BRUXELLES ET LEIPZIG - C. MUQUARDT - 1858.
AVANT-PROPOS.CHAPITRE PREMIER. — MAXIMILIEN Ier ET PHILIPPE LE BEAU.Rivalité des ducs de Bourgogne et des rois de France. — Louis XI. — Mariage de Marie de Bourgogne et de Maximilien d'Autriche. — Traité d'Arras du 23 décembre 1482. — Charles VIII renvoie Marguerite d'Autriche pour épouser Anne de Bretagne. — Traité de Senlis. — Alliances matrimoniales entre les maisons d'Espagne et d'Autriche. — Portrait de Maximilien Ier. — Rapports de Philippe le Beau avec Louis XII. — Traité de Paris du 2 août 1498. — Hommage pour la Flandre et l'Artois. — Naissance de l'archiduc Charles ; il est fiancé à Claude de France, fille de Louis XII. — Philippe le Beau et Jeanne de Castille traversent la France pour se rendre en Espagne. — Entrevue avec Louis XII au château de Blois. — Philippe et Jeanne sont reconnus comme héritiers des- couronnes de Castille et d'Aragon. — Philippe retourne dans les Pays-Bas. — Nouvelle entrevue avec Louis XII. — Traité de Lyon du 5 avril 1503. — Ferdinand d'Aragon refuse d'y adhérer. — Avantages concédés par Louis XII à l'archiduc Charles. — Mort d'Isabelle la Catholique ; par son testament, elle avait exclu Philippe de la régence de Castille. — Philippe revendique solennellement ses droits. — Maximilien accorde à Louis XII, moyennant certaines conditions, l'investiture du duché de Milan. — Les relations de Philippe avec Louis XII se refroidissent. — Incidents relatifs à la suzeraineté de l'Artois et de la Flandre. — Mésintelligence entre Philippe et Jeanne. — Ferdinand d'Aragon épouse Germaine de Foix, et Louis XII exprime la volonté que sa fille, Claude de France, soit unie à François d'Angoulême. — Convention de Salamanque, relative à la régence de Castille. Philippe s'embarque pour l'Espagne ; il est jeté par une tempête sur les côtes d'Angleterre. — Accueil fastueux que lui fait Henri VII ; trois traités importants sont négociés. — Philippe débarque en Espagne et parvient à s'emparer de la régence de Castille. — Démence de la reine. — François d'Angoulême et Claude de France sont fiancés. — Louis XII assiste déloyalement le duc de Gueldre, ennemi de la maison d'Autriche. — Protestation menaçante de Philippe le Beau. — But du roi de France. — Philippe meurt à Burgos le 25 septembre 1506. — Sentiments manifestés à cette occasion par Louis XII et Henri VII.CHAPITRE II. — MARGUERITE D'AUTRICHE ET CHARLES D'EGMONT.Les états généraux, réunis à Malines, reçoivent information de la mort de Philippe le Beau. — La majorité est d'avis d'offrir la régence à Maximilien. — Il délègue Marguerite d'Autriche pour gouverner les Pays-Bas et élever les enfants de Philippe. — Détails sur la fille de Maximilien. — Installation de Marguerite en qualité de gouvernante. — Traité commercial avec l'Angleterre. — Guerre avec la Gueldre. — Origine de cette longue lutte. — Mésintelligence d'Arnould et d'Adolphe d'Egmont. — Le duché de Gueldre est cédé à Charles le Téméraire. — Soulèvement des Gueldrois après la mort de ce prince. — Charles d'Egmont chasse les garnisons allemandes : — Efforts de Maximilien et de Philippe le Beau pour établir leur domination en Gueldre. — Charles d'Egmont est soutenu par Louis XII. — Trêve conclue à Rosendael, le 27 juillet 1505, et bientôt violée. — Louis XII continue d'assister le duc de Gueldre. — Les états généraux n'accordent point à Marguerite d'Autriche l'argent et les troupes qu'elle demande pour garantir la sûreté du pays. — Dévastations commises dans le Brabant. — Les auxiliaires français sont battus près de Saint-Hubert. — Interruption des hostilités.CHAPITRE III. — LA LIGUE DE CAMBRAI ET LA SAINTE LIGUE.Avènement de Jules II. — Il provoque une coalition contre Venise. — Congrès de Cambrai. — Projet de mariage entre l'archiduc Charles et Marie d'Angleterre, entre Henri VII et Marguerite d'Autriche. — Transaction avec Charles de Gueldre. — Traité de Cambrai du 10 décembre 1508. — Jules II