HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DE 1848

TOME QUATRIÈME

 

PAR M. LÉONARD GALLOIS

PARIS – A. NAUD - 1850.

 

 

CHAPITRE PREMIER.

Rapport de la commission d'enquête sur les causes des journées de mai et de juin. — Composition de cette commission. — Ce rapport n'est autre chose qu'un réquisitoire contre la république et les républicains. — On y remonte jusqu'à la révolution de février. — Appréciation du rapport par les journaux. — On demande l'impression des pièces à l'appui. — Ledru-Rollin veut se défendre à l'instant même. — Il pulvérise le rapport par sa brillante improvisation. — Protestation de Caussidière et de Louis Blanc. — Manœuvres de la commission durant l'impression des pièces. — Elle est secondée par les progrès incessants de la réaction. — Appréciation des pièces publiées. — Nombreuses réclamations soulevées par le rapport et par les pièces. — Louis Blanc accuse la commission d'avoir tronqué les pièces. — L'œuvre semble démolie avant les débats. — Défense de Ledru-Rollin. — La république, c'est le respect pour la famille et pour la propriété. — Belles paroles à ce sujet. — Grande sensation produite par le discours de Ledru-Rollin. — Les réactionnaires se comptent. — Défense de Louis Blanc. — Il explique le socialisme. — Reprise de la séance. — Louis Blanc combat victorieusement toutes les chargés élevées contre lui. — Discours de Caussidière. — Il se défend d'avoir été le chef ou l'un des chefs de l'insurrection. — Il en fournit les preuves les plus convaincantes. — Démenti qu'il donne à son successeur. — Le procureur de la république présente, au milieu de la nuit, une demande en autorisation de poursuites contre Louis Blanc et Caussidière. — Le général Cavaignac somme l'assemblée de terminer les débats. — Réclamations qu'il fait naître. — Le citoyen Flocon proteste contre cette précipitation. — Le côté droit demande la clôture. Caussidière exige que l'on examine les pièces qu'il vient de produire. — 582 voix autorisent les poursuites contre Louis Blanc, à l'égard du 15 mai. — Le citoyen Flocon complète la défense de Caussidière. — Faits graves, mais complètement faux, qu'il signale dans le rapport. — Le sort en est jeté; les réactionnaires se sont comptés. — 477 voix autorisent les poursuites judiciaires contre Caussidière, sur le fait de la journée du 16 mai — 468 refusent de le faire juger par le conseil de guerre.

CHAPITRE II.

Elections des conseils municipaux. — Manœuvres des réactionnaires à ce sujet. — Connivence des fonctionnaires avec la réaction. — Préfets contre-révolutionnaires nommés par le gouvernement du général Cavaignac. — Bruits sur la prochaine arrivée de Henri V. — Tendances réactionnaires du gouvernement. — Il abandonne l'Italie pour ne pas déplaire à l'Angleterre. — Il sollicite la reconnaissance officielle des rois, comme Louis-Philippe. — Ce que ces vaines reconnaissances coûtèrent à la démocratie et aux peuples. — Rapport successif de tous les bons décrets rendus par le gouvernement provisoire. — Abrogation du décret relatif aux heures de travail. — Rétablissement de l'octroi sur la viande. — Projet de loi pour atteindre les créances hypothécaires. — Il est repoussé par le comité des finances. — Discours de M. Thiers à ce sujet. — Réponse vigoureuse du ministre Goudchaux. — Vote mal entendu contre cet impôt. — Le ministre retire son projet de loi. — Question de concordats amiables. — Proposition faite à ce sujet par Jules Favre et Dupont de Bussac. — La commission change complètement cette proposition. — Grands débats à ce sujet. — L'assemblée rejette la proposition primitive et adopte le projet de la commission. — Projet de loi pour le rétablissement du cautionnement des journaux. — Grands débats qu'il fait naître. — Opinion de Louis Blanc. — Léon Faucher appuie le projet du gouvernement. — Il est combattu par Antony Thouret, Sarrans, Félix Pyat. — Efforts des réactionnaires pour soutenir le projet. — Les citoyens Mathieu (de la Drôme) et Avond le combattent. — Discours de M. Marie. — Proposition nouvelle présentée par M. Bourzat. — Elle est soutenue par Pascal Duprat. — Arguments du rapporteur. — Brillante improvisation du citoyen Ledru-Rollin. — Il défend noblement ses principes et sa personne. — Ses conclusions. — Discours de M. Sénard. — M. Léon Faucher reparaît à la tribune. — Réponse du citoyen Flocon. — L'assemblée vote le cautionnement. — Discussion de la loi sur les crimes et délits de la presse. — Code liberticide sur la presse, fait à coups de rabot. — Le gouvernement puise la dictature dans l'état de siège. — Il suspend quatre nouveaux journaux. — Marche à pleines voiles de la réaction. — Contrainte par corps. — Inscriptions révolutionnaires effacées par les ennemis du peuple. — La république n'existe plus que de nom.

