PARIS - COMBET & Cie - 1903-1908
AVERTISSEMENT.CHAPITRE PREMIER. — LA GUERRE.CHAPITRE II. — L'ASSEMBLÉE NATIONALE À BORDEAUX.CHAPITRE III. — LA COMMUNE.CHAPITRE IV. — PREMIÈRE CRISE CONSTITUTIONNELLE.CHAPITRE V. — LE TRAITÉ DE FRANCFORT.CHAPITRE VI. — VERS LA LIBÉRATION.CHAPITRE VII. — LE TRAVAIL PARLEMENTAIRE.CHAPITRE VIII. — L'APOGÉE.CHAPITRE IX. — LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE.CHAPITRE X. — LE 24 MAI.AVERTISSEMENT.J'entreprends de raconter l'Histoire de la France Contemporaine, depuis le mois de février 1871 jusqu'à la fin de l'année 1900. Le présent volume contient, avec le GOUVERNEMENT DE M. THIERS, la fin de la guerre franco-allemande, les négociations de la paix, la Commune, la crise constitutionnelle, les débats de l'Assemblée nationale, la libération du territoire. Il s'arrête au 2l mai 1873. Le second volume sera consacré à la PRÉSIDENCE DU MARÉCHAL DE MAC MAHON et à la FONDATION DE LA RÉPUBLIQUE. Le troisième et le quatrième volume aborderont l'HISTOIRE DE LA RÉPUBLIQUE PARLEMENTAIRE. Mes dispositions sont prises pour que les quatre volumes se succèdent rapidement. Le sujet est vaste et difficile. Mais j'ai vu les faits que j'expose. Cet ouvrage se rattache, d'ailleurs, à d'autres travaux que j'ai commencés ou publiés et qui ont tous, comme celui-ci, pour objet : la France. Si j'essayais de remonter aux véritables origines de ce livre, je les trouverais dans les événements par lesquels le récit commence : la guerre de 1870 et ses conséquences immédiates. J'avais seize ans alors. La génération à laquelle j'appartiens sortait à peine de l'enfance : elle a tout vu, l'esprit mûri par un si cruel spectacle. Je suis venu à Paris, pour commencer mes études, quelques mois après la Commune. La ville était morne et elle restait sourdement agitée. Dès lors, des questions pressantes se sont levées en moi : Quelles avaient été, dans le passé, les causes de la grandeur de la France ? Quelles étaient, dans le présent, les causes de sa défaite ? Quels seraient les mobiles de son prochain relèvement ? L'âge viril s'est appliqué aux problèmes qu'avait posés l'adolescence. Il s'est laissé parfois détourner de leur étude, mais ne les a jamais perdus de vue. Si l'existence n'était si courte et si fugitive, on la repasserait sans cesse, pour réfléchir aux leçons qu'elle donne. Dans la hâte de vivre, nous négligeons, trop souvent, les raisons de la vie. Les événements auxquels nous avons assisté, auxquels nous avons pris part, nous les ignorons. Un peuple, moins qu'un homme encore, peut faire un retour sur le passé d'hier et profiter de la seule expérience efficace, celle qui vient du contact avec la réalité. On demande, chaque jour, à la démocratie de trancher les problèmes les plus ardus, et elle ne se souvient pas qu'ils ont été posés cent fois, et qu'elle-même s'est prononcée, la veille. Conscient de cette insuffisante information, je me suis appliqué à l'histoire contemporaine et, malgré les périls du sujet, je me suis décidé à l'écrire, dès maintenant. J'emprunterai une expression à la profession qui a été longtemps la mienne : cc livre pourrait être le dossier de la Démocratie. Je me suis proposé de présenter à celle-ci, dans les pages qui vont suivre, une quantité suffisante de renseignements précis, de documents contrôlés et de précédents avérés. Je voudrais qu'elle s'arrêtât, un instant, pour réfléchir, et qu'elle considérât ses propres faits et gestes qui, au fur et à mesure qu'elle les laisse derrière elle, sont de l'histoire. Henri Martin a écrit une Histoire de France populaire. Je continue son œuvre et je suis son exemple. Peut-être remarquera-t-on cette circonstance que, dans une même famille, deux générations auront travaillé successivement à une même tâche. Écrivant pour une démocratie, je devais viser à la clarté, à la simplicité, à la rapidité ; je devais à mes lecteurs la bonne foi et l'impartialité. Cependant, il ne pouvait être question de me détacher de moi-même, et ma vie dit assez que, dans les choses de la politique, qui font le principal objet de l'histoire, j'ai fait comme mon pays, j'ai pris parti : je suis républicain. J'aurais voulu que cet ouvrage fût plus complet sans être plus long, plus exact sans être plus minutieux. Mais les faits contemporains sont souvent insuffisamment éclaircis, les motifs difficiles à démêler ou à exprimer. J'accueillerai avec empressement et gratitude — ai-je besoin de le dire ? — les informations nouvelles, les corrections, les critiques qui pourront m'être adressées. Il me reste à remercier ceux qui m'ont aidé dans la préparation de ce premier volume. Tout d'abord, mon ami et attentif secrétaire et collaborateur, M. Henry Girard, dont le labeur infatigable m'a accompagné depuis la première note jusqu'à la dernière feuille d'épreuves ; puis, tant de personnes dont la libéralité m'a prodigué les documents, les renseignements, les souvenirs, les conseils. C'est à ces bienveillantes communications que j'ai dû la connaissance des précieux recueils émanant de M. Thiers, même avant qu'ils eussent été livrés, discrètement, au public. Je dois beaucoup à la mémoire des hommes qui ont joué un rôle principal dans les événements : Gambetta, Jules Ferry, Challemel-Lacour, Spuller : leurs entretiens et leurs récits sont restés présents à ma pensée. Je dois beaucoup à M. Pallain, qui sait tant de choses et qui les raconte avec tant de grâce ; à mon confrère, M. le comte Othenin d'Haussonville, qui a bien voulu me confier le Journal inédit de son père, le comte d'Haussonville ; à M. le général marquis d'Abzac ; à mon confrère, M. Léopold Delisle ; à mon excellent camarade, M. Mortreuil, secrétaire général de la Bibliothèque nationale ; à mon ami, M. Pierre Bertrand, bibliothécaire au ministère des affaires étrangères ; à M. Paul Hebert. Je ne finirais pas, si je voulais tout dire. Qu'on me permette, du moins, de remercier, enfin, les vaillants éditeurs qui n'ont pas hésité à me suivre dans cette vaste et difficile entreprise. G. H. |