutôt leur nombre[25] que leur choix qui mérite le blâme ; voici en effet les noms de dix-sept d'entre eux. Présents à la séance de réception : 1. Le baron de Gondrin, un des vétérans de la bataille de Pavie ; 2. De Cypierre, gouverneur du duc d'Orléans — depuis Charles IX ; 3. Le comte de Randan, colonel général de l'infanterie ; 4. Le vicomte de Martigues — depuis duc de Penthièvre —, le même qui combattit en Écosse[26] ; 5. De Beauvais-Nangis ; 6. Louis de la Trimouille — depuis duc de Thouars ; 7. Le marquis de Mesières ; 8. Le capitaine Terride ; 9. De Crève-Cœur ; 10. De Lanssac, depuis chevalier d'honneur de Catherine de Médicis ; 11. De Genlis, chambellan du Roy, bailli et capitaine d'Évreux. Absents pour le service du roi : 12. La Mothe-Gondrin[27] ; 13. Le comte de Candale ; 14. Le baron de Jarnac ; 15. Jacques de Humières, gouverneur de Péronne ; 16. De Jour, ancien colonel des légionnaires de Champagne, renommé pour sa conduite en Italie ; 17. Cornelio Bentivolle — des Bentivogli de Bologne. Tous les chevaliers de l'ordre avaient été mandés à la cérémonie : on cite Blaise de Montluc — depuis maréchal — et M. de Vassé, comme y assistant ; l'heure du rôle du premier, dans les guerres civiles, n'était pas encore venue ; mais le second, également capitaine vaillant et expérimenté, donnait déjà un louable exemple au milieu des discordes civiles, celui de ne pas abandonner et de visiter souvent le connétable, malgré sa disgrâce. Le rappel du chancelier Olivier fut une des mesures qui précéda le sacre, auquel il assista, d'après les termes mêmes de l'épître que nous citions il n'y a qu'un instant. C'était un homme intègre, qui avait déjà contribué à d'importantes réformes, notamment pour la réduction du luxe et pour forcer les mendiants robustes à travailler. Diane de Poitiers, courroucée, comme la plupart des grands seigneurs, des lois somptuaires récemment établies, l'avait contraint à quitter ses fonctions, et lui avait fait donner pour successeur Bertrandi, qui fut peu aimé, en sorte que le rappel d'Olivier devint une mesure populaire[28]. Toutefois, Olivier était une des créatures du cardinal de Lorraine. Il fit admettre au conseil un ennemi du connétable, le cardinal de Tournon, et, en général, se prêta à ce que voulurent les princes Lorrains ; ses adversaires prétendaient que c'était un homme usé, auquel l'âge et l'exil avaient enlevé son énergie. Par exemple, il laissa le conseil de régence renoncer pour la France aux droits qu'elle avait sur Bar, et abandonner la souveraineté de ce pays en faveur des Guises, ou plutôt du duc de Lorraine, qui étendit dès lors son titre et s'intitula duc de Lorraine et de Bar, en faisant hommage au roi de France pour ce dernier duché. Deux siècles plus tard, c'était encore le titre de l'ancien roi de Pologne Stanislas, dont la France reçut en héritage le Barrois avec la Lorraine. Ce fut en revenant du sacre que la cour, dans une visite qu'elle rendit au duc de Lorraine, accomplit ce sacrifice, parfaitement inutile, quoique présenté comme une conséquence du mariage du duc de Lorraine avec Claude de France, sœur de François II, et qui fit, dans l'esprit public, du tort aux Guises, plus avides pour leur famille que désireux du bien et de la gloire de la France. Il est vrai que, pour gouverner la France, le cardinal de Lorraine renonçait à ses chances d'obtenir la papauté en remplacement de Paul IV, dont le successeur fut élu le 24 décembre 1559 ; c'était entendre à sa manière le patriotisme en tant que Français. Cette avidité des princes Lorrains était une maladie du
temps, ou, si l'on veut la considérer philosophiquement comme une maladie
perpétuelle de l'humanité, une aggravation de cette maladie. Croyons-en le
maréchal de Montluc, disant à la fin de ses Commentaires : J'en ai ouy d'autres et de toutes manières qui se
plaignent, et jusques aux moindres, qu'ils ont servy le roy quatre, cinq et
six ans, et neantmoins n'ont peu acquerir que trois ou quatre mil livres de
rente : les voylà bien gastés ! Je ne parle pas des gens de guerre
seulement, mais de tous les autres estais dont le roy se sert. Puis
comme il montre que jadis, dans toute une carrière, les plus hauts emplois ne
produisaient guère plus d'acquêts et cite des exemples, il ajoute : Ô bienheureux roys d'avoir eu de tels serviteurs ! on peut