divulgue le secret de la ligue. — Délibérations dans le Sénat de Venise. Les Français passent les Alpes. — Bataille d'Agnadel perdue par les Vénitiens. — La République prend la résolution d'abandonner ses États de terre ferme. — Jules II, après avoir humilié Venise, se décide à la sauver. — Maximilien dans les Pays-Bas ; ses discussions avec les états généraux. — Il se rend à Trente ; sa conduite bizarre à l'égard de Louis XII. — Réaction en faveur de Venise dans ses anciennes provinces de terre ferme. — Refroidissement parmi les confédérés. — Avènement de Henri VIII, roi d'Angleterre ; il veut s'opposer à l'agrandissement des Français. — Jules II se réconcilie avec Venise. — Son alliance avec les Suisses. — Mort du cardinal d'Amboise. Louis XII n'ose poursuivre ses succès contre le pape. — Concile convoqué à Pise pour être l'arbitre de la querelle entre le roi de France et le souverain pontife. — Jules II lui oppose un concile universel et forme avec Venise et le roi d'Aragon une nouvelle coalition dirigée contre la France. — Le roi d'Angleterre y accède. — Courte et héroïque carrière de Gaston de Foix. — Bataille de Ravenne. — Les Français sont obligés d'abandonner l'Italie. — Mort de Jules II. — Avènement de Léon X. — Traité de Malines du 5 avril 1513 ; il n'est ratifié ni par le roi d'Aragon ni par le pape. — Louis XII se réconcilie avec Venise. — Les Français rentrent en Italie et reperdent leurs conquêtes après la bataille de Novare. — Vues de Henri VIII ; Maximilien et Marguerite d'Autriche les favorisent. — Nouvelles contestations au sujet de la Gueldre. La reprise des hostilités excite un vif mécontentement contre Marguerite d'Autriche. — Par haine contre la France, elle engage Maximilien Ier, à prêter assistance aux Anglais, mais sans entraîner les Pays-Bas dans la guerre. — Plaintes de Louis XII. — Trêve de quatre années conclue avec la Gueldre. — Débarquement des Anglais. — Démantèlement de Térouane ; bataille de Guinegate ; capitulation de Tournai. — Les Suisses, qui avaient envahi la Bourgogne, écoutent les propositions de Louis de la Trémoïlle et se retirent. — Réconciliation de Louis XII avec Léon X, le roi d'Aragon et l'Empereur. Nouveaux projets d'alliance matrimoniale avec la maison d'Autriche. — Mort de la reine Anne de Bretagne. — Sur le bruit répandu à Londres du mariage prochain de Marguerite d'Autriche avec Louis XII, Henri VIII se décide à rompre le projet d'union déjà décidé entre l'archiduc Charles et Marie d'Angleterre, pour donner la main de cette jeune princesse au roi de France. Mariage de Louis XII avec Marie d'Angleterre ; il meurt trois mois après. Avènement de François Ier. — Paroles hautaines qu'il adresse à l'envoyé du jeune souverain des Pays-Bas, et réponse de cet ambassadeur.CHAPITRE IV. — MARGUERITE D'AUTRICHE ET LE CARDINAL XIMENÈS.Éducation de Charles d'Autriche. — Adrien d'Utrecht. — Goût du jeune prince pour les exercices corporels. — Dès son enfance, il est mis en communication avec les états généraux des Pays-Bas. — Émancipation de Charles d'Autriche. — Le Sgr de Chièvres l'initie aux affaires. — Premières relations avec François Ier. — Ambassade envoyée en France pour demander la main de la princesse Renée, sœur de la reine Claude. — Traité du 24 mars 1515, qui stipule les conditions de ce mariage et écarte les demandes principales des ambassadeurs belges. — Le duc de Gueldre est compris dans le traité. Motifs qui obligent Charles d'Autriche à le ratifier. — Cession qui lui est faite de la Frise. — François passe les Alpes. — Victoire de Marignan. — Félicitations adressées par le souverain des Pays-Bas au roi de France. — Mort de Ferdinand le Catholique, roi d'Aragon. — Traité de Noyon du 13 août 1516 : Charles s'engage à épouser Loui4e de France, fille de François Ier, au lieu de la princesse Renée. — L'empereur Maximilien accède au traité. — Le Sgr de Chièvres et son parti cherchent à écarter Marguerite d'Autriche du