CHAPITRE Ier. — Période des rois juifs
CHAP. II. — Durée des juges
CHAP. III. — Secours fournis par Flavius Josephus
CHAP. IV. — Y a-t-il eu un cycle sabbatique
CHAP. V. — Des temps antérieurs à Moïse et des livres attribués à ce
législateur
CHAP. VI. — Passages du Pentateuque, tendant à indiquer en quel temps et
par qui cet ouvrage a été ou n’a pas été composé
CHAP. VII. — Époque de l’apparition du Pentateuque
CHAP. VIII. — Suite des preuves
CHAP. IX. — Problèmes résolus par l’époque citée
CHAP. X. — Suite du précédent
CHAP. XI. — Examen de la
Genèse en particulier
CHAP. XIII. — De la tour de Babel, ou pyramide de Bel à Babylone
CHAP. XIV. — Du personnage appelé Abraham
CHAP. XV. — Des personnages antédiluviens
CHAP. XVI. — Mythologie d’Adam et d’Ève
CHAP. XVII. — Mythologie de la création
CHAP. XVIII. — Examen du chap. 10 de la Genèse, ou système géographique des Hébreux
CHAP. XIX. — Division de Sem
CHRONOLOGIE DES ROIS LYDIENS.
§ I
§ II. Solution de quelques difficultés
Remarques sur la traduction de M. Larcher
CHRONOLOGIE D’HÉRODOTE — EMPIRE ASSYRIEN DE NINIVE
§ I. Sa durée. Hérodote et Ktésias opposés quant au temps, mais non quant
aux faits
§ II. Idée générale de l’empire assyrien, selon Ktésias, en Diodore,
livre II, page 113 et suivantes, édition de Wesseling
§ III. Exposé d’Hérodote, sur la durée de l’empire assyrien
§ IV. Calculs d’Hérodote comparés à ceux des Hébreux ; dissonance qui en
résulte
§ V. Solution de la difficulté
§ VI. Coup d’œil sur l’histoire des manuscrits juifs
§ VII. — Monument arménien confirmatif de notre solution
§ VIII. Analyse de la liste assyrienne de Ktésias
§ IX. Époque de la guerre de Troie, selon les Assyriens et les Phéniciens
§ X. Examen de la liste assyrienne de Ktésias
§ XI. Chronologie des Arabes homérites, favorable au plan d’Hérodote
SUITE DE LA
CHRONOLOGIE D’HÉRODOTE — Chronologie des rois de Perse,
cités par les Orientaux modernes, sous le nom de dynastie Pishad et Kéan.
Époques de Zohak, de Féridoun et du législateur Zerdoust, dit Zoroastre.
§ I. Époque du législateur Zoroastre
§ II. Récit des Parsis sur Zoroastre
§ III. Vie de Zoroastre
§ IV. Des anciens rois de Perse, selon les Orientaux modernes
§ V. Dynastie Kéan ou Kaian
§ VI. Dynastie Piche-Dad
Liste chronologique des rois de Juda
Idem des rois Chaldéens de Babylone
CHRONOLOGIE DES BABYLONIENS
CHAPITRE Ier — Fondation de Babylone
CHAP. II. — Récit de Ktésias, système assyrien
CHAP. III. — Récit de Bérose et de Megasthènes. — Système chaldéen
CHAP. IV. — Autorités respectives de Bérose et de Ktésias, comparées et
appréciées
CHAP. V. — Récit d’Hérodote
CHAP. VI. — Résultat
CHAP. VII. — Dimension des principaux ouvrages de Babylone
CHAP. VIII. — Histoire probable de Sémiramis
CHAP. IX. — Récit de Conon et roman d’Esther
CHAP. X. — Babylone depuis Sémiramis
CHAP. XI. — Kanon astronomique de Ptolomée
CHAP. XII. — Rois de Babylone jusqu’à Nabukodonosor
CHAP. XIII. — Règne de Nabopolasar, dit Nabukodonosor
CHAP. XIV. — Siège de Tyr
CHAP. XV. — Prétendue expédition en Égypte, en Libye, en Ibérie, sans
preuves et sans vraisemblance
CHAP. XVI. — Derniers rois de Babylone jusqu’à Kyrus
CHAP. XVII. — Du livre intitulé Cyropédie de Xénophon
CHAP. XVIII. — Du livre intitulé Daniel
CHAP. XIX. — Résumé
CHRONOLOGIE DES ÉGYPTIENS.
