PARIS - PLON-NOURRIT ET Cie - 1902.
PRÉFACECHAPITRE PREMIERLe Directoire et l'alliance prussienne. — Les héritiers du Grand Frédéric. La Cour de Frédéric-Guillaume II. — Un roi dépravé. — Les Rose-Croix. Les causes de la paix de Râle. — Hostilité constante de la Prusse à l'égard de la France. — Avènement de Frédéric-Guillaume III. — Les illusions des hommes politiques Français et du Premier Consul. — Duroc en mission à Berlin. — Son succès personnel à la Cour. — Sou insuccès politique. — Déception de Napoléon. — Les motifs de sa haine contre l'Angleterre. — L'insistance du Premier Consul près de la Cour de Berlin. — Le buste du Grand Frédéric. Retour de la Prusse vers la France après Marengo. — Les scrupules de Napoléon. — Réconciliation de la France et de la Russie. — L'enthousiasme de Paul Ier pour le triomphateur de la campagne d'Italie. — Remise des prisonniers russes. — Paul Ier et Napoléon contre l'Angleterre. — L'expédition des Indes. — Flatteries intéressées de la Prusse envers le Premier Consul. — Les indemnités allemandes. — Générosité et probité du gouvernement consulaire. Efforts de Napoléon pour gagner l'esprit d'Alexandre Ier. — Sa confiance dans les souverains légitimes. — Alexandre Ier et l'Angleterre. — Causes du meurtre de Paul Ier. — L'entrevue de Memel. — L'idylle de la reine Louise et d'Alexandre. — Adhésion de la Russie à l'agrandissement de la Prusse. — Félicité de la reine de Prusse. CHAPITRE IINouvelles complaisances de Napoléon envers la Prusse. — L'affaire de Passau. La future coopération des armées prussienne et française. — La véritable cause des quinze-dernières années de guerre. — La fausseté de la légende : ses origines. — Le traité d'Amiens. — Enthousiasme du peuple anglais ; Bonaparte for ever. — Nouvelles intrigues du cabinet de Londres. — Napoléon moins belliqueux que le roi de Prusse. — Frédéric-Guillaume III ; sa versatilité. — La reine Louise de Prusse ; sa coquetterie, sa légèreté. — Mœurs de la nouvelle Cour. — Le prince Louis-Ferdinand et les officiers prussiens. — Le parti de la guerre à Berlin. — Rupture de la paix d'Amiens. — Inanité des griefs anglais. — Napoléon insiste pour une solution pacifique. — Sa sincérité. — Ses dispositions naturelles pour les travaux de la paix. — Proposition de la réunion d'un congrès général. — Abstention coupable des souverains. — Projet d'invasion du Hanovre. — Le but de Napoléon. — Deuxième mission de Duroc à Berlin. — Réponse vague de Frédéric-Guillaume. — L'occupation du Hanovre approuvée formellement par le roi de Prusse. — Lord Whitworth demande ses passeports. — Efforts réitérés de Napoléon pour éviter la guerre. — Napoléon reprend son rôle de chef d'un grand pays. CHAPITRE IIIOrdre d'invasion et complète du Hanovre. — Savantes dispositions du général Mortier. — Convention de Sublingen. — Représentation de gala à Saint-Cloud. — Cantate en l'honneur de la conquête du Hanovre. — Napoléon publiciste. Les provocations anglaises. — L'Angleterre refuse de ratifier la convention de Sublingen. — Héroïsme des Hanovriens. — Humanité du général Mortier. — Capitulation de l'armée hanovrienne. — Félicitations du Premier Consul au général Mortier. — Les Français en Hanovre. — Occupation du port de Cuxhaven ; différend avec la Prusse. — Nouvelle proposition de Napoléon pour la conclusion d'une alliance prussienne. — Moyens dilatoires opposés par le Cabinet de Berlin. — Le Premier Consul fait un voyage en Belgique. — Souci de sa considération personnelle vis-à-vis des Cours de l'Europe. — Ses préférences pour le titre de pacificateur. — Lombard, conseiller intime du roi de Prusse, attend Napoléon à Bruxelles. — Son jugement favorable