HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

TOME NEUVIÈME

LIVRE DIXIÈME

 

PAR M. LOUIS BLANC

PARIS - FURNE ET Cie – PAGNERRE - 1869

 

 

LIVRE DIXIÈME.

CHAPITRE PREMIER. — Constitution de 1793.

La Constitution, universellement et impatiemment attendue. — Projet girondin ; projet montagnard. — Caractères du premier : Rationalisme et Individualisme ; caractères du second : Culte du Sentiment et Fraternité. — Pourquoi l’idée d’un Être suprême est absente du projet girondin et domine le plan montagnard. — Affinité secrète entre les divers aspects de toute conception de l’esprit humain. — Le panthéisme est la religion de qui croit à la solidarité humaine ; l’athéisme, la religion de qui ramène tout à l’individu ; le théisme, la religion de qui n’adopte, de la solidarité humaine, que son côté moral, la Fraternité. — A quel point de vue se plaçait Robespierre en proclamant l'Être suprême. — Le projet montagnard, moins démocratique en apparence que le projet girondin, l'était davantage eu réalité. — Les Montagnards opposés au système du Gouvernement du peuple par lui-même. — Contradictions de la Constitution de 1793 ; leur cause — La Constitution de 1793, instrument de parti en même temps qu’exposé de principes. — Entretien de Baudin et de Barère sur la Constitution de 1793. — Rapport de Hérault de Séchelles. — Débats relatifs à la Constitution. — Elle est votée. — Ses vices. — La Constitution de 1793 inférieure à la Déclaration des droits, de Robespierre. — Opposition des Enragés. — Attaques des Girondins. — Pamphlet de Condorcet contre l’œuvre montagnarde. — On lui cherche un asile. — Madame Vernet et Condorcet. — La plupart de ceux qui ont voté la Constitution de 1793 sont morts ou ont été proscrits pour elle.

CHAPITRE II. — Guerre de la Vendée.

Le curé Bernier. — Formation du Conseil supérieur de Châtillon. — Distribution des forces républicaines en Vendée. — Inaction de Biron ; son caractère. — Les Héros de cinq cents livres ; traîtres mêlés à de bons patriotes. — Manœuvres de la trahison. — Les républicains chassés de Doué. — Aspect de Saumur. — Salomon battu à Montreuil. — Siège et prise de Saumur par les royalistes. — Menaces de pillage : belle proclamation des chefs vendéens. — Leur jalousie à l’égard l’un de l’autre. — Cathelineau nommé généralissime. — Les mouchoirs rouges. — Attitude des prêtres parmi les rebelles. — Corps de volontaires nationaux, découragés. — Camp de Légé. — Démêlés entre Charette et la marquise de Goulaine. — Charette se réfugie auprès de Royrand. — Accueil qu’il reçoit. — Il retourne à son camp. — Prise de Machecoul par Charette. — Charette et Lescure concertent une attaque sur Nantes. — Les soldats de Charette tentés par l’opulence de Nantes ; provision de sacs. Dangers de la République, si l’attaque de Nantes réussissait. — Les Vendéens à Angers. — Évacuation d’Ancenis. — 80.000 Vendéens marchent sur Nantes. — Députation nantaise à la barre de la Convention. — Rapport de Choudieu. — Westermann fait une pointe sur Parthenay et s’en empare. — Affaire de Luçon ; Sandoz bat en retraite pendant que ses officiers gagnent la bataille. — Aspect de Nantes. —Canclaux-Beysser. — Coustard. — Paco. — Admirable unanimité de patriotisme dans Nantes à l’approche de l’ennemi. — Le ferblantier Meuris à Nort ; héroïsme de Meuris et de ses compagnons ; service immense qu’il rend à la ville de Nantes. — Relie défense de Nantes. — Cathelineau blessé mortellement. — Levée du siège parles Vendéens. — Imitation de l’antiquité.

CHAPITRE III. — Marat assassiné.