CHAP. Ier.
CHAP. II. — Exposé d’Hérodote
CHAP. III. — Système de Manéthon
§ I. Texte de Manéthon en son second volume
§ II. Analyse du texte cité par Josèphe
§ III. Époque de l’entrée et de la sortie des Juifs selon Manéthon
CHAP. IV. — Récit de Diodore
Recherches sur les antiquités du temple de Dendérah, dans la Haute Égypte, d’après la
construction du zodiaque au plafond de son péristyle, par M. Nouet
Époques et dates principales de la chronologie d’Égypte, éclaircies et
appuyées par des dates parallèles et étrangères
Note sur le système des générations
Préface
EST-IL donc vrai que l’Histoire
ancienne soit un problème entièrement insoluble, et que nous soyons
condamnés à n’avoir que des idées vagues, même sur nette partie à laquelle
notre système d’éducation attache une importance religieuse ? Quoi ! depuis
moins de 100 ans, l’esprit humain a su pénétrer une foule d’énigmes de la nature,
dans l’Astronomie, dans la
Physique générale et particulière, dans la Chimie, etc. ; et il ne
pourra deviner les logogriphes que lui-même s’est composé dans les récits de
l’Histoire ! D’où vient cette bizarrerie ? J’interroge les observateurs des
faits naturels ; je leur demande par quelles méthodes ingénieuses et sûres
ils ont fait de si heureuses découvertes, vaincu de si subtiles difficultés ?
Ils me répondent que c’est en rappelant les
anciennes théories à de nouveaux examens ; en dévoilant l’erreur ou la
fausseté de certains faits qu’elles avaient établis comme bases ; en n’admettant
comme vrais que les faits constatés par l’expérience et par l’analyse ; enfin
en ne souscrivant à aucune assertion par le respect des noms et des
autorités, mais seulement par l’évidence qui naît de la démonstration.
Je me tourne vers les raconteurs d’événements
humains, vers ces écrivains qui peuplent nos bibliothèques de volumes sur l’Histoire
ancienne : je leur demande pourquoi, malgré leurs travaux savants et
multipliés, nos connaissances n’ont fait, depuis 200 ans, aucun progrès
par-delà le court espace de six siècles qui précèdent l’ère chrétienne ? Notre tâche, me disent-ils, est bien plus épineuse que celle des Physiciens nous n’opérons
pas comme eux sur des corps palpables, sur des faits soumis à l’évidence des sens
: tels qu’un jury d’enquête, nous opérons sur des faits moraux qui ne sont
pas présents, qui même n’existent plus, et qui nous sont racontés tantôt par
des témoins, tantôt par des gens qui ne les ont pas vus : ces narrateurs parlant
des langues diverses tombées en désuétude, c’est pour nous un premier
obstacle d’être obligés de les apprendre ; déjà nous pouvons commettre bien
des erreurs à les expliquer ; ensuite il nous faut rechercher les faits ou plutôt
les témoignages épars, souvent altérés par leur passage de bouche en bouche ;
il nous faut confronter les récits, apprécier la moralité et les préjugés des
raconteurs ; et sur quelques articles leurs
contradictions sont si absolues, qu’il en résulte des difficultés
inextricables. — Ce n’est pas tout,
ajoute un savant, critique du dernier siècle[1] ; et ce n’est pas la seule ou la vraie raison de nôtre
ignorance : il est une cause bien plus radicale que n’avouent pas mes doctes
confrères : comme eux je m’étais persuadé que les difficultés qui les arrêtent
dans l’Histoire, et surtout dans la Chronologie ancienne, devaient être insolubles
en elles-mêmes, et je croyais qu’il y avait de la présomption à tenter ce que
des hommes d’un grand nom n’avaient pu exécuter ; mais lorsque j’ai parcouru
les routes dans lesquelles ils ont marché, j’ai vu avec surprise que c’était
aux seuls défauts de la méthode qu’ils ont suivie que l’on doit attribuer le
peu de succès de leurs efforts ; ils ont commencé par prendre leur parti dans
les anciennes histoires, dans celles des temps antérieurs à Cyrus, et après
cela ils semblent avoir étudié, non pour parvenir à la connaissance de ce qui
est, mais pour trouver les preuves de ce qu’ils ont imaginé devoir être,
etc.