sur le caractère de Napoléon. — Longs entretiens de Lombard et du Premier Consul. — Chevauchée de Napoléon à travers l'Angleterre conquise en son imagination. — Napoléon envoie des dentelles à la reine de Prusse. — Nouveaux appels du Premier Consul eu faveur de la médiation générale et de l'alliance prussienne. — La Prusse se retranche derrière la Russie. — Les agissements perfides de Morkoff, ambassadeur russe à Paris. — Foi inaltérable de Napoléon dans la loyauté d'Alexandre — Réserve hautaine du Tsar à l'égard des avances aimables du Premier Consul. — Insolence de l'ambassadeur russe. — Calme extraordinaire de Napoléon. — Preuves de la déloyauté de la Prusse et de sa connivence avec la Russie. — Traité secret entre ces deux puissances. CHAPITRE IVAccord des puissances contre la France. — Pièges tendus par Napoléon aux diplomates anglais conspirateurs. — Les habitudes de travail du Premier Consul décrites par lui-même. — Preuves certaines des complots. — Révélations de l'étudiant Quérelle. — Causes de l'arrestation du duc d'Enghien. — Les précédents en matière de violation de territoire. — Le jugement du duc d'Enghien. — Soulèvement de colère dans les Cours d'Europe. — Attitude exagérée de la Russie. — Le pays des meurtres princiers. — La fausseté de la douleur d'Alexandre Ier. — La Prusse, après réflexion, renonce à prendre le deuil. Silence motivé de l'Autriche. — Volte-face successives du roi de Prusse. Empressement de Frédéric-Guillaume à reconnaître la dignité impériale de Napoléon. — L'Autriche s'arroge un double titre impérial. — Embarras de François II vis-à-vis de la Russie. — Verve caustique du Tsar. — L'insolence des Cours à l'égard de l'empereur des Français. — La couronne impériale proposée à la Prusse par Napoléon. — L'affaire Rumbold. — Amende honorable de l'Empereur. — Déceptions du parti de la guerre à Berlin. — La sollicitude de Napoléon lui gagne le sentiment public prussien. — Un deuil à prendre par condescendance pour la Prusse devient une affaire d'Etat à Paris. — Comment l'Empereur s'habillera-t-il ? — La remise de la décoration de l'Aigle noir au moment du couronnement à Milan. — Pourquoi Napoléon recherchait tant l'alliance prussienne. — Ostracisme de l'Europe. — Situation exceptionnelle de Napoléon. — Admiration qui lui est due pour la grandeur de sa tâche et les difficultés qui lui sont suscitées. — Singulières combinaisons prêtées à Napoléon au sujet du camp de Boulogne. — Alexandre champion de l'Europe contre la France. — Les lettres confidentielles de l'empereur de Russie et de l'empereur d'Autriche. — Les puissances résolues à attaquer la Franco un an avant que Napoléon songe à la guerre d'Autriche. — Prétextes donnés aux yeux des peuples. — La sainte croisade. — Alexandre accuse Napoléon de vouloir se faire proclamer le Messie. — Légende de la monarchie d'Occident. — San origine. — Les explications de Napoléon. — Les coalitions n'ont pas attendu la venue de Bonaparte. — Ce sont elles qui ont forcé Napoléon à étendre progressivement sa domination. — Les trônes distribués à la famille impériale. — Les étrangers pourvus avant les parents de l'Empereur. — Les exemples antérieurs. — Les causes de la déchéance de la reine de Naples. — Félonie de cette souveraine. — Trahison de la Cour d'Espagne. — Indignité de la famille royale. — Les derniers Bourbons régnants. — L'acquiescement de l'Europe à tous les actes de Napoléon. CHAPITRE VL'ambassadeur russe demande ses passeports. — Napoléon et d'Oubril à Mayence. — Réminiscence des moyens employés jadis pour retenir lord Whitworth. — Coup de théâtre : l'Empereur demande publiquement la paix à l'Angleterre. Celle-ci se retranche