HISTOIRE DES GAULOIS

Deuxième partie

CHAPITRE IX.

 

 

LES ARVERNES et les Édues avaient mis bas les armes ; la plupart des compagnons de Vercingétorix étaient prisonniers ou morts ; les chefs éduens se résignaient à la paix ; un seul d’entre eux, inébranlable dans son patriotisme, avait refusé de jurer obéissance aux Romains, et s’était retiré chez les Trévires : ce généreux patriote se nommait Sure et n’était pas moins illustre par sa naissance que par ses qualités personnelles [B. G., 8, 30]. Malgré ces défections, le reste de la Gaule ne perdait point courage, et tous les personnages marquants de la dernière guerre n’avaient point replis l’épée dans le fourreau : Comm l’Atrébate et Ambiorix vivaient encore ; et Luctère, l’ami et le compagnon de Vercingétorix avait résolu de périr ou de venger le désastre d’Alésia. Outre ces hommes éprouvés par d’anciens services , une foule de chefs, inférieurs dans la confédération, mais puissants chacun dans sa cité, s’agitaient pour combiner un nouvel effort : tels étaient Gutruat chez les Carnutes, Dumnac chez les Andes, Corrée chez les Bellovakes, et le Sénonais Drappès. Drappès surtout s’était signalé durant la campagne précédente, et avait mérité pax des coups hardis la haine et l’effroi des Romains; à la tête d’une bande d’esclaves fugitifs, de bannis et de gens de toute espèce, il avait fait la guerre en partisan, pillant les bagages interceptant les convois, harcelant l’arrière-garde ou les flancs de l’ennemi [Ibid.] ; et César en avait beaucoup souffert. Après s’être concertés entre eux et avec les personnages influents des autres peuples, les chefs de la nouvelle coalition arrêtèrent un plan commun de défense.

Une expérience funeste ne leur avait que trop démontré l’infériorité des forces gauloises réunies en masse, contre la masse des farces romaines [B. C., 8, 1]. Ils sentaient que la guerre partielle et simultanée en un grand nombre de lieux était la seule praticable avec quelque chance de succès [Ibid.], contre des troupes aussi exercées et contre un général aussi habile ; et pour diviser, dès l’ouverture des hostilités, les légions et l’attention du proconsul, ils établirent trois centres de résistance: un dans le nord chez les Bellovakes, un autre dans l’ouest chez les Andes, et le troisième dans le midi chez les Cadurkes. Les Trévires devaient en outre s’armer pour inquiéter et retenir Labienus sur le territoire séquanais ou aux environs. Ce plan étant approuvé par les nations liguées, on commença de toutes parts à ramasser des vivres, et à réparer les places fortes.

On ne put agir en si grand secret que l’ennemi n’en conçût de l’inquiétude ; les Bituriges principalement, obligés de faire tous leurs préparatifs sous les yeux d’une légion et presque à la vue de César, découvrirent la chose [Ibid., 2]. Dès que le proconsul fut instruit de leurs mouvements, laissant à Bibracte son questeur Marc-Antoine, il partit dans la nuit des calendes de janvier, alla joindre la légion cantonnée chez les Bituriges, et fit venir à grandes journées une des deux qui hivernaient chez les Rèmes. Quand il les eut ralliées, il sortit inopinément de son camp, et se mit à parcourir le territoire biturige. Cette brusque attaque surprit la population disséminée dans les campagnes et occupée des travaux de la culture; elle ne fut pas même avertie par le signal qui précédait ordinairement César, l’incendie des habitations [Ibid., 3]. Plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants furent saisis et traînés garrottés parmi les bagages ; les autres, fuyant devant lui, et poursuivis de canton en canton, crurent trouver refuge chez les peuples voisins; soit à l’abri d’hospitalités particulières, soit sous la protection des liens politiques; mais César les y poursuivit, parcourant le fer à la main tous les pays d’alentour et ne laissant pas aux habitants, occupés de leur propre salut, le loisir de secourir autrui [Ibid.] ; dans chaque lieu, sur sa route, il se fit livrer des otages. Après avoir ainsi chassé pendant plusieurs semaines cette population mourant de froid, de faim et de lassitude, il lui proposa de rentrer en grâce. Que pouvaient ces malheureux ? ils subirent toutes les conditions qu’il plut à l’ennemi de leur imposer ; c’est ce que l’historien romain de cette guerre appelle la clémence de César : à ce prix, ils purent revoir leurs foyers dévastés. La clémence de César s’étendit aussi sur les peuples qui avaient prêté asile aux fugitifs ; mais elle ne fut point gratuite. Il fallut que ces peuples fissent les frais d’une gratification accordée par le proconsul à ses soldats, en dédommagement de leurs fatigues, et montant à deux cents sesterces par soldat et deux mille écus par centurion[1]. Il renvoya ensuite les deux légions chez les Rèmes, et revint à Bibracte après quarante jours d’absence.

