LES NOYADES DE NANTES

HISTOIRE DE LA PERSÉCUTION DES PRÊTRES NOYÉS

 

CHAPITRE V. — LE COUVENT DES CARMÉLITES (1792-1793).

 

 

Le couvent des Carmélites. — Renvoi des religieuses. — Les prêtres sexagénaires et infirmes amenés dans cette maison au nombre de soixante-six. — Absence d'infirmerie. — Les prêtres de la Sarthe et de Maine-et-Loire. — Effets de la loi du 26 août 1792. — Interdiction du costume ecclésiastique. — Enlèvement des objets du culte. — Supplique des prêtres du département relativement à la célébration de la messe. — Réponse des administrations. — Séquestration complète des prêtres enfermés. — La peine de mort demandée par le Département contre les prêtres réfractaires. — Séjour des prêtres irlandais.

 

Les prêtres dispensés de la déportation devaient, d'après la loi du 26 août, être enfermés dans une maison commune. La maison désignée par le Conseil de la commune, le 7 septembre[1], était la maison des Carmélites, située dans la rue qui a continué de porter ce nom, et qui aboutit à la Grande-Rue. A Nantes, les religieuses furent chassées de leurs couvents le 1er octobre 1792 et jours suivants ; le 8 septembre, la maison assignée comme séjour aux prêtres sexagénaires et infirmes était encore occupée par les carmélites. On les fit déménager rapidement, et on les autorisa à se retirer au couvent des Saintes-Claires, situé dans le même quartier[2].

Le procès-verbal du 10 septembre, à la suite des noms des déportés, donne ceux des. soixante-six prêtres conduits ce jour-là du Château aux Carmélites.

Vingt-sept de ces soixante-six noms sont connus du lecteur ; ce sont ceux des vingt-neuf prêtres indiqués comme entrés à Saint-Clément le 6 juin, dont il faut excepter M. Lenormand, embarqué le 40 septembre et revenu quelques jours après, parce qu'il n'avait pu supporter le séjour du navire, et M. Barthélemy Thobye (de Pouillé), qui, probablement à raison de son âge, ne vint pas à l'appel du 10 septembre, et dont le nom est omis au procès-verbal de ce jour ; les trente-neuf autres prêtres qui y sont portés sont :

1. Dom Bazille (venant du Séminaire) ; 2. Bodet (René) ; 3. Bonnet (Joseph-Thomas) ; 4. Boutheron, chartreux ; 5. Brianceau (Joseph) ; 6. Chère (François) ; 7. Chevé (Ollivier) ; 8. Couvrand (François) ; 9. Curatteau, venant du séminaire ; 10. Fleuriau (Jean-Baptiste) ; 11. Gergaud (Gilles) ; 12. Giraud (Charles), séminaire ; 13. Hallereau, chartreux ; 44. Hallouin (Pierre) ; 15. Herpe, capucin ; 16. Janvier de la Banque, séminaire ; 17 Lamarre (Lucien) ; 48. De Lamarre (Pierre) ; 19. Legrand (René-Joseph), capucin ; 20. Lemercier (Augustin), séminaire ; 21. Le Palludier (séminaire) ; 22. Lequinemer (Joseph) ; 23. Leroy (Marin) ; 24. Leroy (René-Joseph) ; 25. Lesayeulx ; 26. Locquet (Guillaume) ; 27. Loyand ; 28. Matisse ; 29. Maussion (Joseph), séminaire ; 30. Mongis (Pierre) ; 31. Moyon (Jean) ; 32. Peigné (aumônier des calvairiennes) ; 33. Pouessel, capucin ; 34. Poullain de la Guerche ; 35. Remeur, cordelier ; 36. Richard (Hilaire) ; 37. Rousseau (de Rougé) ; 38. Soret (de Saint-Aignan) ; 39. Thobye (Jacques), du Cellier. — Ces derniers, depuis le n° 32, à l'exception du Père Remeur, venant du Séminaire.

Ces trente-neuf, ajoutés aux vingt-sept dont il a été parlé tout à l'heure, donnent les soixante-six noms des prêtres portés au procès-verbal comme entrés aux Carmélites le 10 septembre[3].

L'un des besoins les plus urgents, dans une maison destinée à des vieillards, malades ou infirmes pour la plupart, est celui d'une infirmerie. La demande en fut faite dès les premiers jours par le médecin de la Municipalité, dans une lettre adressée au Département, où il est dit que tout manque, infirmerie, chauffage, pharmacie, apothicaire ; et que dans un hospice qui renferme tant de vieillards il est impossible que d'un jour à l'autre il n'en tombe quelqu'un de malade. Toute prison a son infirmerie, et quand on voudrait prévoir un terme plus ou moins prochain à la détention de ces prêtres, il serait encore digne de la commisération du Département de leur donner les moyens provisoires de guérison qu'il sera possible d'y rassembler[4]. On n'avait pas encore pourvu à ce besoin le 5 octobre ; car M. Bourdault[5], curé de la Chapelle-Saint-Sauveur, fut, à cette date, autorisé à faire entrer avec lui sa domestique dans la maison des Carmélites, en attendant qu'il soit établi, dans ladite maison, une infirmerie dont l'âge des personnes détenues fait une nécessité[6].