CHAPITRE III.

Proposition du citoyen Lichtenberger pour lever l'état de siège pendant la discussion de l'acte constitutionnel. — Débats à ce sujet. — Discours des citoyens Ledru-Rollin, Favreau, Desmonts et Victor Hugo. — Réponse du général Cavaignac. — L'état de siège est maintenu. — Projet de décret draconien contre la presse. — Il est retiré après discussion. — Proposition du citoyen Crespel-Latouche sur la suppression des journaux. — Le commerce ne se plaint pas de l'état de siège ! — Discussion générale sur le projet de constitution. — Déclaration relative aux lois organiques. — L'assemblée se lie à ce sujet. — Discours du citoyen Audry de Puyraveau sur la constitution. — Question du président. — Les citoyens Jobez, Gerdy, Camille Béranger, Pierre Leroux et Bouvet. Appréciation du discours de Pierre Leroux. — Grands débats sur le préambule. — Discours des citoyens Arnoult, Dufaure, Fayet, Coquerel, Fresneau, Hubert de l'Isle. — On demande la suppression du préambule. — Il est défendu par les citoyens Lamartine et Crémieux. — L'abbé Cazalès fils. — Nouvelle rédaction proposée par le citoyen Jean Raynaud. — Réponse du citoyen Dufaure. — Définition de la démocratie par le citoyen Dupin aîné. — L'assemblée reconnaît des droits et des devoirs antérieurs et supérieurs aux lois positives. — Explications à ce sujet des citoyens Dupin et Freslon. — Grande question du droit au travail. — Amendement du citoyen Mathieu (de la Drôme) à ce sujet. — Opinions des citoyens Gauthier de Rumilly, Pelletier et Tocqueville. — Discours du citoyen Ledru-Rollin. — Il définit le droit au travail et le socialisme. — Réponse du citoyen Duvergier de Hauranne. — Opinion du citoyen Crémieux et des citoyens Barthe et Gaslonde. — Discours du citoyen Arnaud (de l'Ariège.) — Longue improvisation du citoyen Thiers. — Réponse du citoyen Considérant. — Nouveaux athlètes à la tribune. — Bouhier de l'Ecluse, Martin-Bernard, Billault, Dufaure, Lamartine et Goudchaux. — Tempête que ce dernier suscite par ses paroles. — L'amendement du citoyen Mathieu rejeté par une grande majorité. — Nouvelle rédaction du comité sur le droit au travail. — Elle est adoptée. — Appréciation de ces débats par la Réforme. — Proposition du citoyen Chapeau sur la sanction du peuple. — Curieuse motion du citoyen Destours relative au suffrage universel. — Réponse du comité de constitution. — Quels législateurs!

CHAPITRE IV.

