TOME CINQUIÈME — 1840.
CHAPITRE XXVII. — MON AMBASSADE EN ANGLETERRE. Mon arrivée en Angleterre ; aspect général du pays. — Mon établissement dans Hertford-House, hôtel de l’ambassade. — Je présente à la reine Victoria mes lettres de créance. — Incident de cette audience. — Situation respective de l’aristocratie et de la démocratie dans le gouvernement anglais. — Mon premier dîner et ma première soirée chez lord Palmerston. — Lord Melbourne et lord Aberdeen. — Le duc de Wellington. — Mon premier dîner chez la reine, à Buckingham-Palace. — Lever que tient la reine au palais de Saint-James. — Chute du maréchal Soult et avènement de M. Thiers. — Dispositions du roi Louis-Philippe. — Situation de M. Thiers. — Opinions diverses de mes amis sur la question de savoir si je dois rester ambassadeur à Londres. — Raisons qui me décident à rester. — Mes lettres à mes amis. — Commencement de la correspondance entre M. Thiers et moi.CHAPITRE XXVIII. — NÉGOCIATIONS SUR LES AFFAIRES D’ORIENT. Difficultés de ma situation à Londres en reprenant les négociations sur la question d’Orient. — Mes instructions. — Motifs et bases de la politique du cabinet du maréchal Soult. — Conversation préliminaire avec lord Palmerston. — J’apprends la formation du cabinet de M. Thiers. — Ma première conversation avec lord Palmerston sur la question d’Orient. — Conversation avec lord Melbourne. — Dispositions de plusieurs membres du cabinet anglais. — Lord Holland, lord Lansdowne et lord John Russell. — Dispositions des whigs étrangers au cabinet. — Lord Grey. — Lord Durham. — Mes relations avec les torys. — Le corps diplomatique à Londres. — Le baron de Bülow. — Le baron de Neumann. — Le baron de Brünnow. — M. Van-de-Weyer, le général Alava, M. Dedel, le comte de Pollon. — Je signale à plusieurs reprises au cabinet français le péril de la situation et les chances d’un arrangement entre quatre puissances et sans la France. — Instructions que me donne M. Thiers. — Commencement d’amélioration dans notre situation. — Ma conversation du 1er avril 1840 avec lord Palmerston. — L’ambassadeur turc à Paris, Nouri-Efendi, arrive à Londres. — Sa note du 7 avril aux cinq puissances. — Ma réponse. — Ouvertures que me font successivement le baron de Bülow et le baron de Neumann. — Concession importante de lord Palmerston. — Suspension de la négociation en attendant l’arrivée du nouvel ambassadeur turc, Chékib-Efendi, qui vient de Constantinople.CHAPITRE XXIX. — NÉGOCIATIONS DIVERSES. Querelle entre l’Angleterre et le royaume de Naples à propos des soufres de Sicile. — Son origine et ses causes. — Légitimité des réclamations du cabinet anglais et violence de ses actes. — Ouvertures que je fais à lord Palmerston pour la médiation de la France. — Il les accepte. — Instructions de M. Thiers à ce sujet. — La négociation se poursuit. — Oscillations du roi de Naples Ferdinand II. — Il se décide à accepter la médiation de la France. — Doutes de lord Palmerston. — Bonne issue de la négociation et arrangement définitif. — M. Thiers me charge de demander la restitution à la France des restes de l’empereur Napoléon enseveli à Sainte-Hélène. — Mon sentiment à ce sujet. — Note que j’adresse le 10 mai à lord Palmerston. — Le gouvernement anglais accède à la demande. — Mesures d’exécution à Paris et à Londres. — Choix des commissaires envoyés à Sainte-Hélène. — Mon intervention à l’appui de la compagnie chargée de la construction du chemin de fer de Paris à Rouen. — Tentative d’assassinat sur la reine Victoria. — Démarche du corps diplomatique à Londres. — Mon dîner dans la Cité à Mansion-House. — Dîner anniversaire de l’Académie royale