Sauf de très rares exceptions qui seront signalées, les soixante-six prêtres établis aux Carmélites le 10 septembre 1792 furent noyés ou moururent pendant leur détention ; mais la noyade du 27 brumaire engloutit aussi un certain nombre de prêtres étrangers au diocèse, qui avaient été également enfermés aux Carmélites.

Devançant l'Assemblée législative, l'administration du département de la Sarthe avait, dans les derniers jours d'août, décidé que les prêtres reclus au Mans dans la maison de la Mission seraient conduits à Nantes pour être déportés par mer. Le commissaire du Mans, arrivé dans notre ville le 28 août, fut admis le même jour à la séance du Conseil du département. Il dit que, lorsque ses commettants avaient arrêté la déportation des prêtres, ils savaient bien qu'ils allaient plus loin que la loi, qui n'était pas encore connue officiellement, ni d'une manière certaine, mais qu'ils avaient été forcés à cette mesure par la fermentation des esprits dans la ville du Mans[7].

Le Conseil décida que tous les prêtres manceaux annoncés seraient admis et logés au Château. ; le 30 août, le commissaire chargé de cette affaire déclarait que le logement serait prêt lorsqu'ils viendraient.

Le 1er septembre, arrivait un autre commissaire, envoyé celui-là par le département de Maine-et-Loire ; il venait se concerter avec l'administration de Nantes sur la déportation de trois cents prêtres d'Angers. Il lui fut répondu que les prêtres de la Loire-Inférieure étant déjà au Château et ceux de la Sarthe devant remplir le local, tout ce qu'on pourrait faire serait d'assurer leur passage sur le territoire du département, et de faciliter leur embarquement, sur lequel les administrateurs de Maine-et-Loire auraient à s'entendre avec des capitaines de navires.

Les incidents du voyage des prêtres manceaux et angevins sont connus ; M. P. Marchegay, avec l'ordre parfait et la conscience qu'il apporte à tous ses travaux, les a recueillis dans une brochure publiée sous ce titre : Documents sur la déportation en Espagne des prêtres angevins[8]. Deux cent soixante-quatre prêtres angevins et cent quarante-quatre prêtres manceaux, ne formant qu'un seul envoi d'Angers à Nantes, arrivèrent dans notre ville dans l'après-midi du 14 septembre. Les relations de ce voyage, écrites par deux de ces prêtres, et données par M. Marchegay, constatent, à l'honneur de notre population, qu'aucune insulte ne sortit de la foule immense qui les entourait à leur entrée en ville, et que même ils furent l'objet des égards des gardes nationaux[9], ce qui permet de douter de la spontanéité des manifestations hostiles au clergé réfractaire dont les Amis de la Constitution prenaient texte depuis plus d'un an pour provoquer contre lui des mesures répressives.

On mit au Château ces quatre cent huit prêtres. M. Huet, chanoine du Mans ; M. Pâris, curé de Sainte-Sabine ; M. Potier (Pierre-René), M. Aujubault, sérieusement malades, furent le 15 et le 16 envoyés aux Carmélites.

On avait amené du Mans les infirmes et les sexagénaires, dans l'ignorance où l'on était de la loi au moment où on avait dirigé sur Nantes le convoi des prêtres. Les administrateurs de Maine-et-Loire avaient, paraît-il, agi de la même manière ; car une pétition, signée de prêtres manceaux et angevins, fut adressée à la municipalité de Nantes, le 17 septembre, demandant qu'on leur appliquât l'exception prévue par la loi.

Cette pétition ayant été lue au Conseil de département, en même temps qu'une lettre du ministre Roland, qui prescrivait de continuer les déportations, sauf en ce qui concernait les sexagénaires et les infirmes, il fut arrêté que le plus promptement possible on déporterait par mer les prêtres de la Sarthe et de Maine-et-Loire, et que les infirmes et les sexagénaires qui avaient réclamé pouvaient, sans inconvénient, être joints à ceux de la Loire-Inférieure. C'est ainsi que vingt-quatre prêtres de la Sarthe[10] et cinq de Maine-et-Loire furent placés aux Carmélites. M. Potier y mourut dans la soirée du 24 septembre[11].

Les prêtres du Mans quittèrent cette maison le 14 novembre pour monter dans une barque qui devait les conduire à Saumur[12] ; M. Huet, trop malade encore pour supporter le voyage, resta avec les prêtres de Nantes, dont il partagea le sort jusqu'à la fin.

On ne s'occupa nullement de rapatrier les prêtres de Maine-et-Loire ; ils étaient cinq : M. Poulain de la Guerche, emprisonné depuis longtemps et venu aux Carmélites avec les autres prêtres de Nantes, et quatre entrés le 20 septembre : MM. Lemonnier (René-Aubin), Champeaux (Paul), Daviau (Pierre-Louis), Langellerie (Jacques).

