RECHERCHES SUR LA XIVe DYNASTIE DE MANÉTHON

 

V. — Examen de textes égyptiens qui pourraient être considérés comme appartenant à la 14e dynastie. — Le Papyrus de Turin et la Table de Karnak.

 

 

Les raisons que j’ai développées dans les pages précédentes, pour appuyer mon explication du texte de Manéthon sur la domination des Pasteurs, ne supposent pas nécessairement une disette absolue de documents antiques, concernant la dynastie dont j’ai voulu déterminer le rôle dans l’histoire ; elles ne doivent donc pas m’empêcher d’examiner avec soin ce qui peut paraître s’y rapporter. Or, dans sa partie non mythologique, le célèbre papyrus de Turin, qui contient la liste des dynasties et des règnes jusqu’au temps des Thouthmosis, ou plutôt qui les contenait avant d’être réduit en lambeaux, présente, dit M. Brunet de Presle, les traces d’environ 200 noms, indiqués seulement quelquefois par une partie de l’abeille ou du roseau[1]. Sur ce nombre, une 50e environ peuvent se lire plus ou moins distinctement. M. Bunsen compte 34 rois sur 10 fragments qu’il rapporte aux 6 premières dynasties ; 20 autres sur 6 fragments pour les dynasties 6 à 12, et 65 pour ce que cet auteur nomme le moyen âge égyptien, c’est-à-dire le temps des Hyksôs[2]. — Aucun des noms qu’on a pu lire, n’appartient à la 18e dynastie ou aux dynasties suivantes[3]. L’auteur ajoute, il est vrai, que malgré les caractères paléographiques du manuscrit, caractères qui semblent provoquer la conclusion qu’il n’est pas en effet postérieur à la 18e, et malgré l’avis généralement adopté par les égyptologues, il n’ose pas décider si d’autres rouleaux de la même main n’ont pas contenu des listes de noms plus récents ; mais il admet du moins, pour les règnes de ces 200 rois, l’époque qu’on leur assigne, c’est-à-dire l’époque antérieure à l’expulsion des Pasteurs. On voit, du reste, que M. de Bunsen en classe, non pas une 50e, mais environ 120 : sans doute des noms illisibles sont accolés sur les mêmes fragments à d’autres noms, dont la place lui parait certaine.

M. Lepsius est d’accord avec son savant compatriote pour l’attribution de 34 de ces noms aux 6 premières dynasties, et M. de Rougé, après avoir cité son témoignage, confirme, en son propre nom, l’opinion de M. de Bunsen sur les fragments relatifs aux dynasties 7 à 12[4], puis il ajoute : La tête de la 7e colonne, qui paraît un peu mieux conservée, contient un fragment bien précieux. En effet, on y lit distinctement les noms de deux rois qui correspondent aux numéros 31 et 30 de la Table de Karnak[5], et qui terminent ici une dynastie. La famille qui suit, où l’on voit dominer le nom du dieu Sévek, est celle d’où sont tirés les premiers noms du côté droit de la table de Karnak.... Dans les derniers morceaux, a beaucoup mieux conservés, on peut encore lire 65 noms qu’il faut bien placer avant la 18e dynastie.

Or, mettant de côté les rois Pasteurs qui évidemment ne figurent pas là, devra-t-on attribuer à la 14e dynastie une partie de ces noms inconnus, et par conséquent étrangers aux dernières familles dont la généalogie est à peu près reconstituée aujourd’hui ? La question est en ce moment bien obscure. Il faudrait, pour la résoudre, avoir retrouvé les dynasties thébaines 13,15 et 16[6], en avoir reconnu les éléments sur le papyrus, et procéder ensuite par voie d’élimination ; encore faudrait-il être sûr qu’aucun de ces mimes fragments n’appartient aux familles Héracléopolites, que nous connaissons si peu. Or, la 13e dynastie, à elle seule, a 60 rois, selon tous les extraits de Manéthon, et la 16e en a 5, d’après les manuscrits d’Eusèbe qui n’en donne pas le nombre pour la 15e, et ne donne les noms pour aucune de celles-là, non plus que Julius Africanus. Les listes nous laissent donc ici dans une incertitude fort grande. Cependant ce fragment du papyrus dont M. de Rougé parlait tout à l’heure, comparé à la table de Karnak, a permis de retrouver, dans l’un et l’autre doctement, une partie notable de la 13e dynastie. C’est là un résultat aujourd’hui acquis à la science, et que j’ai pu sans témérité invoquer plus haut ; il est donc plusieurs rois, parmi les 65 en question, dont l’attribution est certaine ; mais nous ignorons encore jusqu’où s’étend sur la liste sculptée la descendance des Sevekotep ; nous ne pouvons même savoir avec certitude si les rois de Xoïs figurèrent sur le papyrus, et encore moins reconnaître quelle part devrait leur être faite sur les fragments lisibles aujourd’hui. Le classement total des noms de cette liste est peut-être à jamais impossible, dans l’état déplorable où elle est réduite surtout par son morcellement.

