Situation de l'Europe après la paix de Nimègue. — Nouvelle guerre. — Première campagne du duc de Chartres. — Correspondance de Madame avec Dubois. — Cabale contre l'abbé.Le traité de Nimègue (1678) avait pacifié l'Europe sans désarmer les jalousies. Cette tranquillité était moins la paix qu'une trêve ; les mêmes rivalités s'agitaient sourde ment. Louis XIV lui-même, malgré les raisons qu'il avait d'éviter la guerre pour le soulagement de ses peuples, ne pouvait laisser échapper aucune occasion de faire sentir sa puissance, au risque de ranimer la lutte. Louvois, devenu moins utile pendant la paix, aspirait à ressaisir l'importance que lui donnait la guerre, et poussait de tous ses conseils à des mesures violentes, qui tendaient à déchirer les traités, à remettre l'Europe en armes. Par les actes de Nimègue, Louis XIV avait restitué une partie de ses conquêtes. Dès qu'il vit ses anciens ennemis s'abandonner aux douceurs de la paix, il commença à regretter des concessions qui lui avaient semblé bonnes lorsque lui-même aspirait à finir la guerre. Il essaya de les rendre illusoires, et de ressaisir par chicane des avantages qu'il avait perdus par le traité. Une partie de la Lorraine était restée à la couronne de France, ainsi que Fribourg et le passage libre de Brissac à cette ville. Ces clauses, d'une interprétation très-vague, ouvrirent la voie à des procédures compliquées. Louis XIV institua à Metz et à Brissac une chambre de réunion pour les résoudre. Cette juridiction, en n'employant que des formes sommaires, fut plutôt un tribunal de confiscation. En même temps, le Roi empiétait sur les restitutions faites à l'Espagne, dans la Flandre et le pays au-delà de la Meuse. Ces usurpations, secondées par l'intrigue et les armes, lui rendirent Strasbourg, Courtrai et Luxembourg. La paix fut rompue par ces violences. Les griefs qu'elles fournirent aux adversaires de Louis XIV servirent de motif à la ligue d'Augsbourg (1687). Cette nouvelle coalition réunit dans une action commune contre la France, l'Empereur, le roi d'Espagne, les Etats de Hollande, le roi de Suède et les principaux Etats de l'Empire. Le duc de Savoie, prince d'une politique tortueuse, après avoir longtemps flatté les deux partis par des négociations insidieuses, se déclara enfin pour celui qui lui semblait le plus fort, au mépris des liens de famille qui auraient dû le tourner vers la France[1]. La guerre, d'abord rallumée en Allemagne (1688), par les motifs que Louis XIV avait donnés aux allias de reprendre les hostilités, s'étendit, l'année suivante, sans qu'il dépendit de lui ni d'en prévenir les progrès, ni de les arrêter. Les droits éventuels à la couronne d'Espagne, après la mort de Charles II, étaient réclamés par plusieurs prétendants. De cette contestation devaient sortir les longues et sanglantes guerres qui remplirent la fin du règne de Louis XIV. Toutes les puissances s'y préparaient, et la cour de Versailles, qui voyait se former contre elle une alliance redoutable, s'occupait déjà de réunir toutes ses forces, pour faire tête à la coalition. Au commencement de 1690, la France se trouva engagée sur terre contre les armées de la ligue, en Flandre et en Italie, et sur mer, contre les flottes réunies d'Angleterre et de Hollande. Le Roi mit en campagne tous les princes du sang qui étaient en âge de servir, et voulut que le duc de Chartres fût promptement en état de se rendre aux armées. En conséquence, Dubois reçut ordre d'abréger le plus possible le temps des études, sans omettre aucune partie essentielle de l'enseignement. Grâce à un travail opiniâtre du précepteur, les cours de Son Altesse Royale s'achevèrent rapidement ; en 1691, le prince se trouva avoir appris, outre les arts et les sciences ordinaires, toutes les connaissances qui se rapportent à la guerre, les fortifications, la statique, la mécanique[2], etc. Mais si le duc de Chartres pouvait justement passer