Des quatre cent huit prêtres amenés à Nantes, du Mans et d'Angers, environ trois cent quatre-vingts furent déportés sur différents navires[13].

Comme témoignage du dérèglement des pensées qui hantaient à cette époque les cerveaux des patriotes, deux démarches, faites ces jours-là, méritent d'être notées. Le 17 septembre une députation du Conseil militaire, instruit le bureau qu'il s'est introduit des merciers qui vendent aux prêtres détenus des couteaux qui pourraient être dangereux dans leurs mains[14]. Le 27 du même mois, une autre députation vient demander au Département que les prêtres de la Sarthe et de Maine-et-Loire ne soient pas déportés en Espagne, car, cette nation faisant des préparatifs de guerre contre la France, ces prêtres pourraient lui nuire en guidant les armées ennemies sur notre territoire ou en leur communiquant le fanatisme qui les anime[15].

Les ecclésiastiques non assermentés, qui n'auraient pas dans le délai de quinzaine quitté le territoire français, devaient, selon l'art. 3 de la loi du 26 août 1792, article reproduit dans les décrets du 23 avril et du 7 juin 1793, être déportés à la Guyane. La guerre, l'anarchie universelle, l'insouciance ou l'ignorance des lois firent que cette disposition, dont le gouvernement du Directoire devait si cruellement se souvenir plus tard, demeura, à peu de chose près, à l'état de lettre morte durant plusieurs années. La peine de mort, prodiguée dans la législation de 1793 et de 1794, était d'une application beaucoup plus simple, et il ne fallait pas aux juges un grand talent de juristes pour trouver quelque lambeau de décret qui leur permît de la prononcer contre un prêtre pour un délit quelconque. Le Département profita, néanmoins, une fois à ma connaissance de l'occasion d'un navire allant de Brest à Cayenne, pour y envoyer deux prêtres détenus aux Carmélites : M. Durand, vicaire de Gorges, et un prêtre que je crois étranger au diocèse, M. Duchemin (Charles-Antoine)[16].

Jamais on ne parla davantage d'égalité devant la loi, et jamais cette égalité ne fut moins observée, même à l'égard des proscrits. Toutes les administrations ordonnaient des emprisonnements ; on voit des prêtres arrêtés par ordre des Districts ou des Départements, d'autres par ordre des municipalités, d'autres sur la demande des accusateurs publics, plus tard sur la simple désignation des comités révolutionnaires ou des représentants. Ceux qui croyaient avoir le droit de prononcer des arrestations prenaient, mais beaucoup plus rarement, celui d'ordonner des élargissements. De là des mises en liberté dont on ne trouve absolument aucune trace et qui rendent à peu près impossible la reconstitution d'un livre d'écrou factice, donnant exactement les noms et la date de l'emprisonnement des prêtres détenus. L'envoi dans les hôpitaux sauva plusieurs prêtres, dont les prétendus complices furent condamnés à mort et exécutés[17], et des demandes de changement de prison, fondées sur les raisons les plus légitimes, furent repoussées. Le Père Debrest, par exemple, sollicita vainement d'être transféré au Sanitat, et il mourut peu après aux Petits-Capucins, dont l'abbé Soret obtenait de sortir pour aller chez son frère. Aucune administration ne fut informée de deux évasions dont il sera parlé plus loin, celles de MM. Allot et Langellerie. La négligence ou l'incapacité des agents subalternes ne suffisent pas à expliquer de pareilles bizarreries dans l'application des lois et des règlements, et ce n'est pas, ce semble, calomnier la nature humaine que de supposer avoir été accessibles aux sentiments d'une pitié vénale 'des hommes capables de toutes les cruautés.

Les indications de dates d'entrées portées sur les listes de prisonniers conservées aux archives sont souvent exactes, mais elles sont quelquefois contredites par les mentions d'arrestations portées sur les registres. Les états où M. Douaud inscrivait jour par jour le nombre de ses compagnons de captivité me paraissent, au contraire, d'une rigoureuse exactitude ; leur seul défaut est de ressembler à ces cartes de géographie, dites cartes muettes, qui donnent avec précision les limites des pays, mais forcent l'écolier à deviner les noms.