derrière la Russie. — Rôle de l'Autriche dévoilé. — Proclamation de Napoléon accusant l'Angleterre seule des maux de la guerre. — Manque de dissimulation vis-à-vis des antres puissances. — Alexandre dans le rôle d'apôtre libérateur de l'Europe. — Sa pression sur la Cour de Prusse. — Tergiversations de Frédéric-Guillaume. — Le démembrement de la France est décidé entre la Russie et l'Angleterre. — Alexandre se porte fort de l'adhésion de l'Autriche, de la Suède et de la Prusse. — Obligation de répondre aux ouvertures pacifiques de la France. — Combinaisons pour faire refuser par Napoléon les propositions des puissances. — Le roi de Prusse choisi pour intermédiaire. — La mission Nowossiltzoff. — Infatuation extraordinaire de ce diplomate. — L'empereur des Français sera traité en simple particulier. — Napoléon, désireux de la paix, se résigne à renoncer pour la circonstance à ses prérogatives. — Déception de l'Angleterre qui surélève ses prétentions. — Le Tsar couvre la mauvaise foi de l'Angleterre. — Fausseté du prétexte de l'annexion de Gènes. — Inquiétude de Napoléon sur l'attitude de l'Autriche. — Assurances trompeuses de François II. — Derniers avertissements donnés à la Cour de Vienne. — Les rêves et les angoisses de Napoléon à Boulogne. — Impéritie de l'amiral Villeneuve. — Désespoir de l'Empereur. — La dictée de la campagne d'Autriche. — Lucidité prodigieuse de Napoléon. — Départ de l'Empereur pour l'armée. — La proclamation mensongère de l'Électeur de Wurtemberg. — La condescendance de Napoléon pour les princes régnants. — Le général Ney et les officiers wurtembergeois. — Entrée de l'armée française à Stuttgart. L'Électeur ami de la France. — Réception magnifique faite à Napoléon au palais de Ludwigsbourg. — Napoléon séjourne pour la première fois dans une Cour aristocratique. — Ses désillusions. — Le premier allié de l'Empereur. — Un gros scélérat. — Napoléon arbitre des disputes quotidiennes entre l'Électeur et l'Électrice. — Sa galanterie envers la fille du roi d'Angleterre. — Départ de Ludwigsbourg. — Relations cordiales entre Napoléon et sou allié. — Séjour de Joséphine à Stuttgart. — Lettres hyperboliques de l'Électeur. — Napoléon envoie la couronne royale comme étrennes à Frédéric de Wurtemberg. — Les attestations d'une reconnaissance éternelle. — La trahison infime du roi de Wurtemberg. — La mémoire de Napoléon rangée par les honnêtes gens du Wurtemberg. CHAPITRE VILa France et la Russie se disputent le concours de la Prusse. — Frédéric-Guillaume promet son adhésion à l'alliance française. — Départ de Duroc avec le traité en règle. — Les désillusions de Duroc aussitôt après avoir vu le Roi. Revirement de la Prusse dès que les cris de guerre s'accentuent. — Napoléon se résout à agir avant la jonction des Russes !avec les Autrichiens. — Ordre à Bernadotte de traverser le Margraviat d'Anspach. — Fureur du parti de la guerre à Berlin. — Mesures incohérentes décrétées par le Roi. — Les explications de Napoléon et sa lettre à Frédéric-Guillaume. — Interprétation singulière de la lettre de Napoléon. — Alexandre reçoit à Puławy l'invitation de se rendre à Berlin. — Son entrée dans cette capitale. — Le séduisant Alexandre. — Empressement du Tsar à l'égard de la reine Louise. — Le séjour des souverains à Potsdam. — Les fêtes, la représentation d'Armide à l'Opéra de Berlin. L'archiduc Antoine arrive en trouble-fête à Berlin. — Les désastres de l'armée autrichienne. — Un congrès de suppliants. — La grandeur du rôle réservé au roi de Prusse par la Providence. — Frédéric-Guillaume accède à la coalition. — Les serments échangés sur le tombeau du Grand Frédéric. — Duroc est rappelé près de l'Empereur. — Apologie