Mais les Carnutes, mécontents de la prompte soumission de Bituriges, entrèrent aussitôt sur leurs terres pour les forcer à reprendre les armes. Le proconsul n’était de retour à Bibracte que depuis dix-huit jours : il se décida pourtant à partir de nouveau; tirant de leurs quartiers la quatorzième et la sixième légion cantonnées sur la Saône pour assurer les communications et les subsistances, il les mena contre les Carnutes. Les Carnutes à son approche, évacuèrent le territoire biturige ; César les suivit au-delà de la Loire ; il trouva leur pays presque désert : les habitants s’étaient dispersés et cachés au fond des bois. César qui ne voulait pas exposer ses troupes aux rigueurs d’une saison rude et pluvieuse, les cantonna dans Génabum, partie sous les masures réparées par les Gaulois, depuis l’incendie de l’année précédente, partie sous des baraques qu’il fit construire et recouvrir de chaume. Cependant il envoya sa cavalerie et son infanterie auxiliaire sur tous les points où l’on disait que les fugitifs s’étaient retirés. Ces courses ne furent point vaines ; et chaque fois les Romains ramenèrent au camp un grand nombre de captifs et de bestiaux. Enfin la population carnute, mal abritée au fond de ces bois, assiégée et décimée par l’épée de l’ennemi, par l’âpreté et les pluies de l’hiver, se dispersa chez les nations voisines où elle trouva un asile [B. G., 8, 5].

Sur ces entrefaites la guerre recommença dans le nord; les Bellovakes les premiers prirent les armes ; les Aulerkes, les Vélocasses, les Calètes, les Ambiens, les Atrébates suivirent. La confédération attendait encore de la cavalerie germaine que Comm [B. G., 8, 7] l’Atrébate avait été enrôler au-delà du Rhin. Pendant l’absence de ce chef actif,le commandement suprême avait été confié au Bellovake Corrée [Ibid.] que recommandait surtout au choix de ses compatriotes une haine profonde et implacable envers les Romains. Le rendez-vous général était sur la frontière des Rèmes, opiniâtres dans leur trahison envers la cause nationale et dans leur amour pour l’étranger. César, à ces nouvelles, laissa ses deux légions en cantonnement à Génabum, en réunit quatre autres et se porta en toute hâte vers la frontière des Rèmes. Il se fit livrer tout ce que ce peuple, les Lingons et quelques autres cités voisines possédaient de cavalerie, repartit aussitôt et entra sur les terres bellovakes. Comme celles des Carnutes, il les trouva abandonnées ; les hommes en état de combattre s’étaient réunis sur une colline protégée par des marais et des bois ; la multitude sans armes s’était cachée dans des retraites inaccessibles ; quelques individus seulement étaient restés dans les champs, moins pour travailler que pour observer l’ennemi [Ibid.].

César alla prendre position en face de l’armée confédérée ; il s’y fortifia par d’énormes fossés, des tours à trois étages que des galeries joignaient ensemble, et par d’autres ouvrages extraordinaires [Ibid., 9]. De l’enceinte de cette forteresse, il faisait des sorties dans la plaine pour ramasser des provisions, et du côté du camp gaulois pour engager quelques escarmouches. Chaque jour se livraient des combats partiels dont le résultat la plupart du temps était favorable aux confédérés. Une fois ils attirèrent la cavalerie rémoise dans une embuscade où elle perdit beaucoup de monde, et entre autres Vertsike qui la commandait, et était alors principal magistrat de sa cité. Son grand âge lui permettait â peine de monter à cheval ; cependant, selon la coutume des Gaulois, il ne s’était point prévalu de sa vieillesse pour refuser le commandement, et il n’avait pas voulu que l’on combattît sans lui [Ibid., 12]. Ces succès animèrent les Belges et les confirmèrent dans le système de guerre qu’ils avaient adopté. Sur ces entrefaites Comm arriva, amenant avec lui cinq cents hommes de cavalerie germaine: c’était tout ce qu’il avait pu enrôler au-delà du Rhin [Ibid., 10].

César n’osait pas attaquer de vive force le camp gaulois couvert, par ses marais; pour l’enfermer d’une circonvallation, quatre légions n’étaient pas suffisantes ; il envoya à Trebonius, cantonné à Génabum, l’ordre de lui amener les deux qu’il commandait et celle qui hivernait chez les Bituriges. Tant de mystère et de célérité accompagnèrent la marche du lieutenant qu’il était entré déjà dans la Belgique lorsque les chefs gaulois eurent avis de son approche. Craignant un siège pareil à celui d’Alésia, ils prirent le parti de renvoyer la nuit tous ceux que l’âge, les forces ou le défaut d’armes rendaient inutiles, et avec eux tout leur bagage. Tandis qu’ils étaient occupés de mettre en mouvement cette troupe où les chariots jetaient une grande confusion, il arriva que le jour les surprit ; craignant que les Romains ne se missent aussitôt à la poursuite de cette colonne, ils se rangèrent en bataille devant leur camp. César ne jugeait prudent ni d’attaquer ceux qui attendaient de pied ferme, ni de poursuivre les autres en gravissant une colline escarpée ; il voulut néanmoins avancer un peu, afin de gêner la retraite. Il fit jeter des ponts de claies sur le marais, et gagea rapidement la cime du coteau, n’étant plus séparé de l’ennemi que par un ravin étroit. Les légions y montèrent en ordre de bataille et s’y déployèrent dans une position d’où les traits de leurs machines portaient jusque sur les rangs gaulois [B. G., 8, 13-14].