La table de Karnak[7] elle-même nous donnera t-elle des éclaircissements sur la question spéciale qui nous occupe[8] ? II est reconnu, aujourd’hui, comme je le disais tout à l’heure, que le côté droit appartient aux successeurs des Amenemhé ; peut-être même reconnaîtra-t-on au bas de la paroi de gauche, quelques-uns des prédécesseurs d’Ahmès. Ces rois, d’ailleurs, sont tous antérieurs, non seulement à Thouthmès III, auteur du monument, mais à l’expulsion des Pasteurs, à partir de laquelle l’histoire d’Égypte ne présente plus de grande lacune. Mais la 14e dynastie elle-même a-t-elle trouvé place parmi les cartouches reproduits à Karnak ?

Si l’on essaie, avec les ressources actuelles de l’archéologie, d’analyser la 2e moitié (côté droit) de ce tableau historique, on reconnaît quelal3edynastie à elle seule occupe probablement plus des deux tiers des 30 noms ou prénoms dont se compose cette série. En effet, en comparant la ligne supérieure à la colonne dite septième du papyrus royal, on a reconnu sur celle-ci, au 4e rang après le dernier nom de la 12e dynastie[9], le prénom qui occupe le 3e rang de la première ligne à droite sur la table de Karnak[10], et l’on sait que les prénoms ne se répétaient pas, surtout dans une même dynastie. Le nom propre du roi qui porte le prénom n° 4, était Sevekothph ou Sevekotep I ; comme on l’apprend par l’étude comparée des monuments[11], ce prénom, d’ailleurs, n’a que le 6e rang dans le fragment dit 8e du papyrus royal[12], ce qui montre assez clairement (et on le savait d’ailleurs), que la série de Karnak n’est pas toujours continue. Le n° 5, qui ne se retrouve plus sur le papyrus, est reconnu pour Sevekotep II, d’après une stèle du Louvre, et un scarabée publié par M. Prisse[13]. Le n° 7 est inscrit sur le papyrus, entre le 4e et le 6e (à ce qu’il semble du moins d’après l’ordre que M. R. Rochette a suivi en les énumérant), et correspond encore à un nom semblable, Sevekotep III[14], tandis que le no 6 est le prénom d’un Nofré othph[15] ; un autre Nofré othph, qui ne se retrouve plus sur la liste de Turin, correspond au n° 8[16]. Viennent ensuite, sur le papyrus royal, les n° 9 et 10 de Karnak (Sevekotep IV et V)[17], et le n° 14 dont le nom propre n’est pas encore connu, du moins que je sache[18]. M. Prisse semble reconnaître pour un 6e Sevekotep[19], le roi inscrit au n° 17 ; enfin, M. de Rougé nous apprend[20] qu’avec Sevekotep V, le même fragment du papyrus rassemble 7 autres rois, parmi lesquels Ra meri nofré. Son successeur Ra meri otp figure dans la 3e ligne du monument de Karnak. Il y occupe le n° 21. Peut-être Ra meri nofré occupait-il le n° 19, illisible aujourd’hui. On expliquerait ce dérangement comme au n° 7. Une dernière remarque doit être faite ici, à l’exemple de M. de Rougé[21], c’est que les noms propres qui se rencontrent habituellement dans cette famille représentent les deux éléments de celui de Sevek-nofrou, par qui l’on a vu plus haut que la royauté avait dû y entrer. C’est un motif ajouté d’ailleurs à des motifs si frappants de croire que nous avons ici les héritiers de la 12e dynastie. Tarit de découvertes ne permettent plus aujourd’hui de se rendre à la difficulté que M. Leemans avait cru, en 1838, pouvoir proposer à ceux qui auraient voulu dès lors reculer avant l’invasion le roi Sevekotep Ra scha onkh, qui consacra lebel autel monolithe d’Abydos, aujourd’hui au musée de Leyde (le n° 9 de Karnak), disant qu’un tel monument n’aurait pu échapper aux dévastations des Hyksôs[22]. Ce fait doit aujourd’hui rentrer dans les considérations que j’ai présentées dans ce travail sur la différence de situation politique et géographique entre la 13e et la 14e dynastie. Constatons de plus, comme résultat de ces observations, que la 13e a dû régner longtemps avant que la Thébaïde inférieure ait été envahie : nous pourrons avoir ailleurs besoin de nous en souvenir.

