Première partie
Aussi loin qu'on puisse remonter dans l'histoire de
l'Occident, on trouve la race des Galls occupant le territoire continental
compris entre le Rhin, les Alpes, Mais Les Galls, dans ces temps reculés, menaient la vie des peuples chasseurs et pasteurs; plusieurs de leurs tribus se teignaient le corps avec une substance bleuâtre, tirée des feuilles du pastel[5] ; quelques-unes se tatouaient. Leurs armes offensives étaient des haches et des couteaux en pierre ; des flèches garnies d'une pointe en silex ou en coquillage[6] ; des massues, des épieux durcis au feu, qu'ils nommaient gais[7] ; et d'autres appelés catéies qu'ils lançaient tout enflammés sur l'ennemi[8]. Leur armure défensive se bornait à un bouclier de planches, grossièrement jointes, de forme étroite et allongée. Ce fut le commerce étranger qui leur apporta les armes en métal, et l'art de les fabriquer eux-mêmes avec le cuivre et le fer de leurs mines. De petites barques d'osier, recouvertes d'un cuir de bœuf, composaient leur marine; et, sur ces frêles esquifs, ils affrontaient les parages les plus dangereux de l'Océan[9]. La population gallique se divisait en familles ou tribus, formant entre elles plusieurs nations distinctes. Ces nations adoptaient généralement des noms tirés de la nature du pays qu'elles occupaient, ou empruntés à quelque particularité de leur état social ; souvent elles se réunissaient à leur tour pour composer de grandes confédérations ou ligues. Telles étaient la confédération des Celtes[10] ou tribus des
bois ; qui habitait les vastes forêts situées alors entre les Cévennes
et l'Océan, Les Celtes et les Aquitains, qui n'étaient séparés que par
La route de l'Espagne une fois tracée, de nombreuses
émigrations galliques s'y portèrent successivement, et, se poussant l'une
l'autre, finirent par occuper toute la côte occidentale depuis le golfe
d'Aquitaine, jusqu'au détroit qui sépare la presqu'île du continent africain.
Tantôt la population indigène se retirait devant ce torrent; tantôt, après une
résistance plus ou moins prolongée, elle suivait l'exemple des Celtibères,
faisait la paix, et se mélangeait. Des Celtes allèrent s'établir dans l'angle
sud-ouest de cette côte qu'ils trouvèrent abandonné, et sous leur nom
national (Celtici) ils formèrent un petit peuple qui eut pour frontières, au
sud et à l'ouest l'océan, à l'orient le fleuve Anas, aujourd'hui la Guadiana[18]. D'autres Galls,
dont la nation n'est pas connue, s'emparèrent de i'angle nord-ouest ; et
le nom actuel du pays ( Par suite de ces conquêtes, la race gallique se trouva
répandue sur plus de la moitié de la péninsule espagnole. La limite du
territoire qu'elle occupait, mixte ou pure, pourrait être représentée par une
ligne qui partirait des frontières de Mais les victoires des Galls au L'irruption des peuples ibériens avait révélé aux Galls l'existence de l'Italie ; ce fut de ce côté qu'ils se dirigèrent, lorsque la surabondance de population, ou toute autre cause les détermina à entreprendre de nouvelles migrations. Une horde nombreuse, composée d'hommes, de femmes, et d'enfants de toute tribu, s'organisa sous le nom collectif d'Ambra[27] (les vaillants ou les nobles), franchit les Alpes, et se précipita sur l'Italie. L'Italie subalpine[28] présente à l'œil
un vaste bassin que les Alpes bornent au nord, la mer supérieure[29] au levant, et du
nord-ouest au sud-est, la chaîne des Apennins. D'occident en orient, cette plaine
immense est traversée par le Pô, appelé aussi Éridan, qui, prenant sa source
au mont Viso (Vesulus), se jette dans la mer supérieure, dont il couvre la
plage d'eaux stagnantes. Ce roi des fleuves italiens[30], dans son cours
de cent vingt-cinq lieues, reçoit presque toutes les rivières que versent
d'un côté les Alpes occidentales, pennines et rhétiennes, de l'autre, les
Alpes maritimes et l'Apennin ; sur sa rive gauche, La contrée circumpadane était célèbre chez les anciens, non moins par sa fertilité que par sa beauté ; et plusieurs écrivains n'hésitent pas à la placer au-dessus du reste de l'Italie[33]. Dès les temps les plus reculés, on vantait ses pâturages[34], ses vignes, ses champs d'orge et de millet[35], ses bois de peupliers et d'érables[36], ses forêts de chênes où s'engraissaient de nombreux troupeaux de porcs, nourriture principale des peuplades italiques[37]. Elle était alors en presque totalité au pouvoir des Sicules, nation qui se prétendait Autochtone, c'est-à-dire née de la terre même qu'elle habitait[38]. Les Vénètes, petit peuple illyrien ou slave[39], s'y étaient conquis une place, à l'orient, entre l'Adige, le Pô et la mer. Au couchant, l'Apennin séparait les Sicules des Ligures, établis, comme nous venons de le dire, le long du golfe auquel ils avaient donné leur nom, jusqu'à l'embouchure de l'Arno. Ce ne fut pas sans avoir longtemps résisté que les Sicules
abandonnèrent à la horde gallique leur terre natale ; les combats qu'ils
soutinrent contre elle sont mentionnés par les anciens historiens, comme les
plus sanglants dont l'Italie eût été jusqu'alors le théâtre[40]. Vaincus enfin,
