PARIS - PAUL OLLENDORFF - 1911.
AVANT-PROPOS.I. — LES PRÉLIMINAIRES DU DIVORCE - 1798-1809.II. — L'ACCOMPLISSEMENT DU DIVORCE - Décembre 1809.III. — LES PREMIERS JOURS - 10 déc. 1809-29 mars 1810.IV. — PREMIER EXIL - 29 mars-15 mai 1810.V. — ON ERRE - 15 mai-22 novembre 1810.VI. — VIE DE CHÂTEAU - 22 novembre 1810-janvier 1812.VII. — MALMAISON ET LES VOYAGES - Septembre 1811-octobre 1812.VIII. — LA CHUTE DE L'EMPIRE - Octobre 1812-mars 1814.IX. — LA MORT DE JOSÉPHINE - Mars-mai 1814.X. — LA SUCCESSION DE JOSÉPHINE.AVANT-PROPOS.Ce volume termine la série des études que j'avais entreprises sur Joséphine et complète, en ce qui la concerne, ce que j'ai dit d'elle dans Napoléon et sa Famille. Je n'avais pu qu'y esquisser, dans le tome quatrième, l'affaire du divorce ; dans les suivants, il m'eût été impossible de comprendre ce qu'il était nécessaire de dire encore. J'ai donc dû consacrer au divorce et à ses conséquences un volume particulier, mais je crois que mes lecteurs d'habitude, reconnaîtront que ce n'est point ici un hors-d'œuvre, bien plutôt un trait d'union. Il se trouvera encore, de cette sorte, plusieurs monographies indispensables qui achèveront de marquer d'un trait mieux formé ce que je ne puis qu'indiquer ailleurs. J'ai prétendu suivre Joséphine jusqu'au dernier jour de sa vie et profiter jusque là des notions qu'elle fournit sur son caractère ; j'ai voulu voir si elle s'y montrait telle qu'au temps de jeunesse et à l'époque de splendeurs je crains d'être arrivé encore à des constatations plus sévères. Du moins, je n'y ai porté nul esprit de parti, nul dessein prémédité. J'ai eu du mal à former le dossier, car, sitôt le divorce prononcé, Joséphine rentre dans l'ombre, il n'est plus question d'elle ; le silence se fait autour de son nom et, si les imprimés sont suspects, tendancieux, publiés sans critique et sans bonne foi, les manuscrits sont rares, sans caractère et sans dessin. Pourtant, avec de la patience, j'ai réuni assez de faits pour former ma conviction. J'estime que ces faits parlent assez haut pour être entendus. Aussi n'ai-je point insisté pour en tirer des moralités et en déduire des conclusions. Qu'aurais-je pu trouver qui en infirmât la gravité ou qui en rendit la responsabilité moins pesante ? On m'a reproché d'avoir ci-devant traité cette femme avec une sévérité excessive, d'avoir cherché ses fautes avec une minutie hostile, de m'être élevé contre une légende gracieuse et touchante. Après avoir lu ce livre, on comprendra peut-être pourquoi je pense et j'écris d'elle sans scrupule et sans ménagement. Tout ce que j'ai pu, ç'a été demander à son caractère les circonstances atténuantes de ses actes, mais, pour ceux-ci, je ne puis faire qu'ils ne soient pas. Je souhaite — et du profond de ma conscience que, s'il s'en trouve de contradictoires, on veuille bien me les signaler. Je demande avec instance qu'on me corrige où j'ai erré. Si je me suis trompé, si les documents, je le répète rares et courts, m'ont abusé, je me ferai un devoir strict de me rétracter. Je l'ai déjà fait ailleurs et n'en ai éprouvé ni honte ni embarras ; au contraire, la très grande joie d'avoir établi sûrement un point d'histoire. Par contre, si les arguments me semblent insuffisants et les preuves nulles, on permettra que je conserve entières et telles que -je les présente, des affirmations que je n'énonce point à la légère. Chacun de ces livres a amené des contradictions qui, pour n'avoir rien à faire avec la vérité, n'en ont pas moins été douloureuses. J'ai persisté et j'irai jusqu'au bout, quitte à aller seul, ayant perdu, à ce que j'estime un devoir, plusieurs de ceux qui avaient été les amis de ma jeunesse, les compagnons des luttes politiques — bien autre chose. Cela ne regarde point le public. Il attend de moi une sincérité entière. Au risque de tout, je n'apprendrai pas à mentir. FRÉDÉRIC MASSON. Clos des Fées, novembre 1900. |