LES ASSYRIENS ET LES CHALDÉENS

 

François LENORMANT

Texte numérisé par Marc Szwajcer

 

 

AVANT-PROPOS

CARTE DE LA MÉSOPOTAMIE

CHAPITRE PREMIER. — GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DE LA MÉSOPOTAMIE ET SOURCES DE L’HISTOIRE DES EMPIRES DE CHALDÉE ET D’ASSYRIE.

§ 1. - Le bassin de l’Euphrate et du Tigre. — § 2. - Sources de l’histoire des empires de Chaldée et d’Assyrie. - Fouilles et découvertes.

CHAPITRE II. — POPULATIONS PRIMITIVES DE L’ASSYRIE ET DE LA CHALDÉE. — SUMER ET ACCAD.

§ 1. - La langue de Sumer et d’Accad. — § 2. - Le peuple de Sumer et d’Accad.

CHAPITRE III. — LE PREMIER EMPIRE DE CHALDÉE.

§ 1. - L’empire kouschite de Nemrod. — § 2. - Première confédération chaldéenne. — § 3. - L’invasion élamite. — § 4. — La seconde confédération chaldéenne. — § 5. - La domination cosséenne.

CHAPITRE IV. — LE PREMIER EMPIRE ASSYRIEN.

§ 1. - La légende de Ninus et de Sémiramis. — § 2. - Les premiers rois d’Assyrie. — § 3. - Règne de Teglath-pal-asar Ier (1120 à 1100 av. J.-C.) — § 4. - Les successeurs de Teglath-pal-asar Ier.

CHAPITRE V. — LE SECOND EMPIRE ASSYRIEN JUSQU’AUX SARGONIDES.

§ 1. — Belitaras et les commencements de sa dynastie (vers 1020 av. J.-C.) — § 2. - Règne d’Assur-nazir-pal (882 à 857). — § 3. - Règne de Salmanasar III (827 à 822). — § 4. - Samsi-Raman III, Raman-nimr III et les rois fainéants (822 à 745). — § 5. - Règne de Teglath-pal-asur II (745 à 726) — § 6. — Salmanasar V (726 à 721).

CHAPITRE VI. — RÈGNE DE SARGON (721 A 704 AV. J.-C).

§ 1. - La prise de Samarie. — § 2. - Conquête de l’Arménie. — § 3. - Guerres en Médie. — § 4. - Nouvelles guerres en Syrie. — § 5. - Marduk-pal-iddin, roi de Babylone. — § 6. - Le palais de Khorsabad.

CHAPITRE VII. — RÈGNE DE SENNACHÉRIB (704 A 680 AV. J.-C).

§ 1. - Guerres en Chaldée.  § 2. - Guerres en Arménie et en Médie. — § 3. - Campagnes de Syrie et de Palestine. — § 4. — Les embellissements de Ninive.

CHAPITRE VIII. — RÈGNES D’ASSARHADDON ET D’ASSURBANIPAL. - RUINE DE NINIVE.

§ 1. - Assarhaddon (680 à 667). — § 2. - Assurbanipal. - Conquête de l’Égypte. — § 3. - Guerres en Phénicie, en Asie-Mineure et en Arménie. — § 4. - Premières campagnes dans l’Élymaïde. — § 5. - Guerre en Chaldée. — § 6. - Nouvelles campagnes contre l’Élymaïde. — § 7. - Guerre contre les Arabes. — § 8. - Chute de Ninive (625 av. J.-C).

CHAPITRE IX. — L’EMPIRE CHALDÉEN.

§ 1. - Nabopolassar (625 à 604 av. J.-C.). — § 2. - Règne de Nabuchodonosor (604 à 561 av. J.-C.). — § 3. - Les embellissements de Babylone. — § 4. - Fin du règne de Nabuchodonosor. — § 5. - Les successeurs de Nabuchodonosor. - Chute de l’empire de Babylone (561 à 533)

APPENDICES

APPENDICE I. - Liste chronologique des rois de Chaldée et d’Assyrie, d’après les textes cunéiformes. — APPENDICE II. - Liste des rois cités dans les fragments de Bérose. — APPENDICE III. - Liste des prétendus rois d’Assyrie d’après les auteurs classiques. — APPENDICE IV. - Canon des rois de Babylone, d’après Ptolémée, avec la forme originale de leurs noms. — APPENDICE V. — Liste chronologique des Limmu.