de Napoléon dictée par lui-même. Constance des aspirations pacifiques de Napoléon. — Une déclaration du général Mach. — Humbles avances de Napoléon à l'empereur de Russie. — La mission du général Savary. — Dédain du Tsar. — Napoléon surmonte sa susceptibilité et réitère sa demande d'entrevue avec Alexandre. — La mission de Dolgorouki au camp français. — L'Empereur traité insolemment par l'aide de camp du Tsar. — Dépit et mauvaise humeur de Napoléon. — Un factionnaire incorrect. Simple et sublime assurance de courage militaire. — Instructions de l'Empereur à ses maréchaux. — La nouvelle méthode de guerre. — Le dévouement illimité des soldats français pour leur chef. — La bataille d'Austerlitz. — Le plateau de Pratzen. — Efforts inutiles des Russes. — Combat des deux gardes impériales. — Le général Rapp, désarçonné et blessé, annonce la victoire à l'Empereur. — Déroute des alliés. — Napoléon après la victoire. — L'empereur d'Autriche au quartier impérial français. — Déférence cordiale de Napoléon envers François II vaincu. — Le futur gendre et le futur beau-père devant un brasier sur la route. — Conclusion de l'armistice. — Une allégation erronée du Tsar sauve l'armée russe d'une capitulation. — Absence de rancune chez Napoléon. CHAPITRE VIILa journée des quatre souverains. — Complicité de la Prusse dans la coalition. — L'ambassade française mise à l'index à Berlin. — Le mensonge observé à Berlin depuis le trône jusqu'aux antichambres. — La mission de M. de Haugwitz au quartier impérial français. — Prétendue médiation de Frédéric-Guillaume. Napoléon et Haugwitz à Brunn. — Stupeur de l'envoyé prussien quand il apprend le résultat de la bataille d'Austerlitz. — Haugwitz reçu par Napoléon à Schönbrunn. — Un compliment dont la fortune a changé l'adresse. — Violente colère de l'Empereur. — Sang-froid et audace de Haugwitz. — Napoléon aperçoit le moyen de donner une solution pacifique à la mission belliqueuse de M. de Haugwitz. — Le tempérament militaire de l'Empereur en diplomatie comme sur le champ de bataille. — Traité de paix et d'alliance imposé à la Prusse. — La paix de Presbourg. — Napoléon instrument de la Révolution partout, excepté en France. — Les sentiments élevés de l'Empereur. — Retour de M. de Haugwitz à Berlin. — Inextricable situation de la Prusse. — Que le traité de Schönbrunn soit ratifié ou rejeté, c'est la guerre. — Solution mixte destinée à ne pas offusquer l'Angleterre. — Difficulté de trouver un émissaire apte à proposer cette combinaison à la France. — Querelle excessive entre Napoléon et M. de Hardenberg. — L'Empereur et le ministre polémistes. — Nouvel appel au dévouement de M. de Haugwitz. — La fatuité de ce diplomate. — Napoléon à Munich. — Mariage d'Eugène de Beauharnais avec la fille du roi de Bavière. — Les soins attentifs de Napoléon à l'égard de son beau-fils. — Les fêtes de Strasbourg. — Soucis de Napoléon. — Un scandale financier. — Les ministres portiers d'un spéculateur. — Incurie du ministre du Trésor public. — Retour de l'Empereur à Paris. — Comparution orageuse du ministre et des banquiers devant Napoléon. — Indulgence finale de l'Empereur. — M. de Haugwitz arrive à Paris ; ses pressentiments ; son désappointement. — Audience impériale. Apostrophe véhémente de Napoléon. — Causes du revirement complet de l'Empereur à l'égard de la Prusse. — Ou la guerre ou la soumission. — Les malchances de M. de Haugwitz : l'incident Fauche-Borel ; l'entrée de M. Fox dans le cabinet britannique. — Erreur d'appréciation de M. Thiers. — L'Empereur ne connaît que les grands intérêts de la France. — Haugwitz se résigne à signer le traité exigé par Napoléon. — La Prusse honnie