Rapport de Saint-Just sur les Girondins : modération de ce rapport. — Charlotte Corday ; sa famille ; sa généalogie ; son séjour chez sa tante, à Caen ; ses sympathies pour la Gironde. — Hypothèses romanesques et sans fondement. — Première entrevue avec Barbaroux. — Réponse de Charlotte Corday à une plaisanterie de Potion. — Elle part pour Paris. — Singulier mélange de force et de légèreté d’esprit. — Récit moqueur. — Doctrine de Charlotte Corday : On ne doit point la vérité à ses tyrans. — Elle arrive à Paris. — Complot de Dillon dénoncé. — Dillon défendu par Camille Des- moulins. — Humeurs scandaleuses à ce sujet. — Imprudents sarcasmes de Camille. Étranges rapprochements. — Marat malade. — Son obstination dans la fureur. — Ses accès de générosité. — Description de la demeure de Marat ; son extrême pauvreté. — Catherine Evrard. — Charlotte Corday chez Marat. — Comment elle parvient à s'introduire. — Marat assassiné. — Lettre d’adieu de Marat à Gusman ; ce qu’il en faut penser. — Immense émotion parmi le peuple. — Déclaration tragique du chirurgien Pelletan. — Interrogatoire de Charlotte Corday par Guellard du Ménil. — Elle avoue qu’elle se serait sauvée, si elle avait pu. — Son extrait de baptême dans sa poche. — Elle s’apitoie sur Catherine Evrard. — son calme railleur. — Tenue décente de ceux qui l’environnent. — Elle a un instant de défaillance. — Son étonnement à la vue (lu respect que le peuple de Paris porte aux magistrats. — Arrestation de Duperret et de Fauchet. — Deuil public. — Dépit jaloux de Robespierre. — Funérailles. — Lettre à Barbaroux ; mélange de bien et de mal. — Autre lettre de Charlotte Corday à son père. — Charlotte Corday ail tribunal révolutionnaire ; sur la charrette fatale ; sur l’échafaud. — Strophes d’André Chénier en son honneur. — Adam Lux. — Charlotte Corday le plus illustre des disciples de Marat. — Jusqu’à quel point elle manqua son but. — Apothéose de Marat. — La perle des Girondins assurée. — Le parti de la fureur ravivé. — Appréciation de la doctrine de l’assassinat politique.

CHAPITRE IV. — Lyon se soulève.

La contre-révolution à Lyon. — Assassinat de Sautemouche. — Hubert Lindet. — Inutiles efforts delà Convention pour sauver Chalier. — Pouvoir dictatorial. —Désarmement des Jacobins à Lyon. — Proclamation factieuse. — Chalier dans sa prison. — Lettre de Chalier à Bernascon, son ami. — Décret du 5 juillet 1793. — Biroteau applaudi et trompé. — Arrivée de Chasset à Lyon. — Armée départementale ; choix de Précy pour la commander. -— Décret du 12 juillet contre les Lyonnais rebelles. — Chassagnon essaye de sauver Chalier. — Calomnies répandues par les royalistes. — Lettre supposée. — Le peuple induit en erreur. — Dévouement de Bernascon. — La guillotine dressée à Lyon pour la première fois par les modérés. — Exécution de Chalier. — Progrès du parti royaliste. — Mélange d'hypocrisie et d’audace. — Aspect de la révolte dans l’Est et le Midi. -- La contre-révolution dans les autorités à Grenoble. — Dubois-Crancé et Gauthier ; mesures qu’ils prennent. — Carteaux marche sur Avignon au pouvoir des Marseillais. — Infériorité des troupes commandées par Carteaux. — Les royalistes à Lyon jettent le masque ; désespoir et confusion des Girondins ; fuite nocturne de Chasset et de Biroteau.

CHAPITRE V. — La coalition s’avance.