Le nombre des prêtres enfermés aux Carmélites ne resta pas longtemps au chiffre de soixante-six ; sans parler de ceux d'Angers et du Mans, et de M. Allot, de Rennes, qui furent l'objet d'un compte spécial de M. Douaud[18], on en comptait quatre -vingt du diocèse de Nantes à la fin de décembre 1792. Une liste, signée du gardien Roullet, en partie déchirée, des procès-verbaux d'arrestations[19], des mentions portées sur les registres fournissent la plupart des dates auxquelles entrèrent les nouveaux arrivants : M. Landeau (Jacques), de Moisdon, le 11 septembre ; M. Bouchard (Jean), du Port-Saint-Père, le 12 ; M. Martin (Michel), le 13 ; M. Mulon, de Machecoul, le 14 ; M. Salé (Jean), de Boussay, le 22 ; M. Lecoq, du Gavre, le 1er octobre, par ordre du Département ; M. Legrand (Guillaume), de Guenrouet, le 10 ; M. Deniaud, de Quilly, le 11 ; M. Allot, de Rennes, le 11 ; M. Richard (Jean), de Varades, le 27 ; M. de la Tullaye, le 28[20] ; M. Aubry (Georges), tonsuré, arrêté à la Chapelle-Heulin, le 2 novembre ; M. Brizard (Pierre), natif de Boussay et chartreux de la grande Chartreuse de Grenoble, le 20 ; le Père Jérôme, capucin, le 10 décembre ; M. Légé (Jean-Pierre), de la Rouxière, le 15 ; M. Maillard (Joseph), de Saint-Julien-de-Vouvantes, le 21 ; ces deux derniers, emprisonnés par ordre du Conseil général de la Commune ; M. Bajot, oratorien, par ordre de la Permanence du 29 décembre.

Il y eut certainement plusieurs autres entrées, de même qu'il y eut aussi des sorties. Ainsi M. de Lamarre (Pierre), vicaire de Rezé, ne fit que passer, de même que M. Durand, vicaire de Gorges, envoyé à Brest le 21 novembre pour de là être déporté à la Guyane[21] ; M. Leroy (René), titulaire de la chapellenie de Saint-Eutrope, sortit pour cause de maladie, le 26 septembre, et M. Lequinemer (Joseph), curé de Saint-André-Treize-Voies, mourut le 13 décembre 1792[22].

Tandis que le nombre des ecclésiastiques reclus s'augmentait ainsi peu à peu de tous ceux qu'on réussissait à arrêter, l'attitude des membres des administrations à leur égard prenait un caractère de malveillance plus marqué. Le décret du 26 août, sur la déportation, avait été un soulagement à leurs embarras. Avant ce décret, les prêtres étaient des hommes que l'on pouvait accuser et vilipender à l'aise, mais qu'il était difficile néanmoins, sans ruser avec la loi, de traiter absolument comme des criminels. Depuis le 26 août, la proscription du clergé non assermenté devenait la règle générale ; les Amis de la Constitution avaient dit des prêtres, un an auparavant, qu'il faudrait qu'il fût- permis de courre dessus comme sur l'ennemi[23] ; l'Assemblée législative leur avait donné cette satisfaction. Quant aux prêtres dispensés de la déportation, on leur avait fait une faveur dont les administrations entendaient se réserver le droit de régler l'étendue. Aussi bien devrai-je me contenir pour continuer d'exposer froidement la série des mesures prises contre ces vieillards patients et résignés, et dont chacune leur apportera désormais une humiliation ou une souffrance.

Le 7 novembre 1792, le Conseil de Département prend un arrêté pour assurer l'exécution de la loi du 18 août, qui a aboli tout costume religieux, quel qu'il soit, pour l'un et l'autre sexe, hormis dans l'exercice public des fonctions ecclésiastiques ; un membre demande que, par un paragraphe additionnel, on étende cette disposition aux prêtres reclus ; le procureur-syndic est entendu et le Conseil passe à l'ordre du jour : Considérant que cette question n'en est pas une, les prêtres insermentés, n'ayant aucune fonction à remplir, ne peuvent avoir le. droit de porter un habit qui leur est absolument inutile.

Il s'agissait sans doute des soutanes ; pour les habits de chœur, l'ironie eût été trop cruelle, puisqu'on les leur avait enlevés ; et on va voir de quelle manière dans la lettre suivante, que plusieurs d'entre eux adressèrent au Département le 28 décembre 1792 :

Messieurs,

Les prêtres détenus aux Carmélites, au nombre de quatre-vingt-six[24], ont l'honneur de vous représenter qu'ils se sont fait dans tous les temps un devoir de suivre, de point en point, les ordres que la police des corps administratifs leur a prescrits ; qu'en conséquence, soit à la communauté de Saint-Clément, soit au Château, où ils furent détenus, ils n'ont point célébré la sainte messe dans la chapelle intérieure de ces maisons sans, au préalable, avoir obtenu de vous la permission ; que, dans cette dernière (au Château), ils eurent de nouveau recours à la municipalité. Ils s'abstinrent de célébrer jusqu'au dimanche, et alors M. le maire leur accorda, par écrit, ladite permission, mais il ajouta dans sa lettre : Comme vous ne me parlez point des choses nécessaires pour célébrer la messe, je ne vous ferai là-dessus aucune réflexion, si ce n'est que c'est à vous-mêmes de vous les procurer ; et je ne crois pas qu'on y mette obstacle.

D'après cette réponse, nous étions donc bien fondés à croire que nous pouvions, en toute sûreté, non seulement célébrer la sainte messe dans l'intérieur de la maison, mais encore nous procurer par nous-mêmes les choses à ce nécessaires ; nous n'avions pas même lieu de penser qu'on pût y mettre obstacle.

