HISTOIRE GÉNÉRALE DE NAPOLÉON BONAPARTE

GUERRE D'ITALIE. - TOME PREMIER

 

CHAPITRE III.

 

 

Bonaparte arme les côtes de Provence. — Il commande l'artillerie à l'armée d'Italie. — Prise de Saorgio, Oneille, Montenotte et Vado. — Bonaparte arme les côtes. — Arrêté à Nice par les représentants du peuple. — Expédition maritime projetée à Toulon. — Excursions de Bonaparte dans ce port et à Marseille.

 

Après la reprise de Toulon, Du gommier se rendit avec une partie de l'armée à celle des Pyrénées-Orientales, où il allait encore remplacer Doppet. Il voulut emmener Bonaparte, mais des ordres du gouvernement chargèrent celui-ci de réarmer les côtes de la Méditerranée, spécialement Toulon ; et cette opération terminée, il devait aller commander l'artillerie à l'armée d'Italie, dont Dumerbion était général en chef.

Elle avait reçu une partie des troupes qui avaient fait le siège de Toulon ; cette armée et celle des Alpes comptaient alors 75.000 combattants. L'armée piémontaise n'en avait en ligne que 40.000, attendant à la vérité 8.000 Autrichiens et 18.000 Napolitains qui ne se pressaient pas d'arriver. Si le comité de salut public, pénétré de la supériorité de ses armées, eût adopté un plan de campagne vaste et hardi, combinant leur réunion par le centre, celle d'Italie, filant à gauche dans la vallée de Stura par le col d'Argentière, eût débouché sur Coni ; celle des Alpes, manœuvrant par sa droite vers Château-Dauphin et Busco, eût pris la même direction pour opérer sa jonction sous Demont ou devant Coni même, en arrivant dans la plaine. L'armée d'invasion, laissant alors 25.000 hommes pour observer les vallées de Lucerne, de la Stura et du Gesso, afin de couvrir ses communications, aurait porté 50.000 combattants sous les murs de Turin. Le comité de salut public se borna à repousser l'ennemi au-delà des Alpes, et ordonna à ses généraux de s'emparer des débouchés qui mènent de France en Italie, leur laissant toute latitude sur le choix des moyens à prendre pour y parvenir. Les deux armées agirent séparément.

L'armée d'Italie, ne pouvant marcher seule par la gauche dans la vallée de Stura, n'eut plus d'autre parti à prendre que de manœuvrer de manière à déposter le général piémontais Colli de la ligne formidable de Saorgio ; car ce général, renforcé par de nouvelles troupes, avait augmenté ses précautions défensives.

Dans le mois de ventôse, Bonaparte arriva à Nice où était depuis deux ans le quartier-général. Il employa ses premiers moments à visiter la position de l'armée, et à s'instruire de ses opérations depuis le commencement de la guerre. Il reconnut toute la force des positions de l'ennemi, et le vice du système d'attaque jusqu'alors dirigé contre lui ; il conçut le plan de tourner la gauche de l'ennemi pour rendre l'armée française maîtresse de la chaîne supérieure des Alpes, sans l'engager dans des affaires difficiles. Ce plan devait avoir pour résultat de placer la défensive du comté de Nice dans sa position naturelle, sur la crête supérieure des Alpes ; de porter la droite de l'armée dans un pays où les montagnes étaient beaucoup moins élevées, de couvrir une portion de la rivière de Gênes, et de rétablir les communications entre cette ville et l'armée et Marseille. Tout ce plan reposait sur ce principe de la guerre de montagnes, forcer l'ennemi à sortir de ses positions pour attaquer : il fut adopté dans un conseil composé de deux représentants du peuple, du général en chef Dumerbion, des généraux Masséna, Vial, Rusca, et de Bonaparte.

Comme il fallait, pour l'exécution de ce plan, violer la neutralité de l'état de Gênes, il fut soumis à l'approbation du comité de salut public, qui, ayant à se plaindre de l'accueil fait dans ce port aux Anglais, ne la fit pas attendre.