Aspect des frontières. — Le camp de César. — Armées de la Moselle et du Rhin. — Les Prussiens devant Mayence. — Armée des Alpes. — Armée du Nord. — Terribles extrémités. — Les chefs de la coalition. — Kaunitz. — Kaunitz remplacé par Thugut. — Politique égoïste des coalisés. — Echec essuyé par Custine. — La garnison de Mayence isolée. — Merlin (de Thionville) à Mayence ; son extraordinaire bravoure ; le diable de feu. — Etrange épisode du siège. — Attaque nocturne du quartier général des Prussiens. — Mort de Meunier ; hommage funèbre que lui rend l’ennemi. — Intrépidité et constance admirables des assiégés. —Famine dans la place. — Femmes, enfants et vieillards entre deux feux. — Inaction de Beauharnais. — Tentative infructueuse de Houchard. — Capitulation de Mayence. — Merlin (de Thionville) soupçonné. — Richesses trop rapidement acquises. — Levasseur refuse de siéger à côté de Merlin. — Le duc d’York devant Valenciennes. — Attaque furieuse ; défense héroïque. — Gaieté française au milieu du danger. — Opposition de la municipalité ; émeute de femmes arrangée d'avance. -- Situation tragique des commissaires. — Les mécontents, les traîtres. — Ballon lancé par les assiégés ; nulle apparence de secours. — Réjouissances ironiques dans le camp du duc d’York, au sujet de la prise de Condé. — Attaque du 25 juillet. — Capitulation de Valenciennes ; circonstances qui l’amenèrent. — Custine mandé à Paris. — Rapport de Barrère contre lui. — Il est décrété d’accusation. — Trois places, Francfort, Mayence et Valenciennes, avaient successivement et en vain attendu de lui leur salut. — Belle retraite de Kilmaine.

CHAPITRE VI. — La Vendée menace.

Prise de Châtillon par Westermann. — Incendies. Reprise de Châtillon. —Massacre des prisonniers par les Vendéens. — Cruauté de Bernard de Marigny ; Magnanimité de Lescure. — Emprisonnement arbitraire de Rossignol. — Westermann à la barre — Victoire de Marigné-Briant. — Déroute de Vihiers. — Intrigues parmi les chefs vendéens ; d’Elbée généralissime. — Biron remplacé par Rossignol. — Caractère honorable de Rossignol ; son entourage. — Sandoz remplacé par Tuncq, à Luçon. — Mutinerie militaire. — Tuncq vainqueur à Luçon. — Les bataillons de Bordeaux refusent de servir plus longtemps. — Essai de révolte à Nantes. — Meuris tué en duel. — Fidélité de Canclaux. — Paco devant la Convention. — Décret terrible. — Mission de Philippeaux ; son voyage de Tours à Nantes. — Arrivée de la garnison de Mayence en Vendée. — On se la dispute. — Rivalité entre Nantes et Saumur. — Plan proposé à Nantes. — Nous ne voulons pas chauler avec le Rossignol ! — Désobéissance de Tuncq ; il est destitué, et, le lendemain, vainqueur. — Ruses des prêtres vendéens. — Tuncq rétabli dans son commandement par Goupilleau (de Fontenay), et Bourdon (de l’Oise). — Ils destituent Rossignol ; pourquoi ; la Convention annule leur arrêté. — Lettre de Bourdon à Rewbel. — Bourdon ivre. — Efforts des Vendéens pour changer leur révolte en gouvernement. — Perspective effrayante. — Lettre curieuse de Savin. — Un vinaigrier d’Angers ; trait d’héroïsme.

CHAPITRE VII. — Suprême effort.

Décrets révolutionnaires. — Pitt déclaré l'ennemi du genre humain. —Attitude de Robespierre. — Son entrevue avec Garai. — Lutte de Robespierre contre les anarchistes. — Fête du 10 août. — Fameux décret du 23 août 1793 ; levée en masse. — Prise de Marseille. — Soumission de Bordeaux. — Toulon livré aux Anglais par les royalistes. — Bombardement de Lyon. — Cou thon en Auvergne. — Coup d’œil sur la carrière de Custine ; soulèvement militaire réprimé par Levasseur. — Procès et mort de Custine. — Politique de la Convention à l’égard des généraux. — Provocations multipliées des royalistes. — Le peuple sur la place de Grève. — Séance du 5 septembre 1793. — Comment s’ouvrit l’ère de la Terreur. — Série de décrets révolutionnaires. — Second mariage de Danton. — Danton refuse d’entrer au Comité de salut public. — Adjonction de Billaud-Varenne et de Collot-d’Herbois au Comité de salut public. — Les gens révolutionnaires ; les gens d'examen ; les gens de la haute main. — Réorganisation du Comité de sûreté générale. — Mécanisme révolutionnaire. — Il est conçu de façon à imprimer une force et une unité irrésistibles à l’action de Paris. L’énergie du gouvernement soutenue par celle de la nation.

