Les découvertes modernes en Égypte, en Assyrie, en Chaldée, en Perse, en Susiane, ont jeté de vives lumières sur plusieurs parties de l’Ancien Testament. Elles ont fait renaître en quelque sorte à une nouvelle vie des nations qui semblaient à jamais disparues ; elles nous ont mis sous les yeux les inscriptions et les monuments qui nous peignent leurs guerres, leurs mœurs, leurs coutumes, leur religion, leur civilisation tout entière, et comme ces peuples ont été en contact avec Israël, leur histoire, désormais comme, éclaire dans les Saintes Écritures des points obscurs, dissipe des doutes, explique des allusions, rend le livre sacré plus intelligible et révèle même des faits ignorés. L’archéologie ne fournit point une aussi riche moisson à celui qui cultive le champ du Nouveau Testament. La récolte est moins abondante, parce que les Grecs et les Romains, qui avaient succédé aux Égyptiens, aux Assyriens et aux Perses dans l’empire du monde occidental, à l’époque de la venue de Notre-Seigneur, n’étaient pas tombés dans l’oubli ou n’étaient pas négligés comme ceux dont ils étaient les héritiers. Leurs monuments littéraires ont été de tout temps connus et exploités ; on s’en est toujours servi pour l’étude des Évangiles ; ils n’ont donc rien à nous apprendre de nouveau ; seules les inscriptions et les médailles peuvent nous fournir quelques renseignements jusqu’ici ignorés. Les fouilles et les recherches faites en Palestine n’ont guère agrandi non plus le domaine de nos connaissances, car on n’a presque rien découvert dans ce pays. Cependant, si le trésor ne s’est pas accru autant qu’on aurait pu le souhaiter, il ne faut ni dédaigner ni négliger les richesses acquises. L’épigraphie et la numismatique grecques et romaines ont élucidé un certain nombre de questions historiques, relatives au premier siècle ; les progrès de la plupart des sciences ont aussi contribué à rendre plus clairs des détails divers disséminés dans le Nouveau Testament. C’est ainsi que la philologie comparée a fait mieux connaître les langues qu’on parlait au temps de Notre-Seigneur ; que les catacombes romaines et les magnifiques travaux de J. B. de Rossi nous ont appris ce que les premiers chrétiens lisaient dans nos Évangiles et comment ils les comprenaient. Il y a donc dans les découvertes archéologiques de notre siècle bien des matériaux précieux à recueillir pour l’interprétation des écrits du Nouveau Testament, et c’est ce que nous allons nous efforcer de faire dans les pages qui suivent. Un premier livre sera consacré à l’authenticité des écrits du Nouveau Testament, prouvée par leur langage même ; un second, à certaines questions relatives aux Évangiles ; un troisième, aux Actes des Apôtres et un quatrième et dernier aux monuments des catacombes. |