ils se retirèrent au Possesseurs paisibles de ce grand territoire, les Ambra ou Ombres ( note sous lequel ils sont plus connus dans l'histoire) s'y organisèrent suivant les usages des nations galliques. Ils le partagèrent en trois régions ou provinces, déterminées par la nature du pays. La première, sous le nom d'Is-Ombrie[44] ou de Basse-Ombrie, comprit les plaines circumpadanes; la seconde, appelée Oll-Ombrie[45] ou Haute-Ombrie renferma les deux versants de l'Apennin et le littoral montueux de la mer supérieure ; la côte de la mer inférieure, entre l'Arno et le Tibre, forma la troisième, et reçut la dénomination de Vil-Ombrie[46], ou d'Ombrie maritime. Dans ces circonstances, les Ombres prirent un accroissement considérable de population[47] ; ils comptèrent, dans les haute et basse provinces seulement trois cent cinquante-huit grands bourgs que les historiens décorent du titre de villes[48] ; leur influence s'étendit en outre sur toutes les nations italiques jusqu'à l'extrémité de la presqu'île. Mais, dans le cours du onzième siècle, un peuple
nouvellement émigré du nord de Une fois constitués, les Étrusques poursuivirent avec
ordre et persévérance l'expropriation de la race ombrienne ; ils
attaquèrent l'Ombrie circumpadane qui, successivement, et pièce à pièce,
passa sous leur domination. Les douze cités étrusques se partagèrent par
portions égales cette seconde conquête ; chacune d'elles eut son lot
dans les trois cents villages que les Galls y avaient habités[53] ; chacune
d'elles y construisit une place de commerce et de guerre qu'elle peupla de
ses citoyens[54]
; ce fut là la nouvelle Étrurie[55]. Mais les
Isombres ne se résignèrent pas tous à la servitude. Un grand nombre
repassèrent dans La nation ombrienne était réduite au canton montagneux qui
s'étendait entre la rive gauche du Tibre et la mer supérieure, et comprenait
l'Ollombrie avec une faible partie de Tandis que la race gallique, au Tout fait présumer que ce commerce entre l'Asie et Une antique tradition passée d'Asie en Grèce et en Italie,
où n'étant plus comprise elle se défigura, parlait de voyages accomplis dans
tout l'Occident par le dieu tyrien, Hercule ; et d'un premier âge de
civilisation, que les travaux du dieu avaient fait luire sur Quiconque réfléchit à l'amour de l'antiquité orientale
pour les symboles, cesse de voir dans l'Hercule phénicien un personnage
purement fabuleux, ou une pure abstraction poétique. Le dieu né à Tyr le jour
même de sa fondation, protecteur inséparable de cette ville où sa statue est
enchaînée dans les temps de périls publics ; voyageur intrépide, posant
et reculant tour à tour les bornes du monde ; fondateur de villes
tyriennes, conquérant de pays subjugués par les armes tyriennes ; un tel
dieu n'est autre en réalité que le peuple qui exécuta ces grandes
choses ; c'est le génie tyrien personnifié et déifié. Tel les faits nous
montrent le peuple, tel la fiction dépeint le héros ; et l'on pourrait
lire dans la légende de C'est à l'embouchure du Rhône que la tradition orientale fait arriver d'abord Hercule ; c'est près de là qu'elle lui fait soutenir un premier et terrible combat. Assailli à l'improviste par Albion et Ligur[72], enfants de Neptune, il a bientôt épuisé ses flèches, et va succomber, lorsque Jupiter envoie du ciel une pluie de pierres ; Hercule les ramasse, et, avec leur aide, parvient à repousser ses ennemis[73]. Le fruit de cette victoire est la fondation de la ville de Nemausus (Nîmes), à laquelle un de ses compagnons ou de ses enfants donne son nom[74]. Il serait difficile de ne pas reconnaître sous ces détails mythologiques le récit d'un combat livré par des montagnards de la côte aux colons phéniciens, dans les champs de la Crau[75], sur la rive gauche du Rhône non loin de son embouchure; combat dans lequel les cailloux, qui s'y trouvent accumulés. en si prodigieuse quantité, auraient servi de munitions aux frondeurs phéniciens. Vainqueur de ses redoutables ennemis, le dieu appelle autour de lui les peuplades indigènes éparses dans les bois ; hommes de toute tribu, de toute nation, de toute race, accourent à l'envi pour participer à ses bienfaits[76]. Ces bienfaits sont l'enseignement des premiers arts et l'adoucissement des moeurs. Lui-même, il leur construit des villes, il leur apprend à labourer la terre ; par son influence toute puissante, les immolations d'étrangers sont abolies ; les lois deviennent moins inhospitalières et plus sages[77] ; enfin les tyrannies, c'est-à-dire l'autorité absolue des chefs de tribu et des chefs militaires, sont détruites et font place à des gouvernements aristocratiques[78], constitution favorite du peuple phénicien. Tel est le caractère constant des conquêtes de l'Hercule tyrien en Gaule, comme dans tout l'Occident. Si nous continuons à suivre sa marche, nous le voyons,
après avoir civilisé le Alésia, disent les récits
traditionnels, fut construite grande et magnifique ; elle devint le
foyer et la ville mère de toute la Gaule[80]. Hercule l'habita,
et, par ses mariages avec des filles de rois, la dota d'une génération forte
et puissante. Cependant lorsqu'il eut quitté Au déclin de l'empire phénicien, ses colonies maritimes en