pour un prince accompli sous le rapport de la culture des lettres, des sciences et des arts, son éducation morale n'avait pas répondu aussi bien à la sollicitude de ses maîtres. Emporté par la fougue de ses passions, égaré par les exemples d'une société dissolue, qui cachait ses vices sous le masque de l'hypocrisie, le prince s'abandonna de bonne heure, et avec un entraînement que rien ne pouvait réfréner ni modérer, à tous les écarts de la jeunesse. Il trouva facilement, parmi les officiers de sa maison et de la maison de Monsieur, des complaisants et des compagnons de débauches. Les remontrances et les conseils de Dubois furent sans force contre les influences pernicieuses qui dominaient son élève. Le jeune duc raillait les principes de son maître, et n'épargnait point le caractère dont il était revêtu. Ces moqueries indécentes étaient l'amusement des familiers de Son Altesse Royale, qui ne voyaient dans l'abbé qu'un mentor incommode. Monsieur lui-même fermait les yeux sur les désordres de son fils, et autorisait par sa faiblesse un cynisme qui s'affichait même en sa présence. A la vérité, Madame gémissait tout bas d'une corruption dont les conséquences l'effrayaient. Mais renfermée dans son austère vertu, impuissante à corriger des penchants mauvais, elle se plaignait de n'être écoutée ni de Monsieur ni de son fils, et se contentait d'épancher ses inquiétudes, ses chagrins dans le secret de quelques amis, surtout de l'abbé Dubois. La confiance de cette princesse dans le précepteur de son fils réfute les accusations calomnieuses répandues contre lui. Madame, connaissant mieux que personne la peine que Dubois se donnait pour contenir le duc de Chartres, rendait justice à son caractère et à ses efforts. Sa correspondance avec l'abbé contient la justification la plus éclatante du précepteur. Toutes les lettres de la princesse témoignent de l'estime en laquelle elle le tenait, et montrent qu'au lieu d'avoir été le corrupteur du prince, il fut le censeur le plus constant de ses vices. Après tant de mensonges imprimés, qui ont faussé l'opinion, on aurait peine à croire à cette assertion, si elle n'était appuyée sur des preuves. On peut les prendre presque au hasard dans les lettres nombreuses et authentiques qui sont restées de cette correspondance. Voici quelques extraits : Je suis bien aise, écrivait Madame à l'abbé Dubois, que vous soyez content de lui — le duc de Chartres — ; si vous l'êtes, je le suis aussi, j'en suis sûre (lettre du 6 juin 1691). Vous êtes trop poli, Monsieur l'abbé, de me vouloir faire entendre que le bien que vous apprenez à mon fils n'est que le fondement de mes sentiments (25 septembre 1693). Avec la vertu et le bon esprit que vous avez, vous n'avez guère à vous effrayer de la calomnie, Monsieur l'abbé ; avec le temps, tout le monde vous rendra justice aussi bien que moi (21 août 1691). Madame, au sujet des personnes qui sollicitent son fils aux désordres, s'exprime ainsi dans une lettre du 30 juin 1696 : Si les solliciteurs n'étaient qu'une ou deux personnes, on pourrait y porter remède ; mais il y en a autant qu'il y en a qui l'approchent, soit dans la maison de Monsieur, soit au dehors. La princesse, désespérée de l'inutilité des reproches, voit, dans la persistance de son fils, l'inévitable loi de la destinée ; elle écrit à Dubois : Mon fils me l'a fait croire encore plus, puisque lui qui avait été élevé avec tant de soins, à qui M. Saint-Laurent et vous aviez donné de si bons et de si grands principes, tombe sur la bonne foi pour devenir comme un cheval échappé, et n'avoir plus d'égards à aucune instruction ni avis. Le roi avait été informé que le duc de Chartres tenait des discours licencieux, et blâma Dubois de n'en avoir pas rendu compte à Monsieur. Madame, en instruisant l'abbé de cette circonstance, qu'elle avait apprise de Monsieur, écrivit : Je répondis qu'en cela vous n'aviez pas tort ; car comme Monsieur lui-même souffrait à mon fils des discours impertinents devant lui, et que ce que mon fils faisait à l'armée n'était que la suite de ce qu'il faisait ici, je croyais que, n'ayant aucune nouveauté à cela, vous n'aviez pas jugé à propos de l'en instruire. . . . . En vérité, Monsieur l'a tant laissé gâter (le duc de Chartres) que je n'espère plus qu'il se corrige. