CHAPITRE PREMIER.
— MARIE DE MÉDICIS.
CHAPITRE II.
—
LA JOURNÉE
D'UNE REINE.
CHAPITRE III.
—
LA MAISON DE
LA REINE.
CHAPITRE IV.
— LE MÉNAGE ROYAL.
CHAPITRE V. —
FAMILLE ROYALE ET PARENTS D'ITALIE.
CHAPITRE VI.
— LES AMIES DE LA REINE,
LÉONORA GALIGAÏ.
CHAPITRE VII.
— ARTS ET ARTISTES.
CHAPITRE VIII.
— LES FINANCES DE
LA REINE.
AVANT-PROPOS.
Nous n'avons pas précisément cherché dans ce livre à
tracer une psychologie complète de la reine
Marie de Médicis ; il eût fallu, pour en réunir tous les éléments, considérer
cette princesse dans sa vie publique et la suivre, après sa chute du pouvoir
en 1617, jusqu'à sa mort. Gomme le titre de l'ouvrage l'indique, nous nous
sommes surtout proposé de décrire la vie intime d'une reine de France — de
1600 à 1617, le temps où Marie de Médicis est reine régnante et reine régente
— à cette époque spéciale du début du XVIIe siècle où une dynastie nouvelle, sortie à peine des guerres
civiles, n'a pas encore eu le temps de laisser s'effacer les individualités
princières sous le froid cérémonial d'une vie artificielle d'apparat. La Cour, à l'époque du règne
d'Henri IV, et dans les années qui suivent, offre un mélange pittoresque de
maison de grand seigneur, de demeure à mise en scène royale et d'intérieur
bourgeois. Le caractère très personnel du roi lui a imposé un ton et une
allure fort différents de ce qu'ils étaient sous les élégants Valois et de ce
qu'ils seront sous le pompeux Louis XIV : il y avait intérêt à essayer de la
reconstituer. Cette étude, en même temps qu'elle fait pénétrer dans une
société vivante et originale, met en relief certains traits d'ordre plus
général : elle montre comment le cadre de la cour de France, créé lentement à
travers les siècles et conservé religieusement, — il sera conservé jusqu'à la
fin de l'ancien régime moyennant des développements ultérieurs nécessités par
les solennités chaque jour grandissantes de la représentation. — témoigne du
goût prédominant des hommes d'alors pour le maintien scrupuleux des
traditions ; elle révèle qu'à travers les troubles et les désordres du XVIIe
siècle, l'administration proprement dite est demeurée toute-puissante avec
son esprit de réglementation étroite, ses tendances formalistes, son
fonctionnement méticuleux et exigeant ; elle indique que la royauté en
France, au début du XVIIe siècle, loin de réaliser la théorie du pouvoir
absolu que reconnaissent les juristes du moment, est, au contraire, contenue
de tous côtés par un ensemble de forces passives plus maîtresses en réalité
de l'État que le roi lui-même, au nom des principes invoqués d'usages
séculaires et de lois fondamentales du royaume.
Ainsi des recherches dans le genre de celles dont le résultat est ici
présenté n'ont pas seulement pour attrait de retrouver la vie d'autrefois
dans ses détails même minutieux, elles contribuent surtout à faire connaître
les institutions, les idées et les mœurs. C'est par des investigations ayant
pour objet de reconstituer les milieux historiques, que l'histoire conduira à
une intelligence plus nette des événements du passé.
L. B.
|