Quelle a été notre surprise, Messieurs, quand, le 27 septembre dernier, nous avons vu des hommes armés, qui se prétendaient envoyés de votre part, s'emparer de toutes les portes, nous retenir dans le réfectoire, nous appeler l'un après l'autre pour donner l'ouverture de nos chambres, ensuite nous enlever de force nos vases sacrés, nos aubes, linges et ornements qui étaient nos propriétés, qu'on nous avait permis de nous procurer nous-mêmes, nous menacer d'une prison plus rigoureuse si nous nous opposions à l'enlèvement !

Il est visible qu'un pareil procédé est directement contraire à la liberté des cultes décrétée, et à la permission à nous donnée ; il n'est pas moins évident que l'enlèvement forcé de nos vases sacrés, linges, etc., est une violation manifeste du droit de propriété que votre amour pour la justice a juré de faire observer.

Ce considéré, qu'il vous plaise, Messieurs,

1° Nous faire rendre nos vases sacrés, linges, etc., ainsi que vous l'avez déjà ordonné ;

2° Ordonner qu'à l'avenir de semblables violences ne seront plus commises.

Les suppliants ne cesseront d'offrir leurs vœux pour votre conservation, et ferez justice.

Signé : CREVÉ, J. LOYAND, CHÈRE, DE LA BAUCHE, MARTIN, MATISSE, prêtres[25].

 

Dans une lettre jointe à celle-là, M. de la Tullaye, malade, demandait que son domestique fût autorisé à venir le soigner. Lecture de ces deux lettres fut donnée à l'a séance du Conseil de département, le 29 décembre 1792 ; le Conseil ordonna qu'elles seraient toutes les deux renvoyées à la municipalité, chargée de la police des maisons d'arrêt et de détention[26].

La municipalité répondit d'une manière évasive, ou plutôt ne répondit pas :

Sur la lecture de la requête présentée par les prêtres détenus afin d'obtenir la remise des meubles et vases qu'ils disent leur avoir été enlevés, le Conseil de la Commune arrête, qu'en réponse à la susdite requête, expédition de la délibération du 30 septembre dernier serait adressée auxdits prêtres pour s'y conformer[27].

Or, voici ce que le Conseil de la commune avait décidé le 30 septembre :

Sur la lecture faite au bureau de la requête, signée par plusieurs prêtres détenus aux Carmélites, tendant à faire lever les obstacles apportés à la célébration de leur messe, et à leur faire rendre vases, hardes et linges, le conseil, après avoir entendu le procureur de la commune, a arrêté que ladite requête serait renvoyée au District pour y faire droit[28].

 

Aucun registre du District ne contient un mot qui se rapporte à cette affaire ; il est probable, par conséquent, que.la requête ne fut pas adressée à cette administration, et certain qu'il n'y fit pas droit, puisque.la demande fut reproduite deux mois après dans les mêmes termes. Si les prêtres reclus ont célébré la messe aux Carmélites, ils n'ont donc pu le faire qu'en se procurant, en cachette, les calices d'étain et autres objets nécessaires à la célébration que Beysser leur fit enlever plus tard. Les communications avec les personnes pieuses de la ville disposées à les servir étaient fort difficiles, et tel était l'état de séquestration dans lequel on les tenait, que l'autorisation de voir M. Hallouin, pour lui parler d'affaires, fut refusée à l'un de ses parents, que l'on autorisa seulement à lui écrire[29]. Le registre de la police municipale contient à la date du 24 février 1793 la mention d'une condamnation à huit jours de prison, prononcée contre les nommés Pierre Chon et Jean Giraud, de la paroisse du Loroux, pour avoir ce jour, sur les quatre heures du soir, parlé au nommé Rébion, prêtre insermenté, détenu à la maison des ci-devant Carmélites.

On a pu constater déjà combien M. Douaud avait de peine à suffire aux exigences de la vie matérielle avec la faible somme de vingt-cinq sous par jour allouée à chaque prêtre. Deux de ses lettres, jointes à ses états et adressées au Département, prouvent que cette pension n'était même pas exactement payée.

La première est datée du 9 décembre 1792.

A MM. les président et administrateurs du département,

Messieurs,

Le soussigné a l'honneur de vous représenter que, le 15 et 20 septembre dernier, la Municipalité fit conduire du Château dans la ci-devant maison des Carmélites vingt-quatre prêtres du département de la Sarthe, que leur âge ou leurs infirmités exemptaient de la loi de déportation. On me chargea de pourvoir à leur subsistance et de les faire vivre avec ceux du département. J'ai rempli cet ordre avec soin et avec zèle, et aucun d'eux n'a eu sujet de se plaindre. J'ai demandé plusieurs fois qu'il plût à messieurs du Directoire me faire payer leur pension, ne pouvant pas sans cela fournir à leur dépense ; on a toujours répondu que je ne devais pas craindre, qu'on payerait sûrement. Dans cette confiance j'ai continué, usant du crédit que j'avais chez les fournisseurs, jusqu'au 14 novembre, jour de leur départ pour le Mans. Depuis ce temps, MM. Payen et Caviezel étant venus dans cette maison, je leur ai réitéré ma demande, et fis de nouvelles instances pour le payement de la somme due pour la pension de ces prêtres ; nouvelle assurance de leur part que je serais exactement payé ; cependant je n'ai rien reçu et je me trouve fort endetté ; j'ai donc recours à vous, qui seuls pouvez me faire toucher cette somme ; j'attends avec confiance cette faveur de votre justice, et ma reconnaissance égalera le respect avec lequel je suis votre très humble et très obéissant serviteur,

Signé : DOUAUD, économe des prêtres détenus dans la ci-devant maison des Carmélites.

