LA PIRATERIE SOUS
L’EMPIRE
Avec la forte organisation de l’Empire, la piraterie disparaît
de la Méditerranée.
On ne la retrouve plus avec sa constitution formidable, ses
états, ses villes, ses domaines ; ce n’est plus désormais un adversaire
dangereux et capable d’affamer l’Italie. Si quelques brigandages s’exercent
encore parfois sur mer, ce sont des actes isolés ; les pirates ne sont plus
des ennemis, hostes, mais des voleurs, latrunculi vel prædones, selon les termes du
jurisconsulte Ulpien[1].
Tel est le caractère nouveau de la piraterie à partir de l’empire
romain. Elle ne se présente plus comme une nécessité de l’existence des
antiques populations des bords de la mer, ni comme le produit des rivalités
et de la jalousie commerciale entre peuples voisins, ni comme un des fléaux
obligés de la guerre, ni enfin comme une rébellion suprême de tous les
vaincus contre le vainqueur ; la civilisation a sans cesse progressé, et,
dans le repos de l’univers soumis, l’unité de domination produisit des effets
salutaires. Rome, grâce à l’empire, avait résolu le plus difficile des
problèmes, l’unité dans le genre humain.
Quelle facilité, dit Bossuet, n’apportait pas à la navigation et au commerce cette
merveilleuse union de tous les peuples du monde sous un même empire ? La
société romaine embrassait tout, et, à la réserve de quelques frontières,
inquiétées quelquefois par les voisins, tout le reste de l’univers jouissait
d’une paix profonde. Ni la
Grèce, ni l’Asie-Mineure, ni la Syrie, ni l’Égypte, ni
enfin la plupart des autres provinces n’ont jamais été sans guerre que sous l’Empire
romain ; et il est aisé d’entendre qu’un commerce si agréable des nations
servait à maintenir dans tout le corps de l’Empire la concorde et l’obéissance[2].
La bonne administration des provinces contribua plus que
tout le reste à faire disparaître la piraterie. Pourquoi les peuples jadis
soumis par les Romains n’auraient-ils pas été pillards, voleurs et pirates,
quand l’exemple de tous les crimes leur était donné parles proconsuls
républicains ? Sous la
République, en effet, l’oppression des provinces avait été
générale. Il était passé dans l’usage qu’un gouvernement était un moyen de
fonder ou de réparer sa fortune, et il le fallait bien, car le gouverneur
partait ruiné pour sa résidence : il avait dépensé au moins deux millions
pour acheter les suffrages des électeurs, et comme le gouverneur changeait
chaque année, que l’on juge de l’état des malheureuses provinces ! Elles ne
pouvaient plus respirer ! Une indicible misère,
dit Mommsen[3],
s’étendait du Tigre à l’Euphrate sur toutes les
nations. — Toutes les cités ont péri,
lit-on dans un écrit publié dès l’an 70 av. J.-C. En Asie-Mineure, les villes
étaient dépeuplées, tant les bandits, les pirates et les gouverneurs avaient
commis des ravages effrayants. Tous ces maux venaient de ce qu’il n’y avait
pas à Rome un pouvoir assez fort pour commander à ses propres agents le
respect des lois. Heureusement les choses changèrent, grâce au génie de César
et d’Auguste.
Il ne peut entrer dans mon sujet d’exposer le système
impérial en vigueur dans les provinces, sur lequel tant de beaux et savants
écrits ont été publiés en France et à l’étranger, je dois nécessairement me
borner à rechercher sobrement l’influence qu’il a eue au point de vue de la
piraterie et de la sécurité publique et privée. Il a détruit l’une et fait
naître l’autre. Aussi le gouvernement impérial fut-il bien accueilli dans les
provinces. Tacite le proclame au début de ses œuvres immortelles : Le nouvel ordre de choses plaisait aux provinces qui
avaient en défiance le gouvernement du Sénat et du peuple à cause des querelles
des grands et de l’avarice des magistrats, et qui attendaient peu de secours
des lois, impuissantes contre la force, la brigue et l’argent[4].