Gaule tombèrent entre les mains des Rhodiens, puissants à leur tour sur Ce fut l'an 600 avant Jésus-Christ que le premier vaisseau phocéen jeta l'ancre sur la côte gauloise, à l'est du Rhône ; il était conduit par un marchand nommé Euxène[84], occupé d'un voyage de découvertes. Le golfe où il aborda dépendait du territoire des Ségobriges, une des tribus galliques qui s'étaient maintenues libres au milieu de la population ligurienne. Le chef ou roi des Ségobriges, que les historiens appellent Nann, accueillit avec amitié ces étrangers, et les emmena dans sa maison, où un grand repas était préparé ; car ce jour-là il mariait sa fille[85]. Mêlés parmi les prétendants Galls et Ligures, les Grecs prirent place au festin, qui se composait, selon l'usage, de venaison et d'herbes cuites[86]. La jeune fille, nommée Gyptis, suivant les uns, et Petta, suivant les autres[87], ne parut point pendant le repas. La coutume ibérienne[88], conservée chez les Ligures et adoptée par les Ségobriges, voulait qu'elle ne se montrât qu'à la fin portant à la main un vase rempli de quelque boisson[89], et celui à qui elle présenterait à boire devait être réputé l'époux de son choix. Au montent où le festin s'achevait, elle entra donc, et, soit hasard, soit toute autre cause, dit un ancien narrateur, elle s'arrêta en face d'Euxène, et lui tendit la coupe. Ce choix imprévu frappa de surprise tous les convives. Nann, croyant y reconnaître une inspiration supérieure et un ordre de ses dieux, appela le Phocéen son gendre, et lui concéda pour dot le golfe où il avait pris terre. Euxène voulut substituer au nom que sa femme avait porté jusqu'alors un nom tiré, de sa langue maternelle ; par une double allusion au sien et à leur commune histoire, il la nomma Aristoxène, c'est-à-dire la meilleure des hôtesses. Sans perdre de temps, Euxène avait fait partir pour Phocée
son vaisseau et quelques-uns de ses compagnons, chargés de recruter des
colons dans la mère-patrie. En attendant, il travailla aux fondations d'une
ville qu'il appela Massalie[90]. Elle fût
construite sur une presqu'île creusée en forme de port vers le Cependant les messagers d'Euxène atteignirent la côte de l'Asie mineure et le port de Phocée ; ils exposèrent aux magistrats les merveilleuses aventures de leur voyage[93], et comment, dans des régions dont elle ignorait presque l'existence, Phocée se trouvait tout à coup maîtresse d'un territoire et de la faveur d'un roi puissant. Exaltés par ces récits, les jeunes gens s'enrôlèrent en foule, et le trésor public, suivant l'usage, se chargea des frais de transport et fournit des vivres, des outils, des armes, diverses graines ainsi que des plans de vigne, d'olivier[94]. A leur départ, les émigrants prirent au foyer sacré de Phocée du feu destiné à brûler perpétuellement au foyer sacré de Massalie, vivante et poétique image de l'affection qu'ils promettaient à la mère patrie ; puis les longues galères phocéennes à cinquante rames[95], et portant à la proue la figure sculptée d'un phoque, s'éloignèrent du port. Elles se rendirent premièrement à Éphèse, où un oracle leur avait ordonné de relâcher. Là, une femme d'un haut rang, nommée Aristarché, révéla au chef de l'expédition que Diane, la grande déesse éphésienne, lui avait ordonné en songe de prendre une de ses statues, et d'aller établir son culte en Gaule ; transportés de joie, les Phocéens accueillirent à leur bord la prêtresse et sa divinité, et une heureuse traversée les conduisit dans les parages des Ségobriges[96]. Massalie, alors, prit de grands développements ; des cultures s'établirent ; une flotte fut construite ; et plusieurs des anciens forts, bâtis sur la côte par les Phéniciens et les Rhodiens, furent relevés et reçurent des garnisons. Ces empiètements et une si rapide prospérité alarmèrent les Ligures ; craignant que la nouvelle colonie ne les asservit bientôt, comme avaient fait jadis les Phéniciens, ils se liguèrent pour l'exterminer, et elle ne dut son salut qu'à l'assistance du père d'Aristoxène. Mais ce fidèle protecteur mourut, et bien loin de partager la vive affection de Nann à l'égard des Phocéens, son fils et héritier Coman nourrissait contre eux une haine secrète. Sans en avoir la certitude, la confédération ligurienne le soupçonnait ; pour sonder les intentions cachées du roi Ségobrige, elle lui députa un de ses chefs, qui s'exprima en ces termes : Un jour, une chienne pria un berger de lui prêter quelque coin de sa cabane pour y faire ses petits ; le berger y consentit. Alors la chienne demanda qu'il lui fût permis de les y nourrir, et elle l'obtint. Les petits grandirent, et, forte de leur secours, la mère se déclara seule maîtresse du logis. Ô roi, voilà ton histoire ! Ces étrangers qui te paraissent aujourd'hui faibles et méprisables, demain te feront la loi, et opprimeront notre pays[97]. Coman applaudit à la sagesse de ce discours, et ne dissimula plus ses desseins ; il se chargea même de frapper sans délai sur les Massaliotes un coup aussi sûr qu'imprévu. On était à l'époque de la floraison de la vigne, époque d'allégresse générale chez les peuples de race ionienne[98]. La ville de Massalie tout entière était occupée de joyeux préparatifs ; on décorait de rameaux verts, de roseaux, de guirlandes de fleurs, la façade des maisons et les places publiques. Pendant les trois jours que durait la fête, les tribunaux étaient fermés et les travaux suspendus. Coman résolut de profiter du désordre et de l'insouciance qu'une telle solennité entraînait d'ordinaire, pour s'emparer de la ville et en massacrer les habitants. D'abord il y envoya ouvertement, et sous prétexte d'assister aux réjouissances, une troupe d'hommes déterminés ; d'autres s'y introduisirent, en se cachant avec leurs armes au fond des chariots qui, des campagnes environnantes, conduisaient à Massalie une grande quantité de feuillages[99]. Lui-même, dès que la fête commença, alla se poster en embuscade dans un petit vallon voisin avec sept mille soldats, attendant que ses émissaires lui ouvrissent les portes de la ville plongée dans le double sommeil de la fatigue et du plaisir. Ce complot si perfidement ourdi, l'amour d'une femme le
déjoua. Une proche parente du roi, éprise d'un jeune Massaliote, courut lui