gouvernement des Pays-Bas. — Cette princesse présente l'apologie de son administration dans un conseil présidé par le jeune souverain. — Intervention de l'empereur Maximilien en faveur de sa fille. — Pendant que Marguerite d'Autriche défendait les Pays-Bas, le cardinal Ximenès veillait sur les royaumes espagnols qui devaient échoir à Charles d'Autriche. — Le vieux roi d'Aragon aurait voulu déshériter son petit-fils. — Premier testament en faveur de Ferdinand, frère de Charles. — Celui-ci est enfin rétabli en tous ses droits, et son grand-père lui recommande, sur son lit de mort, les intérêts de la reine Germaine de Foix. — Ximenès régent du royaume de Castille ; Charles confirme ses pouvoirs et lui adjoint Adrien d'Utrecht, comme son ambassadeur. — Charles est proclamé roi de Castille. — Tableau de la cour de Bruxelles, tracé par l'évêque de Badajoz, dans un mémoire adressé à Ximenès. — Réformes accomplies par Ximenès, et qui ont pour résultat de satisfaire l'avidité des principaux conseillers intimes de Charles. — Plaintes du régent de Castille sur les dépenses excessives du nouveau souverain. — Une députation de Juifs et de Mores convertis est envoyée au roi, à l'effet d'obtenir des modifications dans la procédure suivie par l'Inquisition ; Ximenès fait rejeter cette requête. — Fermentation dans la Castille. — Charles convoque les états généraux des Pays-Bas à Gand, et annonce son départ prochain pour l'Espagne. — Marguerite d'Autriche est investie de la régence. — Avant de s'éloigner, Charles ordonne que tous les officiers, qui composent la maison de Ferdinand, son frère, soient congédiés et remplacés par d'autres. — Charles débarque à Tazones. — Les ministres belges le tiennent éloigné de Ximenès et obtiennent du jeune souverain que l'illustre régent sera entièrement écarté des affaires. — Mort de Ximenès. — Charles est reconnu, à Valladolid, comme roi de Castille, de Léon et de Grenade. — Il écrit à François Ier pour lui faire connaître ce résultat de son voyage et resserrer leur alliance. — En disposant des principales dignités de l'État en faveur de ses conseillers belges, il porte au comble l'irritation des Castillans. — L'infant Ferdinand est renvoyé dans les Pays-Bas. — Entrée solennelle de Charles à Saragosse, où il est proclamé roi d'Aragon. — Lettre affectueuse qu'il adresse aux villes des Pays-Bas. — Remontrances des principales cités de la Castille sur la partialité du roi en faveur des étrangers, l'exportation de l'argent monnayé, etc. — D'autres soins vont détourner l'attention de Charles de ces justes griefs. — Il aspire à la dignité impériale.CHAPITRE V. — CHARLES-QUINT ET FRANÇOIS Ier.François fait les premières démarches pour obtenir la couronne impériale. — Trois électeurs se déclarent pour lui. — Charles d'Autriche avertit son aïeul Maximilien de ces pratiques hostiles. — Ce prince, après avoir tenté de joindre la tiare à la couronne impériale, offre à Henri VIII d'abdiquer en sa faveur la dignité de roi des Romains. — Ce projet était-il sincère ? — Maximilien se détermine à faire nommer un de ses petits-fils pour son successeur et finit par soutenir la candidature du Roi Catholique. — Démarches faites par Maximilien pour gagner les électeurs. — Les archevêques de Mayence et de Cologne, ainsi que le comte palatin et le margrave de Brandebourg, engagent leur vote au Roi Catholique. — François Ier s'aliène aussi d'autres personnages influents, les la Marck et Franz de Sickingen. — Malgré leur rivalité déjà avouée, François et Charles conservent des relations pacifiques ; projet de mariage entre le Roi Catholique et la princesse Charlotte de France. — Mort de Maximilien — Cet événement remet tout en question. — Le roi de France brigue ouvertement la couronne impériale et confie cette importante négociation à des personnages considérables. — Marguerite d'Autriche veille sur les intérêts de son neveu. — Mission de Jean de Marnix en Allemagne. — Nouvelles