LES ZOUAVES ET LES CHASSEURS À PIED

 

PAR HENRI D'ORLÉANS, DUC D'AUMALE

PARIS - MICHEL LÉVY - 1855

 

 

PRÉFACE.

LES ZOUAVES.

LES CHASSEURS À PIED.

 

PRÉFACE

 

Ces esquisses, car elles ne méritent pas d'autre nom, ont été insérées dans la Revue des Deux Mondes[1]. Tracées de souvenir et sans documents officiels, elles n'avaient d'autre objet que de rappeler quelques faits qui ne sont pas généralement connus ou qui ont pu être oubliés.

Tout le monde a entendu prononcer le nom des zouaves et des chasseurs à pied ; personne n'ignore que ces deux corps, malgré leur création récente, sont déjà illustrés par plus d'un brillant exploit ; mais on ne sait pas aussi bien quelle fut leur origine, et quelques-uns des traits particuliers qui les distinguent ont pu échapper à bien des esprits. C'est cette lacune que, pour une très-faible partie, nous avons essayé de combler.

Avons-nous besoin de dire que nous n'avons pas prétendu faire une histoire complète des zouaves ni des chasseurs ? Pour raconter tous leurs faits d'armes, toutes les actions auxquelles se rattache leur nom, il aurait fallu plus d'un volume ; l'espace et les matériaux nous auraient manqué également. Mais, lorsque notre organisation militaire est pour l'Europe un juste objet d'admiration, il nous a paru que rien de ce qui pouvait jeter quelque lumière sur cette organisation même n'était sans intérêt ; et, au moment où tous les yeux, tous les cœurs, suivent avec émotion notre brave armée d'Orient, nous avons espéré qu'une simple ébauche, un modeste hommage rendu à cette armée, aurait un certain mérite d'opportunité.

L'accueil bienveillant qui a été fait aux articles de la Revue des Deux Mondes nous décide à les reproduire. Nous le répétons : on ne trouvera pas ici une histoire de la guerre d'Afrique ; nous tenons pour établi que le lecteur est initié au caractère et aux principaux événements de cette guerre, à l'aspect et aux mœurs du pays, et qu'il connaît un peu déjà les hommes et les choses[2]. Avec la composition essentiellement nationale de notre armée, quelle est la famille qui n'ait compté un frère, un parent, un ami, parmi nos soldats d'Afrique ? Quel est le foyer où l'on n'ait écouté avec émotion quelque récit animé, quelque souvenir de bivouac ? Et, parmi ceux qui ouvrent quelquefois un livre ou même un journal, combien en est-il dont la mémoire n'ait pas conservé l'empreinte encore fraîche de quelque épisode dramatique, de quelque piquant tableau ? Le lecteur nous permettra donc de le ramener, sans plus de préambule, vers cette seconde France, l'Algérie, patrie militaire des zouaves.

 

10 avril 1855.

 

 

 



[1] Livraisons des 15 mors et 1er avril 1855.

[2] A ceux qui voudraient se bien rendre compte de la suite des événements accomplis en Afrique depuis 1830, nous recommanderons les Annales algériennes, ouvrage fort remarquable, dont l'auteur, M. Pellissier, vient de donner une seconde édition, continuée jusqu'à 1854. Les Études de M. le général Daumas, d'autres travaux encore, jettent aussi beaucoup de jour sur les mœurs et les traditions arabes.