Le 17 germinal an II (6 avril) une division de 14.000 hommes passa la Roya, et s'empara du château de Vintimille. Masséna marcha sur le mont Tanardo, et y prit position ; une autre brigade passa la Taggia, et prit position à Monte-Grande ; Bonaparte, commandant trois brigades, se porta sur Oneille, et culbuta une division autrichienne. Le lendemain l'armée entra dans cette place. Elle marcha sur Ponte-di-Nave, et battit le reste de la division autrichienne. Ormea, défendue par une garnison de 400 hommes, capitula. Le 19, l'armée s'empara de Garessio, et établit ses communications par les monts Saint-Bernardo et Rocca-Barbena avec Loano, appartenant au roi de Sardaigne.

Ainsi qu'on l'avait prévu, l'ennemi se hâta d'évacuer tous les revers des Alpes, laissant même son artillerie. Masséna déboucha sur les derrières du fort de Saorgio, coupant ainsi la retraite de l'ennemi. Le 10 floréal ce fort capitula. Le 19 Masséna se porta sur le col de Tende par le col Ardente, tandis que le général Macquart attaquait de front ; l'attaque réussit : l'armée fut maîtresse de toute la chaine supérieure des Alpes maritimes. Sa droite, placée en avant d'Ormea, communiquait avec le col de Tende par le col de Termini, et du col de Tende elle occupait la chaîne des Alpes jusqu'au col d'Argentière, où était le premier poste de l'armée des Alpes. L'exécution de ce plan valut 3 ou 4.000 prisonniers, environ 70 pièces de canon, et deux places fortes. Rien n'empêcha plus le cabotage entre Gênes et Marseille.

Après ces premiers succès, les représentants du peuple en mission proposèrent, vers le 1er prairial, un projet de campagne où l'invasion du Piémont était calculée sur de tels principes qu'il est difficile de ne pas y reconnaître Bonaparte. S'il est prouvé, y était-il dit, qu'on ne peut se présenter dans la plaine du Piémont qu'avec des forces supérieures à l'ennemi, il faut réunir l'armée des Alpes à celle d'Italie. Or cette jonction ne s'opérera jamais d'une manière plus commode que dans la vallée de la Stura, qui forme la ligne de démarcation actuelle de ces deux armées, à la naissance de la plaine, et permet de profiter des débouchés déjà conquis par celle d'Italie.

Ce projet était accompagné de tous les développements capables d'en assurer l'exécution, soit par les précautions indiquées pour les vivres, les munitions et le matériel de l'artillerie, soit pour la direction à donner à chacune des six divisions destinées à y concourir.

Pourquoi ne fut-il pas exécuté ? on l'ignore. Les revers éprouvés sur la ligne du Rhin déterminèrent le comité de salut publie à tirer 10.000 hommes de l'armée des Alpes : on ne s'y crut plus en état de poursuivre l'offensive. D'un autre coté, Dumerbion, vieillard accablé d'infirmités, s'endormit sur ses lauriers. Il ne soutenait le fardeau du commandement qu'avec l'aide de Bonaparte, qui, malgré l'ascendant qu'il avait pris sur le général en chef, ne réussissait pas toujours à lui communiquer son ardeur. Trois mois s'écoulèrent donc sans qu'on songeât à recueillir les fruits de ce brillant début.

Un des représentants du peuple auprès de l'armée était fort enthousiasmé de Bonaparte ; c'était Robespierre jeune. Ayant été rappelé quelque tems avant le 9 thermidor, il fit tous ses efforts pour l emmener à Paris. S'il avait cédé, qui peut dire où l'aurait conduit cette démarche, et quel changement elle aurait apporté dans sa destinée ?