CHAPITRE VIII. — La révolte de Lyon étouffée.

Dubois-Crancé devant Lyon ; proclamations conciliantes. — Le royalisme à Lyon ; ses manœuvres. — Les républicains lyonnais trompés. — Les royalistes compromettent Lyon sans retour. — Entrevue de Pâris et de Précy. — Physionomie du siège. — Des prêtres et des femmes parmi les combattants. — Emigrations d’ouvriers. — Arrivée des Auvergnats. - Maignet et Châteauneuf-Randon sont pour une attaque de vive force ; Dubois-Crancé est d’une opinion contraire. — Kellermann remplace par Doppet. — Attaque du 29 septembre. — Cou thon arrive ; sa présence précipite le dénouement. — Rappel de Dubois-Crancé et de Gauthier. — Sommation dernière aux Lyonnais. — État déplorable de Lyon. — Soulèvement des esprits. — La femme Rameau. — Égoïsme des meneurs royalistes ; proposition magnanime repoussée. — Négociations. — La ville est ouverte. — Évasion de Précy ; sa colonne dispersée et anéantie. — Les assiégeants entrent dans Lyon, le pain à la main. — Remarquable modération de Couthon, conforme à la politique représentée, dans le Comité de salut public, par Robespierre et Saint-Just. — Pendant qu’à Paris Robespierre sauve les soixante-treize signataires d’une protestation en faveur des vaincus du 31 mai, Couthon à Lyon, veille à la sûreté des personnes et des propriétés. — Menées de Dubois-Crancé et de Gauthier. Leur arrestation ordonnée par la Convention, puis révoquée. — Opposition, au sujet de Lyon, entre les gens de la haute main et les gens révolutionnaires. — Robespierre, Couthon et Saint-Just veulent conserver Lyon à la République ; Collot-d’Herbois, Billaud-Varenne et Barrère demandent un exemple terrible ; décret qui ordonne la destruction de Lyon. — Couthon parait approuver ce décret, mais en diffère le plus possible l’exécution. — Fermeté qu’il met à réprimer tout désordre. — Difficulté de sa position. — Ne pouvant se résoudre à détruire Lyon, il provoque son remplacement. — La Convention lui donne pour successeurs Collot-d’Herbois et Fouché.

CHAPITRE IX. — La coalition repoussée.

Détresse inouïe. — Déplorable état des armées, et cependant force étonnante de la Révolution. — Régénération de l’art de la guerre. — Carnot. — Houchard, général en chef de l’armée du Nord ; son trouble. — Siège de Dunkerque. — Marche de Houchard ; ses premiers succès ; son hésitation ; soupçons de Levasseur. — Bataille de Hondschoote : belle conduite des représentants Levasseur et Delbrel. — Victoire. — Bouchard hésite encore ; reproches que lui adresse Levasseur. Leduc d’Yorck lève le siège de Dunkerque. — Prise de Henin. — Défaite sans combat. — Hédouville suspendu. — Houchard destitué. — Événements militaires sur le Rhin. — Politique égoïste des coalisés. — Dissidences entre le duc de Brunswick et Wurmser. — Combat de Pirmasens. — Le général Guillaume envoyé à la Force. — Guerre aux Pyrénées. — Dagobert devant Ricardos. — Orgueil sublime né des passions révolutionnaires. — Le Comité du salut public attaqué ; défense victorieuse de Robespierre ; modération de sa politique. — Rapport de Saint-Just ; le gouvernement déclaré révolutionnaire jusqu’à la paix. — Cobourg investit Maubeuge. — Trait d’héroïsme. — Jourdan, général en chef de l’armée du Nord. — Il marche au secours de Maubeuge. — Carnot à l’armée. — Suicide du général Mérenvu. — Mot imprudent de Cobourg. — Les deux armées en présence. — Ordre de bataille. — Journée du 15 octobre. — Miracles de l’enthousiasme républicain. — Les deux frères Duquesnoy. — Journée du 16 ; victoire de Wattignies. — Inaction de la garnison de Maubeuge pendant la bataille. — Le général Charnel condamné à mort par le tribunal révolutionnaire. — Drouet pris par les Autrichiens ; singulière destinée. — Effet produit par la victoire de Wattignies et le déblocus de Maubeuge.