Pacte fondamental. — Souveraineté mal définie. — Non-rétroactivité des lois. — Question de la peine de mort. — Amendement Buvignier et Coquerel. — Opinion des citoyens Paul Rabuan, de Tracy, Laboulie, Trédern, Lagrange. — Explications du citoyen Vivien, au nom de la commission. — Discours du citoyen Victor Hugo. — Il est combattu par les citoyens Aylles, Freslon et Leroux. — Opinion des citoyens Victor Lefranc et Buvignier. — La majorité repousse l'abolition de la peine pure et simple. — Amendements. — Crimes politiques. — Abolition de l'esclavage. — Grande discussion sur la liberté des cultes et sur le traitement des ministres des cultes reconnus. — Opinion des citoyens Pierre Leroux, Coquerel, Bourzat, Lavallée. — Discours du citoyen Montalembert. — Maximes. — Elles sont combattues par la Réforme. — Le citoyen Jules Simon défend l'université. — L'assemblée rejette l'amendement Montalembert. — Opinion de la commission. — La constitution est votée par secousses. — Question de l'enseignement. — Grande question de l'impôt. — L'impôt proportionnel et l'impôt progressif. — Amendement du citoyen Person. — Il est combattu par le citoyen Servières. — La commission veut rester neutre. — Discours du citoyen Mathieu (de la Drôme). — Il est combattu par le citoyen Deslongrais. — Fantasmagorie de la peur invoquée contre les communistes. — Le ministre des finances repousse l'impôt progressif. — La commission se soumet. — Pouvoirs publics. — Amendement du citoyen Proudhon. — Eternelle question des deux chambres. — Résumé de cette grave question. — Les deux chambres sont demandées par les citoyens Duvergier de Hauranne, Lherbette, Charles Dupin, Odilon Barrot. — Elles sont repoussées par les citoyens Antony Thouret, Marcel Barthe, Lamartine et Dupin aîné. — Rejet des deux chambres. — Question des incompatibilités. — Amendement du citoyen Boussi. — Délégation du pouvoir exécutif à un président. — Opinion de divers journaux. — Le journal des Débats. — Grande discussion sur la présidence. — Les démocrates la repoussent. — Opinion de Félix Pyat. — Discours des citoyens Tocqueville, Parrieu. — Opinion de la presse démocrate. — Amendement Grévy. — Il est repoussé par le citoyen Jules de Lasteyrie. — Discours du citoyen Lamartine. — Le citoyen Bac appuie l'amendement Grévy. — Amendement du citoyen Flocon. — Explications personnelles du citoyen Martin (de Strasbourg). — Le citoyen Dufaure défend les intentions de la commission. — Rejet des amendements républicains. — Le sort en est jeté. — Question des exclusions. — Amendements des citoyens Deville et Antony Thouret. — Ils sont rejetés. — Déclaration du citoyen Louis Bonaparte. — La guerre des candidats commence. — Autres questions constitutionnelles. — Attributions du président. — Le côté droit veut en faire un roi. — Question du traitement du président. — Conseil d'Etat. — On demande sa suppression. — Décentralisation de la France. — Question du recrutement. — Opinion des citoyens Thiers et Lamoricière. — Rejet de l'amendement du citoyen Deville. — Fin de la discussion de la constitution de 1848.

CHAPITRE V.

Nouveaux progrès de la faction réactionnaire. — Ligue de tous les contre-révolutionnaires contre la république et les républicains. — Mouvements royalistes dans quelques villes. — Les chefs de la réaction répriment l'impatience de leurs subordonnés. — Ils comptent sur la marche du gouvernement pour arriver à leurs fins. — Politique des intérêts. — Avertissements donnés au gouvernement par les feuilles républicaines. — Elections du mois de septembre. — Leur résultat à Paris met les socialistes en évidence. — Changement partiel du ministère. — Le gouvernement tombe entre les mains des serviteurs de la royauté. — Explications demandées au général Cavaignac. — Il fait un appel aux nouveaux satisfaits. — Démission motivée du préfet de police. — Levée de l'état de siège. — Confiscation de toutes les libertés publiques. — Guerre à mort déclarée aux clubs. — Ils sont défendus pour la dernière fois par les journaux républicains et par le citoyen Bac. — Manifeste du nouveau ministère. — Opposition à la politique du gouvernement. — Elle est attaquée par Dupont de Bussac et par Ledru-Rollin. — La majorité soutient le général Cavaignac. — Il ne reste plus que l'ombre de la république. — Adresse au peuple par les représentants républicains. — Campagne des banquets. — Les réactionnaires les dénoncent au pouvoir. — M. Denjoy et le banquet de Toulouse. — Le ministère défend les autorités de cette ville. — Le citoyen Grandin dénonce le banquet des ouvriers. — Le citoyen Bac défend les citoyens qui ont porté des toasts. — Le gouvernement se prononce.

CHAPITRE VI.