par l'Europe. CHAPITRE VIIILa Prusse signe le traité de Paris. — Présage mystérieux à Berlin. — La reine Louise promue colonel de dragons. — Un gouvernement occulte. — La chambre à coucher de la Reine devient la Chambre du Conseil. — Les ruses vulgaires de Frédéric-Guillaume. — Les faux diplomatiques. — Agitation belliqueuse à Berlin. — Concordance mois par mois des fausses tentatives d'accommodement des puissances à Paris, avec leurs relations occultes. — Février : l'Europe se tient tranquille. — M. Fox et l'assassin de Napoléon. — Symptômes de rapprochement entre la France et l'Angleterre. — Mars : difficulté à Paris au sujet de l'admission de la Russie dans les négociations. — Bases d'entente entre la Prusse et la Russie. — Frédéric-Guillaume réclame audacieusement la confiance aveugle de Napoléon. — Avril : la Russie se décide à envoyer un plénipotentiaire à Paris. Singuliers scrupules d'Alexandre Ier. — Parmi des rapports convenables apparaissent les premières susceptibilités de la Prusse. — Mai : nomination du délégué russe à Paris. — La Prusse et la Russie complètent leurs armements. - Lord Yarmouth à Paris. — Les projets belliqueux de la Prusse et de la Russie s'affermissent. — La reine Louise aux eaux de Pyrmont. — Un congrès de baigneuses-amazones. — Lettres galantes et politiques de Hardenberg à la Reine. — Juillet : arrivée de M. d'Oubril à Paris. — Cri diplomate excellemment renseigné. — Signature à Paris du traité avec la Russie ; signature simultanée à Saint-Pétersbourg d'un traité contre la France. — La Confédération du Rhin et la Confédération de l'Allemagne du Nord. — Témoignages probants de l'assentiment de la Prusse. — Août : maladie de M. Fox. — Le parti anglais hostile à la France relève la tète. — Envoi à Paris de lord Laudersdale, moins favorable à la paix que lord Yarmouth. — Répétition générale de mobilisation à Berlin. — Pour tout le monde en Europe, excepté pour Napoléon, la guerre apparaît imminente. — Le cabinet des Tuileries berné par un misérable artifice de l'ambassadeur prussien. — Septembre : la Prusse est prêtes marcher contre la France. — Le Tsar rétracte le traité signé par son plénipotentiaire. — Le voile se déchire ; Napoléon abandonne son rôle de diplomate et reprend celui de chef d'armée. — Le nouvel ambassadeur prussien est dupe lui-même des mensonges de son gouvernement. — L'Angleterre s'efforce de provoquer une rupture. — La vérité sur les négociations anglaises. — L'activité prodigieuse de Napoléon. CHAPITRE IXNapoléon à Mayence. — Son travail opiniâtre. — Les adieux à l'Impératrice. Plan de la campagne de Prusse. — L'ultimatum du roi de Prusse. — La fourmilière française et la magnificence du camp prussien. — Incapacité dut duc de Brunswick. — Mort du prince Louis-Ferdinand à Saalfeld. — La bagarre de Weimar. — La manœuvre de concentration de l'armée française. — Les efforts incessants de l'Empereur. — Dernière exhortation pacifique de Napoléon à Frédéric-Guillaume. — Le jour de repos de l'armée française devient le jour de la plus grande agitation. — Absence de renseignements dans les temps anciens comme dans les temps modernes. — L'ascension de Landgrafenberg, réminiscence en Thuringe du passage des Alpes. — La revue dans le brouillard. — Le signal de la bataille d'Iéna. — Surprise de l'armée de Hohenlohe. — Imprudence et bravoure du maréchal Ney. — Les cavaliers du général Colbert. — La vieille méthode de guerre des Prussiens. — Deux victoires : Iéna et Auerstædt, le même jour et à la même heure. — Vaillance du maréchal Davout. — La justice de l'Empereur à l'égard de ce maréchal. — La reine Louise en fuite. — Alexandre Ier au Napoléonsberg. — La débâcle