LIVRE III — LES ACTES DES APÔTRES
La description du gouvernement des provinces romaines, du temps de saint Paul, était un terrain glissant pour les écrivains de l’époque qui n’auraient pas été minutieusement instruits de la vérité. Lorsque Auguste se fut emparé du pouvoir suprême, il se partagea les provinces avec le Sénat. Il y eut ainsi, dès lors, deux espèces de provinces dans l’empire ; les provinces impériales, dont le gouverneur était nommé par l’empereur, et les provinces sénatoriales, dont le gouverneur était nommé par le Sénat. Le gouverneur d’une province impériale portait le titre de légat ou de propréteur (πρεσβευτής ou άντιστράτηγος) ; celui d’une province sénatoriale recevait le nom de proconsul (άνθύπατος)[1]. L’usage et la valeur des noms de propréteur et de proconsul furent ainsi changés ; car, tandis que, sous la République, ils indiquaient que les gouverneurs de province, à qui on les donnait, avaient été préalablement préteurs ou consuls à Home, ils n’exprimèrent plus désormais que l’origine impériale ou sénatoriale de la dignité, sans tenir aucun compte des fonctions qu’avait pu remplir autrefois le personnage qui en était maintenant revêtu. Cette distinction des provinces impériales et sénatoriales est déjà une difficulté grave par elle-même dans la géographie administrative de l’empire romain ; mais ce qui l’accroît outre mesure, c’est que cette distinction fut soumise à des variations et à des changements perpétuels. S’il éclatait des troubles dans une province sénatoriale, et si, pour y rétablir l’ordre, il était nécessaire d’y établir le régime militaire, elle cessait d’être soumise au Sénat pour devenir impériale, et le Sénat recevait en échange une province impériale, qui par là même devenait sénatoriale. Dans cet état de choses, il est quelquefois impossible d’affirmer, à un moment donné, si telle province dépendait directement de l’empereur ou du Sénat, à moins d’être renseigné par un témoignage contemporain, direct et explicite. Ainsi, la province d’Achaïe, quelques années avant le voyage de saint Paul à Corinthe, avait à sa tête un propréteur ; mais à l’époque de ce voyage, elle dépendait du Sénat et était, par conséquent, gouvernée par un proconsul, comme le dit très exactement saint Luc[2]. L’île de Cypre nous fournit un exemple moins connu, mais non moins instructif de la véracité de l’historien des Actes. Les anciens critiques avaient reproché à saint Luc de s’être trompé en plaçant à Cypre un proconsul[3]. Comme Strabon, après avoir mentionné le partage des provinces de l’empire, dont nous avons parlé tout à l’heure, entre l’empereur et le Sénat, ajoute[4] que l’empereur garda pour lui l’île de Cypre, on en avait conclu que le gouverneur de Cypre devait porter, du temps de saint Paul, le titre de propréteur[5]. La conclusion n’était pas exacte, mais elle paraissait l’être. Comment donc justifier saint Luc d’avoir donné au gouverneur de Cypre, Sergius Paulus, le titre de proconsul ? Le cardinal Baronius, dans ses Annales[6], supposa que, quoique Cypre ne fût qu’une province prétorienne, elle était cependant administrée, par honneur, par le proconsul de Cilicie, et que Sergius Paulus était proconsul de Cilicie. Grotius[7] imagina que proconsul n’était pas le titre officiel de Sergius Paulus, mais un titre que lui attribuaient, par flatterie, ses