PARIS - Librairie Centrale des Publications Populaires - 1887.
PRÉFACE.CHAPITRE PREMIER. — Les origines.CHAPITRE II. — Le Coup d'État. - Le mariage.CHAPITRE III. — Les guerres, moins l'invasion prussienne.CHAPITRE IV. — La France sous le second Empire.CHAPITRE V. — Guerre franco-prussienne.CHAPITRE VI. — La troisième république. - Napoléon le Dernier.PRÉFACE.POURQUOI CE LIVRE ? Hier même un publiciste bien connu, M. H. Pessara, le disait dans la Revue bleue : Bien peu de jeunes gens seraient capables de dire, sans se tromper, ce qu'étaient les Cinq, à quelle époque ils vivaient et quelle influence ils exercèrent sur leur temps. C'est que les obus prussiens ont ouvert dans l'histoire contemporaine un sillon si profond et si large que tout ce qui est resté au delà du ravin n'apparaît plus aujourd'hui qu'en images confuses, noyées dans une buée sanglante et un brouillard de boue. Ce sont ces images que M. Meyrac a voulu préciser, c'est ce brouillard qu'il a entrepris de dissiper. Mais ici se présente aussitôt mie nouvelle question. M. Meyrac a-t-il réussi ? Nous répondrons sans hésitation : Oui. Contemporain des événements que nous suivions avec passion, nous avons retrouvé, en lisant l'œuvre de M. Meyrac, toutes les émotions, toutes les douleurs de notre jeunesse et de notre âge mûr. Avant le Deux-Décembre nous disions avec le poète, en pensant qu'il n'était resté de toute la gloire militaire de Napoléon Ier que la perte des frontières de 1795, les ressentiments de l'Europe et une foi aveugle dans les ressources de notre pays : Sois, maudit, ô Napoléon ! Aujourd'hui, hélas ! pourquoi le 2 décembre et Sedan ; pourquoi avons-nous à combattre, non plus pour notre suprématie, mais pour notre existence nationale ? M. Meyrac nous l'explique parfaitement. Il montre Napoléon III faisant du bonapartisme une puissance invincible, une religion, infaillible. Le vice-empereur du deux décembre, M Rouher a parfaitement résumé la théorie qui a dicté la politique intérieure et extérieure de son maître. Profondément inquiets du réveil de la France aux élections de 1866, ses confidents lui exposaient leurs craintes au moment où M. Thiers allait porter à la tribune du corps législatif les légitimes revendications du pays. Que répondit-il ? Il se mit à rire et ajouta : Connaissez-vous le plus grand philosophe de tous les temps ? — Non — Eh bien ! C'est un Chinois ; il s'appelle Je — m'en — fou. Tout le second empire est là. AUGUSTE MARAIS Sous Préfet de la Défense Nationale à Autun. |