tout révéler, le pressant de fuir et de la suivre[100]. Celui-ci
dénonça la chose aux magistrats. Les portes furent aussitôt fermées, et l'on
fit main-basse sur les Ségobriges qui se trouvèrent dans l'intérieur des
murs. La nuit venue, les habitants, tous armés, sortirent à petit bruit pour
aller surprendre Coman au lieu même de son embuscade. Ce ne fut pas un
combat, ce fut une boucherie. Cernés et assaillis subitement dans une
position où ils pouvaient à peine agir, les Ségobriges n'opposèrent aux
Massaliotes aucune résistance ; tous furent tués, y compris le roi[101]. Mais cette
victoire ne fit qu'irriter davantage la confédération ligurienne ; la
guerre se poursuivit avec acharnement ; et Massalie, épuisée par des
pertes journalières, allait succomber, lorsque des évènements qui
bouleversèrent toute Au nord de Dès le onzième siècle, les incursions de ces hordes à travers
Pourtant, si l'on en croit d'autres sources historiques,
ces tribus du Palus-Méotide, si redoutées dans l'Asie, n'étaient ni les plus
belliqueuses, ni les plus sauvages de leur race. Elles le cédaient de
beaucoup, sous ces deux rapports, à celles qui parcouraient les bords du
Danube[110],
marchant l'été, se retranchant l'hiver dans leurs camps de chariots[111], et toujours en
guerre ave des peuplades illyriennes, non moins sauvages qu'elles. Il est
très probable que ces tribus avancées commencèrent de bonne heure à inquiéter
la frontière septentrionale de L'histoire ne nous a pas laissé le détail positif de cette
conquête ; mais l'état relatif des deux races, lorsqu'elle se fut
accomplie et que ses résultats furent consolidés, peut, jusqu'à un certain
point, nous en faire deviner la marche. Le grand effort de l'invasion paraît
s'être porté le long de l'Océan, sur la contrée appelée Armorique dans la
langue des Kimris comme dans celle des Galls. Les conquérants s'y répandirent
dans la direction du nord au sud et de l'ouest à l'est, refoulant la
population envahie au pied des chaînes de montagnes qui coupent diagonalement
Mais ce partage ne s'opéra point instantanément et avec
régularité ; Le refoulement de la population gallique vers le centre et
l'est de L'hiver durait encore lorsque Bellovèse et sa horde
arrivèrent au pied des Alpes ; ils y firent halte, en attendant que
leurs guides eussent examiné l'état des chemins[123], et dressèrent
leurs tentes sur les bords de Sitôt que cette expédition fut terminée, Bellovèse entra
dans les Alpes, déboucha par le mont Genèvre sur les terres des Ligures
Taurins[126],
qui habitaient entre le Pô et C'étaient les nations de l'orient et du centre de A quelque temps de la, une troisième émigration partit
encore de Mais, au sein de Les Boïes eurent pour frontière à l'est la petite rivière
d'Utens, aujourd'hui le Montone, à l'ouest le Taro, au nord le Pô, au Les Étrusques étaient ainsi repoussés au-delà de
l'Apennin, et la contrée circumpadane envahie tout entière, lorsqu'une
nouvelle bande d'émigrés Kimris arriva ; c'étaient des Sénons[139], partis des
frontières Bituriges et éduennes, où leur nation s'était fixée. N'ayant pas
de place sur les bords du Pô, ils chassèrent les ombres du littoral de la mer
supérieure, depuis l'Utens jusqu'au fleuve Æsis[140], et, non loin
de ce dernier fleuve, ils fondèrent leur chef-lieu d'habitation, qui porta
leur nom national, et fût appelé Séna[141]. La date de cet
événement, qui termina la série des migrations gallo-kimriques en Italie,
peut être fixée à l'année 521
[142], soixante-sixième
après l'expédition de Bellovèse, cent dixième après le départ des grandes
hordes kimriques pour l'occident de l'Europe. Le repos des populations
transalpines, à partir de cette époque, semble annoncer que Si maintenant nous portons successivement nos regards sur toutes les contrées où les deux races se trouvent en présence, nous pourrons nous représenter comme il suit leur situation relative dans la première moitié du sixième siècle. En Italie, la ligne de démarcation est nettement tracée
par le cours du Pô ; les Galls occupent En Gaule, la région montagneuse, orientale et méridionale
appartient aux Galls ; le reste du pays jusqu'à Dans l'île d'Albion que les Kimris ont envahie en même
temps que le continent gaulois, et à laquelle un de leurs chefs a imposé le
nouveau nom de Prydain[143] ou Bretagne, le
golfe du Solway et le cours de Au nord du Rhin, la race gallique occupe la rive droite du Danube et les vallées des Alpes illyriennes, où, par sa multiplication et ses conquêtes, elle forme déjà des peuplades considérables, tant de pur sang gallique que de sang gallique et illyrien mélangés ; telles que les Carnes, les Tauriskes, les Japodes. La race kimrique possède la rive gauche du fleuve et le littoral de l'Océan ; elle se divise en trois grandes hordes ou confédérations. 1° Le noyau de la race, portant spécialement le nom national, et habitant la presqu'île Kimrique ou Cimbrique[147] et la côte circonvoisine. 2° La confédération des Boïes ou Bogs, c'est-à-dire des
hommes terribles[148] ; ayant pour
séjour le fertile bassin qu'entourent les monts Sudètes et la forêt Hercynie[149]. Plusieurs
tribus boïennes avaient pris part à la conquête de 3° La confédération des Belgs ou Belges, dont le nom
parait signifier guerriers[150] : errante
dans les forêts qui bordent la rive droite du Rhin, elle menace Toutes les fois que, dans le cours de cette histoire, les
deux races se trouveront en opposition ; nous continuerons à les
distinguer l'une de l'autre par leurs noms génériques de Galls et de Kimris.
