PARIS - DIDIER PERRIN ET Cie - 1906.
AVANT-PROPOS.CHAPITRE PREMIER. — LES PREMIERS PAS.La naissance et l'adolescence de Napoléon III. — Le roi Louis et la reine Hortense. — Les précepteurs du prince. — Son éducation. — Ses tendances. — La cause de la liberté italienne. — Les sociétés secrètes, le carbonarisme. — L'affaire des Romagnes. — Voyage en France et en Angleterre. — Les premières œuvres littéraires de Louis-Napoléon. — Sa compréhension de l'avenir. — Le début de ses relations avec le parti républicain. — Persigny.CHAPITRE II. — LA PRÉPARATION.La religion napoléonienne et ses preuves. — Etat d'esprit de Louis-Napoléon. — Ses voyages à Bade. — Le capitaine Raindre. — Le colonel Vaudrey, M. Gordon et Persigny. — Vaudrey et le prince. — Le général Voirol. — Voyages à Strasbourg. — De Bruc et le général Exelmans. — Complicité de nombreux officiers. — Ce que fut en réalité l'affaire de Strasbourg, ce qu'elle devait donner et ce qui devait la suivre. — Ce qu'est Louis-Napoléon Bonaparte.CHAPITRE III. — L'INSURRECTION DE STRASBOURG.Le départ d'Arenenberg itinéraire et arrivée. — La nuit suprême. — Vaudrey et Louis-Napoléon à la caserne d'Austerlitz. — L'enthousiasme des soldats. Arrestation manquée de Voirol. — M. Choppin d'Arnouville. — L'échec à la Finckmatt. — Tallandier et Parquin. — Le peuple. — Vaudrey trompé. — Attitudes du prince et des conjurés. — Laity. — Persigny, M.. Gordon et les gendarmes. — Fuite de Persigny — Impression causée aux Tuileries. — Les journaux. — Le prince en prison, à la préfecture, à Lorient, puis à bord de l’Andromède. — La Cour d'Assises du Bas-Rhin. — L'acquittement. — Enthousiasme des Strasbourgeois. — Arrivée du prince à New-York. — La maladie de la reine Hortense. — Retour à Arenenberg. — Mort de la reine. — Nouveaux voyages à Bade. — Une scène théâtrale et romantique.CHAPITRE IV. — L'AFFAIRE LAITY. - LA QUESTION SUISSE.Les poursuites ; leur résultat. — Laity devant la Cour des pairs. — La condamnation. — Le gouvernement de Louis-Philippe et le gouvernement fédéral. — Le conflit. — L'attitude du prince.CHAPITRE V. — LOUIS-NAPOLÉON À LONDRES.La société anglaise. — L'hôtel de Carlton-Terrace. — La vie du prince. — Les Lettres de Londres. — Les Idées napoléoniennes et leur doctrine. — Lady Blessington, miss Howard. Disraëli. — Louis-Napoléon constable. — Louis-Napoléon au Carlton-Club.CHAPITRE VI. — LES PRÉLIMINAIRES DE BOULOGNE.Raisons du prince pour entreprendre une action prochaine. — Situation du pouvoir. — Le marquis de Crouy-Chanel et la Russie. — Espionnage exercé à Londres. — Lord Melbourne, Lord Palmerston et M. de Brünow. — Situation du prince. — La propagande bonapartiste. — Forestier, Mésonan, Aladenize. — M. Degeorge. — Lombard. — Le général Magnan. — Les complices inconnus. — Le plan. — Les proclamations. — M. Smith. — Les conjurés. — Les sentiments de Louis-Napoléon.CHAPITRE VII. — L'AFFAIRE DE BOULOGNE.Derniers préparatifs. — Les conjurés partent séparément. — L'Edimburgh-Castle. — Louis-Napoléon à Ramsgate ou à Gravesend. — La traversée. — L'arrivée à Wimereux. — Les douaniers. — Place d'Alton. — A la caserne. — Maussion, Col-Puygélier. — Louis-Napoléon tire un coup de pistolet. — La retraite sur la ville haute, puis à la colonne de la Grande-Armée. — Désespoir du prince. — Scènes sur la plage. — La fusillade. — Mort de Hunin ; blessures de Voisin ; mort de Faure. — Louis-Napoléon est emmené à Ham, puis à Paris. — Son calme à la Conciergerie. — Lettre du comte de Saint-Leu. — Les débats devant la Cour des pairs. — Discours du prince. — Belle tenue des accusés. — Un traître ? — Le général Magnan, Mésonan et Me Delacour. — Persigny. — Plaidoyer de