On prétend qu'en apprenant la catastrophe de Robespierre jeune, qui périt avec son frère dans cette fameuse journée, il écrivit au général Tilly : J'en suis fâché ; mais il eut été mon père, je l'aurais poignardé moi-même, si j'avais su qu'il aspirât à la tyrannie[1]. A quoi tient toute une carrière, dit Napoléon[2] ? On aurait sans doute voulu m'employer ; j'aurais pu être destiné à tenter alors une espèce de 13 vendémiaire ; j'étais encore bien jeune ; je n'avais point mes idées arrêtées, comme je les ai eues depuis ; je crois que je n'aurais pas accepté. Mais dans le cas contraire, et même victorieux, quels résultats aurais-je pu espérer ? En vendémiaire an IV, la fièvre de la révolution était tout-à-fait apaisée ; au 9 thermidor an II, elle était encore dans toute sa force, dans la rage de son ascension et de ses excès.

Bonaparte regardait Robespierre l'aîné comme un bouc émissaire, sur la mémoire duquel on rejetait tous les excès de ce tems-là. Dans ce qu'il dit à cet égard[3], on entrevoit qu'il ne méprisait pas autant ce personnage que ses complices, probablement parce qu'un homme supérieur, de même que la multitude, fait toujours plus de cas de celui qui s'élève au-dessus du commun, sort des voies ordinaires, et joue un premier rôle.

Un autre représentant du peuple, à l'armée d'Italie, et qui avait une jolie femme, n'était pas moins enthousiaste de Bonaparte, qui ne fut pas insensible aux charmes de madame Thureau. J'étais bien jeune alors ; j'étais heureux et fier de mon petit succès ; aussi cherchai-je à le reconnaître par toutes les attentions qui étaient en mon pouvoir. Voyez comme on abuse de l'autorité, et à quoi tient le sort des hommes. Promenant un jour madame T... au milieu de nos positions, dans les environs du col de Tende, il me vint subitement à l'idée de lui donner le spectacle d'une petite guerre, et j'ordonnai une attaque d'avant- postes. C'était une pure fantaisie : nous fûmes vainqueurs, cependant sans résultat, et il y resta quelques hommes. Aussi plus tard, toutes les fois que je m'en suis ressouvenu, je me le suis fort reproché[4].

En convenant de la vérité de l'anecdote, madame T... dit que Bonaparte ne fit point attaquer à cause d'elle, mais qu'il lui promit de la faire avertir à la première occasion. Le combat de Loano la fournit le 15 messidor an II[5].

Cependant l'armée piémontaise, campée dans les plaines et sur les mamelons au pied des Alpes, était dans l'abondance, se réparait de ses fatigues, et se renforçait. Les armées françaises, dans l'inaction, sur les crêtes des montagnes et une étendue de 60 lieues, périssaient de misère et de maladies.

En vendémiaire an III, les Autrichiens formèrent des magasins à Dego. Depuis la prise d'Oneille, Vado était le refuge des croisières anglaises ; elles devaient y faire un débarquement. Avec ces forces réunies, l'ennemi se proposait d'occuper Savone, et de forcer la république de Gênes à se déclarer contre la France. Bonaparte proposa d'occuper les positions de Saint-Jacques, de Montenotte et de Vado. Le général Dumerbion marcha avec 18.000 hommes et 20 pièces d'artillerie de l'équipage de montagnes. Bonaparte dirigea l'armée ; elle déboucha par le col de Bardinetto, pénétra dans le Montferrat par la chaussée qui longe la Bormida, campa le 13 vendémiaire sur la hauteur de Biestro, et le 14 descendit dans la plaine. On espérait tomber sur les derrières de l'armée autrichienne, mais elle fit sa retraite sur Caire et Dego, poursuivie par Cervoni commandant l'avant-garde, et se replia sur Acqui, abandonnant ses magasins et ses prisonniers, avec perte de 1.000 hommes.

Le général Dumerbion écrivit aux représentants du peuple : C'est aux talents du général Bonaparte que je dois les savantes combinaisons qui nous ont assuré la victoire.

Dumerbion n'était point autorisé à entrer en Italie, il n'en avait pas le projet ; d'ailleurs sa cavalerie qu'il né pouvait nourrir était sur le Rhône ; il se replia donc par Montenotte sur Savone, et prit position sur les hauteurs de Vado. On fortifia ces hauteurs, on les arma ainsi que les côtes. Cette expédition eut pour résultat de déjouer les projets de l'ennemi, et de maintenir la neutralité de Gênes, dont les coureurs français s'approchaient jusqu'à trois lieues.

