JACQUES ROUX ORGANISE LA RÉSISTANCE Jacques
Roux avait été blâmé par la Convention et désavoué à la barre par une partie
des signataires de sa pétition. Il savait qu’il ne pouvait compter ni sur les
Jacobins, qui avaient refusé de le suivre, ni sur la Commune, où Pache et
Chaumette, à défaut du vacillant Hébert, marchaient à fond contre lui. Mais
il était tenace et il avait la foi. Les tribunes l’avaient soutenu pendant
qu’il lisait sa pétition. Il résolut de continuer la lutte. La
séance de la Convention n’était pas encore terminée que ses fidèles se
rendaient aux Cordeliers pour les émouvoir. Les Cordeliers manifestèrent leur
indignation qu’un des compagnons de Jacques Roux eût désavoué sou adresse. « L’assemblée
générale, dit leur procès-verbal[1], veut se transporter en masse à
la Convention pour demander que le citoyen Jacques Roux lui soit rendu, mais,
sur la proposition d’un membre, elle arrête que son comité de salut public
sera autorisé à prendre connoissance des motifs qui ont donné lieu à
l’arrestation du citoyen Jacques Roux pour lui en faire un rapport séance
tenante et prendre ensuite les mesures que sa sagesse lui dictera. » Jacques
Roux, que la Convention n’avait pas osé arrêter, arriva sur ces entrefaites.
Il reçut « les témoignages les plus flatteurs de l’amitié et de l’estime
de ses concitoyens ». Il fit part des injures par lesquelles il avait été
accueilli à la barre fie l’Assemblée. Puis il donna une nouvelle lecture de
sa pétition, afin de bien faire constater qu’il n’avait rien changé a son
texte, tel qu’il avait été approuvé par les deux sections des Gravilliers et
de Bonne Nouvelle et par les Cordeliers. Le club, très nombreux, couvrit sa
lecture d’applaudissements et « arrêta à l’unanimité que cette adresse était
la même que celle que le citoyen Jacques Roux avait lue précédemment ». Il
envoya quatre commissaires pour certifier la chose à la Convention. Il
renouvela son adhésion aux principes de Jacques Roux et il déclara qu’il
poursuivrait comme calomniateur l’individu qui avait menti à la barre. Le
lendemain, 26 juin, la campagne des Enragés s’élargit. Le comité de salut
public du département de Paris, formé des meneurs du 3t mai, parut devant la
Convention. Après avoir réclamé la mise hors la loi des députés girondins qui
s’étaient soustraits par la fuite au décret d’accusation, il parla des
subsistances dans les mêmes termes que Jacques Roux. Il fallait des lois
contre les accapareurs ! Il fallait taxer tous les comestibles ! Les
tribunes applaudirent à tout rompre. Le même
jour, la présidente de la Société des républicaines révolutionnaires, Claire
Lacombe, appuyait indirectement la campagne des Enragés en dénonçant aux
Jacobins les députés montagnards qui voulaient faire accorder à la
Montansier, célèbre directrice de spectacle, une indemnité de 200.000 francs
pour les dommages qu’elle avait éprouvés en Belgique, où elle avait
transporté sa troupe quelque temps avant la trahison de Dumouriez. Claire
Lacombe ne nommait pas les députés qu’elle visait, ou du moins les comptes
rendus de son discours ne les nomment pas, mais chacun les connaissait. Il
s’agissait de Danton et de Delacroix. La
séance de la Commune du 26 juin témoigna aussi de la force que gardait le
parti de Jacques Roux. Chaumette, qui marchait alors avec Robespierre, après
avoir lu l’article du Journal du soir sur la séance de la veille à la
Convention, s’indigna que Jacques Roux ait osé critiquer la nouvelle Constitution et qu’il ait accusé les
législateurs « d’avoir favorisé dans cette Constitution les accapareurs ».
Plusieurs membres, dit le Moniteur, appuyèrent Chaumette et « inculpèrent
vivement les principes de l’abbé Jacques Roux ». Mais il faut croire que
d’autres membres défendirent ce dernier, car la conclusion du débat ne fut
pas celle qu’avait désirée Chaumette. Le conseil refusa de blâmer le chef des
Enragés. « Il hésitait, dit Jaurès, a entrer en lutte violente contre un
homme qui avait au centre même de Paris une place forte [la section des
Gravilliers] et contre un système que le peuple applaudissait[2] ». Rien mieux, le conseil de la
Commune nomma deux commissaires, sur la proposition de Chaumette, il est
vrai, « pour presser auprès du comité d’agriculture de la Convention le
rapport sur les moyens d’opérer la diminution des denrées ». LES DÉSORDRES À PARIS. Ii est
visible que la Commune était préoccupée par les troubles économiques qui
avaient éclaté, le jour même sur les ports de la Seine, à la Grenouillière,
notamment, et au port Saint-Nicolas. Des blanchisseuses, aidées d’hommes du
peuple, avaient déchargé' des caisses de savon et s’étaient partagé la
marchandise à un prix fixe par elles[3]. A la
première nouvelle des désordres, la Commune avait adressé un appel à la
population pour lui dénoncer les agitateurs qui s’entendaient, disait-elle,
avec les brigands de la Vendée « pour empêcher l’approvisionnement de
Paris, y faire naître la disette et par suite exciter la guerre civile ».