Mais lorsque, abstraction faite de la diversité d'origine, nous les
montrerons en contact avec des peuples appartenant à d'autres familles
humaines, la dénomination vulgairement reçue de Gaulois nous servira pour désigner, soit les deux races en
commun, soit l'une d'elles séparément; quelquefois même ce mot sera, pris
dans une acception toute géographique, et signifiera collectivement les habitants
de |
[1] Alb signifie à la fois élevé et blanc ; inn, contracté de innis, île. Albion, insula, sic dicta ab albis rupibus quas mare alluit. Pline LXIV, c. 16.
[2] Eir, ou Jar, l'Occident.
[3] Gaeltachd, et plus correctement Gaidhealtachd, est encore aujourd'hui le nom du haut pays d'Écosse. De ce mot les Grecs firent Galatia, et de Galatia le nom générique Galatœ. Les Romains procédèrent à l'inverse ; c'est du nom générique Gaili qu'ils tirèrent la dénomination géographique Gallia.
[4] Strabon, IV. Aquitani, clans les écrivains latins ; Àxουϊτανοí, chez les Grecs.
[5] César, Bell. gall., l. V, cap. 24. — Mel., l. III, c. 6 — Pline, l. XXII, c. 2. — Herodian, l. III, p. 83. — Claudian, Bell. get.
[6] On trouve fréquemment de ces armes en pierre, soit dans les tombeaux, soit dans les cavernes qui paraissent avoir servi d'habitation à la race gallique. Les armes en métal ne les remplacèrent que petit à petit ; et, après leur introduction, les Gaulois continuèrent encore longtemps à se servir des premières : aussi rencontre-t-on assez souvent les deux espèces réunies sous les mêmes tombelles.
[7] En latin gæsum ; en grec Γαισόν et Γαισòς. Le mot Gais n'est plus usité aujourd'hui dans la langue gallique, mais un grand nombre de dérivés lui ont survécu : tels sont gaisde, armé ; gaisg, bravoure ; gas, force, etc.
[8] Cateïa, jaculum rervefactum, clava ambusta. Virgil. Æn. — Cæsar, Bell. gall., l. V, c. 43. – Ammien Marcellin., l. XXXI. – Isidore, Origin., l. XVIII, c. 7. En langue gallique gath-teth (prononcer ga-tè) signifie dard brûlant. Armstr. Gael. dict.
[9] Solin, XXIII. — Fest Avien. Ora maritima.
[10] Coille, coillte ; bois, forêt. V. l'introduction. Les tribus celtiques qui habitaient la montagne ajoutaient au nom collectif Celte le mot tor, qui signifie élevé : Celtorii, Κελτóριοι, Celtes d'en haut. Les historiens n'indiquent que très vaguement la position de ces Celtes de la montagne ; ils habitaient, disent-ils, entre les Pyrénées et les Alpes. Plutarque, in Camil., p. 135.
[11] Armhuirich et Armhoirik, voisin de la mer ; (Lhuyd, archæol. britann.) Armorici, Aremorici.
[12] Ar, all, haut ; veran (Fearann), terre, contrée. Arvernia, Alvernia, Auvergne.
[13] All, haut ; brog, lieu habité, village.
[14] Elva (Ealbha) ou Selva, bétail ; ait, èt, lieu, contrée. Elvétie ou Helvétie, contrée des troupeaux.
[15] Seach, qui tourne, qui dévie, sinueux ; an, eau, rivière,
contracté de avainn.
— Σηxóανος
ποταμòς, άφ´ ού τò
έθνιxòν Σηxóανοι. Artemidor. ap. Stephan. Bysant. V. Σηxóανος. Les Séquanes
furent repoussés plus tard au-delà des Vosges et de
[16] En latin hedui, et plus communément Aedui. Ædh, mouton ; Ed, troupeau de petit bétail.
[17] Diodore de Sicile, l. V. - App., Bell. hisp.
Profugique à gente velustà
Gallorum, Celtæ miscentes nomen Iberis.
Lucien, Pharsal., l. XV, v. 9.
[18] Hérodote, II, p. 118 ; IV, p. 303, édit. Amst. 1763. — Polyb. ap. Strab., III. — Varro ap. Pline, III, c. 3.
[19] Gallæcia, Callaicia. Ils étaient divisés en quatre tribus : Artabri, Nerii, Præsamarcæ, Tamarici, Pline, IV, c. 34-35. — Pompon. Mel., III, c. 1. — Strabon, l. c.
