AUGUSTE.
LIVRE PREMIER.
LIVRE DEUXIÈME.
LIVRE TROISIÈME.
TIBÈRE.
LIVRE PREMIER.
PRÉFACE.
Après avoir achevé l'ouvrage entrepris par M. Rollin, et
conduit l'Histoire romaine jusqu'à la bataille d'Actium, je ne crois pas
pouvoir faire un meilleur usage du loisir auquel me réduit une santé
affaiblie par le travail de l'enseignement public, que de traiter dans le
goût dont mon cher et respectable maître m'a tracé le modèle, l'Histoire des
empereurs, qui est la suite naturelle de celle que je viens de finir. Mon
inclination m'y porte ; les exhortations de plusieurs personnes illustres m'y
encouragent ; et je cède d'autant plus volontiers à cette double impression,
que je ne vois plus d'autre voie qui me reste d'être utile à la société.
Si je me flatte à tort de l'idée de rendre service au
public par le présent que je lui offre, c'est la faute de l'ouvrier, et non
celle de la matière, qui par elle-même est féconde en leçons salutaires pour
les hommes de tout ordre et de toute condition. Tel est le mérite et le prix
de l'histoire, au jugement de tout le monde, et c'est de quoi Plutarque était
si persuadé, qu'il en regardait la connaissance et l'étude presque comme la
plus digne occupation d'un esprit philosophe. Plein de la pensée que
l'histoire est la plus excellente école où l'on puisse former son jugement et
ses mœurs, il avance que sur le trône avec Constantin, se mêlant par bien des
endroits dans les affaires de l'empire, nous donne lieu de sanctifier, au
moins de temps en temps, cet ouvrage par des vertus à un ordre supérieur, et
capables non-seulement de lever le scandale du vice, mais de faire honte à
tout ce qui n'est que vertu purement humaine.
C'est suivant ce plan et dans ces vues, que je me propose
d'écrire l'histoire des empereurs romains depuis Auguste jusqu'à Constantin.
Cette carrière est telle, que je puis avec quelque vraisemblance espérer de
la fournir. Une plus longue et plus vaste m'effraierait, et je reconnais de
bonne foi que jusqu'ici mes études ne se sont guère portées vers tout ce qui
appartient au bas empire. Je me renfermerai donc dans cet espace, que je
traiterai avec tout le soin et toute l'application dont je suis capable ; et
je supplie le lecteur de me pardonner les fautes qui m'échapperont sans
doute, en faveur de la bonne intention et du zèle que j'ai de le servir.
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