L'élection du président absorbe l'attention publique. — Suicide de l'assemblée nationale. — Elle s'occupe de la responsabilité du président. — Vœu d'un ajournement émis par les journaux réactionnaires. — L'assemblée y répond en décrétant la série de lois organiques qu'elle doit porter. — Les candidats à la présidence se posent. — Le général Cavaignac porté par le parti des modérés. — Sa circulaire aux fonctionnaires civils et militaires. — Appréciation de sa politique. — Ses amis espèrent un succès complet. — Candidature du général Changarnier. — Le général Bugeaud se met sur les rangs. — Il compte sur les voix des réactionnaires. — Chances qu'aurait eues M. de Lamartine. — Il se trouve séparé des démocrates et délaissé par les réactionnaires. — La candidature du citoyen Ledru-Rollin est présentée comme une protestation contre la présidence. — Elle est fortement appuyée par la montagne, les comités démocratiques, les clubs, les feuilles républicaines et les travailleurs. — Déclaration de la montagne. — Les journaux démocratiques motivent leur choix de Ledru-Rollin. — Décision du congrès électoral à son égard. — Scission entre les socialistes et les politiques. — Candidature des citoyens Raspail et Louis Blanc. — Si la dernière et l'unique espérance du peuple c'est le socialisme, la première et la seule espérance du socialisme, c'est la république. — Candidature du citoyen Louis Bonaparte. — Journaux et partis qui l'appuient. — Moyens employés pour la faire réussir. — Guerre ignoble que se font les candidats. — Vues des légitimistes en appuyant Louis-Napoléon. — Son manifeste. — Ses promesses. — La question nettement posée. — Article du journal la Réforme à ce sujet. — Illusions détruites par le scrutin. — Les démocrates votent pour Louis, en haine du général Cavaignac. — Louis-Napoléon obtient cinq millions et demi de voix. — Il est proclamé président de la république française. — Nouveau ministère. — Barrot. — C'est comme sous la monarchie.

CHAPITRE VII.

Cruelle application de la loi contre les insurgés de juin. — Le parti royaliste veut dormir tranquille. — Activité des commissions militaires et des conseils de guerre. — Condamnations sans jugements. — Protestations de la presse républicaine. — Départ du premier convoi des insurgés. — Détails à ce sujet. — Triste spectacle. — Cri qui s'élève contre les jugements à huis-clos. — Trois mille quatre cent vingt-neuf démocrates déportés en deux mois. — On ne trouve pas dans ces listes un seul des milliers de forçats libérés aperçus par les journaux réactionnaires. — Huit mille sept cents décisions rendues par les hautes commissions. — Proposition formelle d'amnistie formulée par le côte gauche de l'assemblée. — Elle est combattue avec ténacité par les royalistes. — Travaux des conseils de guerre. — Condamnations exorbitantes et infamantes pour délits politiques. — Manière de procéder de ces conseils. — Partialité évidente des juges militaires. — Colonisation de l'Algérie considérée comme un moyen de chasser de Paris un grand nombre de familles démocrates. — Sincérité du projet du général Lamoricière. — Empressement des ouvriers à s'inscrire. — Départ du premier convoi. — Les autres convois se succèdent tous les huit jours. — Suites déplorables de cette précipitation. — Rien n'était préparé pour recevoir les colons. — Ils sont démoralisés par l'oisiveté et décimés par les fièvres et le choléra. — Commission d'enquête envoyée sur les lieux. — Résumé du rapport de cette commission fait par le représentant Emile Barrault. — On y dévoile les rigueurs ineptes de l'autorité militaire. — On demande l'établissement du régime civil pour les colons. — Le ministère s'y oppose et la majorité vote contre.

CHAPITRE VIII.

Ecrit du citoyen Barthélemy Saint-Hilaire contre le général Cavaignac. — Grands débats entre les membres de la commission exécutive et ce général. — Reproches qu'on adresse à ce général. — Sa défense. — Réponse du citoyen Garnier-Pagès. — Eclaircissements donnés par le citoyen Ledru-Rollin. — Le général Cavaignac déclaré la guerre aux républicains de la montagne. — Situation dans laquelle le place sa scission avec les républicains. — Il est forcé de se jeter du côté des réactionnaires. — Comment le Constitutionnel répond aux avances du chef du pouvoir exécutif. — Création de la Solidarité républicaine contre la ligue des aristocraties. — But et moyens d'action de cette société. — Ses progrès. — Elle est attaquée par les feuilles royalistes. — Circulaire du ministre Léon Faucher contre cette association. — Elle est fermée violemment. — Martin Bernard dénonce cet acte arbitraire à l'assemblée. — Le ministère demande que la justice ait son cours à ce sujet. — La Solidarité défendue par Ledru-Rollin. — Le ministère prélude à la suppression des clubs. — Nouvelle campagne des banquets. — Toastes et discours qui y sont prononcés. — Le gouvernement se décide à fermer les clubs. — Projet de loi contre ces réunions, présenté par le ministre Faucher. — Conseils donnés au gouvernement à ce sujet. — Motifs qu'il donne à cette mesure illégale. — L'assemblée décrète l'urgence. — Opinion des journaux sur ce projet de loi. — Protestation collective des journalistes. — Ils demandent la mise en accusation du ministère. — Gravité des circonstances. — Appareil militaire déployé ce jour-là. — La commission propose de repousser l'urgence. — Débats à ce sujet. — L'assemblée rejette la proposition d'urgence. — Grand échec que le ministère éprouve. — Les membres de la montagne demandent sa mise en accusation.