[20] Pline, l. c. — Strabon, ibid. — Pompon. Mel., III, c. 1 et sqq. Consultez l'excellent ouvrage de M. Guillaume de Humboldt, Pruefung der Untersuchungen ueber die Urbewohner Hispaniens… Berlin, 1821.
[21] Thucydide, VI, c. 9. — Servius, ad Æneid., VII. — Ephor. ap. Strab., VI. —Philist. ap. Diodor. Sic., V.
[22] Ligor, Iligor, haute cité. (Humboldt, p. 5-6. ). De ce mot les romains tirent Ligures et les Grecs Lygies.
[23] Étienne de Byzance.
[24] ……………………… Celtarum manu
Crebrisque dudùm praeliis. ………
Ligures ... pulsi, ut sæpè fors aliquos agit,
Venêre in ista quæ per horreuteis tenent
Plerùmque dumos. ………
Fest. Avien. v. 132 et sqq.
[25] C'est ce que les géographes anciens appelaient l'Ibéro-Liburie, à cause du voisinage de l'Espagne.
[26] C'était
[27] Plus correctement Amitra. De ce mot les Latins ont fait Ambro, Ambronis, plur. Ambrones ; et Umber.
[28] Italia subalpina, circumpadana.
[29] Mare Superum. Elle reçut le nom d'Adriatique après la fondation d'Adria, ou Hatria, par les Étrusques. Celle qui baigne la côte occidentale de l'Italie s'appelait mer Inférieure, mare Inferum.
[30] Fluviorum rex Eridanus……… Virgile, Georg., I.
[31] Du temps de Pline, les affluents du Pô étaient au nombre de trente (III, c. 16. — Solin., c. 8. — Martian. Capell., VI) ; on en compte aujourd'hui plus de quarante.
[32] Polybe, II, p. 103 et sqq. — Strabon, II et V.
[33] Polybe, II, p. 103. — Plutarque, in Marius, p. 411. – Tacite, Hist., II, c. 171.
[34] Plutarque, in Camille.
[35] Polybe, II, p. 103 et sqq.
[36] Pline, XVI, c. 15 ; XVII, c. 23. — Dionys., perieget., v. 292. — Marcian. Heracl. peripl. — Ovide, Metam., II.
[37] Polybe, II, l. c.
[38] Dionys. Halic., I, c. 9 ; II, c. 1. — Pline, III, c. 4.
[39] Hérodote, I-V.
[40] Dionys. Halic., I, c. 16.
[41] Dionys. Halic., ibid. — Pline III, c. 4.
[42] Philist. ap. Dionys. Halic., l. c. — Fréret, t. IV, p. 200, Œuvres complètes, Paris, 1796.
[43] Dionys., I, 20-28. — Pline, III, 14-15. — Cf. Cluver, Ital. ant., II, c. 4.
[44] Is, ios, bas, inférieur ; en latin, Insubria, Insubres.
[45] Olombria, Olombri. — Oll, all, haut, élevé : Armstrong's gaelic diction.
[46] Vilombria. — Bil, vil, bord, rivage. Arinstrong's gaelic diction.
[47] Denis d’Halicarnasse, X, c. 16.
[48] Trecenta eorum
oppida Tusci debellasse reperiuntur. Pline, III, c. 14. — Il restait
encore dans
[49] Priùs, cis Apenninum ad inferum mare... Tite-Live V, c. 99.
[50] Ce peuple ne reconnaissait pour son nom national que celui de Rhasena, en ajoutant l'article, Ta-Rhasena, d'où les Grecs, probablement, ont fait Tyrseni et Tyrrkeni. On ignore d'où dérivait celui d'Étrusques que les Latins lui donnaient.
[51] Tzetzes ad Lycophron. Alexandr. 717. — Rutil. itinerar. I.
[52] Strabon, V. — Servius ad Virgile, Æneid, II, VII et X. - Cf. Cluver, Ital. antiq., t. I, p. 344 et sqq.
[53] Trecenta oppida Tusci debellasse reperiuntur. Pline, III, c. 14. — Strabon, V.
[54] Trans Apenninum totidem quod capita originis erant coloniis missis…… usque ad Alpes tenuêre. Tite-Live V, c. 23. — Diodore de Sicile, XIV, p. 321.
[55] Etruria nova. Serv. Virg., Æn., XV, v. 202.
[56] Ils y furent connus sous le nom d'Ambres ; Ambro, Ambronis ; d'où nous avons fait Ambrons. Plutarque, Vie de Marius. Voyez ci-après, IIe partie, le récit de l'invasion des Cimbres.
[57] Ils continuèrent à porter le nom d'Isombres, en latin, Insubres. Insubres, pagus Æduorum, Tite-Live, V, c. 23. — Les Umbranici, qui habitaient un peu plus bas, sur la rive droite du Rhône, étaient probablement une de ces peuplades émigrées de l'Ombrie.
[58] Insubrium exules, Pline, III, c. 17-20. — Ils portaient vulgairement le nom collectif de Ligures. Caturiges Insubrium exules, undè orti Vagieni Ligures. Pline, l. c. — Plutarque, Vie de Marius. — Mais ils ne reconnaissaient point d'autre nom national que celui d'Ambre (Ambro). Plutarque, ibid. Voyez le récit de l'invasion des Cimbres, 2° Partie de cet ouvrage.
[59] Tite-Live, V, c. 23.
[60] Pline, III, c. 17.
[61] Hist. rom. passim. — Tab. Eugug. Cf. Micali et Lanzi.
[62] Nicolas de Damas ad Stob. serm. XIII.