des deux armées prussiennes. Les capitulations honteuses. — Fausse nouvelle de victoire à Berlin. — Les Berlinois en fête. — Le médecin de la Reine. — Louise de Prusse éplorée traverse la capitale. — Consternation et panique des Berlinois. — Les clameurs injurieuses contre les chefs de l'armée prussienne. — Le roi de Prusse demande un armistice. — Napoléon le refuse et propose la paix. — Hésitation et départ du délégué prussien. — L'Empereur au tombeau du Grand Frédéric. — Entrée de Napoléon à Berlin. — L'Empereur fait le procès de la Reine devant le Conseil municipal. — Un interrupteur téméraire. — Les causes des diatribes de Napoléon contre la Reine. — Les provocations de Louise de Prusse. — Les tiroirs d'une jolie femme. — Les papiers secrets de la Reine. — Fureur de Napoléon. — Trahison de M. de Hatzfeld. — Clémence de l'Empereur touché par la douleur de la femme du coupable. — La semonce de Joséphine. — Le régiment extraordinaire du prince d'Isembourg. — Les adulations de la noblesse allemande. Organisation de la Prusse conquise. — Concours empressé des fonctionnaires prussiens et des Berlinois. — La garde de honte à cheval. — Séjour paisible de Napoléon dans la capitale prussienne. — Tableau de la vie à Berlin pendant l'occupation française. — Un gouverneur bourru bienfaisant. — Le troupier français chez l'habitant. — Relations cordiales des officiers et soldats avec la population berlinoise. — La discipline française. — Les méfaits des alliés de la Grande Armée. — Témoignages publics rendus par les autorités prussiennes à l'humanité des généraux français. — L'armée française quitte Berlin. — Immolation de la Prusse à Tilsit, sous la présidence d'Alexandre Ier. — Napoléon victime de ses sentiments d'humanité. PRÉFACECe livre contribuera, je l'espère, à rectifier la légende trop accréditée qui fait de la France la perturbatrice constante de la paix européenne. L'étude approfondie des documents, particulièrement de ceux qui sont conservés dans les chancelleries étrangères, prouve que la responsabilité des quinze années de guerre du Consulat et de l'Empire ne peut pas être imputée à Napoléon. Durant tout son règne il n'eut, au contraire, pour objectif que la conclusion d'une paix équitable, solide, accordant à la France le rang qui lui était dû. L'immuable rivalité anglaise, la frayeur des trônes séculaires à la vue d'une dynastie improvisée, l'espoir de mettre une digue à l'expansion des idées de liberté et les convoitises secrètes de tous, tels sont les éléments dont se formèrent les coalitions successives, et contre lesquels vinrent se buter sans cesse les efforts pacifiques de Napoléon. L'examen des relations avec la Prusse, tout en révélant le système des complots permanents de l'Europe, met en évidence, à de nombreuses reprises, la continuelle déférence de Napoléon pour les rois légitimes, ainsi que sa persévérante et sincère volonté d'éviter les conflits belliqueux. C'est pourquoi j'ai cru devoir attribuer dans ce travail une place importante aux rapports de Napoléon avec la Cour de Berlin. Ce n'est pas sans trouble, je l'avoue, qu'au courant de mes recherches et par l'analyse des documents, j'ai vu s'affirmer, de façon indéniable selon moi, une théorie aussi opposée aux idées généralement reçues ; mais c'est en projetant la lumière sur les figures des autres souverains que l'on aperçoit, sortant de la pénombre, l'Empereur qui se dresse de toute la hauteur de sa bonne foi, de sa loyauté, de son aversion pour le mensonge, soit dans ses actes, soit dans ses paroles, auxquelles, après bien des circuits, il faut toujours revenir pour découvrir la vérité. ARTHUR-LÉVY. Paris, 23 décembre 1901. |