Maintenant, il est certain que cette série n’est pas complète à Karnak ; cela est certain, moins par le chiffre de 60 rois qu’Africain et Eusèbe donnent tous deux à cette famille que par les noms inscrits dans le papyrus de Turin. Qu’on l’explique comme on voudra, par des branches collatérales, par des frères ou des fils associés à la couronne, et qui n’ont pas régné seuls, par des règnes courts et obscurs, ou, ce qui est assez vraisemblable, par toutes ces causes réunies, il faut admettre le fait ; mais, d’autre part, en supposant, ce que rien ne prouve, que la 13e dynastie se termine au 21e cartouche de la table, 3e trouvera-t-on à l’aise pour comprendre dans les 9 cartouches qui suivent, ou dans les 16, si l’on retourne à droite jusqu’à celui de Ra skenen (qui d’après l’inscription tumulaire du chef des nautoniers semble avoir été le dernier roi de la 26e dynastie[23]), se trouvera-t-on à l’aise, dis-je, pour y placer la dynastie Xoïte à laquelle on attribue 76 rois, avec la 15e et la 16e ? Sans doute Thouthmès III a dû donner place sur ce monument aux héros de la résistance nationale, et j’emprunterai volontiers à M. de Bunsen les belles paroles que cite le Journal des savants[24] : Il ne voulait pas oublier ceux qui, pendant les siècles d’abaissement, avaient maintenu le trône des Pharaons, les mœurs des ancêtres et les saintes traditions des dieux, et qui par leur soulèvement et leur résistance persévérante étaient enfin parvenus à faire reculer les barbares détestés et les ennemis de l’empire. Mais il n’est pas nécessaire pour cela d’admettre qu’il ait fait figurer ici les cartouches des rois de la basse Égypte, à qui probablement aucun lien de parenté ne l’unissait et qui pouvaient avoir été rebelles à quelques-uns de ses ancêtres. N’oublions pas que les dynasties de 7 à 10 semblent écartées de ce monument[25], sans doute pour des motifs semblables et que quatre dynasties consécutives ne figurent pas sur la Table généalogique d’Abydos. N’oublions pas enfin que la 14e dynastie dut être le plus souvent en paix et en rapport de dépendance avec les envahisseurs, que cette principauté disparut à l’époque de l’indépendance complète et définitive de l’Égypte, et que, pour ce double motif, ses souvenirs moins populaires et moins brillants ne s’imposaient guère à Touthmès.

Il n’est donc pas vraisemblable que nous devions reconnaître à Karnak le nom ou le prénom d’aucun des princes Xoïtes. Mais faudrait-il aller plus loin et croire qu’ils sont exclus même du papyrus de Turin ? Je ne le pense pas, et, si l’on veut bien se rappeler les raisons que j’ai données pour soutenir que la période obscure qui précéda la 12e dynastie fut beaucoup moins longue qu’on ne l’a dit quelquefois, si l’on reconnaît sur le papyrus la trace de 200 noms, tous antérieurs à la 1a’ dynastie, il faut bien admettre que ceux du moyen âge égyptien y figurèrent pour une grande part. La liste de Turin est un résumé chronologique et non une généalogie ; elle a pu admettre des dynasties simultanées, sans aucun lien de parenté entre elles ; mais, tout en confirmant une fois de plus la réalité du témoignage de Manéthon, ces fragments ne nous apprennent rien, je le répète, ni sur les noms des rois de Xoïs, ni sur la durée de leur règne : les conclusions auxquelles j’arrive d’ailleurs ne sont ni confirmées ni infirmées par ce document.