L’appel menaçait de poursuites les commissaires de police qui mettraient de
la mollesse à réprimer les délits. Les bons citoyens étaient invités à se
rendre en armes à leurs corps de garde dès que le rappel serait battu, et à
arrêter sans pitié tous ceux qui conseilleraient le pillage. La
proclamation de la Commune n’empêcha rien. Les désordres continuèrent le
lendemain. La garde nationale mit une grande mollesse à intervenir. Beaucoup
de gardes nationaux restèrent, chez eux. Les six chefs de légion et le
commandant général eurent entre eux des explications assez vives en présence
de la Commune assemblée. Hanriot se plaignit que ses ordres n’avaient pas été
transmis. Les chefs de légion s’excusèrent sous le prétexte que l’ordre qui
leur avait été donné de tenir trois réserves prêtes à agir ne portait pas
d’heure fixe. Un membre de la Commune, qui n’est pas nommé, décrivit le
pillage qui venait de recommencer à la Grenouillière : « Les commissaires ont
fait tous leurs efforts pour l’empêcher, le maire a parlé pendant deux
heures, il s’est décoré de son écharpe, il n’a pas été écouté davantage, il a
même marché dans l’eau pour se porter partout et rétablir l’ordre, on a été
obligé d'amadouer... » Cette expression d’amadouer souleva des protestations.
« J’entends par ce mot qu’on a employé les voies de la douceur et de la
persuasion. » Alors
Lubin[4], qui lui aussi avait assisté au
pillage du savon, déclara qu’il n’était pas possible de douter que ses
instigateurs voulaient « diffamer Paris pour insinuer que le rapport du
décret sur la loi martiale[5] était impolitique ». « Pour
commettre ces désordres, dit-il, ils ont eu l’infamie d’envoyer des femmes,
sous prétexte qu’elles n’ont pas prêté serment[6]... Oui, ce n’est qu’en amadouant
ces femmes que je suis-venu à bout de leur faire entendre raison, car il n’y
avait pas alors une force armée suffisante ». Lubin ajoutait, d’ailleurs, que
le pillage n’avait eu qu’une minime importance. On n’avait emporté, au port
Saint-Nicolas, que vingt pains de savon, et c’étaient des hommes qui s’en
étaient emparés. Il ne
fut pas question de Jacques Roux. Celui-ci fut-il pour quelque chose dans les
désordres ? Lors des troubles du 25 février précédent, il avait pris
hautement ses responsabilités. Il avait excité au pillage des épiciers et
s’en était vanté en pleine séance de la Commune. Le 26 juin, on ne le voit
nulle part. Bien mieux, les républicaines révolutionnaires qui le suivaient
s’efforcent, à cette heure, d’empêcher le pillage du savon et de calmer les
blanchisseuses[7]. Jacques Roux s’était-il rendu
compte que les troubles ne pouvaient que compromettre sa cause ? La
Convention avait promis une loi sur la taxation générale des comestibles. Il
était maladroit de risquer de compromettre l’effet de cette promesse par une
émeute prématurée. D’ailleurs,
les sections s’ébranlaient pour faire pression sur la Commune et sur la
Convention. Ainsi celle de la Réunion discuta, le 24 juin, le problème des
subsistances. Un membre ayant proposé de demander à la Convention d’envoyer
dans les départements des commissaires « afin d’engager nos frères à ne point
nous regarder comme des anthropophages, mais bien comme des citoyens qui
veulent fraterniser avec eux », un autre sectionnaire combattit cette
proposition et demanda, au contraire, des visites domiciliaires « et une
fouille générale dans toute l’étendue de la République, et que ce soit fait
partout le même jour et h, la même heure ». La discussion reprit le lendemain
et l’idée d’une perquisition générale fut adoptée[8]. Le mouvement était profond. 33
sections s’étaient concertées au moyen de délégués pour élaborer un projet
sur la taxation et sur les visites domiciliaires. Le 30 juin, les
commissaires de ces 33 sections se réunirent à l’Evêché avec les autorités
parisiennes. L’assemblée, après avoir entendu l’administrateur des
subsistances de la ville, Garin, prit des résolutions qu’elle communiqua au
ministre de l’intérieur Garat et au Comité de Salut Public. Malheureusement,
ces délibérations ne nous sont connues que d’une façon indirecte, et il est
difficile de dire jusqu’à quel point elles furent inspirées par les Enragés. LA DISCUSSION DU MAXIMUM GÉNÉRAL À LA CONVENTION. Les
troubles eurent leur écho à la tribune de la Convention le 27 juin.