Je vous entends, judicieux Fréret ; vous voulez dire que,
par l’effet d’un préjugé ancien et dominant, nos érudits out dénaturé les fonctions
de l’un des témoins de l’antiquité, en ce qu’au lieu d’entendre avec
impartialité les dépositions du peuple juif, les ont reçues avec un respect
aveugle, et les ont érigés en décrets suprêmes, auxquels ils ont soumis, de
gré ou de force, les témoignages de ses pairs.
Effectivement, si je parcours les livres écrits ; depuis
200 ans sur l’Histoire ancienne, je vois leurs arguments, leurs systèmes
fondés généralement sur ce principe : Que la Chronologie du peuple
juif est la règle indispensable de celle de tous les autres peuples, et que c’est
à la mesure de son cadre qu’il faut allonger ou raccourcir toutes les Chronologies.
Avec une telle méthode, est-il surprenant que nos connaissances
soient restées stationnaires au même point où les ont laissées Joseph Scaliger
et le P. Petau, il y a plus de 200 ans ? et cela pouvait-il manquer d’être
ainsi, lorsque les savants[2] qui ont cultivé cette
branche d’instruction ont été presque tous des ecclésiastiques qui, s’attribuant
l’Histoire ancienne comme leur domaine à raison de ses rapports avec
la création du monde, ont cru leur conscience et leur religion intéressées à
soutenir l’infaillibilité du système juif.
Voulons-nous dissiper, du moins en partie, les ténèbres
qui couvrent l’antiquité ; il faut avant tout disposer nos yeux à
reconnaître, à accepter la lumière de la vérité : il faut, dans l’interrogatoire
ou dans l’audition des narrateurs, nous dépouiller de toute prédilection : en
un mot, il faut, suivant la méthode des physiciens et des géomètres dans les
sciences exactes, n’admettre par anticipation aucun fait, aucune assertion,
dont la certitude, la vraisemblance morale n’aient été préalablement
discutées et réduites à leur juste valeur.
C’est en cette disposition d’esprit qu’ont été faites les
recherches suivantes que nous soumettons au lecteur ; et parce que, de tous
les objets de discussion et de tous les moyens d’épreuve, le moins irritant,
le moins récusable est le calcul arithmétique c’est sur la Chronologie, qui est
l’arithmétique de l’histoire, que nous allons d’abord exercer notre critique
: nous allons examiner :
1° Quel degré d’exactitude et de correction présente le
système chronologique juif considéré intrinsèquement.
2° Sur quelles bases de faits ou de raisonnements il
établit son autorité, abstraction faite de toute opinion dogmatique.
3° Quels ont été et quels ne peuvent être les auteurs des
livres qui nous offrent ce système, fondant à cet égard nos arguments, nos
preuves, uniquement sur les aveux implicites ou positifs de ces livres.
Ces bases posées, nous verrons quelles conséquences en
résultent pour l’établissement de la Chronologie ancienne prise en général.
Commençons par les temps les plus connus ; les plus
susceptibles d’éclaircissement, et discutons d’abord la période des rois
juifs, depuis Saül jusqu’à la ruine de Jérusalem, sous Sédéqiah, 687 ans
avant notre ère.
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