 

 

 



[1] L’abeille et le roseau sont les signes de la royauté sur la basse et la haute Égypte. Le premier signe, où M. Lenormant voit aussi une abeille (V. Revue archéol., 15 vol.), est appelé guêpe par M. de Rougé qui en donne les motifs (Mémoire sur l’inscription du tombeau d’Ahmès, chef des Nautoniers, analyse de la 7e phrase). — Non nostrum inter eos tantas componere lites !

[2] Il y comprend la 13e dynastie.

[3] Examen cric. de la success. des dyn. ég., p. 181.

[4] Ann. de phil. chrét., XIIIe vol. p. 442 (3e série). Cf. Revue archéol., XIVe vol.

[5] N° 19 et 18 de M. Prisse, à gauche.

[6] Je ne parle pas ici de la 17e ; car franchement je ne sais où la prendre, voyant qu’Eusèbe, comme Africain, ne comprend sous cette dénomination que des Hyksôs ; peut-être faut-il entendre par 11e dynastie des Pasteurs qui se firent obéir pendant un certain temps dans l’Égypte entière, et comprendre dans la 16e les prédécesseurs immédiats d’Ahmès.

[7] Voir un fac-simile de la partie gauche de cette table dans les Annales de philosophie, t. XIII, p. 428 (3e série).

[8] Je ne parle point ici de la Table d’Abydos, puisqu’il est certain aujourd’hui qu’elle passe sans transition de la 12e dynastie au roi Ahmès, le libérateur de l’Égypte. Cette vérité, professée par M. Lepsius et victorieusement établie par lui, se trouve développée dans les articles de M. de Rougé sur l’ouvrage de M. de Bunsen, qui du reste l’avait pleinement adoptée. V. Ann. de phil. chrét., mars et juin 1847, t. XV.

[9] C’est le 6e nom du fragment : Cf. R. Rochette, Journ. des Sav., juin 1848, et M. de Rougé, Ann. de phil. chrét., juin 1847. La 12e dynastie se termine sur le papyrus comme à Karnak par le nom de Seveknofrou reconnu manifestement pour celui de Skémiophris que l’on trouve chez Manéthon, ou plutôt chez ses copistes. L’extrait de Manéthon dit que ce fut une sœur du dernier Amenemhès ; or M. Lepsius a retrouvé, sur les ruines du labyrinthe, les cartouches d’Amenemhé III qui l’a fondé, joints à ceux de sa royale sœur qui lui succéda, (après Amenemhé IV, qui fut apparemment leur frère et qui, d’après le papyrus royal, n’a régné qu’environ 19 ans.) — V. R. Rochette (Journ. des Sav., mai 1848), et M. de Rougé (Ann. de phil., mars 1847, t. XV, p. 187). Ce dernier ajoute : Sebek nofréou n’a point les signes du féminin ; son nom lui-même indique une nouvelle famille, de sorte qu’en combinant ces deux données il reste bien probable que Sebek nofréou est l’époux de cette princesse, qu’il dut le sceptre à sa femme, et qu’il le fit passer dans une autre maison... ce qui explique son exclusion de la table d’Abydos. D’ailleurs Sébek n’est pas un nom de divinité femelle (A).

(A) M. de Rougé a prouvé depuis que le nom de Sebek nofréou est réellement un nom féminin, en sorte que la 12e dynastie se termine réellement par une reine, comme le dit Manéthon. A. B.

[10] Je suis l’ordre des numéros adopté par M. Prisse d’Avesne.

[11] Ce résultat est dû à M Lepsius (V. R. Rochette, Journ. des Sav., juin 1848).

[12] Le fragment précédent contenait encore trois noms après celui dont j’ai parlé. (V. de Rougé, ubi supra, p. 408.)