bien juger qu'ils servoient leurs maistres pour l'amitié qu'ils leur
portoient, et non pour l'avarice. J'ai ouy dire qu'ils demandoient plustost
pour les serviteurs du roy que pour eux-mesmes. Ils sont morts avec honneur,
et[29]
leurs successeurs ne sont pas necessiteux. Ainsi
déjà les intérêts passaient avant la foi politique, et il y a de cela trois
siècles. Plaignons-nous donc aujourd'hui ! nous sommes ce que nous ont
faits nos pères. L'ambition des princes Lorrains, et leur usage de la satisfaire à tout prix, fut un autre sujet de chagrin pour le malheureux Olivier, qui, au lieu de voir renaître le beau temps de sa précédente chancellerie, passa dorénavant des jours abreuvés d'inquiétude. Néanmoins, il promulgua encore de sages règlements. Le premier concerne le port des armes à feu — arquebuses et pistolets —, qui fut défendu avec interdiction de se vêtir de façon à pouvoir les cacher, c'est-à-dire avec des manteaux longs ou de larges bottines. La peine édictée fut, pour la première fois, la confiscation des armes et une amende de cinq cents écus d'or — au soleil —, ou les galères à perpétuité si l'on ne pouvait payer cette amende, et pour la seconde fois la pendaison. La défense s'étendait : à toutes personnes de quelque estat, qualité et condition qu'ils soient, encore qu'ils soient, dit le roi, gentilshommes de nostre maison, gens de nos ordonnances, chevau-légers, nos officiers domestiques, archers de nos gardes, gardes de nos forests, gens de nos finances, marchans, et autres quelconques[30]. Malgré ces peines sévères, l'injonction fut peu observée, et un second édit prononça peine de mort immédiate contre quiconque serait trouvé porteur de pistolets, même pour la première fois[31]. Une révision des aliénations de domaines trop facilement accordées sous le règne précédent fut décrétée et entreprise, malheureusement avec de partiales exceptions, en faveur des partisans des Guises ; la déclaration royale qui la prononce porte la date du 18 août 1559. Un édit[32] ordonna qu'à l'avenir, quand une place vaquerait par décès dans une cour souveraine ou dans tout autre tribunal, les juges présenteraient trois candidats vertueux et éclairés au roi, qui choisirait ; cette disposition avait pour but de n'admettre dans la magistrature que des hommes intègres et savants dans la science des lois. Mais cet édit fut enfreint dès son origine ; et le désir de la cour de se procurer sans cesse de l'argent fit que l'on vendit purement et simplement, comme par le passé, les charges vacantes, et même de nombreuses charges de nouvelle création. A côté de ces sages mesures, il y en eut de vexatoires. Telle fut l'injonction faite, à Fontainebleau, à tous ceux qui venaient solliciter du roi le paiement d'un arriéré de pension, ou une nouvelle grâce en récompense de services rendus, d'avoir à vider les lieux, sous peine de la vie ; il paraît qu'on fut effrayé de la foule qui accourait sous ces prétextes autour du roi, et sans doute, soit pour qu'il ne sût rien de l'opinion publique, soit parce qu'il valait mieux ne pas trop montrer au peuple ce roi peu capable, les Guises firent adopter ce parti violent, qui exaspéra. Il parait singulier, en effet, de vouloir pendre les gens qui vous réclament un dû ; les renvoyer chez eux avec promesse de les y payer appartiendrait plus à la ligne du devoir. Quoi qu'il en soit, ce fait dévoile la pénurie extrême du Trésor, et le peu de confiance que l'on nourrissait envers ses paiements. Peut-être la crainte de ne plus être payé vint-elle chez les sujets lorsqu'on mit sur eux un impôt extraordinaire, celui des droits de mutation accordé à chaque changement de règne, mais qui mécontenta d'autant plus vivement que, pour la deuxième fois, il ne rentra pas dans le Trésor royal ; et les plaintes furent acerbes, quoique Catherine de Médicis, à laquelle le profit en fut octroyé par son fils pour augmenter ses revenus, ait eu la modération de le réduire au tiers de ce qu'il avait été à l'avènement de Henri II, en faveur de Diane de Poitiers, sa maîtresse. La plupart des solliciteurs ou réclamants, se voyant si rudement évincés et congédiés, ne purent souffrir un traitement si indigne, surtout les gens de guerre, qui, d'après de