L'armement des côtes depuis Vado jusqu'au Var occupa Bonaparte pendant le reste de l'automne. Au mois de nivôse, ayant passé une nuit sur le col de Tende, il découvrit, au soleil levant, et convoita, avec cette puissante ardeur qui a décidé de toute sa vie, ces belles plaines de l'Italie, dont la conquête devint l'objet constant de ses méditations.

Ce fut vers cette époque que Bonaparte fut arrêté à Nice, par ordre des représentants du peuple. On n'a jamais bien connu le motif de cet acte de rigueur. Ce fut probablement par suite de la réaction qui s'exerçait alors envers de purs républicains, qu'on affectait de confondre avec les terroristes. On n'a jamais été non plus d'accord sur ceux des représentants qui ordonnèrent cette arrestation. Les uns l'ont imputée à Laporte[6] ; Beffroy en fut accusé plus tard, et s'en défendit, lorsque la gloire de Bonaparte eut grandi dans les champs italiques. Il paraît que cette mesure fut prise par Albitte et Salicetti ; elle fut exécutée par Viervein commandant de gendarmerie et l'adjudant-général Arena. Le commissaire ordonnateur, Déniée, examina ses papiers. Ainsi deux compatriotes de Bonaparte concoururent à ce commencement de persécution. Sa détention ne dura que 15 jours ; il reprit son service.

Pendant l'hiver il fit plusieurs courses à Toulon et à Marseille, pour inspecter les arsenaux et les batteries des côtes. La ville de Marseille étant fort agitée, le représentant du peuple Maignet eut des craintes sur la sûreté des poudres et des armes renfermées dans les forts Saint-Nicolas et Saint- Jean, qui avaient été en partie démolis par le peuple, au commencement de la révolution. A la demande du représentant, Bonaparte fit un projet pour construire une muraille crénelée qui fermât ces forts du côté de la ville. Ce plan fut dénoncé à la Convention, comme dirigé contre les patriotes. Le commandant de l'artillerie de Marseille fut mandé à la barre ; c'était le colonel Sugny : il s'y rendit et se justifia facilement, puisqu'il n'avait pas rédigé le projet. Bonaparte fut mandé à son tour. L'ennemi faisant des mouvements, les représentants du peuple écrivirent que la présence du commandant de l'artillerie était nécessaire à l'armée, et décidèrent les députés des Bouches-du-Rhône à ne pas donner suite à leur dénonciation. Bonaparte ne se rendit pas à Paris.

Le comité de salut public, croyant n'avoir rien à craindre du côté de l'Italie, pendant la mauvaise saison, disposa d'une partie des troupes pour une expédition maritime. Il donna l'ordre à Schérer, qui commandait alors l'armée, de détacher à Toulon 16 ou 18.000 hommes qui furent en partie remplacés par 8.500 hommes tirés de l'armée des Alpes. On a varié sur l'objet de cette expédition. Il s'agissait, suivant les mémoires de Napoléon[7], d'aller attaquer Rome pour tirer vengeance de l'assassinat de Basseville, ambassadeur de la république. Un conseil de guerre fut réuni en pluviôse, pour délibérer sur ce projet. Bonaparte y fut convoqué. Il fut d'avis que l'expédition compromettrait l'armée d'Italie, et se terminerait elle-même par un désastre. Dix mille hommes ne lui parurent pas suffisants pour tenter un pareil coup de main ; il était impossible de le faire sans cavalerie. Une fois débarqué, ce corps aurait sur les bras 3o.000 Napolitains, et peut-être une division autrichienne ; les Anglais étant maîtres de la mer, c'était le conduire à une perte certaine. Cet avis fut partagé par tous les officiers généraux. On ajourna donc l'expédition, jusqu'à ce qu'on eût purgé la Méditerranée de la présence des Anglais.