Taillefer, Couthon, Levasseur (de la Sarthe), Guyomar, Genissieu, Thuriot,
etc., tous les orateurs qui prirent la parole furent unanimes à attribuer les
désordres a des contre-révolutionnaires déguisés qui voulaient empêcher la
Constitution et exciter les départements contre Paris. La Convention invita
le ministre de l’intérieur à prendre les mesures les plus promptes pour faire
cesser le désordre et demanda un rapport au Comité de Sûreté générale.
Certains membres comprirent cependant que la répression ne suffisait pas. Thuriot
proposa de donner aux administrateurs le droit de fixer le maximum des
denrées. Il fut applaudi et sa proposition renvoyée sur-le-champ au Comité de
Salut public. Dentzel
se plaignit que le décret du Il avril, par lequel la vente du numéraire avait
été interdite, restait sans exécution. « Hier soir, dit-il, à la rue
Vivienne, j’ai vu des particuliers pousser un louis d’or jusqu’à 100 livres
en assignats. Je demande que le ministre de l’intérieur rende compte de
l’exécution du décret ». Là-dessus un membre non désigné demanda la fermeture
de la Bourse : « C’est la Bourse qui est la cause de cet agiotage. Tous les
jours il s’y rassemble des hommes sans domicile qui calculent sur les
malheurs publics. Depuis que nous n’avons plus de relations de commerce avec
l’étranger, la Bourse est inutile ». Séance tenante, la Convention ordonna la
fermeture provisoire de la Bourse. Sur la motion de Delacroix le comité du
commerce fut en outre chargé d’un rapport « sur les moyens d’empêcher ou de
punir les rassemblements d’agioteurs dans quelque local qu’ils puissent
choisir autre que celui de la Bourse ». Ainsi
la même Assemblée qui avait conspué Jacques Roux l’avant-veille réalisait peu
à peu son programme. Une
députation de blanchisseuses vint se plaindre « de l’excessive cherté des
denrées de première nécessité, particulièrement du savon, de la chandelle, de
la soude... ». Les blanchisseuses furent admises aux honneurs de la séance et
leur pétition renvoyée au comité du commerce. Sur ce, Mallarmé, qui, depuis
un mois, menait une campagne parallèle à celle de Jacques Houx, profita de
l’occasion pour reprendre son projet de maximum général : « Je prouverai,
malgré les écrits de beaucoup d’économistes, que les denrées peuvent et
doivent être fixées. » Après des observations de Billaud-Varenne et de
Legendre, qui prétendirent que les désordres avaient été prémédités, la
Convention fil une nouvelle concession aux Enragés. Elle décréta que son
Comité de Salut public lui ferait, séance tenante, « un rapport sur la
question de savoir s’il convient, dans les circonstances, d’autoriser
provisoirement les administrations de département ou de district à fixer le
maximum des comestibles et autres denrées de première nécessité. » Elle
adjoignit Mallarmé au Comité de Salut public pour lui communiquer son projet
de maximum général. Garat
vint ensuite faire le rapport qui lui avait été demandé. Il cita une lettre
de Pache d’où il résultait que c’était depuis l’achèvement de la Constitution
que les agitateurs s’étaient remis en campagne pour troubler la capitale. Saint-André
appuya les observations du ministre., mais Bentabole prétendit qu’on avait
essayé de faire sortir de Paris les subsistances nécessaires à la population.
Il réclama des mesures sévères contre les coupables et qu’on les traduisît au
tribunal révolutionnaire comme conspirateurs. Il fut vivement applaudi. Garat
dut remonter è la tribune pour démentir les allégations de Bentabole. A l’en
croire, on n’avait voulu faire sortir de Paris que du savon, et « le savon,
dit-il, n’est pas une denrée de première nécessité ». Cette phrase
malheureuse provoqua les murmures des tribunes. Garat passa ensuite au
problème des subsistances. Il n’avait pas voulu se fier à ses propres
lumières. Il avait convoqué en conférence le maire de Paris, plusieurs
membres du département de Paris et du département de Seine-et-Oise. La conférence
avait été presque unanime à penser que « le moyen le plus puissant, le plus
sùr, de pourvoir aux subsistances d’une vaste république, c’était la liberté
illimitée de la circulation du commerce des grains. Cette hostilité de
principe a toute réglementation ne l’avait pas empêchée de convenir d’une
autre vérité, « c’est que le rapport de la loi du 4 mai aurait des
inconvénients plus grands encore. Ces inconvénients, c’était « la crainte
d’une commotion plus funeste que toutes les autres ». La conférence s’était
donc prononcée pour le maintien de la loi, à condition qu’elle fût améliorée