Les provinces étaient de deux sortes, celles de l’empereur
et celles du Sénat et du peuple, mais l’empereur avait l’œil aussi bien dans
les unes que dans les autres, et partout les gouverneurs veillaient au
maintien de l’ordre, à la bonne gestion des affaires, prévenaient, en
imposant leur arbitrage ou leur autorité, les guerres particulières, et, sous
leur responsabilité, dispersaient les rassemblements séditieux et les bandes
de malfaiteurs aussi bien sur mer que sur terre. Sans doute, et c’est le
propre de la nature humaine que de n’être pas sans défaut, il y a eu de
mauvais gouverneurs sous l’Empire, Tacite en cite plusieurs, mais tous furent
accusés et condamnés[5]. Il y en eut de
très honnêtes, Pline, Tacite, Thraséas, Othon, Pétrone, ces deux derniers,
quoique débauchés, et Vitellius lui-même. L’empereur était très dur pour les
magistrats malhonnêtes. Tibère fut un justicier implacable ; il était bien
aimé par les provinces, parce qu’il veillait,
dit Tacite[6],
à ce que de nouvelles charges ne leur fussent pas
imposées, et à ce que les anciennes ne fussent pas aggravées par l’avarice et
la cruauté des fonctionnaires. Les historiens rendent la même
justice à presque tous les empereurs. Domitien, le plus sanguinaire d’entre
eux, s’appliqua, au dire de Suétone[7], à maintenir dans le devoir les chefs des provinces et les
contraignit à être intègres et justes. — Adrien, dit le biographe de ce prince[8], visita tout l’Empire ! et quand il rencontra des
gouverneurs coupables, il les frappa des peines les plus sévères et même du
dernier supplice. On voit dans la correspondance de Pline le Jeune
combien Trajan est admirable de sagesse et d’économie, répétant plusieurs
fois qu’un gouverneur était le tuteur des villes, le gardien de leur fortune,
et que son plus grand devoir était d’examiner sévèrement les comptes. S’il m’arrive malheur, disait ce grand prince
au jurisconsulte Priscus, je te recommande les
provinces[9].
On a pu dire avec raison que l’empire a été l’âge d’or des
provinces. Les inscriptions si nombreuses recueillies par MM. Lebas,
Waddington, Renier, Perrot, etc., prouvent l’explosion de reconnaissance que
les provinces eurent envers un gouvernement qui les avait dotées de monuments
d’utilité publique, de prétoires, de basiliques, de temples admirables, dont
les ruines gisent au milieu de régions dévastées et stériles depuis des
siècles, attestant hautement qu’il fut un temps où, sous un pouvoir fort et
respecté, la paix, le commerce, le travail, la richesse, la civilisation, ont
répandu à profusion, dans ces mêmes lieux, leurs bienfaits éclatants.
Par l’effet de cette organisation admirable de l’empire,
la piraterie disparut de la
Méditerranée, le grand lac romain. Les flottes impériales,
entretenues dans cette mer pendant 300 ans et sous 39 empereurs, n’ont point
d’histoire. Elles assuraient la sécurité et étaient employées en même temps à
la traite des blés, aux transports et en quelques rares occasions.