Suivant d'autres[8] il s'agissait de porter l'épouvante sur les côtes de Toscane, et de reconquérir la Corse, alors fatiguée du joug des Anglais. Tandis que l'expédition se préparait, la paix fut conclue avec le grand-duc de Toscane ; il ne restait donc plus que la Corse. Schérer proposa aux représentants du peuple en mission d'ouvrir la campagne par un coup d'éclat ; quand l'expédition serait à la hauteur de saint Florent, de détacher 5 à 6.000 hommes sur Finale ou Vado, pour jeter la terreur sur les côtes de Gênes, et s'emparer des débouchés principaux de l'Apennin, avant que les Austro-Sardes ne fussent en état d'opposer une vive résistance. Cette proposition ne fut pas adoptée, parce qu'on craignit de trop affaiblir le corps d'armée destiné à conquérir la Corse.

Dans tous les cas, avant de faire une expédition maritime, il fut jugé convenable de chasser les Anglais de la Méditerranée. Le contre-amiral Martin sortit de Toulon. Les deux escadres se rencontrèrent, elles eurent plusieurs engagements et en vinrent aux prises, le 23 ventôse (13 mars), dans la rivière de Gênes. Elles étaient en nombre égal, mais les Anglais avaient quatre vaisseaux à trois ponts, les Français n'en avaient pas. Le combat ne fut point décisif ; on perdit de chaque côté deux vaisseaux ; l'expédition maritime fut abandonnée, et les troupes furent renvoyées à l'armée d'Italie.

Dès que le comité de salut public fut informé du retour à l'armée des troupes de l'expédition, il crut pouvoir reprendre l'offensive ; mais loin d'adopter les projets présentés l'année précédente par les représentants Robespierre jeune et Ricord, qui n'étaient probablement que ceux de Bonaparte, le comité témoigna l'intention de pénétrer en Italie par la Bocchetta. Schérer trouva que ce plan bon, si l'on eut eu des forces plus considérables, et si l'on avait été maitre de la mer, avait l'inconvénient de beaucoup prolonger une ligne déjà trop étendue, et qui n'offrait aucune facilité pour les subsistances. Il proposa, comme le seul parti qui promettait des chances de succès, de faire l'invasion par les vallées de la Bormida ou du Tanaro. Le comité de salut public ne se rendit point à ces représentations ; mais aucun des deux plans ne fut exécuté, parce que l'état d'affaiblissement de l'armée fit renoncer à prendre l'offensive.

La réaction qui suivit la journée dll9 thermidor fut plus violente dans le Midi que dans aucune autre partie de la France. Les représentants du peuple en mission dans la Provence la favorisaient. Elle triomphait à Marseille ; à Toulon les jacobins et les patriotes dominaient encore. Un corsaire français y amena une prise espagnole ; elle avait à bord une vingtaine d'émigrés, la plus grande partie de la famille Chabrillant. Un rassemblement tumultueux se porta aux prisons pour les égorger. En vain les représentants Mariette et Chambon haranguèrent la multitude, lui promettant de faire juger ces émigrés ; devenus eux-mêmes suspects, ils ne furent pas écoutés ; des cris menaçants s'élevèrent contre eux. La garde accourut et fut repoussée. Bonaparte reconnut parmi les chefs du tumulte plusieurs canonniers qui avaient servi sous lui au siège de Toulon, ils l'environnèrent et imposèrent silence. Il parla, promit que les émigrés seraient jugés le lendemain matin, et parvint à calmer les esprits. Dans la nuit, il fit placer les émigrés dans des caissons de parc, et les fit sortir de la ville comme un convoi d'artillerie ; un bateau les attendait dans la rade d'Hyères, où ils s'embarquèrent, et furent ainsi sauvés.

 

 

 



[1] Nouvelle biographie de Bruxelles, 1822, verbo Napoléon.

[2] Las Cases, tom. I, page 427.

[3] O'Meara, tom. II, page 162. Las Cases, tom. IV, page 223.

[4] Las Cases, tom. I, page 201.

[5] Suite au Mém. de Sainte-Hélène, tom. I, page 28.

[6] Las Cases, tom. I, page 199.

[7] Montholon, tom. III, page 81.

[8] Jomini, Histoire des guerres de la révolution, tom. VII, page 69.