sur trois points qu’avait désignés Lullier, procureur général syndic du
département : 1° Le
maximum des grains cesserait d’être variable de département à département, il
deviendrait uniforme dans toute la France et serait calculé d’après le plus
haut prix de revient ; 2° Le
maximum s’étendrait aux farines comme aux grains ; 3° Les
recensements prévus par la loi du 4 mai seraient rigoureusement exécutés. Garat
se défendit, en terminant, contre les attaques dont il avait été l’objet de
la part des administrateurs des subsistances de la ville de Paris, qui
l’avaient accusé de négligence. Il couvrait enfin ses chefs de bureau
Guillaume et Champagneux[9]. Saint-André
fit renvoyer au comité du commerce les trois amendements que Garat proposait à
la loi du 4 mai. Il résultait clairement des débats que les troubles avaient
sérieusement alarmé la Convention. Mallarmé et Bentabole, après Thuriot,
l’avaient invitée à renforcer et h, généraliser le maximum. Chose
remarquable, aucun orateur, même de ceux qui avaient dénoncé les manœuvres
contre-révolutionnaires, n’avait nommé Jacques Roux. JACQUES ROUX AUX CORDELIERS. Si les
Enragés avaient été assez maîtres de leurs troupes et d’eux-mêmes pour
arrêter les désordres, peut-être auraient- ils obtenu de l’Assemblée de
nouvelles concessions. Mais si Jacques Roux n’encourageait pas les troubles,
il ne les désavouait pas non plus. Son âme vaniteuse était toute à ses
rancunes. Le 27 juin au soir, il commit la faute de rouvrir la campagne
contre la Convention, au moment où celle-ci faiblissait et s’apprêtait à
capituler. Il se
rendit à la séance des Cordeliers où il fut reçu par des cris répétés de Vive
Jacques Roux ! Vivent les Sans-Culottes ! Il prit la parole et il se
déchaîna contre les députés montagnards : « Vos représentans, dit-il,
m’ont fait boire à longs traits le calice d’amertume. Léonard Bourdon[10] lui-même m’a reproché que
j’étois un prêtre mercenaire qui flattoit le peuple en l’égarant. Legendre a
dit qu’il falloit me chasser. Collot d’IIerbois m’a assommé de ses réponses
injurieuses. Tout étoit conjuré contre moi ou plutôt contre la liberté. Ceux
qui m’avoient, accompagné à la barre de la Convention m’ont laissé seul et
ont démenti l’adresse, quand j’ai dit que j’exprimois les vœux de la société
des Cordeliers. Legendre m’a démenti en votre nom. Je connois, a-t-il dit,
les principes de cette société ; l’orateur vous en impose. Il a mendié
l’adhésion de plusieurs sections qu’il a égarées. Voilà la conduite de
Legendre. Les papiers publics ont fait trop de récits de cette adresse pour
qu’elle ne mérite pas toute l’attention de la société. Je crois avoir
d’autant mieux parlé le langage du peuple que toutes les tribunes de la
Convention retentissoient d’applaudissemens, tandis que la Montagne en feu
grondoit et mugissoit de loin ». « Ce
discours, dit le Courrier français[11], fut comme l’étincelle
électrique. Il a porté le feu de l’enthousiasme dans tous les cœurs. La
société a adopté les principes de Jacques Roux, elle a arrêté l’affiche et
l’envoi de son adresse a la Convention, aux sections et aux corps
administratifs. Ce triomphe a de nouveau ranimé l’énergie de l’orateur, au
sort duquel on paroissoit mettre tant d’intérêt : « Me reprochera-t- on
d’être prêtre ? Avec cette assurance que donne la victoire, ceux qui me font
un crime aujourd’hui de cette profession me regardoient naguère comme un Joad
quand je me suis mis à la tête de la Révolution et que j’ai conquis le peuple
à la liberté et la liberté au peuple ? » Le
cordelier Duret, le même qui, dans la séance du club du 22 juin, s’était
indigné qu’on « n’eût fait que de l’eau claire dans les journées du 31
mai », proposa de porter une seconde fois l’adresse de Jacques Roux à la
Convention et de blâmer la conduite de Legendre, qui était membre de la
société. Sa proposition fut appuyée et applaudie. « Et moi, dit Leclerc [d’Oze], je demande que, sans un plus
ample informé, Legendre soit rayé du tableau des Cordeliers. La dernière fois
qu’il a paru à cette tribune, il ne nous a débité que des mots. Qu’avons-nous
besoin d’autres preuves ? N’a-t- il pas dit ici qu’il n’adoptoit pas les
principes de sang qu’on professoit dans celle société ? N’a-t-il pas déclaré
qu’il ne pouvoit pas toujours adopter ouvertement nos principes ? N’a-t-il
pas fait échouer les sages mesures que nous avons prises tant de fois pour
exterminer nos ennemis ! C’est lui, avec Danton, qui, par leur coupable
résistance, nous ont réduits au modérantisme dans les journées du 31 mai !
