MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DE MON TEMPS

 

PAR M. FRANÇOIS GUIZOT.

TOME TROISIÈME — 1832-1837.

PARIS - MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS – 1860.

 

 

CHAPITRE XV. — MON MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE (1832-1837).

Caractère et but du cabinet du 11 octobre 1832. — Difficultés de sa situation. — Avantages de sa composition. — D’où vient la popularité du ministère de l’instruction publique. — Son importance pour les familles ; — pour l’État. — Des divers moyens de gouvernement des esprits selon les temps. — Caractère laïque de l’état actuel de l’intelligence et de la science. — Du système et de l’état des établissements d’instruction publique en Angleterre. — Mes conversations à Londres à ce sujet. — Unité nécessaire du système d’instruction publique en France. — Des essais d’organisation de l’instruction publique depuis 1789. — L’Assemblée constituante et M. de Talleyrand. — -L’Assemblée législative et M. de Condorcet. — La Convention nationale et M. Daunou. — Le Consulat et la loi du 1er mai 1802. — L’Empire et l’Université. — L’instruction publique et la Charte. — Vicissitudes de l’organisation du ministère de l’instruction publique. — Comment je le fis organiser en y entrant. — Débuts du cabinet. — Préparation du discours de la Couronne. — Ouverture de la session de 1832. — Tentative d’assassinat sur le Roi. — État des affaires au dedans et au dehors. — Je tombe malade.

CHAPITRE XVI. — INSTRUCTION PRIMAIRE.

Je suis malade pendant six semaines — Prise d’Anvers. — Arrestation de S.A.R. madame la duchesse de Berry. — De la politique du cabinet dans cette circonstance. — Je reprends les affaires. — Présentation à la Chambre des députés du projet de loi sur l’instruction primaire. — Ma vie domestique. — Des projets et des progrès en fait d’instruction primaire de 1789 à 1832. — Questions essentielles. — L’instruction primaire doit-elle être obligatoire ? — Doit-elle être gratuite ? — De la liberté dans l’instruction primaire. — Des objets et des limites de l’instruction primaire. — De l’éducation et du recrutement des instituteurs primaires. — De la surveillance des écoles primaires. — Concours nécessaire de l’État et de l’Église. — Que l’instruction primaire doit être essentiellement religieuse. — Mesures administratives pour assurer l’exécution et l’efficacité de la loi. — Mesures morales. — Promulgation de la loi du 28 juin 1833. — Ma circulaire à tous les instituteurs primaires. — Visite générale des écoles primaires. — Établissement des inspecteurs des écoles primaires. — Mes rapports avec les corporations religieuses vouées à l’instruction primaire. — Le frère Anaclet. — L’abbé J. M. de la Mennais. — L’abbé F. de la Mennais. — Mon rapport au Roi en avril 1834 sur l’exécution de la loi du 28 juin 1833. — De l’état actuel de l’instruction primaire.

CHAPITRE XVII. — INSTRUCTION SECONDAIRE.

Difficulté de l’introduction du principe de la liberté dans l’instruction secondaire. — Constitution originaire de l’Université. — Ses deux sortes d’ennemis. — Leur injustice. — Causes naturelles et légitimes de leur hostilité. — L’Université dans ses rapports avec l’Église. — État intérieur et situation sociale du catholicisme en 1830. — Réclamation de la liberté d’enseignement. — M. de Montalembert et l’abbé Lacordaire. — Tendances diverses dans le catholicisme. — Efforts pour le réconcilier avec la société moderne. — L’abbé F. de la Mennais. — L’Avenir. — Voyage de l’abbé de la Mennais, de l’abbé Lacordaire et de M. de Montalembert à Rome. — Le pape Grégoire XVI condamne l’Avenir. — L’Université dans ses rapports avec la société civile. — Quelle eût été la bonne solution du problème. — Pourquoi et par qui elle était alors repoussée. — Je prépare un projet de loi sur l’instruction secondaire. — Son caractère et ses limites. — Comment il fut accueilli. — Rapport de M. Saint-Marc Girardin à la Chambre des députés. — Discussion du projet. — M. de Lamartine.

