MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DE MON TEMPS

 

PAR M. FRANÇOIS GUIZOT.

TOME HUITIÈME — 1847-1848.

PARIS - MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS – 1864.

 

 

CHAPITRE XLIV. — LE GOUVERNEMENT PARLEMENTAIRE (1840-1848).

Le gouvernement libre est le but et le besoin des sociétés modernes. — La responsabilité du pouvoir est le principe essentiel du gouvernement libre. — Le gouvernement libre peut et doit avoir, selon les lieux et les temps, des formes différentes. — Exemples : l’Angleterre et la France, les États-Unis d’Amérique et la Suisse. — Le gouvernement parlementaire est l’une des formes du gouvernement libre. — La formation des partis politiques est l’une des conditions du gouvernement parlementaire. — Accomplissement de ces conditions par le cabinet du 29 octobre 1840. — Son homogénéité et son unité. — Les changements survenus dans sa composition ne les altèrent point. — Rapports de ses membres entre eux. — Ses rapports avec les Chambres. — Formation et action du parti conservateur. — De la corruption électorale et parlementaire. — De l’opposition parlementaire. — Séance du 26 janvier 1844 à la Chambre des députés. — Rapports du cabinet et mes rapports personnels avec le roi Louis-Philippe. — De la maxime : Le roi règne et ne gouverne pas. — Caractères du gouvernement parlementaire pendant la durée du cabinet du 29 octobre 1840.

CHAPITRE XLV. — LES MARIAGES ESPAGNOLS (1842-1847).

Notre politique envers l’Espagne de 1833 à 1842 et ses deux principes. — Question du mariage de la reine Isabelle. — Notre politique dans cette question. — Mission de M. Pageot à Londres, Vienne et Berlin. — Idée du prince de Metternich. — Idée de la cour de Londres pour le prince Léopold de Coburg. — Mes communications avec le cabinet anglais à ce sujet. — Chute du régent Espartero. — Changement d’attitude du cabinet anglais. — M. Olozaga et la reine Isabelle. — M. Gonzalès Bravo. — M. Bresson, ambassadeur de France à Madrid. — Sir Henri Bulwer, ministre d’Angleterre à Madrid. — Retour de la reine Christine en Espagne. — Réforme de la constitution espagnole de 1837. — Le général Narvaez. — Situation des divers prétendants à la main de la reine Isabelle. — Mort de l’infante doña Carlotta. — Le comte de Trapani. — Conversation du roi Louis-Philippe avec le comte Appony. — Abdication de don Carlos. — Négociation pour le mariage de la reine Isabelle avec le comte de Trapani. — Nos relations à ce sujet avec le cabinet anglais. — Vrai sentiment de la reine Christine pour le mariage de ses deux filles. — Première idée du mariage du duc de Montpensier avec l’infante doña Fernanda. — Entretiens, au château d’Eu, avec lord Aberdeen à ce sujet. — Menées entre Madrid et Lisbonne en faveur du prince Léopold de Coburg. — Participation de sir Henri Bulwer. — Avertissement loyal de lord Aberdeen. — Mes instructions à M. Bresson. — Chute du général Narvaez. — Cabinet Miraflores. — Mon mémorandum du 27 février 1846. — Cabinet Isturiz. — Chute du cabinet de sir Robert Peel et de lord Aberdeen. — Avènement de lord Palmerston au Foreign-Office. — Sa dépêche du 19 juillet 1846. — Mes instructions à M. Bresson. — Résolution de la reine Christine pour les deux mariages de ses filles. — Le duc de Cadix et le duc de Montpensier. — Négociation à ce sujet. — Conclusion des deux mariages. — Le duc de Montpensier et le duc d’Aumale en Espagne. — Opposition du cabinet anglais. — Son inefficacité. — Célébration des deux mariages. — Leurs conséquences.

CHAPITRE XLVI. — L’ITALIE ET LE PAPE PIE IX (1846-1848).

Pie IX en 1846 et en 1866. — Contraste entre ces deux époques. — Quelle est la part de Pie IX lui-même dans sa destinée ? — Mes instructions à M. Rossi pour le conclave de 1846. — Amnistie de Pie IX à son avènement — Le cardinal Gizzi, secrétaire d’État. — Pie IX réformateur. — Ses premières conversations avec M. Rossi. — Inexpérience et faiblesse politique de la cour de Rome. — La question romaine et la question italienne. — Le cardinal Ferretti, secrétaire d’État. — Occupation de Ferrare par les Autrichiens. — Réformes accomplies à Rome. — Le parti libéral romain modéré et laïque. — Sa bonne attitude en 1847 pour la fête anniversaire de l’amnistie. — Garde civique romaine. — Lettre que m’adresse M. J. Mazzini sur le parti modéré en Italie. — Dépêche du prince de Metternich sur le même sujet. — Complication des questions romaines et des questions italiennes. — Notre politique en Italie. — Lettre du prince de Joinville à cet égard. — Ma réponse. — Mes instructions à nos agents en Italie. — Installation de la _consulta_ d’État à Rome. — L’esprit réformateur, l’esprit national et l’esprit révolutionnaire en Italie. — Nos préparatifs pour une expédition destinée à protéger le pape, en janvier 1848. — Chute du cabinet du 29 octobre 1840 et révolution du 24 février 1848. — Crise radicale dans la situation de Pie IX. — Ministère et assassinat de M. Rossi. — Un abîme entre le pape réformateur et le pape révolutionnaire. — Quelle est la part des peuples dans l’insuccès des gouvernements ? — Louis XVI et Pie IX. — Lettre de M. Rossi à moi après la révolution du 24 février 1848.