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .[3] On voit dans toutes ces lettres la tendresse profonde de Madame pour son fils, le vertueux dessein de le corriger de concert avec son précepteur, et tous les sentiments élevés qu'une belle âme et l'amour maternel peuvent inspirer. On y trouve enfin une grande idée du précepteur, et une foule d'aveux favorables que le mérite seul a droit de s'attirer. Ces lettres ne sont pas d'ailleurs le seul témoignage qui justifie l'abbé Dubois. On peut le juger encore par les amitiés dont il sut se rendre digne. Au premier rang de ces amis illustres, il faut placer le vertueux abbé de Fénelon, précepteur du duc de Bourgogne et depuis archevêque de Cambrai. Les lettres qui sont restées de ce commerce annoncent une intimité basée sur une estime parfaite, et une considération flatteuse pour Dubois. Le précepteur du duc de Chartres dînait souvent chez l'abbé de Fénelon, où se rencontraient des hommes du plus grand mérite et d'une piété reconnue. Il y fit la connaissance du Père La Chaise, confesseur du Roi, et entra très-avant dans son amitié et ses bonnes grâces. Dubois fut présenté par le confesseur à Madame de Maintenon, dont il éprouva la protection dans toutes les traverses qu'il eut à subir de la part de ses ennemis. Ce fut encore par l'entremise de l'abbé de Fénelon qu'il s'établit dans la familiarité du duc de Beauvilliers, gouverneur du duc de Bourgogne, homme pieux, d'une solide vertu, avec qui il entretint une correspondance à laquelle le duc prit du goût, et qu'il poursuivit assez longuement. Il est peu d'hommes marquants à cette époque, dans les lettres et les sciences, dont Dubois n'ait été l'ami. Sa liaison avec Fontenelle mérite d'être mentionnée comme une des preuves les plus fortes de la séduction que l'abbé savait exercer, quand il le voulait, sur les cœurs les plus froids. Fontenelle, avec l'air fort bonhomme, cachait une indifférence profonde sous les dehors les plus aimables. Madame de Tencin l'a peint au naturel par un mot ; elle disait : M. de Fontenelle a un autre cerveau à la place du cœur. Dubois parvint à l'amollir, et après l'avoir employé dans l'éducation du duc de Chartres, resta son ami et devint son bienfaiteur par la suite. Lamothe-Houdart, Dacier, l'abbé de Saint-Pierre, Massillon, Dangeau, Basnage, Néricault-Destouches, l'historien Baluze, le savant mathématicien La Montre, Rigaud le peintre, furent des amis sincères de Dubois, et lui firent souvent oublier les inimitiés nombreuses que la faveur devait lui attirer. Au printemps de l'année 1691, le duc de Chartres, alors âgé de dix-sept ans, fut envoyé à l'armée de Flandre, placée sous le commandement du maréchal de Luxembourg. Dubois reçut du Roi l'ordre de suivre le prince. Il accompagna Son Altesse Royale à la visite qu'elle fit à Sa Majesté pour prendre congé. Après avoir exhorté son neveu à faire son devoir, le Roi, s'adressant au précepteur, lui dit : Quant à vous, Monsieur l'abbé, je ne vous demande pas de vous conduire en brave, mais en sage, et croyez bien que c'est me servir que d'empêcher mon neveu de faire des sottises. Dubois prit aussi congé de Madame de Maintenon, qui l'assura de sa bienveillance, l'engagea à ne pas se laisser déconcerter par les manœuvres dont on essayait pour le perdre, et lui dit que le Roi le soutiendrait contre les ennemis qu'il avait dans la maison de Monsieur. Le Père La Chaise, de son côté, lui promit d'employer son crédit à le servir, et l'autorisa à recourir à lui dans toutes les occasions. La campagne