Caïus Caligula faisait servir sa flotte à ses folies. Il
ordonna de construire des vaisseaux liburniens à diva rangs de rames ; les
voiles étaient de différentes couleurs et la poupe garnie de pierreries. On y
voyait une grande quantité de bains, de galeries, de salles à manger ; une
grande variété de vignes et d’arbres fruitiers. C’était sur ces navires
somptueux qu’il côtoyait la
Campanie, mollement couché en plein jour, et au milieu des
danses et des symphonies. Il prétendit surpasser Xerxès en jetant un pont de
Baïes aux digues de Pouzzoles, formé de tous les navires qui faisaient les
transports des vivres et des marchandises. Rangés sur deux lignes, solidement
liés ensemble, affermis par des ancres, recouverts ensuite de planches, de
pierres et de terre, ils formèrent une large chaussée, dans le genre de la
voie Appienne, et longue de près de 3.600 pas (5 kilomètres). Caligula s’y promena d’abord
avec l’appareil d’un triomphateur. Il montait un cheval magnifiquement
harnaché et portait une couronne de chêne, un bouclier, un glaive et une
chlamyde dorée. Il parut ensuite en habit de cocher et conduisit un char
attelé de deux chevaux qui avaient été vainqueurs aux courses. Puis, ayant
invité le peuple à venir admirer cette merveille, il fit impitoyablement
jeter dans la mer tous ceux qui s’étaient avancés sur le pont[10].
Sous le gouvernement de Claude, la marine jouissait d’une
certaine considération. L’Italie, alors presque entièrement occupée parles
jardins et les palais des grands seigneurs, ne pouvait plus nourrir ses
habitants. Le blé lui était apporté par mer, et, comme en hiver la navigation
était difficile, il fallait vivre, dans cette saison, des approvisionnements
amassés pendant l’été et qui souvent étaient insuffisants. Claude accorda de
très grands privilèges aux constructeurs de navires, promit des récompenses
aux armateurs, et se chargea des pertes que pourraient leur causer les tempêtes.
L’entrée du Tibre était d’un abord défectueux ; le port d’Ostie était presque
comblé ; les navires chargés de marchandises et de vivres jetaient l’ancre à
une certaine distance du rivage, et ne pouvaient remonter le fleuve qu’après
avoir fait passer sur des barques une partie de leur chargement : ils
restaient ainsi exposés à toute l’agitation de la pleine mer.
Claude donna l’ordre de creuser un vaste bassin sur la
rive droite du Fiumicino (bras du Tibre) et de l’entourer de quais ; il fit aussi
construire deux jetées, fort avant dans la mer, et, en face de l’endroit où
elles se rapprochaient, laissant entre elles un passage commode, une large
chaussée. Afin de mieux asseoir ce môle, sur lequel on éleva un phare
semblable à celui d’Alexandrie, pour guider les navigateurs pendant la nuit,
on commença par couler un énorme vaisseau qui avait servi à transporter l’obélisque
d’Égypte à Rome, et on le couvrit d’une solide maçonnerie[11].
Tacite signale quelques exploits de brigands et de pirates
en Orient sous le règne de Claude. Des tribus de la Cilicie, connues sous le
nom de Clites, se révoltèrent, et,
conduites par Trosobore, campèrent sur des montagnes escarpées. De là, elles
descendaient sur les côtes et jusque dans les villes pour enlever les
habitants, les laboureurs et surtout les marchands et les maures de navires.
La ville d’Anémur fut assiégée par ces brigands, et des cavaliers envoyés de
Syrie sous les ordres du préfet Curtius Severus pour la secourir, furent mis
en déroute à cause de l’âpreté du terrain qui était favorable à des gens de
pied, tandis que la cavalerie n’y pouvait combattre. Enfin, le roi de ce
pays, Antiochus, en flattant la multitude, en trompant le chef, parvint à
désunir les forces de l’ennemi, et, après avoir fait mourir Trosobore et les
principaux de la bande, ramena le reste parla clémence[12].
Néron, qui employait les navires de l’État à transporter d’Alexandrie
à Rome de la poussière à l’usage des athlètes, fit exécuter cependant des
travaux utiles à la navigation : il embellit le port de Claude et unit le lac
Averne au Tibre par un canal sur lequel deux galères pouvaient passer de
front[13]. Pline dit aussi
que Néron, voulant illustrer son règne par quelque découverte importante,
envoya deux centurions, accompagnés d’une suite nombreuse, à la recherche des
sources du Nil[14].
Ces explorateurs ne purent remonter le fleuve que jusqu’aux cataractes.
