HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DE 1848

TOME SECOND

 

PAR LOUIS BLANC

PARIS — G. MARPON ET E. FLAMMARION — 1880

 

 

CHAPITRE SEIZIÈME. — FAUSSE ALERTE.

Réponse à des reproches insensés. — Appréciation historique da la journée du 17 mars. — Ce que le Gouvernement avait à faire. — Ce qu'il a fait. — Avec quoi il l'a fait. — Impression produite, par le 17 mars, sur les membres de la majorité du Conseil, et particulièrement sur M. de Lamartine. — Manifestation du 16 avril. — Ses causes et son caractère. — Elle est présentée, à l'avance, comme un complot communiste dirigé par MM. Cabet et Blanqui. — Absurdité de cette fable. — Répudiation de tous moyens violents par M. Cabet. — M. Blanqui en suspicion, alors, auprès de son propre parti. — L'Hôtel-de-Ville est mis, néanmoins, en état de défense. — M. Ledru-Rollin, circonvenu, fait battre le rappel de la garde nationale. — Inanité du complot ultérieurement prouvée par une enquête judiciaire. — Bruits inquiétants semés par les alarmistes. — Arrivée des corporations sur la place de Grève. — Leur indignation en voyant cette place hérissée de baïonnettes. — Mon discours aux délégués. — Défilé des corporations entre les rangs de la garde nationale. — Rôle que joue, dans cette journée, une police occulte. — Protestation des délégués contre les odieux soupçons auxquels leur démarche avait donné lieu. — Attitude du Gouvernement provisoire après le 10 avril. — Entrevue secrète de M. de Lamartine avec M. Blanqui, la veille de la manifestation.

CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. — CALOMNIES DE LA RÉACTION.

Une chasse à courre à Chantilly inventée par le Constitutionnel. — Réponse de M. Ledru-Rollin. — Honteuses manœuvres dénoncées à la Réforme par M. Crocé-Spinelli. — Les prétendues orgies du ministère de l'intérieur. — Déclaration unanime de la Commission chargée de vérifier les comptes du Gouvernement provisoire. — M. Crémieux accusé d'avoir acheté une forêt avec le fruit de ces spoliations. — M. de Lamartine réduit à exposer publiquement l'état de sa fortune. — Imputations contre la probité de M. Marrast, démenties par sa mort. — Albert donné comme un faux ouvrier, et prétendu manufacturier et millionnaire. — Les journaux royalistes affirment que M. Louis Blanc refuse de louer à des ouvriers la maison du faubourg Saint-Germain. — Contradictions des calomniateurs. — Albert et moi passons pour ressusciter, au Luxembourg, le luxe de Barras. — La grossièreté de l'invention ne nuit pas à son succès. — L'auteur de Jérôme Paturot. — Lettre de M. Genevay, administrateur du Luxembourg, au gérant du Constitutionnel. — Les Lucullus du Gouvernement provisoire. — Biographie du rédacteur en chef du Lampion. — Fabrique de calomnies aujourd'hui avouée. — Ce qui s'appelle, en style réactionnaire, l'artillerie des bons mots.

CHAPITRE DIX-HUITIEME. — LES ÉLECTIONS.

Fête de la Fraternité. — Distribution de drapeaux à la garde nationale et à l'armée. — Serment des chefs de corps. — Défilé des troupes devant le Gouvernement provisoire. — Enthousiasme patriotique de l'armée. — Événements de Rouen. — Décret relatif aux élections générales, appliquant le principe du suffrage universel. — Calme avec lequel les élections s'accomplirent par toute la France. — Manœuvres des réactionnaires. — Circulaires de quelques-uns d'entre eux. — Les parias du Luxembourg. — Revue des Ateliers nationaux projetée, eu vue des élections, par MM. Marrast et Marie. — Pourquoi ce projet dut être abandonné. — Élimination des noms de Ledru-Rollin, Flocon, Albert et Louis Blanc sur les bulletins distribués par la mairie de Paris. — La conciliation prêchée au Luxembourg. — Choix des candidats ouvriers par les délégués des corporations. — Commission d'examen. — Questions posées aux candidats. — Mes efforts pour empêcher que la liste dressée par les délégués ne soit trop exclusive. — Succès de coalition obtenu par la liste dite modérée. — Triomphe électoral de M. de Lamartine. — L'homme politique et le poète.