[63] Pastorali habitu, hinis gaesis armati... Tite-Live, X dec. I.
[64] Posidon. ap. Athenæ, VI, c. 4. — Strabon, III, p. 146 ; IV, p. 190. —Aristote, Mirab. ausc. p. 1115.
[65] Theophrast. Lapid. p. 393-396. — Lugd. Bat. 1613.
[66] Curalium laudatissimum cireà Stæchades insulas... Galli gladios adernabant eo. Pline, XXXII, c. 2.
[67] Homère, Iliade, VI, 29 ; Odyssée, XV, 424. — Ezéchiel, c. 27. Cf. Heeren : Ideen ueber die Politik, den Verkehr und den Handel der vornehmsten Voelker der alten Welt.
[68] Polybe (II) nous apprend que cette route existait avant la seconde guerre punique, et que les Massaliotes y posèrent des bornes milliaires à l'usage des armées romaines qui se rendaient en Espagne. Elle n'était point l'ouvrage des Massaliotes, qui, à cette époque, n'étaient encore ni riches ni puissants dans le pays, et qui d'ailleurs ne le furent jamais assez pour une entreprise aussi colossale. (V. ci-après, part. II, c. 1). Les Romains remirent cette route à neuf, et en firent les deux voies Aurelia et Domina.
[69] Le commerce de l'étain fit donner à ces îles le nom de Cassiterides (cassiteros, étain).
[70] Amati de restitutione purpurarum. Cons. Heeren , ouv. cité.
[71] Incolæ id magis omnibus adseverant quod etiâm nos legimus in monumentis eorum incisuui, Herculem…… Ammien Marcellin, XV, c. 9.
[72] Albion, Mela, II, c. 5. — Αλεβίων, Apollod. de Diis, II. - Tzetrez in Lycophr. Alexandr. — Alb, comme nous l'avons déjà dit, signifie montagne en langue gallique. Une tribu montagnarde de cette côte portait le nom d'Albici (Cæsar, Bell. civil., I) ou d'Áλβίοιxοι (Strabon, IV).
[73] Æschyl. Prometh. solut. ap. Strabon, IV, p. 183. — Mela, II, c. 5. — Tzetzes, l. c. — Eustath. ad Dionys. perieg.
[74] Stephan. Bysant. V° Νεμανσός.
[75] C'est le nom que porte aujourd'hui une plaine immense, couverte de cailloux, située près du Rhône, entre la ville d'Arles et la mer. Crau dérive du mot gallique craig, qui signifie pierre.
[76] Diodore de Sicile, IV, p. 226.
[77] Denis d’Halicarnasse, I, c. 41.
[78] Diodore de Sicile, IV ; — Denis d’Halicarnasse, I, c. 41.
[79] Tauriseus. Ammien Marcellin, XV, c. 9. — Caton, cité par Pline (III, c. 20), place dans les Alpes une grande confédération de peuple tauriskes. — Tor, hauteur, sommet.
[80] Diodore de Sicile, IV.
[81] Ibid.
[82] Scindentem nubes,
frangentemque ardua montis
Spectârunt Superi…… Sil. Ital., III.
Virgile, Ænid., IV. — Diodore de Sicile, IV, p. 226. — Denis d’Halicarnasse, I, c. 41. — Ammien Marcellin, XV, c. 9.
[83] Pline, III, c. 4. Hieronym. Comment. epist. ad Galat., II, c. 3. — Isidore, Origin., XII, c. 21. Voyez ci-après, part. II, c. 1.
[84] Aristote, apud Athenæum, XIII, c. 5.
[85] Aristote, l. c. - Justin, XLIII, c. 3.
[86] Diodore de Sicile, IV.
[87] Gyptis, Justin, l. c. — Ηέττα, Aristote, ap. Athenæ. Ubi suprà.
[88] Elle subsiste encore aujourd'hui dans plusieurs cantons du pays basque, en France et en Espagne.
[89] Justin dit que cette boisson était de l'eau : Virgo cùm juberetur…… aquam porrigere (XLIII, c. 3.) ; Aristote, que c'était du vin mêlé d'eau : Φιάλxν xεxραμένην (ap. Athen. l. c.). Ce vin, si c'était du vin, provenait du commerce étranger, car la vigne n'était pas encore introduite en Gaule.
[90] Massilia, et par corruption dans la basse latinité, Marsilia (Cosmogr. Raven. anonym., I, 17), d'où sont venus le mot provençal Marsillo et le mot français Marseille.
[91] Fest. Avien, Or. marit. — Paneg. Eumen. in Constant., XIX. — Dionys. Perieg. — Justin, XLIII, 3. — César, Bell. civ., II, 1. — Voyez ci-après, partie II, c. 1.
[92] Tite-Live, V, c. 34.
[93] Reversi domum, referentes quæ viderant, plures sollicitavêre. Justin, XLIII, 3.
[94] Idem, ibidem.
[95] Hérodote, I.
[96] Strabon, IV. Voyez ci-après, part. II, c. 1.
[97] Justin, XLIII, c. 4.
[98] Meursii in Grœc. fer. (t. III, p. 798). Cette fête s'appelait les Anthesteria ; Justin l'a confondue avec les Floralia des Romains (XLIII, c. 4).
[99] Justin, XLIII, c. 4.
[100] Ibid.
[101] Ibid.
[102] Tite-Live, V, c. 34.
[103] Voyez l’Introduction de cet ouvrage.
[104] Hérodote, IV, c. 21, 12, 23.
[105] Posidon. ap. Plutarch. in Mario, p. 411 et sqq.