Les Belges attendaient que le proconsul vînt les attaquer sur leur terrain de l’autre côté du ravin ; leur colonne de fuyards et de bagages, s’enfonçant de plus en plus dans les bois, se trouvait, à peu près hors de danger, mais eux-mêmes n’osaient commencer leur retraite, de peur d’être attaqués et pris en désordre. César, voyant leur résolution, fit tracer et fortifier son camp sur la colline qu’il occupait. L’ouvrage fini, il tint l’infanterie sous les armes et la cavalerie avec les chevaux bridés aux avant-postes; ces manœuvres employèrent tout le jour. Déjà la nuit approchait. La situation des Bellovakes devenait d’instant en instant plus précaire ; car d’un côté les Romains étaient prêts à les poursuivre au moindre mouvement, de l’autre, séparés de leurs bagages, ils ne pouvaient passer la nuit sans vivres, et ils prévoyaient de plus grands périls pour le lendemain. Ils se tirèrent de cette situation critique par un stratagème. Comme tous les Gaulois, en guerre, ils portaient un faisceau de branches ou de paille sur lequel ils s’asseyaient [B. G., 8, 15] ; ils firent passer de main en main ces faisceaux, les amoncelèrent sur leur front de bataille, y mirent le feu partout en même temps : bientôt une haie de flammes les déroba à la vue des Romains ; ils prirent ce moment pour fuir à toutes jambes [Ibid.].

Quoique César ne pût pas apercevoir les Gaulois en retraite, cet embrasement lui fit soupçonner la ruse; il jeta en avant sa cavalerie, et suivit avec les légions; pourtant, comme il devait se tenir en gardé contre quelque surprise, il ne s’avança qu’avec lenteur. Les cavaliers d’ailleurs ne pouvaient pénétrer à travers la fumée et les flammes ; ceux qui s’y laissaient emporter, voyaient à peine la tête de leurs chevaux [B. G., 8, 16]. Les Gaulois eurent le temps de s’échapper, firent dix milles sans perte, et s’arrêtèrent dans une position avantageuse, d’où, par leurs embuscades fréquentes, ils nuisaient beaucoup à l’ennemi. Ces rencontres se multipliaient lorsque César apprit d’un captif que le chef Bellovake Corrée avait choisi sur toute son armée mille cavaliers et six mille fantassins des plus braves, et les avait postés dans un lieu où il soupçonnait que les Romains viendraient à cause de la quantité de grains et d’herbe qui s’y trouvait. César, averti à temps, fit partir en avant toute sa cavalerie avec l’infanterie légère ; lui-même suivit avec les légions du plus près qu’il lui fut possible [Ibid., 17].

Le lieu de l’embuscade était une plaine d’un mille carré, entourée dans toute sa circonférence` par des bois épais et une rivière profonde ; Corrée l’avait ceinte d’un cordon de troupes d’élite. A l’approche de la cavalerie romaine, le chef Bellovake parait à la tête de ses cavaliers et la charge vigoureusement ; .la cavalerie romaine recule; l’infanterie légère accourt et la soutient ; l’infanterie gauloise sort du bois ; le combat s’engage sur tous les points et se prolonge longtemps incertain ; l’arrivée des légions décida de la victoire. Les Gaulois découragés cherchent alors à fuir par divers chemins; mais cette enceinte impraticable où ils s’étaient proposé d’enfermer leur ennemi, ils s’y trouvent pris eux-mêmes ; vaincus, débandés, ils gagnent en tumulte les bois ou la rivière ; les Romains les poursuivent l’épée dans le dos, en massacrent et en noient un grand nombre. Dans cette épouvantable confusion, Corrée, supérieur à sa fortune, refuse de quitter le champ de bataille ; vainement on lui crie de se rendre; entouré de cadavres ennemis, il blesse, il renverse tout ce qui ose approcher et force les vainqueurs irrités à l’accabler de loin sous une grêle de traits [B. G., 8, 19].

Cette journée fut fatale à la cause gauloise. Les Bellovakes, voyant l’élite de leur infanterie détruite, leur cavalerie perdue, leur chef tué, le sort entièrement contraire, et César près d’eux, courbèrent la tête. Ayant convoqué à son de trompe le conseil des confédérés, ils demandèrent à grands cris qu’on envoyât des députés et des otages aux Romains. A ces seuls mots, Comm monta à cheval, sortit du camp, et sous l’escorte des cavaliers qu’il avait amenés d’outre-Rhin, de forêt en forêt, il parvint à gagner la Germanie [B. G., 8, 21], reniant une patrie qui se résignait déjà à servir, et allant en chercher une autre où du moins ses yeux ne rencontreraient pas un Romain.