Thou, voyoient avec indignation que leurs grands et longs services demeuroient sans récompense. Entièrement maîtres du royaume, les Guises rallumèrent les persécutions contre les protestants. Ceux-ci grandissaient comme secte, et l'on craignait un mal encore plus considérable que celui qui apparaissait, car on défendit aux ecclésiastiques de prêcher sans y être autorisés par leur évêque[33]. Après cette mesure de précaution, vinrent les mesures de répression. Pour les justifier aux yeux des masses, le gouvernement profita d'une calomnie[34] qui surgit subitement et accusait les religionnaires de promiscuité à la fin de leurs conciliabules ; les Guises agirent ainsi, connaissant les dispositions du roi, qui, ne pouvant apprécier d'après sa propre expérience, devait avoir à cœur de continuer l'œuvre de son père, et approuvait les rigueurs prises contre les Huguenots, mais sans trop montrer, par politique, combien il désirait qu'on limitât l'extension de la nouvelle doctrine[35]. On prescrivit d'abord à tous ceux qui le sauraient de venir déclarer les assemblées de protestants illicitement tenues, sous peine d'être punis comme les contrevenants, et l'on promit le pardon aux coupables qui avoueraient leurs fautes et nommeraient leurs complices[36]. Cette excitation à la délation introduisait un élément de trouble de plus. Trois jours après, nouvel édit portant ordre de raser les maisons dans lesquelles se tiendraient les assemblées nocturnes, même si elles appartenaient à des ecclésiastiques ; cet édit du 4 septembre[37], comme celui du 13 juillet cité plus haut, accuse une grande défiance contre les prêtres catholiques, et peut-être eût-il été plus sage de ne pas dévoiler cette suspicion. Enfin, on décréta la peine de mort contre ceux qui seraient trouvés dans ces conventicules[38] ; l'on ordonna de poursuivre par un procès quiconque favoriserait les sacramentaires[39] ; l'on publia un édit qui enjoignait aux seigneurs hauts justiciers de punir les auteurs d'assemblées illicites pour fait de religion, sous peine de perdre leurs justices[40]. En conséquence, les poursuites s'exercèrent dans toute la France, notamment à Aix, Poitiers et Toulouse. A Paris, une commission du parlement, composée de trente membres considérés comme orthodoxes, fut formée pour juger le conseiller Anne du Bourg[41] et six de ses collègues, arrêtés comme lui sous le règne précédent. Partout on faisait des perquisitions dans les maisons. Les protestants, effrayés, s'adressèrent à Catherine de Médicis et sollicitèrent sa protection ; elle leur fit des demi-promesses, en leur enjoignant de se contenir dans certaines bornes. Les transgressèrent-ils ou furent-ils pourchassés, malgré l'intérêt que semblait leur porter la reine-mère ? Il serait difficile de décider à ce sujet. Toujours est-il que, leur situation s'aggravant, ils osèrent lancer des reproches contre Catherine ; une réponse dure s'ensuivit, les religionnaires y ripostèrent par des brochures[42]. La plus fameuse était dirigée contre les princes Lorrains ; on y retournait contre eux leur prétention de descendre de Charlemagne, et on les accusait de s'être emparés du pouvoir contre les, lois, surtout le cardinal de Lorraine, que sa qualité de prêtre semblait en exclure. Les Guises, à la lecture de ces factums, songèrent à leur sûreté, et donnèrent au roi une garde italienne. Catherine de Médicis fit publier une défense du gouvernement, par Jean du Tillet, greffier en chef du parlement ; cette défense, insérée depuis au Recueil des Ordonnances, traite de la majorité des rois. Le conseiller du Bourg étant dans les ordres[43], l'autorité ecclésiastique dut prononcer sur lui avant la justice civile. Son procès dura longtemps[44], parce que, très-versé dans la jurisprudence, il fit successivement plusieurs appels. Tous furent rejetés. Quand il les eut épuisés, il écrivit au parlement : Ce n'est point pour prolonger mes jours que je vous ai porté les différents appels auxquels je me suis cru obligé, mais pour l'honneur de la compagnie dont je suis membre, et afin que ma cause fût discutée avec plus d'ordre et de clarté. On me feroit injure si l'on me supposoit un autre motif ; je vous adresse ma profession de foi, j'y veux vivre et mourir ; on peut me juger d'après elle, car