ROME ET LES BARBARES

ÉTUDE SUR LA GERMANIE DE TACITE

 

PAR AUGUSTE GEFFROY

DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.

PARIS - DIDIER ET Cie - 1874

 

 

PRÉFACE.

 

CHAPITRE PREMIER.

De la place qui est due au livre de Tacite dans l’histoire intellectuelle et morale. - L'imagination romaine et l'aspect d'un monde nouveau.

Incertitude des anciens sur le haut Nord. - Ce qu'ils savaient de l'inégalité des jours, des aurores boréales. - Etonnement que l'ambre leur causait. - Leurs craintes à la vue des mers du Nord. Naufrage de la flotte de Drusus en 16 ap. J.-C. - Leur mépris pour les peuples qui habitaient ces rivages. - Répugnance et terreur que leur inspiraient  les marécages et les forêts de Germanie. Les statues de  Roland. - Progrès d'une civilisation mixte dans la région rhénane. - Concessions de l'esprit romain. Différences. entre le génie germanique et le génie classique.

CHAPITRE SECOND.

Autorité et valeur historique du livre de Tacite. - Sources où il a puisé. - Manuscrit de Legde.

Ridicules soupçons contre l'authenticité de l'ouvrage de Tacite. - Ce n'est pas une satire préméditée des mœurs romaines ; ce n'est pas une œuvre d'utopiste ou de rhéteur, c'est une étude patriotique sur une race étrangère et ennemie. - Quels documenta écrits se trouvaient à la disposition de l'auteur. - Quelles autres sortes d'informations il a eues. - Lui-même a été sans doute propréteur en Gaule-Belgique. - Quel manuscrit nous a rendu la Germanie.

CHAPITRE TROISIÈME.

De fa religion des Germains selon Tacite.

Identification dm divinités germaniques Odin, Tyr ou Zio et Thor, avec Mercure, Mars et Hercule. - Témoignages des divers noms des jours de la semaine. - Identification d'Isis, Niœrdr ou Nerthus ou la Terre Mère, Freya et Vénus. - Analogies et dérivations ariennes.

CHAPITRE QUATRIÈME.

Des institutions et des mœurs des Germains selon Tacite.

Ces peuples sont, non des sauvages, mais des barbares passant de l'état nomade ou instable à l'état agricole. - Pas de propriété foncière privée ; culture indivise et alter-vante : César, IV, 1 ; VI. 22 ; Tacite, c. XXVI. - Constitution de la marche germanique. - Persistance du groupe de la famille dans le groupe plus nombreux de la tribu. - Respect de la femme. - Progrès des mœurs introduction du wergeld et des trêves saintes ; confédérations.
Institutions germaniques. - Sentiment d'indépendance individuelle naturel aux Germains. - Divisions civiles et militaires. - Assemblées nationales et chefs élus. - Classes Diverse. - Royauté.

CHAPITRE CINQUIÈME.

Tableau de la lutte entre Rome et la Germanie jusqu'au temps de Tacite.

Caractère tout germanique de l'invasion des Teutons et des Cimbres, 113 av. J.-C. - Jules César ; comparaison de ses Commentaires et de la Germanie de Tacite. - Agrippa franchit le Rhin et transporte les Ubiens sur la rive poche. - Défaite de Lollius. - Campements fixes de huit légions sur le Rhin. - Campagnes de Drusus, 12 à 9 av. J.-C., de Tibère, etc. - Guerre contre Marbod. - Désastre et mort de Varus, 10 av. J.-C. - Avènement de Tibère. - Germanicus vainqueur d'Arminius à Idisiavisus, 16 ap. J.-C. Guerre entre Arminius et Marbod. - Arminius tué par les siens. - Révolte du Batave Civilis, 70. - Traits tout germaniques dans le récit de Tacite. - Trajan. Ses travaux de fortification sur le Rhin. - État de la frontière rhénane au temps de Trajan et de Tacite. - Ce dernier a composé son livre avec le constant souvenir de la lutte déjà subie par Rome et la prévision des luttes futures contre les Germains.

CHAPITRE SIXIÈME.

De l'invasion et de la conquête de l'empire romain par les peuples germaniques. L'École romaniste et le théorie des races Dubos et Montesquieu.

Ce qu'il faut entendre par l'invasion. - Ses diverses phases. - Quel compte on doit faire des traités conclus entre les empereurs et les barbares. - Invasion de la Gaule par les Visigoths, les Burgundes et les Francs. - Dépossession légale des vaincus. - Applications diverses du wergeld. - Résultats de la conquête. Opinions de MM. Littré et Guérard. - Lois barbares : leur caractère personnel. Origines germaniques de la communauté des biens, du jury, etc. L'élément germanique devait se joindre à l'héritage du génie classique et au christianisme pour la formation des sociétés modernes.