Depuis Néron jusqu’à Trajan, il ne se passa sur la Méditerranée rien
de mémorable. Lorsque après la guerre de Syrie, Vespasien revint à Rome, on
frappa une médaille au revers de laquelle il était représenté sous la figure
de Neptune, ayant le pied droit sur un globe, tenant de la main droite l’extrémité
d’une proue de galère et dans la gauche un trident. Cependant il ne s’était
illustré par aucune expédition maritime importante ; seulement, arrivé à Tarichée
au moment où Titus venait de vaincra le parti opposé aux Romains, il avait
fait construire à la hâte quelques navires et avait détruit sur le lac de Génésareth,
après un combat acharné, un grand nombre de petits bâtiments sur lesquels s’était
réfugié le reste des Juifs. Trajan protégea la navigation et la liberté du
commerce. Une très longue étendue des côtes d’Italie était sans port ; il en
fit construire un fort beau à Centumcellæ (Civita-Vecchia), où il avait une maison de
campagne[15],
et un autre à Ancône, pour ouvrir une entrée plus facile du côté de la mer
Adriatique.
Adrien, successeur de Trajan, fit usage de la marine pour
ses grands voyages. Il encouragea le commerce et confirma les lois rhodiennes
: Je suis maître du monde, disait-il, mais la loi nautique des Rhodiens est maîtresse de la mer[16].
La marine romaine ne reparaît dans l’histoire des pays
méditerranéens qu’au siège de Byzance (193-195) que Septime Sévère prit d’assaut,
pilla et rasa, après un blocus de trois années, pendant lequel 500 navires
byzantins firent subir de grandes pertes à la flotte de Sévère.
Quant à la piraterie, il faut venir jusqu’à l’époque de
Probus pour trouver une guerre entreprise en Asie-Mineure contre elle ou
plutôt contre des brigands, car ils n’osaient pas tenir la mer. Elle fut
dirigée par cet empereur en Isaurie, la piratarum
officina des anciens. En l’année 279, Lydius, Isaurien accoutumé au brigandage,
ayant réuni une troupe de malfaiteurs, courait et pillait la Pamphylie et la Lycie. Les Isauriens,
comme aux temps de Servilius et de Pompée, habitaient des cavernes et des
châteaux forts perchés sur des rochers d’où ils bravaient la puissance
romaine. Ils sortaient de leurs repaires quand il y avait un coup pie main à
faire sur une caravane ou sur des villes sans défense, et rentraient chargés
de butin. Des troupes romaines furent dirigées contre ces voleurs, qui se
retirèrent dans Cremna, ville de Lycie, assise sur une hauteur et entourée d’un
côté de vallées fort profondes[17]. Lydius fut
assiégé dans cette place ; il en abattit les maisons, sema du blé pour
nourrir ses défenseurs et chassa toutes les bouches inutiles. Mais les
Romains les repoussèrent, et Lydius les précipita impitoyablement dans les
ravins et les fondrières. Il fit creuser un souterrain qui s’étendait depuis
la ville jusqu’au-delà du camp des assiégeants, et s’en servit pour
introduire dans la place des bestiaux et des vivres. Une femme découvrit le passage
aux Romains, qui l’interceptèrent. Lydius n’en perdit pas courage ; il se
défit de tous ceux qui ne lui étaient pas nécessaires pour la défense des
murs, et résolut de s’ensevelir sous les ruines de la ville. Mais un archer
habile, qui avait été cruellement traité un jour par le chef barbare, parvint
à gagner le camp des Romains. Instruit des mouvements de Lydius qui venait
observer les ennemis par une fenêtre du rempart, l’archer l’attendit avec
patience et le tua d’un coup de flèche. Les brigands, privés de leur chef, ne
soutinrent pas longtemps le siège et se rendirent aux Romains. La place ne
fut point démolie et les vainqueurs y établirent une garnison. Les Isauriens
qui habitaient les montagnes furent traqués et dispersés. Probus pénétra de
gré ou de force dans la plupart des repaires des brigands, en disant qu’il
était plus facile de les empêcher d’y entrer que de les en chasser. Il
assigna aux vétérans des postes dans des endroits escarpés et imposa à leurs
fils le service militaire dès l’âge de dix-huit ans, afin qu’ils ne fissent
pas l’apprentissage du vol avant celui de la guerre[18].