 

La seconde lettre est datée du 31 décembre 1792, elle est écrite à la suite du compte adressé ce jour-là :

Le suppliant, dans la crainte de se rendre importun, a différé jusqu'à ce jour dernier du mois à vous présenter l'état de la dépense des prêtres détenus dans la ci-devant maison des Carmélites. Ce n'est pas sans peine qu'ils ont obtenu des différents fournisseurs de continuer à leur fournir les provisions nécessaires jusqu'à ce jour, n'ayant pu, au commencement de ce mois, s'acquitter en total avec eux, à raison du défaut de payement de la somme due pour la pension des prêtres du département de la Sarthe, dont j'ai eu l'honneur de vous faire passer le montant, n'ayant pas la liberté de vous le présenter moi -même... Veuillez, citoyens, accueillir favorablement ma requête, et, vu l'état ci joint... ce sera de votre part, citoyens, un acte de justice et d'humanité que nous osons réclamer, avec confiance que notre réclamation ne vous déplaira pas.

Je suis avec respect votre très humble et très obéissant serviteur,

Signé : DOUAUD[30].

 

La somme due pour la pension des prêtres du Mans s'élevait à mille sept cent vingt-sept livres dix sous ; elle ne fut payée qu'à la suite d'une nouvelle requête adressée le 14 février 1793.

Au commencement de l'année 1793, le Département crut devoir stimuler l'activité de la gendarmerie, qui laissait aux commissaires bienveillants le soin d'arrêter les prêtres dont quelque lâche dénonciation leur avait indiqué la retraite. Les officiers, sous-officiers et gendarmes nationaux sont spécialement chargés et requis de se livrer à la recherche de tous prêtres et ecclésiastiques non assermentés qui, au mépris de la loi du 26 août 1792, seront restés dans le département ou seront venus des autres départements[31].

Il faut vraiment avoir les registres sous les yeux pour se faire une idée de la haine insensée que portait au clergé fidèle le parti girondin, qui peuplait à peu près exclusivement toutes les administrations de la Loire-Inférieure au commencement de 1793.

En février, un mois avant le soulèvement de la Vendée, les membres du Conseil de département ne trouvant pas suffisamment rigoureuse la législation pénale des prêtres insermentés, s'associaient avec empressement à un vœu barbare émis par le district d'Ancenis, et décidaient que copie de la délibération de ce district serait, avec une expédition du présent, adressée à la Convention nationale qui serait priée :

1° De décréter la peine de mort contre tous les prêtres réfractaires qui n'auraient pas obéi à la loi du 26 août dernier, soit en ne se déportant pas, soit en rentrant en France après en être sortis.

2° De prononcer une peine très sévère contre toute personne qui sera convaincue avoir recél6, caché ou donné asile à aucun desdits prêtres non sermentés, telle que la peine des fers et la confiscation des biens, lui observant qu'il n'est pas d'autres moyens de nous débarrasser de ces êtres malfaisants dont la présence est si contraire au bon ordre et à la tranquillité publique[32]...

La Convention n'exauça qu'en partie ce vœu en décrétant la peine de mort contre les ecclésiastiques qui rentreraient sur le territoire français[33] après avoir été déportés pour refus du serment de la liberté et de l'égalité prescrit par la loi du 15 août 1792[34].

Depuis le mois de janvier 1793 jusqu'aux premiers jours de juillet, les procès-verbaux des administrations ne contiennent rien qui se rapporte aux détenus des Carmélites. L'attention est ailleurs ; le procès du roi, les préparatifs de la levée des trois cent mille hommes, l'insurrection du 10 mars, la domination exercée par la populace parisienne sur la Convention, absorbent l'attention de ces girondins qui trouvent que la révolution va trop vite parce qu'elle les dépasse et menace d'enlever le pouvoir à leurs amis.

Les entrées de prisonniers nouveaux et les sorties, celles-ci infiniment plus rares que les entrées, sont les seuls incidents notables de cette demi-année.

Le 18 janvier arriva M. Saint-Jou, prêtre de Paris, arrêté à Nantes ; le 8 février, M. Landeau, curé de Saint-Liphard, qui devait échapper à la noyade du 27 brumaire ; le 19 février, M. Rebion, simple prêtre, arrêté aux Loroux en même temps que M. Peigné, de Saint-André-Treize-Voies, que l'on emprisonna également.