CHAPITRE XLVII. — LA SUISSE ET LE SONDERBUND (1840-1848).

Sentiments du roi Louis-Philippe sur la Suisse. — Leur fondement historique. — Napoléon Ier et l’acte de médiation de 1803. — Le congrès de Vienne et le pacte fédéral de 1815. — Les révolutions cantonales de 1830. — En 1832, la révision du pacte fédéral échoue. — Ma situation personnelle envers la Suisse. — Lutte des conservateurs et des radicaux suisses. — Abolition des couvents et confiscation de leurs biens dans le canton d’Argovie. — Appel des jésuites pour l’instruction publique dans le canton de Lucerne. — Première expédition des corps francs contre Lucerne. — Hésitation et inertie de la Diète helvétique. — Notre attitude diplomatique envers la Suisse. — Seconde expédition des corps francs contre le canton de Lucerne. — Installation des jésuites à Lucerne. — Révolutions radicales dans les cantons de Vaud et de Berne. — Assassinat de M. Jacob Leu, d’Ébersol. — Formation du Sonderbund, ligue des cantons catholiques. — M. de Boislecomte, ambassadeur de France en Suisse. — Ses conversations avec M. Ochsenbein, président de la Diète. — Révolution radicale dans le canton de Genève. — Nos relations avec les cours de Vienne, de Berlin et de Pétersbourg sur les affaires de Suisse. — Mon insistance pour que nous nous entendions aussi avec l’Angleterre. — Le duc de Broglie ambassadeur à Londres. — Ses conversations avec lord Palmerston. — Négociations sur un projet de note identique et de médiation à présenter par les cinq puissances à la Diète helvétique et au Sonderbund. — La guerre civile éclate en Suisse. — M. Peel chargé d’affaires d’Angleterre en Suisse. — Défaite du Sonderbund. — Présentation tardive de la note identique des cinq puissances. — Vues des cours de Vienne et de Berlin. — Le comte de Colloredo et le général Radowitz à Paris. — Notre attitude envers eux. — Résumé de nos vues et de nos actes envers la Suisse à cette époque.

CHAPITRE XLVIII. — LES RÉFORMES POLITIQUES ET LA CHUTE DU MINISTÈRE DU 29 OCTOBRE 1840 (1840-1848).

Ma disposition personnelle en terminant ces Mémoires. — Pensée dominante et constante du ministère du 29 octobre 1840. — La prépondérance des classes moyennes ; ses motifs et son caractère. — Le parti conservateur. — Le but des réformes électorale et parlementaire était de changer cette politique. — Diversité des éléments de l’opposition. — L’opposition monarchique et l’opposition républicaine. — Diversité des éléments de l’opposition monarchique ; — de l’opposition républicaine. — De 1840 à 1847, la question des réformes reste dans l’arène parlementaire. — Divers débats à ce sujet. — La question passe dans le champ de l’agitation extérieure. — Les banquets de 1847. — Leur caractère. — Attitudes diverses de l’opposition monarchique et de l’opposition républicaine. — Ascendant croissant de l’opposition républicaine. — Attitude du gouvernement envers les banquets. — Ma conversation avec M. de Morny. — Ma conversation avec le roi Louis-Philippe. — Projet d’un nouveau banquet à Paris. — Ouverture de la session de 1848. — Discussion de l’adresse. — Résolution et langage du gouvernement sur la question des réformes. — L’opposition se décide à assister au nouveau banquet proposé. — Le gouvernement se décide à l’interdire. — Question de légalité élevée à ce sujet. — Compromis entre des représentants du cabinet et des représentants de l’opposition pour faire décider cette question par les tribunaux. — Luttes intérieures entre les divers éléments de l’opposition. — Les meneurs révolutionnaires de l’opposition républicaine ajoutent au banquet un plan de mouvement populaire. — Manifeste publié dans ce but. — Changement de scène. — Le gouvernement interdit le banquet. — L’opposition parlementaire y renonce et propose à la Chambre des députés l’accusation du ministère. — Journées des 21 et 22 février. — Le 23 février, manifestations réformistes dans une partie de la garde nationale. — Conversation du roi, d’abord avec M. Duchâtel, puis avec moi. — Chute du cabinet. — Je l’annonce à la Chambre. — Émotion de la majorité. — Rapports entre le roi et le cabinet. — Persistance des menées de l’opposition républicaine révolutionnaire. — Mesures de résistance préparées par le gouvernement. — Tragique incident, dans la soirée du 23 février, devant le ministère des affaires étrangères. — Ses effets. — Nomination du maréchal Bugeaud au commandement de la garde nationale et des troupes ; dernier acte du ministère. — Ma dernière visite au roi Louis-Philippe. — Mon impression sur ses sentiments et ses dispositions intérieures dans cette crise.

CHAPITRE XLIX. — RÉSUMÉ.