créatures, au lieu de celui de propréteur, auquel il avait seul réellement droit. Toutes ces hypothèses portent à faux, parce qu’une partie des renseignements nécessaires pour résoudre la question manquaient aux savants d’autrefois. Le Sénat donnait ordinairement les deux grandes provinces d’Asie et d’Afrique à deux anciens consuls des années précédentes[8], et il confiait le reste des provinces de sa dépendance à d’anciens préteurs ; mais tous les gouverneurs sénatoriaux, celui de l’île de Cypre, par conséquent, comme les autres, portaient le titre de proconsul, quelles que fussent les charges qu’ils eussent remplies autrefois. C’est là un fait désormais certain. Il est constaté par les récentes découvertes épigraphiques, comme par les informations que nous a laissées Dion Cassius. Les Romains avaient pris possession de l’île de Cypre, peu de temps avant l’ère chrétienne, par les mains de Caton. Cicéron avait été proconsul de Cypre et de Cilicie en 52 avant J.-C. Antoine fit présent de l’île à Cléopâtre ; à la mort du triumvir, Auguste révoqua cette donation[9]. Quand les provinces romaines furent partagées pour la première fois entre l’empereur et le Sénat, l’an 27 avant J.-C., l’île de Cypre échut en partage à Auguste ; mais Dion Cassius nous apprend que l’empereur échangea plus tard, avec le Sénat, Cypre et la Gaule narbonnaise contre la Dalmatie[10]. Rappelant ce détail à l’année 22 avant J.-C., il ajoute : Et c’est ainsi qu’on commença à envoyer des proconsuls dans ces contrées[11]. De là il résulte que Strabon est exact, quand il donne la liste des provinces impériales et sénatoriales du temps d’Auguste ; Dion Cassius est d’accord avec lui sur ce point ; l’un et l’autre placent également l’île de Cypre parmi les provinces dépendant de l’empereur. Seulement Strabon omet de dire ce que nous apprend Dion Cassius, c’est que bientôt après le premier partage, il y eut un échange et que Cypre passa d’Auguste au Sénat et au peuple. Dion Cassius complète ainsi Strabon et sa propre exactitude est confirmée par les monuments épigraphiques et numismatiques, qui s’unissent tous pour rendre témoignage aux Actes des Apôtres. Que Cypre ait été sous la juridiction des proconsuls depuis lors et du temps de saint Luc, nous en avons d’ailleurs des preuves décisives. Les documents contemporains attestent en effet la présence des proconsuls dans cette île avant, pendant et après le règne de l’empereur Claude, sous lequel saint Paul la visita. Les inscriptions nous font connaître le nom de deux des gouverneurs de cette île du temps de Claude, en l’an 51 et l’an 52. Ils s’appelaient Q. Julius Cordus et L. Annius Bassus[12], et portaient le titre de proconsuls. Les médailles nous ont conservé le nom d’un troisième proconsul, Cominius Proclus, et peut-être même d’un quatrième, Quadratus, qui administrèrent aussi Cypre à l’époque de Claude[13]. La médaille de Cominius Proclus porte, sur la face, une tête laurée de l’empereur Claude, avec l’inscription latine : (CL)AUDIUS CAESA(R AUG). Sur le revers, on lit en lettres grecques : ΕΠΙ ΚΟΜΙΝΙΟΥ (ΠΡΟΚΛ)ΟΥ ΑΝΘΥΠΑ(ΤΟΥ) ΚΥΠΡΙΩΝ. C’est-à-dire : (Monnaie) des Cypriotes, sous Cominius Proclus, proconsul. Le nom de Proclus est en partie effacé sur le spécimen que nous reproduisons ici, mais il est bien conservé dans d’autres exemplaires, inférieurs sous d’autres rapports.