[13] L’un des signes du cartouche semble différer un peu, sur la stèle, de celui de Karnak, mais ce dernier cartouche parait à demi effacé. Voici l’autre : En admettant même que les deux caractères soient réellement différents, il n’y aurait rien d’incroyable à ce qu’une rame et une plante aquatique (le lotus) aient été, en certains cas, employés comme symboles équivalents. — V. pour ce nom Prisse, Notice sur la salle des ancêtres de Touthmès III (page 17). R. Rochette, ubi supra ; de Rougé, ubi supra, page 410 du volume et notice sommaire sur les monuments égyptiens du Louvre, C. 8.

[14] V. R. Rochette, ibid. ; de Rougé, Ann. de phil. chrét., 1847, t. XV, p. 410. Prisse, ubi supra. Peut-être faut-il voir ici deux règnes simultanés : l’un des scribes avant inscrit d’abord celui qui commença le plus tôt, l’autre celui qui se termina le premier.

[15] Des huit rois qui suivent le n° 6, six sont conservés dans le papyrus de Turin sur divers grands fragments, qui n’ont pas pu en contenir moins de 20 autres. (De Rougé, ubi supra, p. 409.) Cf. R. Rochette, Journ. des Sav., Ibid., et la notice de M. Prisse.           

[16] R. Rochette (ibid.), appelle ce Nofréothph Ra scha ké, d’après MM. Lepsius et Bunsen. Or dans le 8e cartouche de Karnak, l’auteur a, je crois, oublié ici de renvoyer à ce monument, comme il venait de le faire pour le n° 6. — Cf. Rev. archéol., XIV vol. 4e, article de M. Champollion Figeac, qui constate que le cartouche de Nofréothph II, se trouve à Maschakit, en Nubie : les Pharaons possédaient donc encore cette ville.

[17] La légende complète de Sebekôthph IV, comprenant les deux cartouches et l’étendard, a été copiée par M. Prisse dans les ruines d’Abydos (Notice, p. 17), et elle se trouve, avec une légère variante, sur un autel monolithe du musée de Leyde, provenant aussi d’Abydos, circonstance importante qui prouve que la puissance de ces Pharaons... s’étendait encore jusqu’à cette seconde capitale de la Thébaïde ; et c’était ce qu’on aurait déjà été en droit d’inférer de la présence des cartouches de Sebekôthph V sur des monuments d’Abydos connus de Salt, de sir G. Wilkinson et de Rosellini. (R. Rochette, ibid. — Cf. de Rougé, ubi supra, p. 410-11.)

[18] V. R. Rochette, ibid.

[19] Notice, p. 18. Il dit que le prénom et le nom se retrouvent dans une inscription de la route de Qosseir. Le nom n’est pas reproduit dans la notice sous sa forme ordinaire, mais, quelques lignes plus loin, l’auteur dit en parlant des rois qu’il vient de mentionner : Cette longue suite de Sevekotph.  Cependant, outre que le prénom porte un signe hiéroglyphique autre que celui que l’on trouve au n° 17 de Karnak, le cartouche nous rappelle beaucoup les signes qui terminent la figure 231 de la lettre déjà citée dans M. Leemans à Solvolini, figure où les premiers caractères représentent phonétiquement les syllabes Sévek. Je signale aux philologues qui voudront bien me lire une difficulté que je n’ai pas les moyens de résoudre et qui importe peu à mes conclusions, puisque le n° 21 de Karnak est encore de la 13e dynastie.

[20] Ann. de phil. chrét., juin 1847, t. XV, p. 411.

[21] Ann. de phil. chrét., juin 1847, t. XV, p. 409.

[22] Lettre à Salvolini, p. 119-20. — Dès 1840, il était revenu à un autre avis. (Descr. des mon. ég. du musée des P.-B., p. 43-4.)

[23] V. le Mémoire de M. de Rougé et les Annales, juin 1847, t. XV.

[24] Juin 1848.

[25] Tout au plus il y aurait quelques noms au- bas, du côté gauche, mais cela est bien douteux, surtout si l’on considère que le n° 30 est le prénom Raskenen.