CHAPITRE X. — La Vendée vaincue.

Les Vendéens s’allient aux Anglais. — Parti de Saumur. — Parti de Nantes. — Ce que représentait Canclaux. — Ce que représentait Rossignol. — Les fumées soporatives. — Plan de campagne proposé à Saumur. — Plan de campagne proposé à Nantes. — Philippeaux entraîne le Comité de salut public. — Humeur violente de Philippeaux ; sa querelle avec Choudieu. — Conseil de guerre tenu à Saumur, le 2 septembre. - Générosité de Rossignol — Plan adopté. — Arrêté sur l’exécution du décret du 1er août. — Levée en masse. — Les Mayençais à Nantes. — Échec de Lecomte à Chantonnay. — Monnet fusillé et calomnié par les Vendéens. — Marche et succès de l’armée de Mayence. — Merlin (de Thionville), sa bravoure ; lettre de lui. — Mouvements de l’armée de Rossignol. — Victoires de Doué et de Thouars. - Héroïnes vendéennes. — Ordre de rétrograder envoyé à Chalbos et aussitôt après révoqué. Défaite des républicains à Coron. — Combat .sur les hauteurs de Beaulieu. — Échec de Kléber à Torfou. — Beysser chassé de Montaigu. — Défaite des républicains à Saint-Fulgent. — Campagne manquée. — Accusations injustes lancées par Philippeaux. — Rossignol approuvé paries jacobins. — Nouveau conseil de guerre à Saumur. — Les Mayençais vainqueurs à Saint-Symphorien. — Caudaux et Rossignol remplacés par Léchelle. — Victoire des républicains au Moulin-aux-Chèvres. — Les Vendéens surpris à Châtillon par Westermann. — Évacuation de Mortagne. — Combat de la Tremblaye ; Lescure blessé. — Les généraux de la Haute-Vendée abandonnés par Charette. — Occupation de Chollet par les républicains. — Victoire des républicains à Chollet. — Trait d’héroïsme. — Les républicains occupent Beau préau. — Passage de la Loire. — Déplorable état de la Vendée.

CHAPITRE XI. — Mort de Marie-Antoinette.

Chroniques du Temple ; ce qu'il en Faut penser. — La commune trahie par plusieurs de ses agents. — Tentative d’évasion ; le général Jarjayes et Toulan. — Visite d’Hébert au Temple ; chapeau d’homme découvert. — Nouvelle tentative ; le baron de Batz. — Le jeune prince traité en roi par sa famille. — Madame première. — Motifs qui décident le Comité de salut public à éloigner le fds de Marie-Antoinette de sa mère. — Scène de la séparation ; versions contradictoires. — Visite de Drouet, Maure et Chabot au Temple ; Rapport de Drouet. — Le cordonnier Simon. — Un mensonge royaliste. — Mission de Maret et de Sémonville relative ù la mise en liberté de la famille royale. — Machiavélisme inhumain de la maison d’Autriche ; elle ne veut pas sauver Marie-Antoinette ; arrestation de Maret et de Sémonville ; politique égoïste de Thugut. — La reine transportée à la Conciergerie. — Emissaire dépêché à Danton par le comte Mercy-Argenteau. — Complot de Rougeville pour sauver la reine. — La reine à la Conciergerie. — Odieux interrogatoire. — Procès de Marie-Antoinette. — Sa mort.

CHAPITRE XII. — Travaux, au bruit des combats.