alarmantes transmises par Maximilien de Berghes. — Instructions envoyées par le Roi Catholique. — Représentations de Marguerite d'Autriche et du conseil privé des Pays-Bas. — Négociations avec le duc de Gueldre pour le détacher de l'alliance française ; elles échouent. François lei essaie, non sans succès, de regagner le comte palatin, le margrave de Brandebourg, son frère l'archevêque de Mayence et l'électeur de Cologne. — Marguerite d'Autriche et le conseil privé des Pays-Bas, très-alarmés, proposent de solliciter l'Empire en faveur de l'archiduc Ferdinand. — Mécontentement de Charles ; il s'oppose formellement à cette combinaison. — Marguerite et le conseil privé s'excusent. — Démarches astucieuses de Henri VIII, afin d'obtenir pour lui-même la couronne impériale. — Les envoyés de Charles disputent de nouveau à François les voix des électeurs qui se sont laissé regagner par les agents français. — Détails sur ces négociations et sué les transactions pécuniaires qui en sont le complément. — Mission remplie par Maximilien de Berghes en Suisse. — Politique de Léon X dans cette grande lutte. — Conférence des ambassadeurs du pape avec les quatre électeurs des bords du Rhin à Ober-Wesel ; irritation des agents autrichiens. — Léon X ne désirait point un empereur aussi puissant que le roi de France ou le Roi Catholique ; toutefois, il préférait encore ce dernier. Henri VIII accrédite le docteur R. Pace en Allemagne. — Démarches directes du comte Henri de Nassau, principal ambassadeur du Roi Catholique, auprès des électeurs. — Nouvelles transactions avec les ambassadeurs de Charles, et avec ceux du roi de France. — Conférences de Montpellier. — Les électeurs se rendent à Francfort-sur-le-Mein. — Manifeste de Charles d'Autriche. — Protestation du duc de Gueldre contre la candidature de ce prince. — La corruption se glisse jusqu'au sein même de la diète. — Les troupes de la ligue de Souabe, soldées par le Roi Catholique, entourent Francfort. — Ouverture de la diète électorale. — Frédéric de Saxe, à qui la couronne impériale est d'abord offerte par l'instigation des agents français, décline cet honneur. L'archevêque de Mayence soutient la candidature du Roi Catholique et l'archevêque de Trèves celle de François Ier. — Frédéric de Saxe, ayant appuyé le discours de l'archevêque de Mayence, tous les autres électeurs, sans excepter celui de Trèves, se rallient enfin à la candidature du Roi Catholique. Il est proclamé, à l'unanimité, roi des Romains sous le nom de Charles-Quint. — Allégresse qui éclate dans les Pays-Bas. — Mortification et hypocrisie de R. Pace, qui se trouvait alors à Malines. — Charles-Quint, ayant reçu à Molin del Rey les envoyés des électeurs, déclare qu'il accepte la dignité qui lui a été déférée et qu'il se rendra incessamment en Allemagne.CONCLUSION.Charles-Quint s'embarque pour les Pays-Bas. — Il arrive inopinément à Douvres au moment où Henri VIII se disposait à partir pour le continent, afin de s'y aboucher avec François Ier. — Portrait de Charles-Quint. — Il se rend au sein des états généraux réunis à Bruxelles ; paroles affectueuses qu'il adresse aux représentants des Pays-Bas et éloge qu'il fait de Marguerite d'Autriche, sa tante. — Seconde entrevue de Henri VIII et de Charles-Quint à Gravelines et à Calais. — Préparatifs pour le couronnement de Charles à Aix-la-Chapelle. — Avant de partir pour l'Allemagne, il fait ses adieux aux états généraux réunis à Anvers. — Il traverse Liège et s'arrête quelques jours à Maëstricht. — Ordonnance qui confère à Marguerite d'Autriche, avec des prérogatives plus hautes, la régence des Pays-Bas. — Le comte Henri de Nassau est nommé chef des gens de guerre. — Mesures prises afin de ne pas donner à François Ier un prétexte pour commencer la guerre. — Détails sur le couronnement de Charles-Quint à Aix-la-Chapelle. — Carrière glorieuse qui s'ouvre devant l'heureux descendant des maisons de Bourgogne et d'Autriche. |