CHAPITRE IX.

Les royalistes ordonnent à l'assemblée nationale de se dissoudre. — Motifs sur lesquels ils se fondent. — Leurs intentions dévoilées par la feuille de Cambrai. — Les journaux démocratiques expliquent le vote du 10 décembre. — Nouvelles attaques contre l'assemblée et nouvelles sommations. — Langage tenu par le journal de l'Aisne. — Proposition présentée par le représentant Rateau pour la dissolution de l'assemblée constituante. — Voile qui couvre le projet des royalistes. — Ligue républicaine pour combattre le plan des réactionnaires. — Nombreuses pétitions pour soutenir l'assemblée. Réponse de la Réforme aux incriminations des royalistes. — Dernier coup de collier donné par les réactionnaires. — Le parti du désordre et des intrigants. — Irritation extrême des partis. — Rapport du citoyen Grévy sur la proposition Rateau. — Débats à ce sujet. — Les citoyens Desèze, Pierre Bonaparte, Montalembert, Billaut et Odilon Barrot. — Le gouvernement appuie la dissolution. — La proposition Rateau prise en considération par une majorité de deux voix. — Rien n'est décidé. Nouvelles pétitions pour soutenir l'assemblée. — Le Glaneur de Loir-et-Cher; le Républicain de Lot-et-Garonne; le Messager du Nord; le Publicateur de Saint-Malo; le Journal de la Meurthe, le Peuple souverain; le Précurseur de l'Ouest et la Réforme. — L'opinion publique s'alarme de la marche du gouvernement. — Actes du ministre de l'intérieur. — Personnel des préfets et sous-préfets de la royauté. — Désorganisation de la garde mobile. — Irritation de cette troupe. — Menaces du général Changarnier. — Il fait arrêter plusieurs chefs de ce corps. — Commissaires repoussés de l'Elysée. — Ils n'obtiennent rien du général Changarnier. — Désarmement et réincorporation. — Six mille jeunes gens jetés sur le pavé. — Eloignement des bataillons restants. — Situation vers la fin de janvier. — Projet de mise en accusation du ministère, déposé par la montagne. — Poursuites autorisées contre le représentant Proudhon. — Irritation des masses, inquiétude du pouvoir.

CHAPITRE X.

Prise d'armes du 27 janvier. — Motifs que le gouvernement donne. — Reproches adressés au pouvoir. — Recommandation à la population de se montrer calme. — Tranquillité du dimanche. — Immense déploiement de forces militaires dans la matinée du 29. — Investissement du palais législatif par les troupes. — Rappel battu dans trois légions. — Bruits qui circulent. — Pensée des amis de la république. — Incertitude, défiance, hésitation des gardes nationaux. — Résolutions de plusieurs colonels. — Ils rassemblent leurs légions. — Offre faite au président de l'assemblée par le colonel Forestier. — Conjectures diverses. — Indices de préméditations contre le pouvoir. — Mystères et intentions peu loyales prêtés à quelques membres du gouvernement. — Incident relatif à l'investissement de l'assemblée nationale. — Explications données par le ministre de la justice sur les événements. — Il dénonce un complot. — Revue du président de la république. — Cris républicains qui l'accueillent. — Il borne sa promenade et retourne à l'Elysée, escorté par les mêmes cris. — Partie perdue pour l'empire. — L'assemblée discute la proposition Rateau. — Discours des citoyens Fresneau, Jules Favre, Hugo, Lamartine, etc. — Une faible majorité prend en considération la proposition Rateau. Ce résultat sauve le ministère. — Calme et modération du peuple. — Fruit qu'il retire de son attitude. — Cris républicains que font entendre les ouvriers et les troupes. — Réflexions à ce sujet. — M. Léon Faucher veut faire croire à un complot. — Arrestations qu'il provoque. — Le colonel Forestier. — Proclamation violente publiée par le ministre. — Accueil qu'elle reçoit du public.