débuta brillamment. L'investissement de Mons commença le 15 mars, et, le 8 avril suivant, la ville fut prise en présence du Roi, qui bientôt après retourna à Versailles. Madame avait chargé Dubois de lui mander régulièrement les opérations de l'armée ; l'abbé s'acquitta de ce soin, et sut donner un si vif intérêt à ses relations que la princesse ne pouvait se lasser de recevoir des lettres du précepteur, et le stimulait à l'œuvre, en apportant elle-même une grande activité à cette correspondance. Elle était à tel point charmée des lettres de Dubois qu'elle lui en faisait les plus beaux compliments, et les montrait au Roi et à quelques personnes de la cour. Il arrivait quelquefois que le Roi faisait demander à Madame si elle n'avait point reçu des nouvelles de l'abbé. Madame mandait très-exactement au précepteur le plaisir que ces lettres avaient fait, et les louanges que lui donnaient tous ceux qui les avaient lues. Ces marques d'estime, qui s'adressaient à un homme fort jalousé, malgré son obscurité, ne firent qu'exciter davantage l'envie. Dubois vit s'élever contre lui un de ces orages auxquels il a été si souvent exposé. A peine arrivé à l'armée, le duc de Chartres, affranchi de tout ce qui lui était incommode, se mit à en user avec la plus extrême liberté, et mena un train de vie qui devait déplaire fort au Roi. Il traita avec tous indistinctement, et avec une excessive familiarité, ne mit aucune retenue dans ses discours, et satisfit à toutes ses inclinations aussi librement qu'il se pouvait. Monsieur écrivit à l'abbé dans les termes les plus vifs ; il lui reprocha que la bonne compagnie s'éloignât de son fils, et qu'on ne le servît pas avec assez de respect. De plus, on avait rapporté au Roi que le duc de Chartres étudiait au camp six heures par jour, et sacrifiait un temps précieux à s'instruire de toute autre chose que de la guerre. Le Roi avait dit à son frère avec humeur que son neveu était à l'armée pour apprendre la guerre, et non pour étudier sur des livres. On remarquera que, parmi les reproches rien ne touche aux dérèglements de M. le duc de Chartres, rien ne fait suspecter la moralité de Dubois, d'où l'on doit inférer en toute sûreté que ses ennemis mêmes n'avaient pas l'ombre d'un prétexte à l'accuser, sous le rapport de l'honnêteté des mœurs. Cette lettre éclaira l'abbé sur sa situation, et lui montra un déchaînement de toutes les rancunes qu'il avait soulevées par son zèle à servir le prince. Des avis officieux l'avertissaient qu'il existait un complot pour le faire déserter, et que ces ridicules imputations étaient le prélude de la guerre sourde qui lui était déclarée. Au ton qu'affectait la lettre de Monsieur, il était aisé devoir une prévention qui devait laisser subsister dans son esprit un manque de confiance, même après qu'une justification aurait été agréée. Dubois eut la pensée de se démettre et de se retirer au lieu de sa naissance. Il venait d'apprendre que le prieuré de Brives était vacant ; il écrivit au Père La Chaise et demanda avec de vives instances la concession de ce bénéfice, qui ne valait pas plus de quinze cents livres, offrant de résigner, en retour, son canonicat de Saint-Honoré, qui produisait le double. Les ennemis dont il était poursuivi lui faisaient paraître cette retraite un bien enviable ; mais il ne put en obtenir la faveur, et un témoignage nouveau de l'affection du prince lui rendit la force de persévérer. Dubois s'ouvrit au duc de Chartres du mécontentement de Monsieur, et de sa propre résolution. Son Altesse Royale répondit du ton léger qui lui était habituel. L'abbé, faites comme moi ; laissez dire. C'est le bon parti pour avoir raison des méchantes langues. Quant à me quitter, vous ne me ferez pas ce chagrin ; continuons plutôt à faire enrager nos ennemis en nous moquant, comme je le fais, de ce qu'ils peuvent dire de nous. Malgré les assurances que devait lui donner le langage