Créations révolutionnaires. — Rapport de Lakanal sur l’instruction publique. — Manuscrit de Lepelletier-Saint-Fargeau, lu à la Convention par Robespierre. — Admirable plan d’éducation nationale ; discussion ; la Convention adopte le principe de l’éducation commune et gratuite. — La propagation des lumières devenue l’objet d’une préoccupation générale et passionnée. — La Convention décrète qu’il y aura trois degrés d’instruction publique. — Les presbytères consacrés à l’instruction. — Recueil des actions héroïques et civiques. — Décret relatif à la confection d’une nouvelle grammaire et d’un vocabulaire nouveau. — Concours pour la confection de livres élémentaires. — Efforts pour universaliser en France l’usage de la langue française. — Ecole polytechnique. — École normale. — Encouragements donnés aux arts. — Décret qui ordonne et règle l’application du télégraphe. — Projet d'établissement d’un Conservatoire des arts et métiers. — Inventaire des collections précieuses. — Ouverture du Musée, les arts logés dans le palais des rois. — Défense de mutiler les monuments. — Projet d’achèvement du Louvre. — Merveilleuse coïncidence de ces travaux avec les luttes à soutenir. — L’idée d’un Code civil appartient à la Révolution, à elle seule. — Rapport de Cambacérès sur le Code civil, articles adoptés. — Institution du Grand-Livre. — Uniformité des poids et mesures. — Réforme du calendrier.

CHAPITRE XIII. — Nécrologie.

Procès et mort des Girondins. — Mort d’Olympe de Gouges, — d’Adam Lux. — Procès et mort du duc d’Orléans. — Mort de madame Roland. — Procès et mort de Bailly. — Critique historique.

CHAPITRE XIV. — L’Hébertisme.

Lutte des deux écoles philosophiques du dix-huitième siècle. — Les Encyclopédistes continués par les Girondins, les Girondins continués et exagérés par les Hébertismes. — Pourquoi Hébert donna son nom à ce parti. - Combien Chaumette différait d’Hébert. — Dévotion de Chaumette à l’athéisme. — Actes qui honorent sa mémoire. — Clootz n’était pas du parti des Hébertistes. — Sa doctrine. — Il était opposé au principe de l’individualisme et panthéiste. —Son grand amour pour la France, considérée comme exerçant les pouvoirs du genre humain. — Clootz n’avait de commun avec les Hébertistes qu’une haine violente contre les prêtres. — Guerre aux églises. — Clootz précipite la crise. — Abdication des fonctions épiscopales par Gobel ; démissions et abjurations de prêtres. — Entrevue de Clootz et de Robespierre. — Inauguration du culte de la Raison par Chaumette. — Mascarades indécentes. — Vues particulières d’Hébert ; il cherche à s’appuyer sur la Terreur ; il fait chasser Thuriot du club des Jacobins. — Chabot compromis dans une affaire de faux ; Bazire victime de l’amitié. — Beau rapport de Robespierre sur la situation des puissances étrangères ; but de ce rapport. — Progrès de l'Hébertisme ; entraînement général ; actes de délire. — Hommes en habits sacerdotaux allant danser au milieu de la Convention. — Courage civil de Robespierre ; il se déclare contre le mouvement hébertiste. — De quelle manière et pourquoi. — Son opinion sur les dogmes métaphysiques à adopter au point de vue social, conforme à celle de Caton combattant César et à celle de Jean-Jacques. — Ce qui le conduisit à dire : L’athéisme est aristocratique. — Pourquoi la Révolution n’alla pas jusqu’au panthéisme. — Chaumette semble d’abord accepter la lutte. — Les Hébertistes demandent la tête de Madame Elisabeth ; Robespierre veut la sauver ; son manque découragé en cette occasion. — Danton à la suite de Robespierre ; il se prononce comme lui contre les mascarades antireligieuses. — Il proclame l’existence de l’Etre suprême. — Rétractation de Chaumette. — Rétractation d’Hébert. — Le mouvement hébertiste dans ses rapports avec la faction de l’étranger ; le Comité de salut public s’en inquiète. — Manifeste à l’Europe. — Décret spécial de la Convention en faveur de la liberté des cultes. — Fin du mouvement hébertiste ; victoire de Robespierre. — Elle irrite à jamais contra lui les prêtres. — Comment Robespierre a mérité d’être l’homme de la Révolution le plus calomnié et le plus haï par les ennemis de la Révolution.