pour l’encouragement des beaux-arts. — Discours que j’y prononce et accueil que j’y reçois.CHAPITRE XXX. — LA SOCIÉTÉ ANGLAISE EN 1840. En quoi et à quelles conditions la vie mondaine peut servir en Angleterre à la vie diplomatique. — Prépondérance sociale des whigs en 1840. — Mes relations habituelles, avec eux. — Holland-House. — Lord Holland. — Lady Holland. — Lansdowne-House et lord Lansdowne. — Lord Grey. — Mon dîner avec Daniel O’Connell chez mistriss Stanley. — Le docteur Arnold. — M. Hallam. — M. (depuis lord) Macaulay. — Ma visite, avec lui, à Westminster-Abbey. — M. Sidney Smith. — Lord Jeffrey. — Miss Berry. — Mes relations avec les torys. — Lady Jersey. — Lord Lyndhurst, lord Ellenborough et sir Stratford Canning. — M. Croker. — Les radicaux en 1840. — M. et Mme Grote. — L’Église anglicane. — Fausses idées répandues en France à son sujet. — État réel de l’Église anglicane. — Ma visite à Saint-Paul. — L’archevêque de Dublin. — Les dissidents. — Mme Fry. — Pourquoi je ne parle pas aujourd’hui de la cour d’Angleterre. — Mon isolement et mes loisirs. — Mes promenades dans Londres et aux environs. — _Regent’s Park. — Sion-House. — Chiswick. — École populaire de Norwood. — Collège d’Eton. — Caractère actuel et progrès moral de la société anglaise.CHAPITRE XXXI. — LE TRAITÉ DU 15 JUILLET 1840. Arrivée de Chékib-Efendi à Londres. — Note qu’il adresse (31 mai) aux cinq plénipotentiaires. — Dispositions du cabinet et du public anglais. — Instructions de M. Thiers. — Inquiétude des plénipotentiaires autrichien, prussien et russe. — Leur désir d’une prompte solution de la question égyptienne. — Disposition de lord Palmerston à attendre et à traîner. — Question que j’adresse à M. Thiers sur l’arrangement qui donnerait à Méhémet-Ali l’Égypte héréditairement et la Syrie viagèrement. — Sa réponse. — Mon pressentiment de l’arrangement à quatre. — Chute de Khosrew-Pacha à Constantinople. — Joie de Méhémet-Ali à cette nouvelle. — Sa démarche à Constantinople et sa confiance dans un arrangement direct avec le sultan. — Attitude du cabinet français à cet égard. — Effet de ces nouvelles à Londres. — Lord Palmerston presse la solution de l’affaire. — Conseils successifs du cabinet anglais. — Je rends compte à M. Thiers de cette situation et de son péril. — J’en informe le duc de Broglie et le général Baudrand. — Lord Palmerston m’appelle au Foreign-Office, et me communique la conclusion du traité du 15 juillet entre les quatre puissances. — Mémorandum adressé à la France. — Mes observations. — Le cabinet français est justement blessé de n’avoir pas été informé d’avance de cette résolution définitive, et appelé à exprimer la sienne. — Causes de cette conduite du cabinet anglais. — Réponse du cabinet français au Mémorandum anglais. — Mon entretien avec lord Palmerston en la lui communiquant. — Vrais motifs de la conclusion précipitée et cachée du traité du 15 juillet. — Caractère essentiel de la politique française et de la politique anglaise dans cette crise. — Le bruit se répand à Paris que je ne l’ai pas prévue et que je n’en ai pas averti le cabinet. — Mes démentis à ce bruit. — État des esprits en France. — Mon attitude à Londres. — Le roi m’appelle, avec M. Thiers, au château d’Eu. — Je pars de Londres le 6 août.CHAPITRE XXXII. — EXÉCUTION DU TRAITÉ DU 15 JUILLET 1840. Débarquement du prince Louis-Napoléon à Boulogne. — Mes avertissements à ce sujet. — Prévoyance du cabinet français. — Mon séjour au château d’Eu. — Mes conversations avec le roi Louis-Philippe et M. Thiers. — État des esprits et dispositions du corps diplomatique à Londres. — Plan du roi des Belges pour un