C’est Legendre et Danton qui se sont opposés aux moyens révolutionnaires que
nous avions pris dans ces grands jours pour écraser tous les aristocrates de
Paris ! C’est Legendre qui a paralysé nos bras, c’est Legendre aujourd’hui
qui dément nos principes ! Je demande que, sans discussion, la société le
chasse de son sein ! » Nouveaux et vifs applaudissements. On crie de toutes
parts au président de mettre aux voix l’exclusion de Legendre. Mais le
président est le jacobin Roussillon, qui craint que l’exclusion ne soit la
rupture avec la Montagne. Il refuse de mettre la motion aux voix, avant que
Momoro ait pu répliquer à Leclerc. Momoro, qui était membre du département de
Paris, avait certainement des idées sociales très avancées. II avait répandu
après le 10 août, dans les campagnes de l’Eure, une Déclaration des droits à
caractère communiste et il avait même été inquiété à ce sujet. Mais Momoro
avait des obligations a Danton, qui lui avait confié une mission après le 10
août. Il rappela aux Cordeliers « les bienfaits de la Montagne », il les mit
en garde contre des délibérations précipitées, il les exhorta à rester «
attachés au parti des bons patriotes ». Peut- être insista-t-il sur le danger
d’une scission parmi ceux qui avaient fait le 31 mai. Le péril fédéraliste
n’était pas conjuré. Un assistant s’écria : « Mes amis, ouvrez donc les
yeux, nous n’avons point de ralliement que la Montagne ; nous sommes écrasés
si elle nous manque ». Belle considération ! s’écrient les assistants. Les
exhortations de Momoro trouvaient peu d’écho, car il dut, en terminant,
appuyer la pétition de Jacques Roux. « H dit qu’elle était rédigée dans les
meilleurs principes, mais que quelques phrases avaient été mal interprétées
par la Montagne. Il demanda enfin que Legendre fût entendu avant d’être jugé
». Momoro
avait longtemps présidé la section de Marseille où se recrutaient la plupart
des Cordeliers. Il donnait du travail dans son imprimerie à un certain nombre
d’entre eux. Il avait été arrêté à ^occasion de l’agitation républicaine qui
se termina par le massacre du Champ-de-Mars. C’était un vétéran de la
Révolution. Il finit par obtenir (pie l’exclusion de Legendre serait
ajournée, malgré l’insistance de Leclerc, de Duret et de quelques autres. Le
club décida que Legendre serait invité à venir rendre compte de sa conduite.
Momoro et Roussillon avaient gagné le temps nécessaire pour faire agir les
Jacobins. La
rentrée en scène de Jacques Roux, son offensive contre Legendre et contre
Danton, l’attitude menaçante des Cordeliers, changeaient la face des choses.
Jusque-là les troubles du savon avaient pu paraître des désordres locaux et
isolés. Il fallait craindre maintenant que les Enragés n’en prissent la
direction et ne les fissent dégénérer eu une vaste émeute contre la
Convention elle-même. La question économique prenait un aspect politique. LA COMMUNE ET LES TROUBLES. Comme
il fallait s’y attendre les troubles reprirent de plus belle, le 28 juin.
Dans la journée, Pache annonça à la Commune, qui siégeait en permanence, qu’à
la barrière Saint-Lazare un rassemblement s’était formé autour d’une voiture
de savon. Le Conseil envoya sur les lieux quatre de ses membres. Peu
après la section Poissonnière fit part que la foule voulait décharger une
voiture de savon qui, d’Orléans, se rendait à Rouen en passant par Paris. Les
citoyennes se présentèrent aussitôt pour demander avec insistance que ce
savon leur fût délivré à raison de 20 sous la livre. La Commune, d’une seule
voix, leur répondit « Non ! » Hébert tança les citoyennes : « On veut perdre
Paris. Si on pille, rien n’arrivera plus dans cette ville. Lorsque, pendant
l’hiver, on a pillé les sucres, on vous a dit que cette denrée augmenterait,
on n’a pas voulu le croire. Si on se livre à des excès, c’en est fait, la
Contre-Révolution est faite et vous aurez un roi ». Les citoyennes protestent
qu’elles ne veulent pas de roi. « J’étais sur, reprend Hébert, de la bonté de
vos sentiments, nous voudrions, comme vous, la diminution des denrées. Nous
savons que la misère est grande ; mais ce n’est pas dans un instant que l’on
remédie à tant de maux, dans un moment surtout où l’or des tyrans est répandu
pour tout désorganiser. Le bonheur ne peut arriver que par de bonnes lois ;
attendez l’établissement de la nouvelle Constitution. Ne cueillez pas le
fruit avant qu’il soit mûr. Défiez-vous des intrigants. On vous rendra
justice. Votre misère sera soulagée. Tous les bons citoyens le désirent et
travaillent à votre bonheur. Mais, si on pille, nous ferons tous un rempart
de nos corps pour empêcher la violation des propriétés ». Après