aucune puissance humaine ne me fera renoncer à ce que je dois à Dieu, à mes concitoyens et à moi-même. Il ne restait plus qu'à le condamner d'après les édits, car les juges, qui avaient toujours refusé de l'entendre pour le sauver, ne pouvaient plus maintenant agir comme s'ils ignoraient sa nouvelle manière de voir, à lui qu'ils avaient connu catholique, et c'était en vain que son avocat avait plaidé qu'il reviendrait à la religion romaine. Sur ces entrefaites, une entreprise pour le tirer de prison fut tentée, ce qui sembla coïncider avec l'assassinat du président Minard, l'un de ses juges, l'on pourrait dire l'un de ses ennemis, magistrat qui s'était déjà signalé dans la poursuite des Huguenots. Le jugement rendu contre lui portait qu'il serait brûlé ; seulement et par pitié, ses anciens collègues lui accordèrent la grâce d'être étranglé auparavant. A la lecture de cet arrêt, il n'opposa que ces mots : Je prie l'Être des êtres de pardonner à ceux qui m'ont condamné, comme je leur pardonne. Il fut dégradé des ordres de diacre et de sous-diacre, puis subit son supplice avec courage, en la place de Grève[45], le 22 décembre 1559, n'étant âgé que de trente-huit ans. Cette fin d'un magistrat estimé pour sa science et ses mœurs fut presque le signal de la guerre civile. Des autres conseillers incriminés, non de professer la religion protestante, mais de fautes relatives à la discussion amenée par la poursuite des sectaires, un[46] fut condamné à se rétracter, c'est-à-dire à déclarer qu'il était d'avis que les Huguenots devaient être condamnés à mort, en conformité d'un édit de Henri II ; trois autres[47] se disculpèrent et furent rétablis dans leur charge ; les deux derniers[48] s'étaient sauvés, et il ne fut pas instruit de procédure contre eux. Le fâcheux effet produit par la condamnation et l'exécution de du Bourg s'augmenta quand, voyant le peu d'influence de ses édits répressifs, le gouvernement prescrivit de sévir avec la plus grande rigueur contre les Français soupçonnés d'hérésie. Quatre tribunaux spéciaux furent constitués dans le parlement, et tous les Huguenots en prison jugés et condamnés, les uns à mort, les autres à avoir les yeux crevés ou les mains coupées, plusieurs au bannissement, quelques-uns à faire amende honorable ou à payer une somme d'argent. Ces sanglantes punitions agitèrent les esprits, et, sans approuver les Huguenots, beaucoup de gens sensés commencèrent à les plaindre : on prévoyait, d'ailleurs, des troubles amenés par cette cruelle façon de procéder, et par la dictature des Guises ; de toutes parts un vœu s'éleva pour solliciter la réunion des États. |
[1] Ce chroniqueur, assez impartial du reste, est un agent des Guises.
[2] Son père habitait au château des Tournelles, dont une rue de Paris a retenu le nom.
[3] Suivant de Thou, on le lui envoya immédiatement réclamer par Claude de l'Aubespine, secrétaire d'État pour la guerre.
[4] Ce prince instruit (auquel on avait fait sa leçon) ne mascha point à ce vieillard que c'estoit à luy à cedder de dignité aux Guisards. Histoire du sieur d'Aubigné, II, XII.
[5] Comme compensation à la survivance de cette charge qu'il avait obtenue de Henri II, son fils fut nommé maréchal de France surnuméraire, comme le fut Tavannes en 1571. Voyez le Mémoire sur l'Art militaire pendant les guerres de religion, p. 125.
[6] Le connétable ne vint pas ordinairement au conseil, afin, comme il le disait, de ne pas déshonorer sa charge, en obéissant à ceux (les Guises) à qui il avait commandé jusque-là.
[7] Dans la précédente composition, le cardinal de Bourbon est seul prince du sang. Le roi de Navarre et le prince de la Roche-sur-Yon ne figurent dans le conseil royal que sous Charles IX.
[8] Au début de son Histoire de l'Estat de France, tant de la république que de la religion, sous le règne de François II, REGNIER DE LA PLANCHE attribue le départ de la cour de Saint-Germain à une attaque dont le cardinal de Lorraine avait été l'objet dans une rue, en sortant de chez la belle Romaine.
[9] La Vie de Gaspard de Coligny, chez Pierre Marteau, Cologne, 1686, p. 494.
[10] La majorité légale des rois datait de treize ans et un jour. Consultez l'écrit de Jean DU TILLET sur la majorité des rois dans le Recueil des ordonnances des rois de France.
