LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

TOME SECOND. — ANNÉE 1871 - DU BOMBARDEMENT DE PARIS À LA COMMUNE

PAR ADOLPHE MICHEL

PARIS - DEGORCE-CADOT - 1875

 

 

LIVRE PREMIER. — SIÈGE DE PARIS. DU MILIEU DE DECEMBRE À LA BATAILLE DE MONTRETOUT-BUZENVAL (19 JANVIER).

La France au commencement de 1871. — Les Prussiens en France : leurs atrocités ; le drame de Vaux. — Paris. — Découragement des membres du gouvernement après la bataille de Champigny. — Séance du 6 décembre à l'Hôtel-de-Ville : MM. Garnier-Pagès, Jules Favre, Simon, Picard, Trochu. — Dépêche de M. Gambetta annonçant les' événements de province. — État des subsistances. — Panique du pain. — On fabrique du pain avec un mélange de farine, de riz et d'avoine. — Attaque du Bourget ; intrépidité des marins. — L'attaque échoue. — Explications embarrassées du gouvernement dans le Journal officiel. — Les grands froids. — Séance du gouvernement. — Le général Trochu est jugé insuffisant. — Évacuation du plateau d'Avron. — Irritation de Paris. — Proclamation de Trochu. — Conseil de guerre du 31 décembre : MM. Jules Favre, Trochu, Ducrot, Vinoy, etc. — Acte d'accusation rédigé par M. Delescluze. — L'affiche rouge « au peuple de Paris. » — Proclamation de Trochu : « Le gouverneur de Paris ne capitulera pas. » — Le bombardement. — Altitude de la population. — Préparatifs militaires. —Sortie projetée pour le 19 janvier. — Proclamation du gouvernement. — Bataille de Montretout-Buzenval. — La garde nationale. — Résultats de la journée.

LIVRE DEUXIÈME. — BATAILLE DU MANS. (11 JANVIER 1871.)

La deuxième armée de la Loire à travers le Perche ; les fuyards. — Combat de Droué. — Arrivée au Mans ; avantages de cette position. — Chanzy occupe les bords de l'Huisne. — Instructions à l'armée. — Les Allemands s'avancent dans le Perche. — Projets de Chanzy. — Nouvelles du général Trochu ; tableau de la situation morale et militaire de Paris. — Chanzy communique ces nouvelles au ministre de la guerre : il est d'avis d'agir sans retard ; le plan qu'il propose : les armées du Mans, du Nord et de l'Est agiraient de concert autour de Paris. — Réponse du ministre de la guerre ; impossibilités : Bourbaki est engagé dans l'Est. — Incident relatif à l'arrivée du prince de Joinville ; correspondance échangée entre Chanzy et le ministre de la guerre. — Lettre du prince au Times. — Les colonnes mobiles des généraux Rousseau et de Jouffroy. — Violences des Prussiens à Saint-Calais. — Escarmouches à travers le Perche. — Combats d'Ardenay, de la Fourche, de Nogent-le-Rotrou, du Theil, de Connerré. — Les troupes se replient autour du Mans. — Renforts du camp de Conlie. — Approche des armées allemandes. — Instructions du général Chanzy. — Positions des divers corps au 10 janvier. — Bataille du Mans ; le général Jaurès ; brillant fait d'armes du général Goujard sur le plateau d'Auvouis ; la journée est bonne. — Abandon précipité du plateau de la Tuilerie. — Désespoir de Chanzy et de Jauréguiberry ; vains efforts pour reprendre le plateau ; les soldats se débandent et se couchent dans la neige. — La retraite est décidée : pathétique correspondance entre Chanzy et Jauréguiberry. — Chanzy voudrait se retirer sur Alençon. — Instructions du ministre de la guerre. — Retraite sur la Mayenne ; combats livrés sur les ponts de la Sarthe. — Démoralisation des 16e et 17e corps. — La retraite est assurée ; arrivée à Laval. — Le silence s'établit dans l'Ouest. — Pièces justificatives : Rapport de Chanzy sur la bataille du Mans.

LIVRE TROISIÈME. — CAMPAGNES DU NORD ET DE L'EST.