Le titre d’anthupatos ou proconsul, que prend Cominius Proclus sur cette médaille, est précisément celui que saint Luc donne à Sergius Paulus. Pendant quelque temps seulement, l’île de Cypre n’a pas été gouvernée par des proconsuls. Une inscription, découverte à Éphèse par M. Wood, montre qu’il y avait, sous l’empereur Hadrien[14], un propréteur en Cypre, probablement à la suite de troubles amenés par l’insurrection des Juifs ; mais l’île ne tarda pas à être remise sous la dépendance du Sénat, car, quelque temps après, sous l’empereur Sévère, en 198, elle est de nouveau sous l’administration d’un proconsul[15]. L’exactitude -minutieuse de saint Luc est donc au-dessus de toute contestation. Il ne manquait plus, pour lui donner la confirmation la plus éclatante, que de découvrir une inscription de Sergius Paulus lui-même, dans laquelle il prît le titre que lui décerne l’auteur des Actes des Apôtres. M. di Cesnola a eu le rare bonheur de découvrir cette inscription, à Soles, sur un piédestal de marbre blanc. C’est une dédicace d’un certain Apollonius à son père et à sa mère[16]. Elle est en partie mutilée, et le sens en est fort douteux ; mais la phrase importante pour nous est très claire et sans ambiguïté possible. Elle donne la date du monument en ces termes : ΕΠΙ ΠΑΥΟΥ (ΑΝΘ)ΥΠΑΤΟΥ. Sous Paulus, proconsul. Lorsque saint Paul et saint Barnabé visitèrent l’île de Cypre, Sergius Paulus résidait à Paphos, aujourd’hui Kuklia. On y voit encore les ruines du grand temple de Vénus. Il était situé sur une éminence ; une partie de ses murs gigantesques sont restés debout. Vénus était la grande déesse de l’île, d’où le surnom de Cypria qu’elle avait reçu. Paphos se distingue par sa beauté. Une mer bleue et brillante, une plaine verdoyante et dorée par le soleil, des collines tapissées de forêts de pins et veinées de blanc par des masses de neige[17]. Du temps de saint Paul, la plupart des habitants de l’île de Cypre étaient grecs, mais il y avait aussi un grand nombre de Juifs, dont la plupart s’y étaient sans doute fixés quand Hérode le Grand avait obtenu le monopole des riches mines de cuivre de l’île, moyennant la redevance de la moitié des bénéfices qu’il s’était engagé à payer à l’empereur Auguste[18]. Le récit des Actes nous apprend que Sergius Paulus avait auprès de lui à Paphos[19], quand Barnabé et Saul arrivèrent dans cette ville, un devin ou magicien juif appelé Élymas (Barjésu). Comme ce pseudo-prophète, ainsi que l’appelle le texte, s’efforçait de détourner le proconsul d’embrasser la foi chrétienne, Saul, qui pour la première fois est alors appelé Paul, le frappa de cécité[20]. La magie et !a sorcellerie étaient en grand honneur dans l’île de Cypre, comme on peut le conclure de ce passage et comme l’atteste l’épigraphie. On a trouvé en effet à Curium, non loin de Paphos, d’assez nombreuses inscriptions[21] gravées sur des tablettes de plomb[22] et contenant des formules magiques, conjurations, imprécations contre certaines personnes[23]. Elles sont rédigées en grec et d’une manière analogue quant au fond. Voici la traduction de l’une d’entre elles : 1. Démons[24], qui habitez sous la terre et démons, qui que vous soyez, 2. pères des pères et mères semblables aux hommes, 3. vous qui habitez ici et vous qui habitez ici, 4. ôtant
du cœur l’esprit[25] plein de soucis, 5. faites sortir d’Ariston, 6. l’esprit[26] qu’il a contre moi Sotérianos, appelé aussi Limbaros, et 7. sa colère, et retirez de lui son pouvoir et sa force et 8. rendez-le froid et aphone et sans souffle[27], 9. froid pour moi Sotérianos, appelé aussi Limbaros. Je vous adjure 10. par les grands dieux μασωμασιμαβλα[βοιω[28] 11. μαμαξω
ευαζω
ενδενεκοπτουραμελοφθημαρα]ρα 12. κ]ου ρασρωεεκαμαδωρμαχθουδουρασκιθωρακηβο 13. ζων]θθααθχαμοδοιραλααρ
ακου ραεντ
ακου μαλας ακουεστε 14. αλαρ]ουεχεαρμαλαρκαραεφθη