La proposition des Bellovakes fut adoptée par les coalisés, mais des députés des premiers se rendirent d’abord auprès de César pour sonder ses dispositions. Ils le conjurèrent de se contenter des calamités que ses armes avaient fait peser surfeur nation : elle était ruinée ; sa cavalerie, sa meilleure infanterie étaient anéanties. Cependant, ajoutaient-ils, leurs frères avaient tiré de cette défaite un véritable avantage, puisque Corrée n’était plus, lui qui seul avait soulevé le peuple, qui seul était l’auteur de la guerre ; car, de son vivant, le sénat n’avait jamais eu autant de pouvoir que l’aveugle multitude [B. G., 8, 21]. César répondit qu’il était commode sans doute d’accuser les morts de toutes les fautes commises ; mais qu’il n’y avait personne, quel que fût son crédit, qui pût allumer et soutenir la guerre avec le seul secours du peuple malgré l’opposition des principaux citoyens et du sénat ; qu’au reste il les regardait comme assez sévèrement châtiés. La nuit suivante la réponse de César fut rapportée aux Bellovakes, et les autres cités qui attendaient l’issue de la négociation envoyèrent à leur tour des députés et livrèrent des otages.

La guerre était donc encore une fois étouffée dans le nord ; la population était abattue, mais non soumise. La domination romaine inspirait une, telle haine qu’on abandonnait en foule les villes et les campagnes pour aller vivre au fond des bois [B. G., 8, 24]. Des bandes nombreuses passaient le Rhin sur les traces de Comm, et renonçaient à la terre natale. Inquiet de ces émigrations, et pour en arrêter le cours, César dissémina son armée sur différents points. Ayant appris que quelques centaines d’Éburons, sauvés par miracle de l’extermination de leur race, étaient revenus dans leur pays,, avaient relevé leurs pauvres cabanes, et qu’Ambiorix vivait au milieu d’eux, il s’y porta aussitôt, brûla encore les habitations, gâta les moissons, massacra les enfants et les femmes. Il crut, suivant l’expression d’un historien, a qu’il était de son honneur de ne rien laisser debout sur cette terre vouée à la destruction. Ambiorix lui échappa encore, mais le nom éburon fut effacé pour jamais de la liste des nations gauloises[2].

Diverses causes et principalement la trahison du chef picton Durat avaient retardé dans l’Ouest de la Gaule la levée de boucliers. Ce Durat, espion des Romains[3], les informait de toutes les mesures prises par le parti national. Lorsqu’il vit l’insurrection près d’éclater; à la tête d’une troupe d’hommes vendus comme lui à l’étranger, il s’empara de la ville de Lémonum[4], capitale des Pictons, et se disposa à y soutenir un siège. Toutes les forces de la confédération de l’Ouest n’étaient pas encore réunies, il s’en fallait de beaucoup. Les Andes étaient sous les armes; la brave et constante nation carnute avait quitté les forets, qui lui servaient maintenant d’habitation, pour accourir de nouveau sous les drapeaux de l’indépendance ; mais les cités armoricaines n’avaient point organisé leur contingent, et Durat comprimait les Pictons. Dumnac, chef des Andes et de la confédération occidentale, jugeant que le plus pressé était de recouvrer Lémonum, vint y mettre le siège avec tout ce qu’il avait de forces disponibles.

Cependant le lieutenant C. Caninius Rebilus, cantonné non loin de la Province avec deux légions, sur les rapports qu’il reçut de Durat, se porta de son côté sur Lémonum ; en même temps, il fit savoir l’état des choses à César, qui lui envoya tout de suite vingt-cinq cohortes commandées par C. Fabius. Mais, arrivé près de Lémonum, Caninius n’osa point se mesurer en bataille rangée avec les assiégeants, il prit position à distance et s’y fortifia. Dumnac marcha à lui, et l’assiégea dans son camp; ayant perdu beaucoup de temps et de monde, sans pouvoir entamer les retranche. mens, il retourna au siège de la place [B. G., 8, 26].