CHAPITRE DIX-NEUVIÈME. — INVASION DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

Composition de l'Assemblée nationale. — Contingent des partis royalistes. — Séance d'inauguration. — Accueil fait par la population aux membres du Gouvernement provisoire. — Discours de Dupont (de l'Eure). — Acclamation de la République par l'Assemblée, au dedans et au dehors de la salle de ses séances. — Décret déclarant que le Gouvernement provisoire a bien mérité de la patrie. — Nomination de la Commission exécutive Albert et moi sommes écartés du Gouvernement. — Je propose à l'Assemblée la création d'un Ministère du travail. — Cette proposition est repoussée. — Fête de la Concorde. — Les délégués du Luxembourg refusent d'y assister. — Remise de la fête. — La démission de Béranger, et ses causes. — Situation critique des insurgés Polonais. — Manifestation projetée en leur faveur. — Les promoteurs du mouvement. — Huber. — Le club de Barbes et celui de M. Cabet se prononcent contre Li manifestation. — M. Proudhon la déclare compromettante pour la liberté. — Ouverture de la séance du 15 mai. — Arrivée des colonnes populaires devant le pont de la Concorde. — Insuffisance des mesures prises pour protéger l'Assemblée. — Les gardes mobiles livrent passage à la multitude. — Invasion de la salle des séances. — Sollicitations réitérées qui me sont faites de parler à la foule. — J'y cède, après avoir obtenu l'autorisation du bureau de l'Assemblée. — Mes allocutions au Peuple dans la salle et au dehors. — Ovation inutilement combattue. — MM. Raspail, Blanqui, Barbes, à la tribune. — Huber prononce la dissolution de l'Assemblée. — Évacuation de la salle. — Séance du soir. — Violences dont je suis l'objet de la part des Gardes nationaux. — Los envahisseurs et lord Normanby.

CHAPITRE VINGTIÈME. — UN ANNIVERSAIRE DU 31 MAI.

La réaction jette le masque. — Tactique de ses organes pour préparer le coup qui allait m'être porté. —Demande en autorisation de poursuites, présentée contre moi à l'Assemblée. — Considérants du réquisitoire de M. Portalis, procureur général. — Lettre de Barbes au président de l'Assemblée, pour revendiquer la responsabilité de paroles que m'attribuait le réquisitoire. — Rapport de M. Jules Favre concluant à l'autorisation de poursuites. — Discussion de ce rapport. — Les conclusions en sont combattues par MM. Mathieu (de la Drôme), Laurent (de l'Ardèche), Théodore Bac et Dupont (de Bussac). — Silence de la droite. — Témoignage spontané d'un citoyen en ma faveur. — Bruit sourdement répandu de ma présence à l'Hôtel-de-Ville, le 15 mai. — Déclaration de M. Marrast à ce sujet. — L'autorisation de poursuites est refusée à 32 voix seulement de majorité. — Explication de la journée. — Chronique parlementaire du journal la Liberté. — M. Crémieux se prononce en ma faveur. — Démissions de MM. Jules Favre, Portalis et Landrin.

CHAPITRE VINGT-UNIÈME. — ADMISSION DE LOUIS BONAPARTE COMME MEMBRE DE L'ASSEMBLÉE.

Politique de la Commission exécutive. — En quoi elle différait de celle du Gouvernement provisoire. — Projet de décret bannissant les Bourbons de la branche cadette. — Protestation adressée à l'Assemblée nationale par le duc d'Aumale et le prince de Joinville. — Discussion du projet de décret. — Il est adopté à une immense majorité. — Appoint fourni à cette majorité par les partis royalistes. — Explication de mon vote, contraire au projet. — Élections partielles à Paris. — Succès obtenu par les Socialistes. — Louis Bonaparte au nombre des élus. — Agitation populaire fomentée par ses agents. — Les lois de proscription et les prétendants. — Illogisme de la raison d'État. — Projet de décret tendant à la non-admission de Louis-Bonaparte. — Efforts de M. de Lamartine pour le faire adopter. — Discrédit de sa parole. — Mon discours contre le projet, — L'Assemblée se prononce pour l'admission. — Éléments divers de ce vote. — Louis Bonaparte refuse de venir siéger. — Raison de son refus. — Question de la future présidence.

CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME. — INSURRECTION DE LA FAIM.

La dissolution immédiate des Ateliers nationaux est demandée par la réaction. — Transformation, proposée par M. Emile Thomas. — Tous les palliatifs sont repoussés. — Rassemblement de forces militaires à Paris. — M. Trélat, ministre des travaux publics. — Monstrueux arrêté pris par lui. — Discussion à l'Assemblée, le 15 juin. — M. Pierre Leroux ; M. Goudchaux. — Réponse des ouvriers au discours de ce dernier. — Complications amenées par les intrigues bonapartistes. — Adresse des délégués, réunis, du Luxembourg et des Ateliers nationaux. — Entrevue des délégués avec M. Marie. — M. Pujol. — Fermentation populaire. — L'ordre est donné au général Cavaignac, ministre de la guerre, de faire occuper la place du Panthéon. — Cet ordre n'est pas exécuté. — Violents débats au sein du Conseil. — Dissidence entre le général Cavaignac et la Commission exécutive. — L'insurrection se développe librement. — Revanche promise à l'armée. — Rôle des bonapartistes dans la révolte. Le maçon Lahr. — Matinée du 23 juin. — Inquiétudes des vrais amis du Peuple dans l'Assemblée. — Surveillance dont ils sont l'objet. — Pendant que s'élèvent les premières barricades, M. de Falloux présente son rapport sur la dissolution des Ateliers nationaux. — Circulaire de M. Marrast aux douze municipalités. — Caractère de l'insurrection. — La garde nationale est seule à la combattre. -- Système de concentration des troupes. — Soupçons qu'il fait planer sur la Commission exécutive. — Péripéties de la lutte. — Vaines instances faites auprès du général Cavaignac pour qu'il ordonne l'attaque des barricades. — Journée du 24. — Paris est mis en état de siège, et le général Cavaignac, investi de la dictature, se décide à agir. — Résultat des opérations militaires. — Les dernières heures du combat.

