UN DRAME AUX TUILERIES SOUS LE SECOND EMPIRE

 

PAR PIERRE DE LANO

PARIS - H. SIMONIS EMPIS - 1894.

 

 

I. — AUX TUILERIES.

II. — UNE FAVORITE.

III. — L'ENFANT.

IV. — L'AGENT FRÉPONT.

V. — RAISON D'ÉTAT.

VI. — LA REVANCHE SUPRÊME.

 

Me trouvant, il y a quelque temps, dans un salon parisien, j'eus l'occasion d'y rencontrer une femme dont le nom fut retentissant, aux Tuileries, vers la fin du règne de Napoléon III, et dont la personnalité, légèrement esquissée dans mes ouvrages sur le Second Empire, avait toujours éveillé en moi une très réelle curiosité.

Je m'informai, à son sujet, et j'appris qu'après avoir été emportée par la tourmente, en 1870, qu'après avoir fui à l'étranger, elle était revenue en France, au lendemain de la guerre, et avait fixé sa résidence à Paris.

Je savais que cette femme avait joué, naguère, un rôle auprès de Napoléon III, était entrée dans son intimité, et je m'attachai, l'ayant vue et lui ayant été présenté, à recueillir, sur son individualité, des renseignements précis et favorables à la narration de l'aventure qui l'avait mise en évidence.

C'est cette aventure que je vais conter, dans les pages qui vont suivre. Elle n'est point banale et renferme tout l'intérêt du plus dramatique des romans. La femme dont je parle a bien voulu m'aider, dans sa reconstitution, et me faire bénéficier de souvenirs sans lesquels il m'eût été impossible d'écrire ce livre.

Cette femme que je désignerai par ce nom — lady Stuart — de même âge, à peu près, que l'impératrice Eugénie dont elle fut la rivale, ayant comme elle, aujourd'hui, des cheveux blancs, eut jadis tous les privilèges d'une beauté et d'une situation enviées, mais souffrit cruellement.

C'est le cri de sa peine — faite d'orgueil, d'amour et de maternité — qui va retentir ici.

 

P. DE L.