Sur ces entrefaites, Fabius approchait. Dumnac se crut perdu s’il se laissait enfermer entre les Romains et les assiégés ; il retira aussitôt ses troupes du siège, et se dirigea vers le pont le plus voisin pour repasser la Loire. Fabius, qui côtoyait le fleuve en sens contraire, averti par ses espions, dépêcha en avant sa cavalerie avec ordre d’arrêter les confédérés au passage. Elle arriva comme leur armée traversait le pont, et l’attaqua embarrassée dans ses bagages et troublée de ce choc subit : puis elle regagna les légions après avoir fait un grand butin et un grand carnage. Fabius alors força de marche, traversa le pont que Dumnac, dans le désordre de sa retraite, n’avait pas songé à couper, et l’avant-garde romaine atteignit l’arrière-garde gauloise. Le combat fut rude, et les Romains souffrirent beaucoup ; mais, à l’arrivée des légions, les Gaulois furent enfoncés. Les vainqueurs usèrent de leur victoire comme ils en usaient d’ordinaire. On tua, dit l’historien de César [B. G., 8, 29], tant que les chevaux purent aller, et tant que les bras purent frapper : on écharpa plus de douze mille ennemis, soit de ceux qui avaient les armes à la main, soit de ceux qui les avaient jetées bas. Fabius, poursuivant ces avantages, entra sur le territoire des Carnutes, dans l’espoir que tant de désastres coup sur coup les auraient rendus plus souples et plus faciles à soumettre; il ne se trompait pas. Ce malheureux peuple courba enfin la tête, et livra des otages ; les Andes et les cités armoricaines courbèrent aussi la tête ; Dumnac, proscrit et fugitif, de forêts en forêts, gagna les régions les plus sauvages de l’Armorique. Quant à Drappès, ralliant cinq mille hommes échappés à la destruction de l’armée, il courut se réunir aux insurgés du Midi ; car, aussitôt après le départ de Rébilus, Luctère, profitant de l’occasion favorable, avait déployé le drapeau national. Caninius marcha également de ce côté avec ses deux légions [Ibid., 30].

Le plan de Luctère était toujours d’attaquer la Province, et il avait commencé d’en ravager les frontières ; mais, à la nouvelle que Rébilus approchait, craignant de se trouver pris entre les deux légions et la Province, il fit retraite sur les terres des Cadurkes. Comme Luctère jouissait parmi ses compatriotes d’un crédit sans bornes, et, au temps de sa prospérité, dit l’historien Hirtius, avait toujours été le premier à conseiller et à agir, il entra dans Uxellodunum[5], place merveilleusement forte par son assiette et autrefois sous son patronage, s’y fit recevoir par les habitants, et réunit les troupes de Drappès aux siennes. L’armée romaine ne tarda pas à se montrer ; mais Caninius ayant reconnu l’état de la place, environnée de tous côtés d’escarpements, tels que, même sans trouver de résistance, un homme armé eût e pueine à y monter ; voyant d’ailleurs que les Gaulois étaient si fort embarrassés de bagages qu’en cas de retraite, ils ne pourraient éviter d’être atteints par la cavalerie et même par les légions ; il partagea ses cohortes en trois camps situés sur des postes très élevés, et commença de l’un à l’autre une circonvallation [B. G., 8, 33].

Les habitants, à la vue de ces travaux, se rappelèrent la fin déplorable d’Alésia, et commencèrent à craindre une pareille destinée. Luctère, surtout, qui s’était trouvé à ce siège, recommandait qu’on eût à se pourvoir de vivres. On convint à l’unanimité qu’on laisserait une partie des troupes dans la ville, et que le reste partirait pour aller chercher des munitions de bouche. Deux mille soldats demeurèrent ; et les autres sortirent pendant la nuit suivante, conduits par Luctère et Drappès, et rassemblèrent une grande quantité de blés dans les campagnes, moitié de gré, moitié de force. Pendant ce temps, la garnison ne laissait pas que d’attaquer de nuit les forts des assiégeants, et Caninius renonça pour le moment à bloquer entièrement la place ; il craignait de ne pouvoir garnir ses lignes quand elles seraient achevées, et d’être obligé d’affaiblir ses postes en les multipliant [B. G., 8, 34].

Cependant Drappès et Luctère, s’étant approvisionnés de grains, vinrent s’établir à dix milles de la ville, pour y faire entrer en détail leurs convois ; ils se partagèrent le service. Drappès resta à la garde du camp ; Luctère fut chargé de conduire et d’escorter les transports. Ayant disposé des postes d’observation, vers la dixième heure de la nuit, il dirigea sa marche par des chemins couverts de bois et difficiles ; mais les védettes romaines entendirent le bruit des chevaux ; sur le rapport de ses éclaireurs, Caninius prit les cohortes de garde, et au point du jour chargea les postes Gaulois ; ceux-ci, troublés de cette attaque imprévue, se dispersent et reculent vers l’escorte ; les Romains s’arriment davantage, fondent sur elle et ne font aucun prisonnier. Luctère échappa avec un petit nombre des siens, mais il ne rentra pas dans son camp[6]. Aussitôt, et sans perdre un seul instant, Caninius marcha avec une légion vers l’armée de Drappès ; il se fit précéder par sa cavalerie et par cette infanterie germaine habituée à suivre les chevaux et à combattre au milieu d’eux. Drappès campait, à la manière gauloise, au pied d’une colline, sur le bord d’une rivière, négligeant d’occuper les hauteurs, l’infanterie germaine et la cavalerie engagèrent à l’improviste le combat, tandis que les cohortes s’emparaient du coteau. Celles-ci dirigèrent bientôt une charge impétueuse et générale sur le camp, et le forcèrent. Tout y fut pris ou tué ; Drappès, enveloppé pendant le combat, resta prisonnier ; les Romains enlevèrent un grand butin. Délivrées de l’ennemi extérieur, les légions reprirent avec confiance les travaux du blocus : Fabius, arrivé sur ces entrefaites avec ses vingt-cinq cohortes, se réserva un côté de la ville pour l’assiéger [B. G., 8, 36].