que l’administrateur des subsistances de la ville Carin eût fait décider
qu’une fois par semaine on procéderait au recensement des farines chez les
boulangers, et que le propriétaire d’un bateau de savon pillé sur le quai
d’Orsay, un sieur Asselin, fût venu réclamer des indemnités, Jacques Roux fit
son entrée à la Commune. Encore
tout transporté par les applaudissements que les Cordeliers lui avaient
prodigués la veille, il déclara qu’il venait confondre les malveillants qui
l’avaient calomnié à propos de sa pétition. II exhiba les pouvoirs des
sections dont il était l’organe, et affirma qu’il n’avait rien changé au
texte qu’avaient approuvé les Cordeliers. Au mot de Cordeliers, de violents
murmures éclatèrent, Jacques Roux fut interrompu et Chaumette lui répondit
que sa pétition avait été « le tocsin du pillage et de la violation des
propriétés ». Puis Guyot persista a l’accuser d’avoir ajouté à sa pétition «
les phrases les plus dangereuses et les plus inciviques ». D’autres membres
demandèrent qu’il fût exclu du conseil « comme la cause de tous les désordres
qui ont fait craindre les citoyens pour leurs propriétés ». La discussion sur
le cas de Jacques Roux fut renvoyée au lendemain. ROBESPIERRE DÉNONCE JACQUES ROUX AUX JACOBINS. La
Commune sortait de ses indécisions. Elle paraissait disposée à engager la
lutte contre I03 Enragés. Le même jour, les Jacobins se prononçaient à leur
tour. Robespierre commença l’attaque. Il fit l’éloge de Paris, « citadelle de
la liberté ». Introduire la division dans Paris, c’était faire le jeu de
l’ennemi intérieur et extérieur, c’était préparer la défaite, delà
Révolution. Vint ensuite l’éloge de la Constitution nouvelle, « la plus
populaire qui ait jamais existé ». Puis, par une transition naturelle,
Robespierre s’en prit à ceux qui attaquaient celle Constitution et à leur
chef Jacques Roux : « On calomnie les Jacobins, les Montagnards, les
Cordeliers, les vieux athlètes de la liberté. Un homme couvert du manteau du
patriotisme, mais dont il est permis de suspecter au moins les intentions,
insulte à la majesté de la Convention nationale, sous prétexte que si la
Constitution ne contient pas de lois contre les accapareurs, il on faut
conclure qu’elle n’est point propre au peuple pour qui elle est faite. Les
hommes qui aiment le peuple, sans le dire, et qui travaillent sans relâche à
son bien-être, sans s’en targuer, seront bien étonnés d’entendre dire que
leur ouvrage est antipopulaire et que c’est une aristocratie déguisée. Cet
homme s’-est présenté le lendemain aux Cordeliers, ce lieu sacré que les
patriotes de fraîche date n’envisagent jamais qu’avec une vénération mêlée
d’effroi. Cet homme a osé répéter les injures prétendues patriotiques qu’il
avait vomies précédemment contre la Constitution. Il n’est pas un de vous qui
siégez dans cette enceinte qui n’ait été dénoncé comme l’ennemi le plus
acharné du peuple auquel il sacrifie son existence entière. Enfin il a fait
arrêter que cette adresse serait représentée à la Convention ; bien plus,
qu’elle serait répétée à l’Evêché[12], autre lieu célèbre par les
grands principes qui y furent toujours professés et soutenus. » A ce passage,
plusieurs voix s’écrient : « Il a été chassé ! » Encouragé par
l’interruption, Robespierre poursuivit avec véhémence : « Je dis donc
que ceux qui vont prêchant contre la Montagne et la Convention sont les seuls
ennemis du peuple. Quand nous deviendrons Brissotins, nous voulons bien être
les victimes de notre apostasie ; mais, jusque-là défiez-vous bien de ces
intrigants qui, sous le masque du patriotisme, ne cherchent autre chose qu’à
vous plonger dans l'abîme dont vous ne faites que commencer à sortir.
Croyez-vous que tel prêtre qui, de concert avec les Autrichiens, dénonce les
meilleurs patriotes, puisse avoir des vues bien pures, des intentions bien
légitimes ? Si, depuis quatre ans, placé à la Montagne, il lui en avait fallu
soutenir tous les assauts, pensez-vous qu’il eut été plus ferme ? Gardez-vous
de le croire, et mettez-le du moins à une si longue épreuve. Croyez-vous
qu’on puisse d’un coup surmonter l’Autriche, l’Espagne, Pitt, les Brissotins
et Jacques Roux ! Non, citoyens ! Laissez-nous le soin de les combattre et
n’ajoutez pas vos efforts à ceux déjà trop multipliés des aristocrates et de
Roland. Au surplus, les bons patriotes verront qu’un intrigant qui veut
s’élever sur les débris des puissances que nous avons abattues, sur les
Dumouriez, n’acquiert pas l’aptitude avec l’audace, et que ce n’est pas moins
un homme ignare qu’un mauvais sujet et un faux patriote... » Robespierre
termina cette violente exécution par un éloge du Comité de Salut public, qui