Malgré toutes ces précautions, on ne parvint pas à
déraciner le brigandage de ces montagnes.
Sous l’empereur Gallus, les Isauriens se révoltèrent à
cause d’un outrage insigne infligé à leur nation. Des prisonniers isauriens
avaient été livrés aux bêtes dans l’amphithéâtre d’Iconium en Psidie : La faim, a dit Cicéron, ramène les animaux féroces où ils ont trouvé une fois pâture.
Des masses de ces barbares désertèrent donc leurs rocs inaccessibles et
vinrent, comme l’ouragan, s’abattre sur les côtes. Cachés dans le fond des
ravins ou de creux vallons, ils épiaient l’arrivée des bâtiments de commerce,
attendant pour agir que la nuit fût venue. La lune, alors dans le croissant,
ne leur prêtait qu’assez de lumière pour observer, sans que leur présence fût
trahie. Dès qu’ils supposaient les marins endormis, ils se hissaient des
pieds et des mains le long des câbles d’ancrage, escaladaient sans bruit les
embarcations et prenaient ainsi les équipages à l’improviste. Excités par l’appât
du gain, leur férocité n’accordait de quartier à personne, et, le massacre
terminé, faisait, sans choisir, main basse sur tout le butin. Ce brigandage,
toutefois, n’eut pas un long succès. On finit par découvrir les cadavres de
ceux qu’ils avaient tués et dépouillés, et dès lors nul ne voulut relâcher
dans ces parages. Les navires évitaient la côte d’Isaurie comme jadis les
sinistres rochers de Sciron, et rangeaient de concert le littoral opposé de l’île
de Chypre. Cette défiance se prolongeant, les Isauriens quittèrent la plage
qui ne leur offrait plus d’occasion de capture, pour se jeter sur le
territoire de leurs voisins de Lycaonie. Là, interceptant les routes par de
fortes barricades, ils rançonnaient pour vivre tout ce qui passait, habitants
ou voyageurs.
Ammien Marcellin (XIV, 2) donne des détails intéressants sur la guerre que l’armée
romaine soutint contre les Isauriens dans ces pays escarpés. Pour la
caractériser, en un mot, ce fut une expédition de Kabylie. Les soldats
romains furent forcés, poursuivre leurs agiles adversaires, d’escalader des
pentes abruptes, en glissant et en s’accrochant aux ronces et aux
broussailles des rochers ; puis ils voyaient tout à coup, après avoir gagné
quelque pic élevé, le terrain leur manquer pour se développer et manœuvrer de
pied ferme. Il fallait alors redescendre, au hasard d’être atteints par les
quartiers de roche que l’ennemi, présent sur tous les points, faisait rouler
sur leurs têtes. On eut recours à une tactique mieux entendue : c’était d’éviter
d’en venir aux mains tant que l’ennemi offrirait le combat sur les hauteurs,
mais de tomber dessus, comme sur un vil troupeau, dès qu’il se montrerait en
rase campagne.
Après beaucoup d’efforts, les Isauriens furent dispersés
par les troupes de Nébridius, comte d’Orient, lieutenant de Gallus.
Sous les règnes malheureux de Valérien et de Gallien (249-268), l’insurrection rendit l’Isaurie à
ses habitudes d’indépendance et de rapine, et l’énergie dégénérée de Rome,
impuissante désormais à remettre sous le joug cette population de quelques
montagnes situées au cœur de l’empire, ne put que l’enfermer d’une ceinture
de forteresses, souvent insuffisantes pour contenir ses incursions. On vit cependant
cette race proscrite et méprisée fournir par la suite des soldais aux armées
impériales et deux de ses enfants s’asseoir sur le trône de Constantin.
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