PREMIÈRE PARTIE — DEPUIS LES COMMENCEMENTS
DE ROME JUSQU’À LA FIN DE
LA RÉPUBLIQUE.
DEUXIÈME PARTIE — DEPUIS AUGUSTE JUSQU’À LA NAISSANCE DE
L’EMPIRE D’ORIENT.
TROISIÈME PARTIE — DEPUIS CONSTANTIN JUSQU’À
LA FIN DE
L’EMPIRE D’OCCIDENT.
La noblesse de Rome commença par des privilèges
héréditaires, insolents, tyranniques ; elle se fondait sur une distinction de
castes que sanctionnaient des superstitions. Car l’asservissement d’une caste
à l’autre ne se maintient pas sans l’abus des idées religieuses. Le
gouvernement romain eut donc, en ces temps primitifs, pour base la
théocratie. Les pouvoirs politiques, militaires, sacerdotaux, se
concentrèrent entre les mains d’un petit nombre de familles, qui enchaînaient
de ce triple lien les peuples subjugués.
Mais l’énergie et la grandeur du génie italien ne
pouvaient être contenues et resserrées longtemps dans ces entraves ; il les
rompit, et, parles conquêtes successives des classes affranchies, il substitua
à l’exclusive immobilité de la souche patricienne la puissance populaire et
progressive de la noblesse d’illustration. Ce fut le triomphe de la liberté.
Mais la liberté eut ses enivrements et ses excès. La noblesse nouvelle,
qu’elle avait enfantée, lui devint suspecte et odieuse, et, en voulant
l’abattre, elle alla se précipiter avec elle sous le joug du despotisme. Ce
fut la punition du débordement de la démocratie. Alors la noblesse, au lieu
d’être une puissance, ne devint plus qu’une parure de la servitude et un
étalage de vains titres.
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