σισοχωρ
αδωνεικ χθω[ν 15. χο]υχμαθερφεσθερμωμασμαρσμαχουχιμαουφιλα[εσωσι 16. dieux du monde inférieur. Faites sortir d’Ariston et du fils 17. d’Ariston
l’esprit[29]
et la colère qu’il a contre moi, 18. Sotérianos appelé aussi Limbaros, et livrez-le au gardien de la porte 19. d’où viennent les malédictions, à celui qui est préposé à la porte de l’Hadès[30] 20. et
aux verroux du ciel στερξερξ
ηρ 21. ηξα
ρη]σιχθων
αρδαμαχθουρ
πριστευ
λαμπαδευ στενα[κτα 22. Ensevelissez celui dont le nom a été auparavant écrit sur cette puissante[31] 23. conjuration[32]. 24. Je conjure contre vous le roi des démons muets. 25. Écoutez
le grand nom, car il est votre maître, le 26. grand
σ]ισοχωρ, qui fait sortir des portes de l’Hadès. 27. Liez (par les conjurations magiques)[33] mon ennemi Ariston et endormez 28. sa largue, et son esprit ; et la colère qu’il a contre moi, 29. Sotérianos,
appelé aussi Limbaros, lui Ariston, afin qu’il ne lui suit pas possible 30. de
s’opposer à moi en quoi que ce soit, je vous conjure, démons 31. polyandres,
morts de mort violente, prématurée, qui n’avez pas passé par le tombeau, par
celle 32. qui déchire la terre κατενενκασης μελιουχου ταμελη κε αυτον μελιουχον, 33. je vous conjure par αχαλεμορφωθ qui est seul sur la terre, 34. dieu,
οισωρνοφρις[34] οισραπω[35], exécutez les choses ici écrites. 35. Ô
tombeau plein de larmes, dieux du monde inférieur, Hécate Cthonia et Hermès
Cthonios 36. et
Pluton et les Érynnies Hypochtoniennes et vous qui dormez ici, 37. prématurément
morts et sans nom, enlevez sa voix à Ariston 38. qui
est contre moi, Sotérianos, appelé aussi Limbaros. Je vous confie 39. cette
conjuration pour réduire au silence Ariston ; 40. donnez
son nom aux dieux chtoniens αλλα αλκη 41. κε
αλκε]ω κε
λαλαθανατω τω
τριωνυμω
κουρα, que toujours pour moi ils 42. accomplissent (ce que je demande) et qu’ils réduisent au silence mon ennemi à moi Sotérianos, 43. appelé
aussi Limbaros, (mon ennemi) Ariston. Réveille-toi pour moi, toi qui as 44. le
palais souterrain des Érynnies. Je vous conjure 45. par les dieux de l’Hadès[36]... Élymas faisait peut-être commerce en Cypre de tablettes magiques exécratoires analogues à celle que nous venons de rapporter. |
[1] H. Waddington, Fastes des provinces asiatiques de l’empire romain, 1ère partie, 1872, p. 3-4, 17 ; Conybeare and Howson, The Life and Epistles of St. Paul, 1880, p. 116.
[2] Actes, XVIII, 12.
[3] Cf. L. de Wette, Kuragefasstes exegetisches Handbuch, Apostelgeschichte, 1841, p. 97.
[4] Strabon, XIV, 6, édit. Didot, p. 584, après avoir dit que Marcus Caton avait pris possession de l’île de Cypre, ajoute : Έξ έκείνου δέ έγένετο έπαρχία ή νήσος, καθάπερ καί νΰν έστι, στατηγική.
[5] Strabon, XVII, 25, édit. Didot, p. 713. Strabon nomme Cypre comme la neuvième province impériale. Ce qu’il dit est exact, mais pour une très courte période, de l’an 27 à l’an 22 avant Jésus-Christ. Becker et Marquardt, Handbuch der römischen Alterthümer nach den Quellen bearbeitet, Leipzig, 1851, t. III, Abth. I, p. 295, note. Nous verrons plus loin, p. 202, comment Auguste échangea Cypre et la Narbonnaise pour la Dalmatie. Saint Luc, a donc été très exact, là où les savants modernes se sont longtemps égarés.
[6] Baronius, Annales ecclesiastici, ad annum 46, édit. de 1738, t. I, p. 336.
[7] D’après Grotius, on ne pouvait justifier l’expression de saint Luc, qu’en l’expliquant par une catachrèse : Τώ άνθυπάτω, proconsule, dit-il, est κατάχρησις, (abusio), proprie enim qui Cypro præerat vocabatur άντιστράτηγος, proprætor. Sed non mirum est Grœcos ista permiscuisse, aut potius, ut egregii erant adulatores, nomen quam honorificentissimum dedisse provinciarum Rectoribus. Generale nomen est Præsidis, quo et hic latine uti licet. Grotius, Ad Acta Apostolorum, XIII, 7, dans ses Opera theologica, 1619, t. II, vol. I, p. 612.