était alors très vivement attaqué. Collot d’Herbois accusa Jacques Roux
d’avoir provoqué le désordre, puis Legendre regretta que Roussillon, qui
présidait les Cordeliers le jour du triomphe du prêtre rouge, n’eût pas «
soutenu le grand caractère qui lui convenait » et eût consenti à lui donner
le baiser de la fraternité : « Si l’on m’eût dit de baiser J. Roux, c’est
comme si on eût dit a Brutus d’aller couronner César ou à Britannicus
d’embrasser Néron ! » Legendre présenta son apologie. « On m’accuse d’être
modéré quand on écrit de Bordeaux que j’ai assommé Guadet ! On m’accuse
d’être modéré, quand on met dans tous les journaux que j’ai saisi Lanjuinais
au collet et que je l’ai traîné sur le pavé ! » Il conclut en proposant
d’envoyer une députation aux Cordeliers et d’afficher une réplique à
l’adresse de Jacques Roux. Roussillon
s’excusa sur les difficultés qu’il avait eu à surmonter. On l’accusait aux
Cordeliers de partialité, parce qu’il ne voulut pas mettre aux voix la
radiation de Legendre. On traitait Momoro d’aristocrate. « J’ai été forcé
d’embrasser Jacques Roux, mais jamais baiser ne me parut si amer ! » Les
Jacobins ne prirent pas de décision. Mais l’élan qu’ils avaient donné à la
résistance s’amplifia les jours suivants. Le lendemain, 29 juin, la Commune
reprit l’examen de l’affaire Jacques Roux. Celui-ci n’était pas venu à la
séance. La Commune décida que provisoirement « Jacques Roux ne serait
plus rédacteur des Affiches de la Commune, en attendant qu’il se
disculpât[13] ». JACQUES HOUX RENIÉ PAR LES CORDELIERS. Le coup
était
rude. Mais Jacques Roux n’allait pas tarder à être renié par les Cordeliers eux-mêmes. A leur séance du 30 juin, les Jacobins
nommèrent
une délégation de douze membres pour se rendre au club des Cordeliers, afin
de l’éclairer sur les menées perfides du diffamateur de la Montagne. La
discussion fut orageuse aux Cordeliers, mais finalement les Jacobins l’emportèrent. Hébert « promena
le flambeau de la vérité sur la tête du prêtre hypocrite et fit fondre son
masque comme un limon impur qui couvrait sa tête ». Collot d’Herbois résuma
ainsi son discours[14] : « Vous vous plaignez,
Parisiens, dit Hébert. Vous déplorez votre situation. Vous murmurez contre
vos représentants. Mais songez donc a vos frères des départements qui, tous
les jours, sont réveillés par le bruit du canon, qui tous les jours reçoivent
des boulets et qui n’ont pas deux onces de pain par jour. » Toujours
au dire de Collot d’Herbois, les partisans de Jacques Roux « étaient anéantis
comme des lâches qui ont manqué leur coup ». Tous pourtant ne gardèrent pas
cette attitude piteuse, car Leclerc d’Oze prit la défense de Jacques Roux «
en se livrant à des insinuations perfides ». Mal lui en prit. On lui reprocha
ses violences maladroites à Lyon qui avaient donné aux
contre-révolutionnaires de cette ville le prétexte de leur soulèvement. Puis
on donna lecture d’une lettre de Marat qui le dénonçait d’avance. Les
Jacobins tirèrent grand parti de l’élection qui venait d’avoir lieu pour la
désignation d’un nouveau commandant de la garde nationale parisienne. Il y
avait eu ballottage, mais le modéré Raffet, commandant du bataillon de la
Butte des. Moulins, arrivait en tête avec 4.958 voix contre 4.573 obtenues
par Hanriot, candidat des Montagnards. On prétendit que les frayeurs que la
propagande des Enragés avait causées aux propriétaires avaient enlevé des
voix â Hanriot. Robespierre,
Moenne, Legendre prirent tour â tour la parole après Collot d’Herbois et
Hébert. Ce qui dut être amer pour Jacques Roux, c’est qu’il fut désavoué â
cette heure critique par les républicaines révolutionnaires. L’une d’elles,
qui n’est pas nommée, peignit le prêtre « comme un de ces hommes qui se
glissent dans les sections et qui, pour se servir de son expression, changent
de marotte suivant les circonstances ». Elle prédit que dans trois semaines
sa carrière serait finie. Jacques
Roux voulut se défendre. Moins heureux que Leclerc, il ne put se faire
entendre. On lui refusa la parole au milieu d’un grand tumulte. Momoro,
comme l’avant-veille, s’efforça de concilier les esprits, mais sans grand
succès. Finalement le club vota l’exclusion de Jacques Roux et de Leclerc, le
désaveu de la pétition du premier et un satisfecit à la Montagne, qui avait
bien servi la patrie. Varlet
faillit être exclu, lui aussi, mais en raison de sa jeunesse et en souvenir
des services qu’il avait rendus autrefois en prêchant le peuple sur les
places publiques, on se borna a lui infliger un blâme et une suspension. Il
devait passer devant une commission d’enquête et s’abstenir, en attendant, de
paraître aux séances du club. Le
triomphe de Robespierre et des Jacobins s’accentua les jours suivants. Le 1er