Cependant César, après avoir établi le questeur Marc-Antoine, avec quinze cohortes, chez les Bellovakes pour ôter aux belges le moyen de tenter de nouveaux mouvements, se mit à parcourir les différents états de la Gaule, exigeant de nombreux otages, faisant livrer à ses vengeances les hommes qui s’étaient distingués par leur dévouement à la cause publique, et cherchant d’ailleurs à rassurer l’esprit de la multitude. Arrivé chez les Carnutes, il demanda, avec les plus terribles menaces, que Gutruat fût remis entre ses mains : Gutruat avait été parmi eux l’agent le plus actif et le plus opiniâtre de la dernière insurrection ; lorsque ses concitoyens s’étaient résignés à demander la paix, il les avait quittés et vivait seul au fond d’une forêt. La colère du proconsul fit craindre aux Carnutes le sort des Éburons, ils allèrent chercher leur ancien chef dans sa retraite, se saisirent de lui et l’amenèrent au camp romain [B. G., 8, 38]. Soit que César eût promis d’avance aux Carnutes qu’il épargnerait la vie du prisonnier, soit que, tout en satisfaisant ses ressentiments, il voulût se réserver le droit de parler encore de sa clémence, il se fit demander par les légions le supplice de Gutruat [Ibid.]. L’infortuné fut battu de verges jusqu’à la mort ; après quoi un licteur lui trancha la tête.

César était encore chez les Carnutes, lorsque des lettres de Caninius l’instruisirent des événements d’Uxellodunum, et de la résolution des habitants de tenir jusqu’à toute extrémité. Ordonnant à Q. Calenus de le suivre avec deux légions, il prit toute la cavalerie et partit. Arrivé devant la place, il la trouva investie complètement, et les ouvrages finis, ainsi il ne devait plus songer à lever le siège. Les transfuges lui ayant appris que les assiégés étaient abondamment pourvus de vivres, il essaya de leur couper l’eau. La ville était située sur une montagne, que ses flancs escarpés défendaient de toutes parts, et dont la base était ceinte par un vallon circulaire ; au fond de ce vallon coulait une rivière que la nature du terrain ne permettait pas de détourner, car elle était profondément encaissée par les montagnes. Pour l’approcher, les habitants n’avaient qu’un chemin raide et difficile et ne pouvaient ni descendre ni remonter sans s’exposer aux traits des assiégeants. César, en établissant des postes de frondeurs et d’archers, et en faisant placer des machines à portée des lieux où la descente était le moins impraticable, empêcha les assiégés d’y prendre de l’eau. Ils frirent alors obligés de se porter vers un seul endroit où coulait une grosse source ; c’était au pied même des murailles, du côté que le fleuve n’entourait pas et qui avait environ trois cents pieds d’étendue [B. G., 8, 39].

César entreprit d’ôter encore cette eau aux Gaulois. Par le moyen des galeries et des mantelets, il fit élever une terrasse vis-à-vis de la fontaine, ce qui ne put s’exécuter que par des combats continuels et un travail prodigieux. Les habitants, accourant des hauteurs, combattaient sans risque, et tuèrent ou blessèrent aux Romains beaucoup de monde. Cependant les assiégeants ne se décourageaient pas, et, tandis que les uns portaient les mantelets en avant, d’autres travaillaient à conduire sous terre des galeries couvertes depuis la terrasse jusqu’à la source, et cet ouvrage avançait sans aucun danger, sans même que les Gaulois s’en doutassent. La terrasse s’éleva bientôt à la hauteur de neuf pieds, et César y fit placer une tour de dix étages pour dominer les avenues de la fontaine et dans la tour des machines de guerre. Les traits lancés par ces machines portaient jusqu’à la fontaine ; il n’était plus possible d’y aborder ; le bétail, les chevaux, même beaucoup d’hommes périssaient de soif [B. G., 8, 40-41].

Effrayés du sort qui les menace, les assiégés imaginent un jour de prendre des tonneaux, de les remplir de bitume, de suif, de menu bois, y mettent le feu et les font rouler contre les ouvrages de la terrasse [B. G., 8, 42]. En même temps ils dirigent du même côté une vive attaque, afin de détourner les secours qui pourraient être portés contre l’incendie. La chose réussit à souhait. Du sein de leurs ouvrages les assiégés voient s’élever tout à coup une flamme immense ; les matières combustibles lancées perpendiculairement dévorent les mantelets qui les arrêtent et qui nourrissent eux-mêmes l’embrasement. Cependant les Romains tenaient ferme, quoique le combat fût dangereux et inégal par la disposition du terrain. L’action se passait à la vue de l’armée assiégeante et de la ville assiégée ; et les cris qui retentissaient des deux côtés animaient les combattants.