 

 

AVANT-PROPOS

Ce livre est un des exemples les plus douloureux que l’on puisse citer à l’appui du vieil adage : L’homme propose, mais Dieu dispose. Enlevé par une implacable maladie, à 46 ans, en pleine activité scientifique, au moment où il étonnait le monde savant par sa puissance de travail et cette vaste érudition qui embrassait des domaines si variés, François Lenormant a laissé inachevés plusieurs de ses ouvrages les plus importants, et cependant il est un des écrivains qui marqueront l’empreinte la plus profonde dans les progrès des sciences historiques au XIXe siècle.

Ce n’est pas un homme qui pourrait entreprendre de continuer l’œuvre de François Lenormant, c’est un groupe tout entier. J’ai accepté, pour ma part, une partie de cette tâche, celle à laquelle mon illustre maître tenait peut-être le plus : la continuation de l’Histoire ancienne de l’Orient. Dans la pensée de l’auteur, ce livre devait être la vulgarisation et la mise à la portée du grand public, J, des travaux d’érudition qu’il avait entrepris sur les origines de l’histoire et sur les grandes civilisations orientales qui se sont développées avant la civilisation grecque. En me chargeant de poursuivre et de mener à bonne fin cette entreprise, pour laquelle Lenormant n’a laissé, en dehors des éditions antérieures, ni notes ni ébauche, l’éditeur du livre m’a témoigné une confiance qui m’honore, et je dois dire que je n’eusse osé accepter une aussi lourde tâche, sans les marques de bienveillante affection que Lenormant m’avait toujours témoignées et dont le souvenir me sera éternellement cher.

Pour ne pas rendre la mémoire de mon maître vénéré responsable de ce qu’il n’a point écrit, je dois au lecteur quelques explications sur la manière dont j’ai compris mon rôle de continuateur. L’œuvre, à partir du présent volume, m’est personnelle pour le fond comme pour la forme ; cependant, afin de lui conserver son unité, j’ai adopté le plan suivi dans les trois volumes déjà parus ; j’ai conservé aussi plus d’une page du Manuel publié par Lenormant en 1 869 ; enfin, autant que le cadre le permettait, j’ai utilisé les travaux d’érudition publiés par Lenormant, dans le domaine de l’assyriologie et des études sémitiques.

Je ne me suis écarté de la méthode adoptée dans les précédents volumes que sur un point : c’est pour la transcription des noms propres. Après avoir longtemps hésité, je me suis décidé à conserver à ces noms la forme vulgaire, celle sous laquelle ils sont généralement connus, sans m’astreindre à reproduire la forme originelle dont l’étrangeté est trop souvent de nature à dérouter le lecteur. J’ai donné d’ailleurs, entre parenthèses, la transcription rigoureuse de ces noms, la première fois qu’ils sont cités ; mais j’estime qu’il est superflu d’essayer de faire pénétrer dans le domaine de la vulgarisation, des mots rebelles à toute célébrité et pour la vocalisation desquels les érudits eux-mêmes ne sont souvent pas d’accord.

Puisse la dernière partie de cet ouvrage n’être pas jugée trop indigne du commencement, et contribuer à honorer la mémoire de celui qui travaillait à son achèvement avec l’ardeur excessive qui devait consumer ses forces ! N’abusez pas du travail, moi, j’en meurs, telles furent les paroles d’adieu qu’il m’adressa de son lit de souffrances, quelques jours avant d’expirer. La mort est peut-être la seule chose, hélas ! que le travail opiniâtre ne saurait vaincre, et François Lenormant a succombé avant d’avoir donné toute sa mesure.

ERNEST BABELON.

Paris, 7 novembre 1884.