CHAPITRE XVIII. — INSTRUCTION SUPÉRIEURE.

Disposition des esprits de 1832 à 1837, quant à l’instruction Supérieure. — Réformes et innovations nécessaires. — Comment je les entreprends. — Chaires vacantes au Collège de France. — Nomination de MM. Eugène Burnouf, Jouffroy, Ampère et Rossi. — Mes relations personnelles avec eux. — Création de la chaire de droit constitutionnel dans la Faculté de droit de Paris. — Nomination de M. Rossi. — Opposition à son cours. — M. Auguste Comte et la Philosophie positive. — Des procédés des Chambres envers les savants et les lettrés. — Du cumul des emplois. — Des logements. — Lettre de M. Geoffroy Saint-Hilaire. — Savants voyageurs. — MM. Victor Jacquemont et Champollion jeune. — De l’introduction du principe de la liberté dans l’instruction supérieure. — Des agrégés. — De la décentralisation dans l’instruction supérieure. — De l’absence de toute discipline morale dans l’instruction supérieure. — Moyen d’y porter remède.

CHAPITRE XIX. — ACADÉMIES ET ÉTABLISSEMENTS LITTÉRAIRES.

Rétablissement de l’Académie des sciences morales et politiques dans l’Institut. — Motifs et objections. — Lettre de M. Royer-Collard. — Je communique mon projet aux membres survivants de l’ancienne classe des sciences morales et politiques. L’abbé Sieyès. — Le comte Rœderer. — M. Daunou. — Élections nouvelles. — M. Lakanal. — Des travaux de l’Académie des sciences morales et politiques et de l’utilité générale des académies. — Mes relations avec les sociétés savantes des départements. — De l’administration des établissements littéraires et scientifiques. — Idées fausses à ce sujet. — De la suppression des logements pour les conservateurs et employés dans l’intérieur de ces établissements. — Réformes dans l’administration de la Bibliothèque royale. — Augmentation du budget des établissements littéraires et scientifiques. — Constructions nouvelles au Muséum d’histoire naturelle.

CHAPITRE XX. — ÉTUDES HISTORIQUES.

Importance morale et politique des études historiques. — État des études historiques dans l’instruction publique avant 1818. — Introduction de l’enseignement spécial de l’histoire dans les collèges. — Du caractère et des limites de cet enseignement. — État des études historiques après la Révolution de 1830. — Lettre de M. Augustin Thierry à ce sujet — Fondation de la _Société pour l’histoire de France_. — Je propose la publication, par le ministère de l’Instruction publique, d’une grande collection des Documents inédits relatifs à l’histoire de France. — Débat Dans les Chambres à ce sujet. — Mon rapport au roi Louis-Philippe. — Lettre du Roi. — M. Michelet et M. Edgar Quinet. — De l’état actuel des études sur l’histoire générale et locale de la France, et de l’influence de ces études.

CHAPITRE XXI. — POLITIQUE INTÉRIEURE (1832-1836).