César, voyant qu’il avait déjà beaucoup de blessés, ordonna que toutes les légions montassent au pas de charge de tous les côtés de la montagne, en poussant de grands cris, comme pour un assaut général. Les habitants alarmés appelèrent à leur aide les combattants, et les retirèrent de l’attaque des ouvrages pour venir border la muraille, et les assiégeants n’ayant plus à combattre, surmontèrent l’incendie, soit en l’étouffant, soit en l’isolant. Les Gaulois cependant persistaient dans leur défense, quoique beaucoup d’entre eux eussent déjà péri de soif; mais enfin les galeries souterraines furent poussées jusqu’à la source de la fontaine qui se trouva coupée et détournée. Lorsqu’elle vit cette source tarir tout à coup, la garnison perdit sa dernière lueur d’espérance ; et regardant cet événement plutôt comme un décret du ciel que comme une œuvre des hommes, elle se rendit[7].

César, dit le continuateur de ses commentaires, savait sa réputation de clémence trop a bien établie pour craindre qu’un acte de rigueur pût être imputé à la cruauté de son caractère ; et comme il ne voyait pas de terme à la guerre des Gaules, si de pareilles insurrections venaient à éclater sur divers points, il résolut d’effrayer les autres peuples par un exemple [B. G., 8, 44]. Cet exemple en effet fut effroyable. Il fit couper les mains à tous ceux qui avaient porté les armes, mais il épargna leur vie, afin qu’ils fussent un témoignage visible des châtiments de Rome [Ibid.]. Drappès, que Caninius avait fait prisonnier, se laissa mourir de faim, soit qu’il fût las et indigné de sa captivité, soit qu’il craignît un plus grand supplice. Dans le même temps, Luctère, qui s’était échappé après sa défaite, tomba entre les mains d’Épasnact, Arverne; car il était obligé de changer souvent de retraite, et, par conséquent, de se découvrir à beaucoup de gens. Épasnact, ami zélé du peuple romain [Ibid.], se montra digne en tout de cette affection ; il se saisit du fugitif et l’envoya chargé de fers au proconsul. Tandis que ces choses se passaient dans le midi, Labienus, dans le nord, avait battu les Trévires qui refusaient de se soumettre, et s’était rendu maître de leurs principaux chefs : du nombre se trouvait l’Éduen Sure, le seul de sa nation qui fût resté en armes contre les Romains [Ibid., 45].

Voyant cette campagne, comme la précédente, terminée à son avantage, et tous les peuples, autour de lui, vaincus et pacifiés, César, qui n’avait jamais été dans l’Aquitaine, bien que son lieutenant Crassus l’eût en partie subjuguée, y mena deux légions, et n’y fut pas moins heureux que partout ailleurs. Tous les états aquitaniques députèrent vers lui, et lui remirent des otages; il repartit avec une escorte de cavalerie pour se rendre à Narbonne ; fit établir les légions en quartier d’hiver par ses lieutenants : quatre chez les Belges ; deux chez les Édues ; deux chez les Turons, près de la frontière des Carnutes, pour contenir de là tous les pays maritimes; deux autres enfin chez les Lemovikes. Il s’arrêta quelques jours dans la Province, parcourut les assemblées des cités provinciales, régla les affaires contentieuses, et distribua des récompenses; puis il alla rejoindre ses légions de Belgique, et passa l’hiver à Némétocenne[8], capitale des Atrébates [B. G., 8, 47].

Là, il apprit une nouvelle qui le remplit de joie : le dernier et le plus redoutable des chefs insurgés, Comm l’Atrébate avait mis bas les armes. On se rappelle que ce roi ainsi qu’Ambiorix avait fui en Germanie pour échapper au joug étranger ou à la mort. Ambiorix s’y fixa, car il n’avait plus en Gaule ni famille ni compatriotes ; Comm ne put se résigner à l’exil : à peine les légions de César avaient-elles quitté la Belgique qu’il repassa le Rhin ; et, de retour parmi ses sujets, il chercha à y ranimer l’ardeur patriotique et la haine des Romains. Mais le découragement et la peur glaçaient toutes les aines; on ne voulut point l’écouter, on le repoussa même. Banni de sa cité, Comm dédaigna de chercher un asile ailleurs ; il erra, sans toit, sans demeure fixe, de forêts en forêts, avec une troupe de cavaliers qui se dévouèrent à sa destinée [B. G., 8, 47]. Lorsque les quatre légions envoyées pour hiverner en Belgique eurent pénétré dans l’intérieur du pays, Comm leur fit une guerre opiniâtre, attaquant les traîneurs et interceptant les convois ; cette poignée d’hommes infatigables se trouvait partout à la fois, gênait beaucoup les Romains pour l’approvisionnement de leurs quartiers, et les inquiétait encore davantage [Ibid.].

