PARIS - MAISONNEUVE ET Cie - 1874
PRÉFACE.I. — ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE. L'homme fossile.Les monuments de l'époque néolithique. - L'invention des métaux et leur introduction en Occident.II. — ÉGYPTE. L'antiquité égyptienne à l'Exposition universelle de 1867.Le poème de Pentaour.Recherches sur l'histoire de quelques animaux domestiques, principalement en Egypte.Le roman des Deux Frères.PRÉFACE.Je réunis dans ces deux volumes des morceaux publiés séparément dans différents recueils, pendant un intervalle de sept ans, de 1867 à 1873. Ce n'est donc point un livre suivi que je présente au public, mais une collection d'études fragmentaires sur un certain nombre de points de la science historique et archéologique destinée à faire revivre le passé, si longtemps oublié, des plus anciennes civilisations. Tantôt j'essaie d'y résumer l'état actuel des connaissances et des travaux des maîtres ; tantôt j'y présente les résultats de recherches personnelles et entièrement originales. Mais ces études détachées et de dates diverses, où les sciences nouvelles de l'égyptologie et de l'assyriologie tiennent la plus grande place, me paraissent avoir cependant entre elles un lien d'unité par la nature de leurs sujets, ainsi que par l'esprit et la doctrine scientifique qui les a inspirées et s'y retrouve d'un bout à l'autre. Quel accueil trouveront-elles auprès du public ? Certes, l'heure présente est bien peu favorable aux calmes spéculations de la science, et il faut faire effort sur soi-même pour se défendre contre l'envahissement des préoccupations et des inquiétudes politiques. J'espère pourtant qu'il y a encore chez nous quelques lecteurs pour les livres étrangers aux querelles, aussi passagères qu'acharnées, des partis, de même qu'il y a encore, grâce à Dieu, des hommes qui travaillent et qui maintiennent les traditions de ce grand -atelier scientifique d'où notre pays a toujours tiré une partie de sa gloire. Ceux-là, qu'on me permette de le dire, ne sont ni les moins bons citoyens, ni les moins utiles, car c'est, avant tout, dans le domaine intellectuel qu'il importe de conserver à la France l'ancienne primauté que l'Allemagne cherche à lui ravir. Les hommes d'étude l'ont compris, et nos rivaux, nos ennemis même, se voient obligés de confesser que des désastres inouïs ne sont parvenus ni à interrompre ni à rendre moins féconde l'activité scientifique de ce pays. Septime Sévère mourant donnait pour dernier mot d'ordre à ses officiers : Laboremus. C'est la devise que doivent adopter plus que jamais tous ceux qui ont à cœur l'avenir et la vraie force de la France. Novembre 1873. |