Le 27 février, entrèrent dès le matin les dix-sept prêtres et élèves du Séminaire Irlandais qui étaient depuis longtemps l'objet des dénonciations des patriotes du quartier des Capucins. Quelques prêtres catholiques fuyant, en 1695, l'intolérance protestante avaient été l'origine d'un établissement à Nantes spécial aux Irlandais, que des lettres patentes de 1765 avaient érigé en séminaire ; l'intolérance révolutionnaire, hypocritement cachée sous le voile de la liberté, proscrivait à son tour leurs successeurs. Les Irlandais ne demeurèrent que six semaines aux Carmélites, qu'ils quittèrent dans la soirée du 8 avril pour s'embarquer sur le navire le Peggi[35].

Le 11 mars la Permanence avait envoyé un prêtre d'Angers, M. Andio (Isaac-Édouard), qui sortit en même temps que les Irlandais. Le 18 mars était entré un bénédictin nommé Degennes ; le 29, M. Jupin, chanoine du Mans, arrêté par ordre du Département ; le 16 avril, M. Cossin, chanoine de la Rochelle ; le 21, M. Lardière, de Luçon ; le 27, M. de Meyrack, de la Bernardière ; le 5 mai, M. Duteil, de Saint-Laurent, de Nantes ; le 10 mai, MM. Gaudin et. Leroux, prêtres de Saint-Similien, par ordre de l'administration centrale du Directoire ; le 16 mai, M. Philippon, chanoine de Nantes, sur un ordré de la même administration ; le 30 mai, un frère de la Doctrine chrétienne, nommé Laithiez ; le 3 juin, M. Gennevoys, de la Chevrolière ; le 7, M. Couvrand, de Besné ; le 10 juin, le Conseil de département avait réuni à ceux qui viennent d'être nommés, MM. Rolland (Michel), Foulon (François), Lucas (Alexis).

M. Aubry, tout jeune tonsuré, avait été élargi le 15 février ; M. Bajot, oratorien, le 22 avril ; M. Peigné (de Saint-André-Treize-Voies), le 18 mai, comme aliéné.

Durant la même période, la mort en avait délivré cinq : M. Rousseau (Pierre), curé de Bougé, le 12 janvier 1793 ; M. Gastepaille (Gilles), vicaire de Ligné, le 2 février ; M. de la Tullaye, le 1er mai ; le Père Herpe, capucin, le 5 mai ; et M. Thobye (Jacques), curé du Cellier, le 4 juin[36].

 

 

 



[1] Reg. Cons, de la Comm., f° 122.

[2] Permanence, septembre 1792, f° 30.

[3] Procès-verbal de Chaillou, membre du District, clos le 14 septembre 1792. (Archives départementales.)

[4] Lettre de Laënnec au Département du 17 septembre 1792. (Archives départementales.)

[5] Le District d'Ancenis, ignorant le lieu de la résidence de M. Bourdault, avait prononcé le séquestre de ses biens le 27 septembre 1792. Aucun document ne révèle l'époque de l'envoi de M. Bourdault aux Carmélites ni celle de sa sortie. Il est certain néanmoins qu'il en sortit, car il fut arrêté de nouveau le 13 mars 1793 et enfermé au Château. En face de ses noms et qualités on lit : Sorti le 24 mars pour entrer à l'hôpital.

[6] Cons. de Départ., 5 octobre 1792. (Archives départementales.)

[7] Séance du Cons. de dép. du 28 août 1792, f° 48.

[8] Brochure de quatre-vingt-quinze pages in-8° publiée d'abord par la Revue de l'Anjou.

[9] Documents sur la déportation en Espagne des prêtres angevins, p. 19 et 24.

[10] Voici les noms des prêtres de la Sarthe relevés sur une pièce comptable de M. Douaud : Entrés le 15 septembre aux Carmélites : MM. Péris (Pierre-François), Huet (Nicolas), Potier (Pierre-René) ; le 16 : Anjubault (Sébastien) ; le 20 septembre : Brindeau (Jean), Marin (Jean), Mauguit (Jean-François), Papillon (Jean-François), Bazoge (Michel), Fay (Julien), Fay (René), Belin (François), Lemaître (Louis), Lecomte (Valérien), Lamarre (Pierre), Dumur (Pierre-René), Letessier (François-Pierre), Dutaillis (Pierre), Lemercier (Pierre), Langevinière (Pierre), Bouletou (Étienne), Renouard (Joseph-Étienne), Renouard (Jean-François), Dupuy (Michel).

[11] Acte de décès du 26 sept. Registre de Saint-Pierre. (Archives du greffe.)

[12] Contrat d'affrètement avec le patron du Saint-Mater. (Archives départementales.)

[13] Les chiffres exacts sont, d'après la récapitulation de M. Marchegay, p. 75, trois cent soixante-quatorze déportés, deux cent quarante-six de Maine-et-Loire et cent vingt-huit de la Sarthe. — Le registre de la Permanence de la municipalité de Nantes contient, à la date des 18 et 21 septembre, la prestation de serment de MM., Garnier (Jacques-Julien), chanoine de Toul ou Tours, et Houdart, curé de Ville-Moisan (Maine-et-Loire). Quelques autres furent probablement relâchés pour la même cause.

