AUGUSTE, SA FAMILLE ET SES AMIS

 

M. CHARLES ERNEST BEULÉ - DE L'INSTITUT.

PARIS — MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS — 1868

 

 

I. — AUGUSTE ET SON SIÈCLE.

II. — AUGUSTE DANS SA MAISON.

III. — LIVIE ET LES JEUNES CÉSARS.

IV. — JULIE ET SON PÈRE.

V. — AGRIPPA ET LA FONDATION DE L'EMPIRE.

VI. — MÉCÈNE ET LES POÈTES.

VII. — LA LITTÉRATURE DE L'EMPIRE.

 

AVANT-PROPOS

Ce n'est point un livre que j'offre au public, c'est une série d'entretiens qui, ont été sténographiés et qu'on m'a demandé de réunir. Je leur laisse leur forme primitive, qui rappellera sans cesse au lecteur mes titres à son indulgence ; il est équitable, en effet, d'accorder certaines licences à l'improvisation et de penser que la rapidité même de l'expression, si elle sert parfois les idées, peut souvent leur nuire. Je prie les historiens et les critiques de ne point m'appliquer leurs instruments de précision, mais d'écouter la voix de leur propre cœur. Les portraits que je retrace sont surtout des études morales, et ce sont les enseignements de l'histoire que je m'efforce d'y faire ressortir. Les consciences fermes en tireront quelque consolation, les consciences ébranlées de salutaires clartés, car les poètes, les adulateurs, les faux légistes de tous les temps ont fait d'Auguste un type qui ne peut qu'attrister ceux qui pensent, justifier ceux qui flattent, tromper ceux qui règnent.

Je dédie ces pages à mes auditeurs de la Bibliothèque impériale : elles leurs appartenaient déjà, mais cet hommage me permet de les remercier publiquement de la sympathie qu'ils m'ont témoignée depuis quatorze ans et de la force qu'ils m'ont prêtée. Peut-être les ai-je aidés quelquefois à admirer ce qui est beau : en échange, ils m'ont toujours appris à n'aimer et à ne louer que ce qui est bien, car le respect que le public imprime est pour l'orateur une source d'inspirations et une règle pour ainsi dire infaillible.