PARIS - CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
CHAPITRE I. — LE COUP D'ÉTAT DU 24 AVRIL 1617. CHAPITRE II. — LE PRINCE. CHAPITRE III. — LE SOUVERAIN. CHAPITRE IV. — LE SOLDAT. CHAPITRE V.
— CHAPITRE VI. — MÈRE ET FILS. CHAPITRE VII.
— CHAPITRE VIII. — FRÈRES ET SŒURS. CHAPITRE IX. — LE FAVORI, M. DE LUYNES. CHAPITRE X. — L'ASCENSION DE RICHELIEU. APPENDICE.
— AVANT-PROPOS.Des recherches entreprises il y a quelques années sur
Louis XIII enfant d'après les passages inédits du Journal de son médecin
Héroard, nous avaient amené à reconnaître chez le jeune prince un caractère
assez différent de celui que l'histoire traditionnelle lui prête[1]. Au lieu d'un
être passif, médiocre et faible, nous constations une nature sensible,
personnelle et volontaire. Son tempérament s'était-il modifié avec l'âge ?
Après avoir décrit le milieu dans lequel avait grandi Louis XIII[2], nous essayons
aujourd'hui d'étudier le roi vers sa vingtième année, exactement entre seize
et vingt-trois ans, de 1617, — moment où cesse la régence de sa mère Marie de
Médicis par un événement tragique dans lequel le prince a joué un rôle que
nous tâchons de définir et qui est précisément une première manifestation de
ses sentiments autoritaires — jusqu'en 1624 — date à laquelle Richelieu
arrivant au pouvoir une nouvelle situation est créée constituant un sujet
nouveau, celui des relations du cardinal avec son souverain. Cette période de
l'histoire est assez obscure. Pour démêler le sens des faits, nous avons
appliqué les méthodes d'investigations étendues et de précision critique
qu'on applique au temps du Moyen âge. Nous nous sommes efforcés de n'avancer
aucune affirmation sans avoir un texte à l'appui. Nombre de documents
jusqu'ici non utilisés, nous permettant de ne pas nous en tenir au seul
témoignage des auteurs de Mémoires contemporains, nous ont ainsi conduit à
fixer avec plus de certitude les traits de quelques personnages. Par là,
aussi, nous avons pu représenter Louis XIII tel qu'il est apparu à ceux qui
l'ont approché ou tel qu'il se révélait par ses lettres et par ses actes.
Afin de mieux dégager sa figure, nous l'avons suivi dans ses rapports avec sa
famille, son entourage, son favori, le duc de Luynes, et Richelieu, avant
l'arrivée du cardinal aux affaires. Il se trouve que de l'ensemble des
indications fournies par les sources, résulte une physionomie royale encore
assez dissemblable de celle qu'on imagine communément, mais conforme à celle
qu'avait révélée l'analyse du caractère de Louis XIII enfant. Cette identité
est une preuve de plus s'ajoutant aux autres pour en confirmer l'exactitude.
Or une étude de ce genre n'a pas seulement un intérêt psychologique : elle a
une portée générale. Dans une monarchie absolue comme est celle de L. B. |