rapprochement de la France et des quatre puissances signataires du traité du 15 juillet. — Instructions que je reçois en partant du château d’Eu. — Mon retour à Londres. — Conversation avec le baron de Bülow. — Mon séjour au château de Windsor. — Mes conversations avec le roi Léopold et lord Palmerston. — Nouveau Mémorandum adressé le 31 août par lord Palmerston au gouvernement français. — Ce qu’en pensa M. Thiers. — J’insiste auprès de lui sur l’importance de sa réponse. — Deux incidents : 1º conférence sur le renouvellement et l’extension des conventions de 1831 et 1833 pour l’abolition de la traite des nègres ; 2º reprise de la négociation entre Paris et Londres pour le traité de commerce. — Plaintes de lord Palmerston sur l’attitude des agents français à Constantinople. — Réponse de M. Thiers. — Les plaintes sont sans fondement. — Les événements se précipitent en Orient. — La Porte ratifie le traité du 15 juillet et envoie Rifaat-Bey à Alexandrie pour sommer Méhémet-Ali de s’y conformer. — Attitude de Méhémet-Ali. — L’amiral Napier devant Beyrouth. — Nos plaintes sur l’exécution du traité avant l’échange des ratifications. — Protocole réservé du 15 juillet. — Échange des ratifications et communication officielle du traité du 15 juillet. — Le comte Walewski à Alexandrie. — M. Thiers m’annonce les concessions de Méhémet-Ali. — Mon entretien avec lord Palmerston à ce sujet. — Ses soupçons sur l’action exercée par le comte Walewski à Alexandrie. — M. Thiers me charge de les démentir formellement. — Lord Palmerston reconnaît son erreur. — Conseils de cabinet à Londres sur les propositions de Méhémet-Ali. — Ils n’aboutissent à aucun résultat. — Exécution militaire du traité du 15 juillet. — Bombardement de Beyrouth. — Le sultan prononce la déchéance de Méhémet-Ali comme pacha d’Égypte. — Comment lord Palmerston explique et atténue cette mesure. — Dépêches de M. Thiers des 3 et 8 octobre en réponse au mémorandum anglais du 31 août, et sur la déchéance prononcée contre Méhémet-Ali. — État des esprits en France. — Résolutions et préparatifs militaires du cabinet français. — Fortifications de Paris. — Convocation des Chambres. — L’escadre française est rappelée à Toulon. — Motifs et effets de cette mesure. — Situation du cabinet français et ses causes.CHAPITRE XXXIII. — AVÈNEMENT DU MINISTÈRE DU 29 OCTOBRE 1840. Situation parlementaire du cabinet de M. Thiers au début et pendant le cours de la session de 1840. — Discussion et vote des fonds secrets dans la Chambre des députés. — Proposition de réforme parlementaire par M. de Rémilly. — Son issue. — Dispositions du Roi envers le cabinet. — État du cabinet à la clôture de la session. — Effets divers du traité du 15 juillet 1840 sur la situation du cabinet. — Perspectives de guerre. — Inquiétude et fermentation qu’elles excitent. — J’écris au duc de Broglie le 23 septembre à ce sujet. — Sa réponse. — Effet du bombardement de Beyrouth et de la déchéance prononcée à Constantinople contre Méhémet-Ali sur la situation du cabinet. — Deux courants opposés se manifestent dans le public. — Esprit révolutionnaire et esprit pacifique. — Le cabinet offre sa démission au Roi qui la refuse. — Caractère précaire de l’accord rétabli entre le Roi et le cabinet. — Avertissements qui me parviennent à Londres. — Ma situation et ma réponse. — Opinion de M. Duchâtel. — La session des Chambres est convoquée et je demande un congé pour m’y rendre. — Ce que je pense de l’état des affaires et ce que j’en écris au duc de Broglie le 13 octobre. — Le cabinet se propose de porter M. Odilon Barrot à la présidence de la Chambre des députés. — Mon opinion et ma