du prince, Dubois se sentit fort ébranlé, s'il ne parvenait à effacer complètement l'impression fâcheuse que de faux rapports avaient faite sur Monsieur et sur le Roi. Il écrivit au premier, le 6 avril, en des termes où perce la dignité d'un innocent faussement accusé. Il dit au prince que, s'il y avait quelque chose de vrai dans les reproches qu'on lui faisait, il aurait recours à sa bonté et se corrigerait ; mais que Son Altesse Royale ayant été abusée par des rapports sans fondement, il attendait avec confiance qu'il fût informé de la vérité. Dubois s'adressa en même temps à l'abbé de Fénelon ; c'était sa ressource ordinaire de recourir au précepteur du duc de Bourgogne toutes les fois qu'il avait à instruire le Roi de ses mécontentements secrets contre le duc de Chartres, et à solliciter de Sa Majesté des remontrances qu'il n'attendait pas de Monsieur. Il se flattait, en cette occasion, de faire arriver sa justification à Sa Majesté par le même canal. Certain d'avance de l'amitié de l'abbé de Fénelon, il lui fit connaître les préventions qu'on avait essayé de donner au Roi et à Monsieur. Il lui suffisait, pour éclairer son ami, de rappeler que la conduite du prince relevait surtout du gouverneur. L'abbé de Fénelon fit tout ce que Dubois devait attendre d'une amitié sincère. Quelques jours après, Dubois manda au Père La Chaise le sujet de ses inquiétudes, et réclama de lui les effets de la protection qu'il lui avait promise. Il eut la consolation d'apprendre que Madame de Maintenon avait bien voulu se charger elle-même d'éclairer le Roi, que Sa Majesté s'était montrée satisfaite de l'empressement du précepteur à se justifier, et de la netteté des explications. L'abbé comptait trop bien encore sur l'esprit juste de Madame, sur ses sentiments bienveillants, pour qu'il négligeât de recourir à elle dans cette circonstance. La princesse eut la bonté de lui écrire plusieurs fois afin de le rassurer complètement. Après une première réponse sur ce qu'il avait eu tort de s'alarmer, qu'il n'était pas dans le cas d'avoir à se justifier avec tant de chaleur, elle lui écrivit, le 13 août 1691, une nouvelle lettre, où elle traite de sottises tout ce qu'on avait dit contre lui, et l'assure qu'il n'a pas dépendu d'elle que Monsieur ne lui épargnât le chagrin dont il avait souffert. Dubois triomphait de ses ennemis, mais il venait d'être averti des dangers qui l'entouraient. Ce fut pour lui un motif de se tenir davantage sur ses gardes, et d'être plus attentif encore à ses actions et à ses discours. La campagne s'acheva heureusement. Liège fut bombardé. Le combat de Leuze (20 septembre), qui termina les opérations, fit le plus grand honneur au maréchal de Luxembourg : vingt-huit escadrons français défirent soixante-quinze escadrons ennemis. Le duc de Chartres, qui servait avec la cavalerie, se fit remarquer dans cette action. Le Roi apprit avec plaisir la belle conduite de son neveu, et annonça qu'il lui donnerait un régiment l'année suivante. Bientôt après, l'armée entra en quartiers d'hiver. Le duc de Chartres vint à Paris ; mais à peine de retour, il reprit le cours de ses dissipations. |
[1] Victor Amédée avait épousé la princesse Anne-Marie, deuxième tille du premier mariage de Monsieur avec Henriette d'Angleterre. Ce prince a laissé des preuves nombreuses de fourberie. On a recueilli un mot de lui qui marque sa duplicité, et caractérise la politique qu'il a toujours suivie : Un homme habile, disait-il, doit toujours avoir son pied dans deux souliers. — Victor Amédée écrivit, au moment où il était engagé dans des négociations avec les alliés, à Louis XIV, qui lui demandait un gage de sa fidélité par la remise de Turin, jugé nécessaire à la sûreté des opérations en Italie.
[2] Monsieur avait demandé à Dubois un état des études et le temps nécessaire pour leur complet achèvement.
[3] Nous avons cru devoir supprimer ici de nombreuses citations.