Vrai caractère de la politique de résistance de 1830 à 1836. — État des partis dans les chambres en 1832. — Nomination de pairs. — Naissance du tiers-parti dans la chambre des députés. — M. Dupin président. — Révocation de MM. Dubois, de Nantes, et Baude. — Débat à ce sujet. — Sessions de 1832 et 1833. — Bonne situation du cabinet. — Des sociétés secrètes à cette époque. — De l’appui qu’elles trouvaient dans la Chambre des députés. — Des journaux. — Quelle conduite doit tenir le pouvoir en présence de la liberté de la presse périodique. — Quelle fut, à cet égard, notre erreur. — Procès de la Tribune devant la Chambre des députés. — Concessions inutiles à l’esprit révolutionnaire. — Session de 1834. — Débat entre M. Dupin et moi ; Parce que et Quoique Bourbon. — Explosion des attaques républicaines et anarchiques. — Loi sur les crieurs publics. — -Loi sur les associations. — Traité des 25 millions avec les États-Unis d’Amérique. — Échec et retraite du duc de Broglie. — Pourquoi je reste dans le cabinet. — Sa reconstitution. — Insurrections d’avril 1834 à Lyon et sur plusieurs autres points. — A Paris. — Leur défaite. — Procès déféré à la Cour des pairs ; — Dissolution de la Chambre des députés. — Les élections nous sont favorables. — Péril de la situation. — Attitude du tiers-parti. — Embarras intérieurs du cabinet. — Question du gouvernement de l’Algérie. — Le maréchal Soult. — Sa retraite. Le maréchal Gérard, président du conseil. — Ouverture de la session de 1835. — Adresse de la Chambre des députés. — Question de l’amnistie. — Le maréchal Gérard se retire. — Démission de MM. Duchâtel, Humann, Rigny, Thiers et moi. — Ministère des trois jours. — Sa retraite soudaine. — Nous rentrons au pouvoir, avec le maréchal Mortier comme président du conseil. — M. de Talleyrand se retire de l’ambassade de Londres. — Mort et obsèques de M. de La Fayette. — Ma brouillerie avec M. Royer-Collard. — Affaiblissement et retraite du cabinet. — Crise ministérielle. — Le roi et le duc de Broglie. — M. Thiers. — Le duc de Broglie rentre comme président du conseil et ministre des affaires étrangères. — Travaux du cabinet reconstitué. — Procès des accusés d’avril devant la Cour des pairs. — Recrudescence anarchique. — Attentat Fieschi. — Lois de septembre. — Forte situation du cabinet. — Incident inattendu ; M. Humann et la conversion des rentes. — Échec et dissolution du cabinet du 11 octobre 1832.

PIÈCES HISTORIQUES.

I. — Rapport au roi Louis-Philippe sur la publication d’un Manuel général de l’instruction primaire (19 octobre 1832).

II. — Circulaire adressée le 18 juillet 1833 à tous les instituteurs primaires en leur envoyant la loi du 28 juin 1833 (18 juillet 1833).

III. — Circulaire adressée le 13 août 1835 aux inspecteurs des écoles primaires institués par une ordonnance du roi du 26 février 1835.

IV. — Correspondance entre l’abbé J.-M. de la Mennais et M. Guizot sur les écoles primaires de la Congrégation de l’instruction chrétienne. 1° L’abbé J-M. de la Mennais à M. Guizot. - 2° M. Guizot à l’abbé de la Mennais.

V. — 1° M. Jouffroy à M. Guizot. - 2° M. Jouffroy à M. Guizot.

VI. — Rapport au roi Louis-Philippe sur la création d’une chaire de droit constitutionnel dans la Faculté de droit de Paris.

VII. — M. Auguste Comte à M. Guizot (30 mars 1833).

VIII. — M. Lakanal à M. Guizot. (Mobile, État d’Alabama. — 16 juillet 1835).

IX. — Rapports au roi Louis-Philippe sur la publication d’une Collection des documents inédits relatifs à l’histoire de France. 1° Extrait du rapport au Roi sur le budget du ministère de l’instruction publique pour l’exercice de 1835. 2° Rapport au Roi sur les mesures prescrites pour la recherche et la publication des documents inédits relatifs à l’histoire de France.

X. — Rapport à M. le comte Pelet de la Lozère, ministre de l’instruction publique, sur l’état des travaux relatifs à la Collection des documents inédits concernant l’histoire de France (23 mars 1836).

XI. — Tableau comparatif des lois rendues de 1830 à 1837, les unes pour la résistance au désordre et la défense du pouvoir, les autres pour l’extension et la garantie des libertés Publiques.

XII. — Récit de l’insurrection de Lyon, en avril 1834, écrit en mai 1834, par un témoin oculaire.