[106] Strabon (XI) appelle Kimmericum une de leurs villes ; Scymnus lui donne le nom de Kimmeris (p. 123, ed. Huds.). — Ephore, cité par Strabon (V), rapporte que plusieurs d'entre eux habitaient des caves qu'ils nommaient argil. Argel, en langue cambrienne, signifie un couvert, un abri. Taliesin. W. Archæol. p. 80. — Merddhin Afallenau. W. arch. p. 152.
[107] Strabon, I, III, XI, XII. Eusèbe, Chron. A annum MLXXVI. — Paul. Oros., I, c. 21.
[108] Strabon, III.
[109] Homère, Odyssée, XII, v. 14. — Strabon, l. c. — Gallin. ap. eumd., XIV. — Diodore de Sicile, V.
[110] Plutarque, Vie de Marius.
[111] Ibid.
[112] Hérodote, IV, c. 21, 22, 23.
[113] Voyez la 3° partie de cet ouvrage.
[114] J'ai été conduit
à déterminer ainsi la limite des deux races par un grand nombre de considérations
tirées : 1° de la différence des idiomes, telle qu'on peut la déduire des noms
de localités, de peuples et d'individus ; 2° de la dissemblance ou de la
conformité des mœurs et des institutions ; 3° et surtout de la composition des
grandes confédérations politiques qui se disputèrent l'influence et la
domination, quand les races eurent cessé de se disputer le sol, et qui se sont
basées, sur l'antique diversité d'origine. Voyez la 2° partie de cet ouvrage,
passim ; et, en particulier, le chapitre 1er, qui contient une description
géographique détaillée de
[115] Tite-Live, V, c. 34.
[116] Justin, XXIV, c. 4.
[117] Tite-Live, V, c. 34.
[118] Justin, XXIV, c. 4.
[119] Tite-Live, V, c. 34.
[120] Tite-Live, l. c. – Plutarque, in Camill. p. 135, 136.
[121] Equidem baud abnuerim Gallos ab Arunte adductos, Tite-Live, l. c. — Plutarque, in Camill., ibid.
[122] Gallis causa in
Italiam veniendi, sedesque novas quærendi, intestina discordia.
Justin, XX, c. 5. Trogus Pompeius, dont Justin a abrégé l'ouvrage, était
originaire de
[123] Quùm circumspectarent, quânam per juncta cœlo juga…… transirent. Tite-Live, V, c. 34.
[124] Id Galli fortunæ suæ omen rati…… Idem, ibidem.
[125] Adjuvere ut quem primum, in terram egressi, occupârant locum, patentibus silvis communirent. Idem, ibidem.
[126] Taurino saltu Alpes transcenderunt. Tite-Live, V, c. 34.
[127] Fusis acie Tuscis, band procul Ticino flumine. Id. ibid.
[128] Quùm in quo consederant, agrum Insubrium appellari audissent, ibi omen sequentes loci, condidêre usbem… Tite-Live, V, c. 34.
[129] Mediolanum appellarunt. Id. ibid. — C'est la ville de Milan.
[130] Elitovio duce. Tite-Live, V, c. 35. — Aile, Aede, vent ; dobh, impétueux, orageux.
[131] Auctor est Cato Cenomanos juxtà Massiliam habitasse in Volcis. Pline, III, c. 19.
[132] Favente Belloveso. Tite-Live, V v, c. 35.
[133] En langue gallique Briga signifiait une ville fortifiée.
[134] Fearann, habitation, colonie ; ce mot parait composé de fear, homme, et fonn, terre : fear-fhonn, terre partagée par têtes d'hommes. Voyez le Diction, gael. d'Armstrong, au mot Fearaan.
[135] Tite-Live, V, c. 35. — Polybe, II. — Pline, III, c. 17.
[136] Pennino deindè Boii Lingonesque transgressi…… Pado ratibus trajecto…… Tite-Live, V, c. 35. — Au sujet des Anamans, voyez Polybe, II.
[137] Polybe, II. — Bodineus, quod significat fundo carens. Pline, III, c. 16. — D'après un étymologiste grec, l'autre nom du Pô, Padas, serait dérivé du mot gaulois Pades signifiant Sapin : Metrodorus Scepsius dicit : quoniam circà fontem arbor multa sit picea, quæ Pades gallicè vocetur, Padum hoc nomen accepisse. Pline, l. c.
[138] Felsina vocitata quùm princeps Etruriæ esset. Pline, III, c. 15.
[139] Post hos Senones recentissimi advenarum…… Tite-Live, l. c.
[140] Ab Utente flumine ad Æsim fines habuère. Tite-Live, V, c. 35.
[141] Senonum de nomine, Sena. Silius Italic, VIII, v. 455.
[142] Dans cette année
(232 de Rome et 13ème du règne de Tarquin le Superbe ; correspondante à la 4ème
année de
[143] Ynys Prydain, l’île de Prydain. Trioedd. I. Bretanis, Britannia. Camden. Britan., p. I.
[144] Albani. Les montagnards écossais se donnent encore aujourd’hui le nom d'Albannach.
[145] Maïatæ, de magh-aite : magh, plaine ; aite, contrée. - Armstrong's gael. diction.
[146] Trioedd. 6. — Camden. Britan. p. 668. Francof. 1590.
[147] Aujourd'hui le Jutland.
[148] Boii, Bogi, Boci. — Bw, la peur ; Bwg et Bug, terrible. v. Owen's Welsh diction.
[149] Aujourd'hui
[150] Belgiaid, dont le radical est Bel, guerre.