[11] Beaucoup d'écrivains n'ont pas aperçu cette distinction et parlent de la possibilité qu'il y aurait eu de conférer la régence da royaume soit au roi de Navarre, soit à la reine-mère. Cette dernière avait exercé les fonctions de régente en 1552, pendant la campagne d'Allemagne.
[12] Lisez à ce sujet un passage de l'ouvrage intitulé Le château d'Amboise, par M. VATOUT, 1845.
[13] Elisabeth, âgée de quatorze ans, avait presque un an de plus que don Carlos, alors âgé (en 1559) de treize ans, et dix-huit ans de moins que Philippe II, alors âgé de trente-deux ans.
[14] Dès les derniers moments de Henri II, Philippe II avait déclaré qu'il serait du nouveau roi les mesmes frère et singulier amy qu'il avoit deliberé d'estre bon et obeissant fils (de Henri II). Dépêche de l'Aubespine, évêque de Limoges, ambassadeur près la cour d'Espagne, datée de Gand le 24 juillet 1559.
[15] Charles de Bourbon, frère du duc de Montpensier. C'est lui qui disait des princes Lorrains : Je seroys beaucoup plus ayse de leur faire service de loing que de près. Lettre à la duchesse de Nevers, 3 septembre 1559.
[16] François II reçut en échange la Toison d'Or.
[17] De 1560 à 1598.
[18] Le cardinal de Lorraine sacra également Charles IX.
[19] Traité historique et chronologique du sacre, par MENIN, in-12, Amsterdam, 1724, p. 127.
[20] Poésies latines de Michel de l'Hospital, Épitre à François Olivier, chancelier de France.
[21] Estimé sept à huit mille florins.
[22] Il existe procès-verbal de cette procession.
[23] Le cordon était noir.
[24] Non compris le roi, grand maître, et quatre officiers chargés de son administration.
[25] Charles IX, ou plutôt Catherine de Médicis, alla plus vite encore en besogne ; elle fit trente-trois chevaliers d'un coup, en janvier 1562, écrivant (par ironie) à son surintendant des finances qu'elle n'en faisait davantage faute d'en trouver. Consultez Additions de Le Laboureur aux Mémoires de Castelnau, tome I, p. 370.
[26] Voyez ci-après notre chapitre XI.
[27] Le même qui figure dans nos luttes intestines de ce règne ; reportez-vous à notre chapitre X.
[28] Bertrandi, alors vieux et infirme, fut nommé cardinal et retourna à Rome.
[29] Et pour tandis que.
[30] Ordonnance royale du 23 juillet 1559.
[31] Édit de Chambord, 17 décembre 1559.
[32] Daté du 1er janvier 1560.
[33] Décision royale du 13 juillet 1559.
[34] Ce ne fut pas la seule, si nous en croyons d'Aubigné. Un capitaine fit par exemple chanter à ses soldats des vilenies sur la reine mère et le cardinal, mais les habitants se livrèrent à une telle information que le piège fut constaté. Cela se passait à Tours.
[35] Voyez Commentaires de Montluc, livre V, édition du Panthéon littéraire, p. 226, au bas de la 2e colonne.
[36] Lettres patentes du 20 septembre 1559.
[37] Rendu à Villers-Cotterêts.
[38] Édit de Blois, 9 novembre 1559.
[39] Lettres de commission contre ceux qui favorisent les sacramentaires ou ceux qui sont entachés d'hérésie. Blois, 14 novembre 1559.
[40] Amboise, février 1560.
[41] Petit-fils d'Étienne du Bourg, seigneur de Seilloux en Auvergne, et contrôleur général des finances en Languedoc ; il appartenait à une famille considérée et était neveu du chancelier Antoine du Bourg.
[42] Reportez-vous à un écrit de M. GÉRUSEZ, Pamphlets contre les Guises, article de 1837, réimprimé en 1853, dans les Essais d'histoire littéraire de l'auteur.
[43] Il était diacre.
[44] Plus de six mois.
[45] Le Discours du conseiller Anne du Bourg à ses juges, que l'on trouve parmi les Œuvres de VOLTAIRE, dans la portion intitulée Politique et Législation, est évidemment supposé : on ne parle pas aussi purement sur l'échelle, et les exécuteurs n'en laissent pas le temps à celui qui va être pendu.
[46] La Porte.
[47] Du Faur, Paul de Foix et Fumée.
[48] Duval et Viole.