Berryer. — Le verdict.CHAPITRE VIII. — LE PRISONNIER DE HAM.Le château de Ham. — Le logement du prince. — Emploi du temps. — Le capitaine Duperie. — La garnison du fort. — Mlle G***, la Belle Sabotière et Mlle Badinguet. — Le prince et le parti républicain. — Calixte Souplet, Degeorge et Peauger — Tactique du prétendant. — Son évolution. — Ses travaux — La mission de la Belle Poule et le retour des cendres. — Le comte de Saint-Leu et la lettre de M. Poggioli. — Attitudes de Louis-Philippe et de ses ministres. — Odilon Barrot. — La fuite résolue. — Charles d'Este, duc de Brunswick. — L'évasion. — La comédie du docteur. — Arrivée à Londres. — Lettre à Capefigue. — La confiance de Louis-Napoléon. — Résumé général.AVANT-PROPOS.Napoléon III ! Ce nom sonne curieusement vers la pensée contemporaine. C'est un tintement lointain[1], mais il ne peut que grandir jusqu'au jour où, la seconde architecture impériale reconstituée, la cloche sonnera toute. Le fils de la reine Hortense est le dernier exemple d'énergie politique réelle que nous fournisse l'histoire française depuis la révolution qui emporta la monarchie de Juillet. Étudier cette énergie même, les raisons de sa force et de son succès, celles ensuite de sa faiblesse et de sa décadence, est d'un intérêt particulier. Il nous a paru que notre pays avait besoin de se rendre compte, le moins inexactement possible, d'une période aussi récente de son histoire cependant déjà espacée — et dont il dépend par tant de racines. Nous présentons purement et simplement une période donnée de l'histoire française considérée par un vivant d'une autre période : — la nôtre. Les événements consignés et interprétés ici passent à la façon de tableaux vus par une lunette étiquetée : Verres de 1905. Tels, ils sont une borne couverte de notes au bord d'une route inachevée et un commentaire, rien d'autre. Plus tard ils aideront celui qui voudra les faire défiler à son tour devant l'objectif de son temps. Tout date ; tout est — plus ou moins — document. Celui-ci détaille trois coups d'État examinés — répétons-le — avec un instrument d'optique historique contemporain. Il est certain à l'avance que les autres différeront, et qu'un jour notre cliché paraîtra défectueux, voire même détestable. Il aura, du moins, cet intérêt de révéler à sa manière un état de compréhension et d'interprétation donné. Interpréter et comprendre, l'essentiel est là. Le reste nous apparaît trop facile ou inutilement audacieux ; nous croyons y distinguer, quand il s'agit d'histoire, une duperie sans intérêt ni résultat. On peut, d'ailleurs, imaginer Napoléon III vu par la lunette de 1930 — en admettant qu'à cette époque on ait encore le temps, la possibilité ou le goût de se souvenir ; il est alors vraisemblablement le modèle des conspirateurs ; tout dans sa Nie s'ordonne d'une façon parfaite, s'adapte et coïncide. En 1940, qui sait si sa réhabilitation n'est pas complète ? En 1950, sa gloire se démontre aisément. Enfin, en 1970, on le devine magnifique, tout à fait impérial... Une de ces visions est la bonne, — laquelle ? Peut-être — et même sans doute — doivent-elles se réunir, s'équilibrer, puis se fondre en une légende agréable qui les résumera toutes ; et cette version dernière saura demeurer par la force même de son mensonge, hortensia idéal vivifié de rosée populaire, réunissant dans son harmonie, sa couleur et son parfum, le souci de plusieurs générations de jardiniers trop attentifs, trop scrupuleux — ou trop faibles — pour faire éclore de suite la fleur définitive qui doit monter un jour de la tombe oubliée de Farnborough et s'effeuiller à travers les siècles sur le dernier maitre de la France. A. L. |