[14] Procès-verbaux du Conseil général de la Commune, f° 129.

[15] Registre du Conseil de Département, à la date.

[16] Registre du Département, séance du 7 nov. 1792. L'ordre de conduire les deux prêtres à Brest fut certainement-donné ; mais je ne sais s'il fut exécuté.

[17] Dans une série d'événements étrangers à ceux qui font l'objet de cette étude, on voit M. de la Biliais guillotiné pour avoir donné asile à l'abbé Camaret, et celui-ci échappant à la condamnation et à la mort parce qu'il avait été envoyé à l'hôpital des Ignorantins, 27 nivôse an II-16 janvier 1794 ; on voit aussi, M. Rolland, curé de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, amené au Bouffay le jour même (24 frimaire) où Goullin y prenait les premiers venus pour les noyer, demeurer oublié dans cette prison jusqu'au jour où on le jeta en pâture à une commission militaire de passage qui le condamna à mort. (Commission militaire de Noirmoutiers, venue à Nantes, 24 fructidor an II.)

[18] A partir du 14 février 1793, les prêtres étrangers furent compris dans le compte général.

[19] Archives municipales.

[20] M. de la Tullaye, mandé au Département, y comparut le 23 mars 1792 ; on lui contesta ses pouvoirs de vicaire général, et, à la suite d'une discussion avec les membres du Directoire, dont le procès-verbal a plus de deux grandes pages, il fut décidé qu'il serait déchu de son traitement et de ses droits de citoyen actif et poursuivi devant les tribunaux. (Départ., série L, 23 mars 1792, f° 157.) Lors de son arrestation il subit un interrogatoire qui se trouve aux archives municipales, ainsi qu'un certain nombre de pièces saisies chez lui et relatives à la direction spirituelle du diocèse.

[21] En outre de M. Duchemin, religieux dont j'ai parlé et compris dans le même ordre que l'abbé Durand, un abbé Marquet, de Poitiers, sorti le 24 novembre, et un religieux de Sainte-Geneviève nommé Baumier, sorti le 15 décembre, séjournèrent aux Carmélites.

[22] Né à Mesquer, soixante-trois ans. Reg. de Saint-Pierre, 13 décembre 1792. (Archives du greffe.)

[23] Projet d'une pétition au Département du 27 juin 1791. Voir Chronique de la Loire-Inférieure, n° du 1er juin 1791, p. 436.

[24] Quatre-vingts prêtres du diocèse de Nantes et six de diocèses étrangers.

[25] Il existe aux archives trois originaux de cette pièce, contenant quelques variantes, mais aucune date. Le plus ancien est celui sur lequel le Conseil de la commune se prononça ; il commence par ces mots : Les prêtres détenus aux Carmélites au nombre de cent. A la fin de septembre, les prêtres de Nantes, joints à ceux du Mans et d'Angers, se trouvaient, en effet, au nombre de cent. Le second, adressé au District, est signé : Douaud, Fleuriau, Maussion, Dubois, Brossaud, Mulon, Coat, Lacombe, Remeur, H. Briand, Bazille, Loyand, Thobye ; il porte aussi le nombre cent et doit être daté de la fin de septembre. Le troisième, donné ci-dessus, porte une annotation du 29 décembre, et le chiffre de quatre-vingt-six prêtres est conforme au nombre porté à cette date sur l'état de M. Douaud.

[26] Reg. du Cons. de Dép., f° 67. (Archives départementales.)

[27] Conseil de la Commune, séance du 29 décembre 1792, f° 34. (Archives municipales.)

[28] Conseil de la Commune, séance du 30 septembre 1792, f° 142.

[29] Conseil de la Commune, séance du 24 décembre 1792, f° 24.

[30] Originaux. (Archives départementales.)

[31] Conseil de Département. Arrêté du 11 janvier 1793, f° 90.

[32] Reg. du Cons. de dép., f° 1. Séance du 13 février 1793.

[33] Décret du 23 avril 1793, art. 5. Duvergier, t. V, p. 256.

[34] Duvergier, t. IV, p. 309. Ce serment devait être prêté en assemblée publique par tous les fonctionnaires.

[35] Département, 20 février, District de Nantes, fin février 1793, et divers procès-verbaux. — Lors de l'emprisonnement des Irlandais, le district s'empara de leurs meubles, qui furent vendus plus tard, et se saisit d'une somme de quatorze cents livres huit sous. (Reg. du District de Nantes, 1er juin 1793.)

[36] Registres de l'état civil, cinquième et septième sections (Saint-Pierre-Saint-André), désignées, à la fin de 1793, sous le nom de Marat et Sans-Culottes. Dans ces actes comparaît le gardien de la maison. Fresneau, dit Dufresne, qui avait succédé à Roullet le 29 janvier 1793.