résolution à cet égard. — Attentat de Darmès sur le Roi. — Le cabinet propose au Roi un projet de discours pour l’ouverture de la session. — Le Roi le refuse. — Démission du cabinet. — Le Roi m’appelle à Paris. — Formation du cabinet du 29 octobre 1840.PIÈCES HISTORIQUES. I. — 1º Lettres de créance de M. Guizot, ambassadeur de France en Angleterre. - Le roi Louis-Philippe à la reine Victoria. - 2º Instructions données par M. le maréchal Soult, président du Conseil et ministre des affaires étrangères, à M. Guizot, ambassadeur à Londres.II. — 1º Note adressée par Nouri-Efendi, ambassadeur de Turquie à Paris, en mission à Londres, à l’ambassadeur de France. - 2º Copie de la note collective adressée le 27 juillet 1839 à la Sublime Porte par les représentants des cinq grandes puissances. - 3º Réponse de M. Guizot, ambassadeur de France, à la note de Nouri-Efendi du 7 avril 1840. - 4º Réponse de lord Palmerston à la note de Nouri-Efendi.- 5º Seconde réponse de M. Guizot, ambassadeur de France, à la note de Nouri-Efendi.III. — L’ambassadeur de France à lord Palmerston, sur l’arrangement proposé par le gouvernement français entre l’Angleterre et Naples, dans l’affaire des soufres de Sicile. - Le président du conseil, ministre des affaires étrangères, à Son Exc. le comte Granville, ambassadeur d’Angleterre à Paris. - Lord Palmerston à l’ambassadeur de France.IV. — Extrait d’une dépêche adressée par le lieutenant général sir Hudson Lowe au comte Bathurst, en date de Sainte-Hélène, 14 mai 1821.V. — Banquet donné par la ville de Southampton, le 20 juin 1840, à l’occasion de la construction du chemin de fer de Paris à Rouen, et discours prononcé par M. Guizot.VI. — Discours prononcé par M. Guizot au banquet de la Cité de Londres, le 20 avril 1840.VII. — 1º Note adressée par Son Exc. Chékib-Efendi, envoyé extraordinaire de la Sublime Porte à Londres, à l’ambassadeur de France. - 2º Note de M. Guizot, ambassadeur de France, en réponse à la note de l’ambassadeur de la Sublime Porte.VIII. — Sur les avertissements donnés par M. Guizot au gouvernement du Roi, quant au traité du 15 juillet 1840. - 1º Extrait du Journal le Siècle, numéro du mercredi 29 juillet 1840. - 2º Extrait du Journal le Constitutionnel, numéro du lundi 3 août 1840.IX. — Sur l’attitude des agents français à Constantinople, en juillet et août 1840. - 1º Lord Palmerston à M. Guizot, ambassadeur de France en Angleterre. - 2º Extrait d’une dépêche du vicomte Ponsonby à lord Palmerston, datée de Therapia, 17 août 1840. - 3º Copie d’une dépêche du baron Stürmer au prince de Metternich, en date de Constantinople, du 17 août 1840.- 4º L’ambassadeur de France en Angleterre à lord Palmerston.X. — Traité du 15 juillet 1840, et actes annexés. - 1º Convention conclue entre les cours de la Grande-Bretagne, d’Autriche, de Prusse et de Russie, d’une part, et la Sublime Porte ottomane, de l’autre, pour la pacification du Levant, signée à Londres, le 15 juillet 1840. - 2º Note adressée par lord Palmerston à M. Guizot, le 16 septembre 1840. - 3º Protocole de la conférence tenue au Foreign-Office, le 17 septembre 1840.XI. — Dépêches échangées entre les gouvernements anglais et français sur l’exécution et les conséquences du traité du 15 juillet 1840. - 1º Mémorandum de lord Palmerston, adressé au gouvernement français le 31 août 1840. - 2º Réponse de M. Thiers au Mémorandum de lord Palmerston du 31 août 1840. - 3º M. Thiers à M. Guizot. Dépêche du 8 octobre 1840.XII. — Projet de discours pour l’ouverture de la session des Chambres de 1840, présenté au Roi le 20 octobre 1840, par le cabinet présidé par M. Thiers, et non agréé par le Roi. |