Campagne du Nord. — Faidherbe quitte la ligne de la Scarpe : combats à Ablainzevelle et Béhagnies ; victoire de Bapaume (3 janvier). — Faidherbe renonce à prendre Bapaume. — Dépêche au ministre de la guerre. — Pertes de l'armée du Nord dans celte journée. — Ordre du jour de Faidherbe à ses troupes. — Réponse du général aux rapports prussiens sur la journée du 3 janvier. — Le général Derroja entre dans Bapaume. — Le bombardement et la capitulation de Péronne. — Surprise de Faidherbe ; il demande une enquête. — Texte de la capitulation de Péronne. — Marche de Faidherbe vers Saint-Quentin. — Son but. — Combat de Vermant. — Bataille de Saint-Quentin (19 janvier). — Retraite de l'armée du Nord sur les places fortes.
Campagne de l'Est. — Bourbaki conduit la 1re armée de la Loire dans l'Est. — Retards provenant de l'encombrement des chemins de fer. — Situation militaire dans l'Est. — L'armée des Vosges : siège de Belfort ; le colonel Denfert-Rochereau. — Reprise de Dijon et de Gray. — Batailles de Villersexel et d'Héricourt. — Succès de Chenebier. — Échec de Montbéliard. — Retraite de l'armée sur Besançon. — Les garibaldiens à Dijon. — Les Prussiens à Dôle. — Perte des lignes de retraite. — L'armée se dirige sur Pontarlier ; suicide de Bourbaki ; le général Clinchant prend le commandement de l'armée. — Sa situation jusqu'à l'armistice.

LIVRE QUATRIÈME. — CAPITULATION DE PARIS.

Etat moral de Paris après la bataille de Buzenval. — Irritation générale contre le gouverneur de Paris. — Manifeste de l'Alliance républicaine. Inquiétudes du gouvernement. Séance du 20 janvier à l'Hôtel-de-Ville. — Le général Trochu est invité à se retirer. — Nomination du général Vinoy. — Trochu reste président du gouvernement. — Proclamation de Vinoy à l'armée de Paris. — Effervescence croissante dans la cité. — Flourens enlevé de Mazas par ses amis. — Insurrection du 22 janvier ; coups de feu sur la place de l'Hôtel de-Ville. — Manifeste du gouvernement. — Fermeture des clubs, suppression des journaux le Réveil et le Combat. — Bombardement de Saint-Denis. — État des subsistances au 23 janvier. — Le gouvernement se décide à négocier avec le quartier général ennemi. — Instructions données à M. Jules Favre. — M. Jules Favre à Versailles. — Son entretien avec M. de Bismarck. — Exigences de celui-ci. — Retour de M. Favre à Paris. — Séance du 24 janvier à l'Hôtel-de-Ville. — Second voyage à Versailles. — Proclamation du gouvernement. — Émotion produite dans Paris ; le tocsin ; commencement d'émeute. — Proclamation du général Clément Thomas. — Nouvelle officielle de la convention conclue avec M. de Bismarck. — Dépêche à la délégation de Bordeaux. L'armistice et les armées de province. — Fin de la campagne de l'Est ; retraite en Suisse ; fin du siège de Belfort. Capitulations des dernières forteresses. — Fin de la guerre.

LIVRE CINQUIÈME. — PAIX DE BORDEAUX.