[8] Les deux plus anciens parmi les consuls des années précédentes tiraient au sort les deux proconsulats.
[9] General L. Palma di Cesnola, Cypim, its ancient cities, tombs and temples, a narrative of researches and excavations during ten years’ residence as American Consul in that island, in-8°, Londres, 1877, p. 29.
[10] Dion Cassius, LII, 12, édit. Teubner, t. III, p. 89.
[11] Dion Cassius, LIV, 4, t. III, p. 117. On voit que, dans ce passage, Dion Cassius emploie le même mot que saint Luc, άνθύπατος.
[12] Bœckh, Corpus inscriptionum græcorum, n° 2631, 2632, t. II, P. 442.
[13] J. Y. Akerman, Numismatic Illustrations of the New Testament, in-8°, Londres, 1846, p. 3942.
[14] Mommsen, Corpus inscript. lat., t. III, n° 6072, p. 679.
[15] Mommsen, Corpus inscript. lat., t. III, n° 218, p. 42.
[16] Di Cesnola, Cyprus, p. 425. Cf. p. 229. Le nom de Sergius ne se lit pas dans cette inscription, mais on ne peut guère douter que ce ne soit le proconsul de ce nom, car les exemples de la suppression de l’un des deux noms ne sont pas rares. Sur le proconsul P. Sergius, voir aussi A. Palma di Cesnola, Salaminia, in-8°, Londres, 1882, p. 109.
[17] Dixon, British Cyprus, in-8°, Londres, 1879, p. 315.
[18] Josèphe, Ant. jud., XVI, IV, 5 ; XIII, X, 4 ; XVII, XII, 2.
[19] Pour les monuments antiques de Paphos, voir Max Ohnefalsch Richter, Kypros, die Bibel und Homer, 2 in-4°, Berlin, 1893, Tafel-Band, pl. XVIII ; Text-Band, p. 521.
[20] Actes, XIII, 6-12.
[21] Elles sont au nombre de dix-sept. On les a trouvées toutes ensemble, en creusant un puits et elles sont conservées aujourd’hui au British Museum à Londres.
[22] Miss L. Macdonald les a publiées, Inscriptions relating to Sorcery in Cyprus, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archæology, février 1891, t. XIII, p. 174-190.
[23] Cette espèce de charmes s’appelait en grec κατάδεσμος, κατάδεσις, en latin, diræ, defixiones, lien, nœud magique.
[24] Δεμονες.
[25] Θυμος.
[26] Θυμος.
[27] Απνευμοναν.
[28] Nous reproduisons tels quels les mots magiques qui n’ont pas de sens ou dont le sens est inconnu. Ces mots se retrouvent dans les autres incantations de Curium.
[29] Θυμος.
[30] On déposait les formules imprécatoires dans le cercueil d’un mort, afin qu’il les remit dans l’autre monde aux dieux de l’enfer, pour en assurer l’accomplissement. Voir G. Maspero, Nouvelle “Tabella Devotionis”, découverte à Hadrumète, dans R. de la Blanchère, Collections du Musée Alaoui, in-fol., Paris, 1890, p. 101-108, G. A. Deissmann, Ein epigraphisches Tafel des alexandrinischen Alten Testaments, dans ses Bibelstudien, in-8°, Marbourg, 1895, p. 33.
[31] Φιμωτικος, qui lie, réduit au silence.
[32] Κατάθεμα, même sens que κατάδεμος.
[33] Καταδησατε.
[34] Osiris.
[35] Sérapis (?).
[36] L’inscription a 58 lignes. Les lignes 46-53 sont inintelligibles, et renferment presque exclusivement des mots qui n’ont pas de sens. Les lignes 54-58 sont mutilées. Voir Miss L. Macdonald, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archæology, février 1891, p. 466-167, 174-175.