HISTOIRE DES EMPEREURS ROMAINS

 

DEPUIS AUGUSTE JUSQU'À CONSTANTIN

TOME PREMIER

PAR JEAN-BAPTISTE CREVIER

Professeur émérite de rhétorique au collège de Beauvais.

PARIS - FIRMIN DIDOT - 1824

 

 

AUGUSTE.

LIVRE PREMIER.

§ I. Octavien se propose de légitimer sa puissance. — § II. Nouveaux honneurs et privilèges décernés par le sénat à Auguste. — § III. Auguste grand-voyer.

 

LIVRE DEUXIÈME.

§ I. Description de la Germanie.§ II. Autres évènements des mêmes années.

 

LIVRE TROISIÈME.

§ I. Temple de Janus ouvert de nouveau à l'occasion de la guerre de Germanie. — § II. Auguste est le fondateur de la monarchie dans Rome.

 

TIBÈRE.

LIVRE PREMIER.

§ I. Tibère, bon esprit et mauvais cœur. — § II. Mort de Julie fille d'Auguste.

 

PRÉFACE.

Après avoir achevé l'ouvrage entrepris par M. Rollin, et conduit l'Histoire romaine jusqu'à la bataille d'Actium, je ne crois pas pouvoir faire un meilleur usage du loisir auquel me réduit une santé affaiblie par le travail de l'enseignement public, que de traiter dans le goût dont mon cher et respectable maître m'a tracé le modèle, l'Histoire des empereurs, qui est la suite naturelle de celle que je viens de finir. Mon inclination m'y porte ; les exhortations de plusieurs personnes illustres m'y encouragent ; et je cède d'autant plus volontiers à cette double impression, que je ne vois plus d'autre voie qui me reste d'être utile à la société.

Si je me flatte à tort de l'idée de rendre service au public par le présent que je lui offre, c'est la faute de l'ouvrier, et non celle de la matière, qui par elle-même est féconde en leçons salutaires pour les hommes de tout ordre et de toute condition. Tel est le mérite et le prix de l'histoire, au jugement de tout le monde, et c'est de quoi Plutarque était si persuadé, qu'il en regardait la connaissance et l'étude presque comme la plus digne occupation d'un esprit philosophe. Plein de la pensée que l'histoire est la plus excellente école où l'on puisse former son jugement et ses mœurs, il avance que sur le trône avec Constantin, se mêlant par bien des endroits dans les affaires de l'empire, nous donne lieu de sanctifier, au moins de temps en temps, cet ouvrage par des vertus à un ordre supérieur, et capables non-seulement de lever le scandale du vice, mais de faire honte à tout ce qui n'est que vertu purement humaine.

C'est suivant ce plan et dans ces vues, que je me propose d'écrire l'histoire des empereurs romains depuis Auguste jusqu'à Constantin. Cette carrière est telle, que je puis avec quelque vraisemblance espérer de la fournir. Une plus longue et plus vaste m'effraierait, et je reconnais de bonne foi que jusqu'ici mes études ne se sont guère portées vers tout ce qui appartient au bas empire. Je me renfermerai donc dans cet espace, que je traiterai avec tout le soin et toute l'application dont je suis capable ; et je supplie le lecteur de me pardonner les fautes qui m'échapperont sans doute, en faveur de la bonne intention et du zèle que j'ai de le servir.