Complications entre le gouvernement de Paris et celui de Bordeaux. — Proclamation de M. Gambetta. — Décret créant des catégories d'inéligibles. — Ce décret était-il utile ? — Intervention de M. de Bismarck dans les élections : lettre du diplomate prussien à M Jules Favre ; lettre à M. Gambetta. — Arrivée de M. Jules Simon à Bordeaux. — Conflit : le décret est rapporté. — Arrivée de MM. Arago, Garnier-Pagès et Pelletan. — Retraite de M. Gambetta. — Les élections à Paris et dans les départements. — M. Thiers est élu dans vingt-huit départements. — Réunion de l'Assemblée à Bordeaux. — M. Jules Favre remet à l'Assemblée les pouvoirs du gouvernement de la Défense nationale. — Démission du général Garibaldi. — Majorité rurale. — Nomination de M. Grévy à la présidence de l'Assemblée. — Proposition Dufaure-Grévy. — M. Thiers est nommé chef du Pouvoir exécutif. — Composition du ministère. — Discours-programme de M. Thiers. Le pacte de Bordeaux. — MM. Thiers, Favre et Picard sont chargés d'ouvrir les négociations à Versailles ; nomination d'une commission de quinze membres. — Enquête sur les forces militaires de la France ; rapport de l'amiral Jauréguiberry. — Conditions posées par M. de Bismarck. — Séance du 28 février. — Séance mémorable du 1er mars. — Protestation des députés alsaciens. — Vote de déchéance de Napoléon III et de sa dynastie. — MM. Victor Hugo, Quinet, Vacherot. — La paix est votée par 546 voix contre 107. — Démission des députés d'Alsace et de Lorraine. — Les Prussiens dans Paris.

LIVRE SIXIÈME. — INSURRECTION DU 18 MARS.

État moral de Paris. — Fédération républicaine de la garde nationale. — Proclamation du comité central. — Note du Journal officiel. — Le général d'Aurelle de Paladines est nommé commandant supérieur des gardes nationales de la Seine ; sa proclamation ; ses entretiens avec les chefs de bataillon. — Les canons ; commencement de lassitude chez les gardes nationaux ; déclaration du 61e bataillon de Montmartre ; ce bataillon est blâmé. — Décret intempestif du général Vinoy : six journaux supprimés. — Conséquences de cette faute. — Attitude de l'Assemblée nationale : sa haine pour le 4 septembre, ses rancunes contre Paris ; elle veut décapitaliser Paris. — Déplorables incidents : le général Garibaldi, MM. Langlois et Victor Hugo ; grossières apostrophes des ruraux. — Retraite de M. Victor Hugo ; c'est une faute. — L'Assemblée et la question du siège du gouvernement. — Proposition déposée dans la séance du 6 mars par le chef du pouvoir exécutif : Orléans, Fontainebleau, Versailles. — La commission opte pour Fontainebleau ; le gouvernement préfère Versailles. — Mémorable séance du 10 mars. — Discours de MM. Louis Blanc et Silva en faveur du retour à Paris. — Réponses passionnées de MM. Giraud, de Belcastel et Fresneau, députés de la droite ; leur ignorance sur le rôle de Paris soi-disant révolutionnaire. — Le gouvernement intervient dans la discussion : discours de M. Thiers ; il n'ose aborder la question de front ; Paris est sacrifié sans raison au pacte de Bordeaux. — L'Assemblée consomme son divorce avec Paris par la loi des échéances. — Adresse des députés de la Seine à leurs électeurs. — L'Assemblée quitte Bordeaux. — Le gouvernement se transporte à Paris pendant la prorogation. — Il essaye de reprendre les canons de la place des Vosges ; il échoue. — Attaque générale imminente ; proclamation du gouvernement aux habitants de Paris. — Le 18 mars. — Assassinat des généraux Lecomte et Clément Thomas. — Le gouvernement affolé abandonne Paris avec les troupes. — L'insurrection est victorieuse.

LIVRE SEPTIÈME. — LE COMITÉ CENTRAL, LES MAIRES, L'ASSEMBLÉE.

Proclamations du comité et du gouvernement. — Aspect de Paris le 18 mars, — On ne croit pas la situation aussi grave qu'elle l'est en réalité. — Allures modestes du comité central ; convocation des électeurs pour le 22 mars ; le comité respectera les préliminaires de paix. — Intervention des maires et des députés. — Première réunion chez M. Bonvallet ; délégation envoyée à l'Hôtel-de-Ville. — Trois membres du comité, Varlin, Jour de et Arnaud, se rendent à la réunion des maires. — Conditions posées par ceux-ci. — L'entente semble établie. — Proclamation des députés, des maires et des adjoints ; proclamation du comité central : elle est conçue dans un esprit diamétralement opposé. — Projet de loi présenté à l'Assemblée par les députés de Paris. — Séance du 20 mars à Versailles. — Allocution de M. Grévy. — Discussion du projet : MM. Clémenceau, Picard et Tirard ; l'urgence est votée. — La nouvelle est annoncée à Paris par les députés. — Protestations de la presse contre la convocation du comité central, - Nouvelle discussion à l'Assemblée : MM. Léon Say, Louis Blanc, Tolain, Saisset, Thiers. — L'Assemblée vote l'ordre du jour. — Manifestation de la place Vendôme. — Les maires de Paris à l'Assemblée. — Incident orageux. — Nomination de d'amiral Saisset ; sa proclamation. — Le comité ajourne les élections au 26 mars. — Entente des maires et du comité. — Retraite de l'amiral Saisset. — Les élections.