CHAPITRE XI.

Déclaration faite le lendemain du 29 janvier par la montagne. — Explication qu'elle donne de la prise d'armes. — Irritation laissée dans les esprits. — Demande d'une enquête sur le 29 janvier. — Discussion sur les incidents de la journée. — Le citoyen Faucher fait l'éloge du ministère. — Le citoyen Bac appuie la proposition d'enquête. — Motifs sur lesquels il appuie son opinion. — Correspondance ministérielle envoyée aux journaux des départements. — Le colonel Guinard défend son collègue Forestier et la république. — Effet produit par ses nobles paroles. — Le citoyen Flocon appuie l'enquête. — Questions de la déportation et de l'amnistie mises à l'ordre du jour. — Les royalistes repoussent la demande d'amnistie. — Motifs allégués par le rapporteur. — Rapport du citoyen Baze sur la mise en accusation des ministres. — La proposition en est repoussée. — L'enquête est aussi rejetée. — Discours du citoyen Perrée contre le ministère. — Ordre du jour qu'il propose. — Explications données par les citoyens Léon Faucher et Falloux. — Langage tenu par le citoyen Odilon Barrot. — L'assemblée vote l'ordre du jour motivé du citoyen Perrée contre le ministère. — Le cabinet déclare qu'il ne se retirera pas. — Conflit entre les deux pouvoirs. — La crise n'est point finie. — Rétractations du ministère. — Nouvel ordre du jour motivé présenté par le général Oudinot. — Il est repoussé par le citoyen Dupont (de Bussac). — L'assemblée se déjuge. Elle donne sa démission. — Seconde lecture de la proposition Rateau. — Ce qu'en pensent les royalistes. — Proposition nouvelle présentée par le citoyen Lanjuinais. — M. Rateau s'éclipse. — Débats sur la proposition Lanjuinais. — Les citoyens Guichard, Pagnerre et Félix Pyat. — Passages de son discours. — La proposition Lanjuinais. — L'assemblée ne se séparera qu'après la loi électorale et le budget.

CHAPITRE XII.

Parallèle entre la Convention et la Constituante de 1848. — Cette dernière assemblée songe vainement à se galvaniser. — La majorité repousse les projets de loi essentiels. — Le gouvernement sacrifie les clubs au parti réactionnaire. — Harangue du maréchal Bugeaud. — Il ne parle que d'écraser les républicains, les socialistes. — Interpellations du citoyen Coralli à ce sujet. — Les ministres ne veulent pas désavouer le maréchal. — Ce dernier licencie la garde nationale de Lyon. — Affaires graves qui se passent en Italie. — Proclamation de la république romaine. — Le gouvernement du citoyen Louis Bonaparte se dispose à intervenir en faveur du pape. — Interpellations à ce sujet. — Discours des citoyens Ledru-Rollin et Bac. — Le gouvernement refuse d'admettre l'envoyé de la république romaine. — Procès de Bourges. — Attitude de Barbès, de Blanqui, de Sobrier, de Raspail pendant ce procès. — Décision sévère de la haute cour à l'égard des principaux accusés. — Incident relatif à l'accusé Hubert. — L'échafaud politique redressé. — Rétablissement du cautionnement des journaux. — Déroule de l'armée piémontaise à Novare. — La France se prépare au second essai du suffrage universel. — Manifeste et liste de la rue de Poitiers. — Déclaration des représentants de l'extrême gauche. — Le comité démocratique repousse l'intervention de la police. — Guetapens de Moulins. — Premier résultat de l'expédition contre Rome. — Grande émotion à Paris. — Interpellations adressées au gouvernement. — L'assemblée nomme une commission pour lui faire un rapport sur cette expédition. — Résolution proposée pour que l'expédition ne soit pas détournée du but qui lui avait été assigné. — Grands débats à ce sujet. — La majorité adopte la résolution. — Demande de mise en accusation du président de la république et de ses ministres. — Lettre du président; est-ce assez d'effronterie? — Rejet de la mise en accusation. — Chute du ministère Léon Faucher. — Résultat des élections générales.
 

TABLEAU DES REPRÉSENTANTS DU PEUPLE.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.