juillet, le Conseil général de la Commune, « considérant que le citoyen
Jacques Roux prêtre et l’un de ses membres a calomnié la Convention dans
l’adresse perfide qu’il lui a présentée ces jours derniers, considérant en
outre que le citoyen Jacques Roux a été chassé des sociétés populaires et du
corps électoral pour ses opinions anticiviques, arrête à l’unanimité qu’il
improuve sa conduite »[15]. Marat, qui s’était tu
jusque-là sans doute parce qu’il traversait une crise de sa maladie, consacra
tout un numéro de son journal, celui du 4- juillet, à dresser un violent
réquisitoire contre les trois chefs des Enragés. « Varlet, disait-il,
peut n’être qu’un intrigant sans cervelle, mais le petit Leclerc paroît un
fripon très adroit... » Quant à Jacques Roux, il le représentait comme un
ambitieux cupide qui n’avait pas hésité, pour faire du bruit, à usurper le
nom du curé d’Issy, assassiné, et publié à son profit l’histoire de
l’attentat contre ce bon curé. Il rappelait certaines confidences qu’il avait
recueillies de sa bouche pour le dépeindre comme un hypocrite qui ne croyait
pas à la religion qu’il enseignait, comme « un patriote de circonstance » qui
visait l’épiscopat ou la députation. Il l’inculpait encore de mauvaises mœurs
sur la foi d’un citoyen d’Angoulême nommé Tessier. Ce
terrible article de Marat accrut l’audace des ennemis de Jacques Roux. La
section des Gravilliers, passée sous l’influence de Léonard Bourdon et d’un repris de justice nommé
Truchon, désavoua h. son tour la pétition du 25 juin. Elle parut à la barre
de la Convention précédée d’un corps de musique et elle félicita l’Assemblée
du vote de la Constitution. Un élève de l’institution que dirigeait Léonard
Bourdon, sorte de pensionnat à l’usage des fils des victimes de la guerre,
prononçait un petit discours contre les agitateurs et les factieux. Les
Cordeliers firent amende honorable à la séance du Il juillet. Abandonné
de tous ceux qui l’avaient mis à leur tête, le prêtre rouge se vit bientôt
inquiété par le comité révolutionnaire des Gravilliers, qui interrogea sur
son compte son amie la veuve Petit, le 7 juillet[16]. Ses ennemis cherchaient déjà
contre lui les éléments d’une poursuite judiciaire. C’est chose significative que la défaite de Jacques Roux fut immédiatement suivie d’un recul de la réglementation. Au début des troubles du savon, l’Assemblée avait paru s’engager dans la voie du maximum général. Maintenant que Jacques Roux est désavoué et vaincu, elle ne se soucie pas de tenir ses promesses. Bien au contraire ! La loi du 4 mai sur le maximum des grains faillit être rapportée. Elle subsista en droit, mais elle fut abrogée en fait. |
[1]
Publié dans les Annales révolutionnaires, 1914, t. VII, p. 558. Le
procès-verbal a été daté du 23 juin par une faute d’impression.
[2]
Histoire socialiste, Convention, p. 1610.
[3]
D'après Couthon, les femmes se seraient fait distribuer quatre caisses de savon
à la Grenouillière et huit au port Saint-Nicolas. Mlles auraient taxé le savon
3 livres 10 sous la brique pesant 1 ou 5 livres (Archives parlementaires,
t. LXVII. p. 543).
[4]
Lubin devint substitut du procureur de la Commune après l'exécution des
Hébertistes. Il périra avec Robespierre le 10 thermidor.
[5]
La loi martiale avait été abrogée le 23 juin, sur la motion de Billaud-Varenne.
[6]
Les hommes avaient prêté serment à la Constitution, qui prescrivait le respect
des propriétés,
[7]
Elles recevront, pour cette sage conduite, les félicitations de « l’assemblée
générale des commissaires des autorités constituées du département et des
sections de Paris, tenue en la salle de l’Evêché, le dimanche 30 juin 1793 ».
Cette délibération figure dans les papiers de Claire Lacombe (Archives
nationales, T 1001 ¹ ³).
[8]
Archives nationales, F⁷ 2491. Registre du comité révolutionnaire
de la section de la Réunion.
[9]
Le texte du discours de Garat est à l’Erratum du t. LXVII dos Archives
parlementaires, p. 787.
[10]
Léonard Bourdon avait des lions étroits avec la section des Gravilliers, d’où
l’indignation de Jacques Roux.
[11]
Courrier français du 1er juillet 1793. Le compte rendu de la Correspondance
politique du 30 juin est presque Identique.
[12]
C'est-à-dire devant les délégués des 33 sections qui délibéraient dans cette
salle sur les subsistances.
[13]
Extrait du registre des délibérations de la Commune dans le dossier Jacques
Roux au tribunal révolutionnaire {Arch. nat., W 20. Voir aussi le Moniteur,
t. XVII, p. 10).
[14]
A la séance des Jacobins du lendemain.
[15]
Arch. nat,, W 20, Ce texte est un peu différent de celui du Moniteur,
t. XVII, p, 27.
[16]
Arch. nat.. W 20 et F⁷ 2486.