CHAPITRE VINGT-TROISIÈME. — LE LENDEMAIN DE LA BATAILLE.

Physionomie de Paris. — Proclamations du général Cavaignac. — Les promesses de la veille oubliées. — Représailles des vainqueurs. — Tentative d'assassinat. — Calomnies répandues contre les insurgés, -— Malgré les démentis, même officiels, elles sont ramassées par lord Normanby. — Lettre de M. Bastide à Sa Seigneurie. — Arrestations et transportations sans jugement. — Lagarde, ex-président des délégués du Luxembourg, jeté sur les pontons. — Ce que l'histoire dira des insurgés de juin 1848. —Quelle fut la part de l'esprit de faction dans la guerre civile. — Le comte de Fouchécourt, chef de barricade. — Distribution de médailles à l'effigie d'Henri V. — Les bonapartistes. — Luc. — La province accourant défendre la République. — L'archevêque de Paris. — De quel côté vint la balle qui le frappa ; certificat du vicaire-général Jaquemet. — Le général Bréa. — Quels étaient ses assassins. — La prétendue conspiration de juin. — Causes de l'insurrection.

CHAPITRE VINGT-QUATRIÈME. — L'OSTRACISME.

Quels étaient, après juin, les maîtres de la situation. — Nomination d'une Commission parlementaire, chargée de faire une enquête sur les événements de mai et de juin. — Déposition du garde national Watrin sur ma soi-disant présence à l'Hôtel-de-Ville, le 15 mai. — Cette déposition est démentie par l'unanimité des témoignages et par l'évidence même des faits. — Rapport de M. Bauchart, au nom de la Commission d'enquête. — Mes discours du Luxembourg y sont falsifiés et incriminés. — Le sténographe officiel de lord Normanby. — Oubli de 8a Seigneurie, qui me reproche une doctrine que Macaulay a professée. — La majorité de l'Assemblée nous empêche, M. Caussidière et moi, de repousser immédiatement les calomnies du rapport. — Ligue formée contre nous entre les chefs de parti. — Séance du 25 août : discussion du rapport. — Ma défense. — Attitude de la droite pendant mon discours. — Défense de M. Caussidière. — Introduction soudaine d'une demande en autorisation de poursuites contre M. Caussidière et contre moi. — Protestations de MM. Flocon et Théodore Bao. — Le procureur général et le chef du pouvoir exécutif demandent qu'une décision soit prise séance tenante. — L'Assemblée se déjuge à mon égard. — Offre généreuse de M. d'Aragon. — Départ pour Londres. — Épisode en chemin de fer. — Création d'un tribunal exceptionnel pour juger les accusés de mai et de juin. — Je refuse, de comparaître devant lui. — Lettre aux journaux, explicative de mon refus. — Godefroy Cavaignac ; souvenirs.

CHAPITRE VINGT-CINQUIÈME. — UNE VISITE AU FORT DU HAM.

De la prétendue adhésion des socialistes au mouvement bonapartiste, dernier mot à lord Normanby. — Historique de mes relations personnelles avec Louis Bonaparte. — Article critique publié dans la Revue du Progrès, sur les Idées napoléoniennes. — Réplique d'un bonapartiste fanatique. — Échauffourée de Boulogne. — Polémique soutenue par le Bon Sens contre le renvoi des accusés devant une juridiction exceptionnelle. — Remercîments de Louis Bonaparte. — Il m'invite à le venir voir à Ham. — Madame Gordon et les coryphées du parti bonapartiste. — M. Acar. — Une prison princière. — Mes entretiens avec Louis Bonaparte. — Comment il entendait la souveraineté du Peuple, et ce qu'il pensait de l'Empire. — Opinions socialistes émises par lui. — Son indignation à propos de la surveillance dont il était l'objet, et du système d'espionnage en général. — Il accourt me voir à Londres, lors de mon exil. — Ses protestations de sympathie politique. — Cénacle bonapartiste à l'hôtel du Prince de Galles.

CONCLUSION.

 

APPENDICE.

N° 1. Doctrine de l'État. - La Liberté. — N° 2. Éclaircissement sur les doctrines du Luxembourg. — N° 3. Arbitrages de la commission du Luxembourg. — N° 4. La Présidence et le Suffrage universel. — N° 5. I. La Centralisation. — II. La Commune. - Ce qu'elle devrait être.