Le questeur de César, Marc-Antoine, résolut de se défaire à tout prix de l’Atrébate, et il choisit pour cette mission ce même C. Volusénus Quadratus déjà coupable d’une tentative d’assassinat sur le roi gaulois, et alors préfet de la cavalerie d’Antoine[9]. Volusénus fut lâché pour cette chasse comme un dogue fougueux et altéré de sang, et il la conduisit avec un acharnement incroyable. Longtemps il poursuivit son ennemi de forêt en forêt, de plage en plage, escarmouchant presque chaque jour, et tour à tour battant et battu. Comm, pour contrebalancer la supériorité du nombre, avait recours à toutes les manoeuvres d’un esprit rusé, et d’ailleurs exercé dés l’enfance aux stratagèmes de ce genre de guerre. Il s’était emparé de quelques navires qu’il tenait à l’ancre sur le rivage des Morins, afin de s’en servir pour passer en Bretagne s’il ne lui restait plus d’autre [il manque ici une partie du texte] déployées et gonflées par un vent propice, crurent le Gaulois déjà en pleine navigation, et retournèrent sur leurs pas[10].

Échappé à ce danger, l’Atrébate recommença la guerre avec non moins d’acharnement que Volusénus; car il ne pouvait supporter l’idée que sa blessure et la perfidie de son ennemi restassent impunies. Un jour qu’après une action fort vive il se retirait avec les siens, il aperçut le Romain qui le suivait de près à l’avant-garde des siens; aussitôt il tourne bride, s’élance le gais en main, tombe sur Volusénus, et lui perce la cuisse de part en part [B. G., 8, 48] ; il n’eut pas le temps de l’achever ; Volusénus fut enlevé par ses cavaliers, mais couvert de sang et dans un état où l’on désespérait de sa vie. Comm parvint â faire retraite avec sa troupe.

Alors, soit que sa vengeance fût satisfaite, soit qu’il désespérât de tenir plus longtemps, il députa un de ses hommes à Marc-Antoine pour lui proposer sa soumission et des otages ; Antoine, pressé d’en finir, accueillit la demande ; les conditions de paix furent telles que le chef gaulois pût les accepter ; tout se fit par truchement ; et fidèle à son serment et à sa haine, Comm refusa de se trouver face à face avec un Romain[11] puisqu’il avait déposé l’épée.

La Gaule aussi déposait, pour la dernière fois, les armes, ou plutôt les armes lui tombaient enfin des mains. Qu’on se représente, dit un historien ancien[12], un malade pâle, décharné, défiguré par une longue fièvre brûlante, qui a tari son sang et abattu ses forces, pour ne lui laisser qu’une soif importune, sans le pouvoir de la satisfaire ; voilà l’image de la Gaule épuisée et domptée par César : d’autant plus altérée de la soif ardente de sa liberté perdue, que ce bien précieux semble lui échapper pour jamais. De là, ses tentatives aussi fréquentes qu’inutiles et hasardées pour sortir de la servitude ; de là de plus grands efforts, de la part du vainqueur irrité pour lui appesantir le joug ; de là l’accroissement du mal, la diminution et la perte enfin de l’espérance même. Ainsi, préférant son malheureux sort au danger des remèdes incertains, et n’osant plus entreprendre de se relever, de peur de tomber dans des calamités plus profondes, elle demeurait sans chaleur, sans mouvement, accablée, non tranquille.

Un autre historien biographe de César résume en ces termes les exploits de son héros dans la Gaule. Il prit de force plus de huit cents villes, soumit plus de trois cents nations, combattit en différents temps contre trois millions d’hommes sur lesquels un million périt en bataille rangée et un million fut réduit en captivité[13].

 

 

 



[1] Deux cents sesterces font 40 francs ; deux milles écus romains, 1960 fr.

[2] Bell. Gall., 8, 24 et 25. — Paul Orose, l. VI, c. 11.

[3] Bell. Gall., 8, 26. — Il existe une médaille qui paraît se rapporter à ce Duratius ou DURAT. Elle porte sur le revers IVLIOS avec un cheval au galop. Mionnet, suppl., t. I, p. 155.

[4] Aujourd’hui Poitiers.

[5] Bell. Gall., 8, 32. — Uxellodunum, aujourd’hui le Puy ou Puech d’Issolu, dans le Quercy (Département du Lot).

[6] Bell. Gall., 8, 35. — Paul Orose, l. VI, c. 11.

[7] Bell. Gall., 8, 43. — Paul Orose, l. VI, c. 11. — Front., Strat., l. III, c. 7.

[8] Nemetocenna ou Nemetacum, aujourd’hui Arras, département du Pas-de-Calais.

[9] Front., Stratagèmes, l. II, c. 13.

[10] Front., Stratagèmes, l. II, c. 13. Suivant l’auteur, c’était César lui-même qui poursuivait Comm, mais il y a erreur évidente.

[11] Bell. Gall., 8, 48. — V. aussi le chapitre précédent.

[12] Paul Orose, l. VI, c. 12.

[13] Plutarque, Vie de César, p. 715.