LIVRE HUITIÈME. — LA COMMUNE (DU 18 MARS AU 10 AVRIL).

Comment la Commune est-elle composée ? — L'Internationale y est sans influence sensible. — Proclamation solennelle du nouveau gouvernement sur la place de l'Hôtel-de-Ville. — Le citoyen Beslay, président d'âge ; il trace le programme de la Commune. — Destitution de MM. Wurtz et Colmet-d'Aage ; la conscription est abolie. — Décret en faveur des locataires. — Les scellés sont apposés dans les bureaux de cinq compagnies d'assurances. — La délation devient un devoir civique. — Départ de M. Rampont, directeur des postes. — Paris de nouveau isolé. — Dix commissions instituées. Adieu le programme du citoyen Beslay ! — Démissions au sein de la Commune. — Que fait Versailles ? Dépêche de M. Picard. — La guerre civile commence au pont de Neuilly. — Exécutions sommaires du général de Galiffet à Chatou. — Conseils du Père-Duchêne. — Les généraux Eudes, Duval, Bergeret. — Sortie du 3 avril ; mitraillade du Mont-Valérien. — Mort de Flourens. — Déroute de Châtillon. — Duval fusillé par ordre du général Vinoy. — On provoque les représailles. — Cluseret est « délégué à la guerre. » — L'enrôlement forcé. — Décret des otages. — Ce décret est le triomphe de la modération. — Adresse de la Commune « aux départements. » — La conciliation ; l'Union des chambres syndicales ; l'Union républicaine des droits de Paris. — Tentative de M. Ranc, membre de la Commune. — Déclaration de l'Union républicaine. — Conciliation, c'est trahison ! — Les francs-maçons, les délégués provinciaux à Versailles ; déclarations de M. Thiers. — La Commune s'exaspère ; atteinte à la liberté de la presse, a la liberté individuelle, à la liberté de conscience. — Arrestations de MM. Bonjean, Darboy, Deguerry. Les délégués de la Ligue des droits de Paris à Versailles ; les barricades ; le sort en est jeté.

LIVRE NEUVIÈME. — LA COMMUNE (DU 11 AVRIL À LA FIN DE MAI).

Le maréchal de Mac-Mahon à la tête de l'armée de Versailles. — Trois corps vont opérer contre Paris. — Positions qu'ils occupent. — Commencement des opérations. — Proclamation mensongère de la Commune. — La France se lève-t-elle ? Décrets contre la colonne Vendôme et la chapelle expiatoire ; la guerre aux pierres. Haines puériles contre les monuments. — Le Soir, la Cloche, l'Opinion nationale, le Bien public sont supprimés. — Arrestation de Chaudey par ordre de Raoul Rigault. — Destitution et emprisonnement de Cluseret. — Nomination de Rossel ; sa candeur, son ambition, son erreur. — La situation s'aggrave. Tiraillements dans la Commune. — L'indiscipline. — Création du comité de salut public. — Prise du fort d'Issy. — Arrestation de Rossel ; son évasion. — Delescluze est nommé délégué à la guerre. — Proclamation du gouvernement de Versailles aux Parisiens. Opérations militaires. — La maison de Thiers est rasée. — Proclamation de Delescluze. La colonne Vendôme est renversée. — Rigueurs contre la presse ; suppression du Siècle. — Entrée de l'armée de Versailles ; la bataille, les incendies, les massacres, les exécutions. Les morts de la Commune. — Derniers efforts de l'insurrection. — Fin de la Commune.