LOUISE DE LA VALLIÈRE ET LA JEUNESSE DE LOUIS XIV

 

MAISONS SUCCESSIVEMENT HABITÉES PAR LOUISE DE LA VALLIÈRE.

 

 

1° TOURS. — Louise de La Vallière est née à Tours, le 6 août 1644, en l'hôtel de La Vallière, situé sur la paroisse Saint-Saturnin.

Cet hôtel a été en partie démoli par la construction de la rue Bretonneau.

Grâce à la bienveillance de mon jeune et savant confrère, M. L. de Grandmaison, alors archiviste d'Indre-et-Loire, j'ai pu donner le plan exact de l'habitation des La Vallière à Tours. Elle était assez considérable et s'étendait de la grande rue, aujourd'hui rue du Commerce, jusqu'au quai.

Il est assez curieux de remarquer ici que, d'après le plan que nous reproduisons, le jardin des La Vallière n'était séparé que par un mur du couvent des Carmélites. Ce couvent avait été établi vers 1608 sur l'ancienne Chambre des comptes des durs de Touraine, dans un logis appelé l'hôtel de l'Ange-gardien, sauf, bien-entendu, ce qu'en ont dit ou pourront dire MM. les membres de la Société archéologique de la Touraine, auxquels je m'en rapporte Je ne puis toutefois finir ce paragraphe sans exprimer le ferme espoir que M. de Grandmaison, s'il a dû sacrifier sa carrière administrative aux plus respectables convictions, fera profiter la science historique des loisirs forcés que lui ont imposés les malheurs du temps.

 

2° REUGNY. — Nous avons, dans le corps de cet ouvrage, mentionné tout ce que nous avons pu apprendre sur l'ancien château de Reugny. Nous ne pouvons que renvoyer le lecteur aux publications de M. Gabeau et de M. l'abbé Bossebeuf, de Tours.

Nous remercions ici M l'abbé Berloquin, curé de Reugny, qui a bien voulu nous envoyer les photographies que nous publions, et cela avec une obligeance malheureusement trop rare.

D'après l'Almanach Bottin, le château de Reugny appartiendrait maintenant à Mme la comtesse de Montessuy. Il nous a été impossible, malgré notre insistance, d'obtenir un renseignement direct à ce sujet. C'est une raison de plus pour nous de rappeler l'accueil courtois fait par Mme de La Motte à toutes les questions que nous lui avons adressées autrefois.

 

3° AMBOISE et BLOIS. — Ces châteaux sont trop connus pour qu'il y ait lieu de les décrire. Le logement de La Vallière à Blois, décrit au commencement de cet ouvrage, a été détruit.

 

4° PARIS, LE LUXEMBOURG. — On trouve dans l'Inventaire sommaire des fonds conservés aux Archives nationales[1] la mention de plans... logements ; dix-huitième siècle. Ces plans se rapportent à une période postérieure à celle qui nous intéresse.

 

5° FONTAINEBLEAU. — L'Inventaire sommaire indique huit cartons de plans du château[2], mais sans qu'on puisse déterminer les parties affectées au logement des demoiselles d'honneur. Il était certainement situé dans les combles.

 

6° LE PALAIS BRION. — Auguste Vitu[3] a donné des détails très précis sur l'origine de ce soi-disant palais, jusqu'à la mort de Brion. Mais il s'est trompé sur sa situation exacte et surtout sur ses dimensions.

Le palais n'avait pas de façade sur la rue Richelieu, encore bordée de terrains vagues en plus d'un endroit ; de même, la superficie de 4,636 mètres n'a pu convenir à ce modeste logement que lorsqu'il a été affecté à l'Académie de sculpture et augmenté d'un terrain situé au sud.

On lit dans le Palais-Royal ou les Amours de Madame de La Vallière :

« Cependant le roi la (La Vallière) pressoit incessamment de vouloir prendre une maison à elle, et enfin elle y consentit, afin de le voir, disoit-elle, plus commodément ; il lui donna le palais Brion, qu'il alla lui-même voir meubler des plus riches meubles qui soient en France. Elle en change quatre fois l'année[4]. »

Il ne faudrait pas exagérer l'importance de ce détail. Les tentures constituaient le gros de l'ameublement, et on en changeait à chaque saison, ou au moins en hiver et en été.

Les notes de Colbert nous ont donné la véritable raison de cette entrée dans un nouveau domicile. Il fallait cacher la grossesse de La Vallière.

Ce soi-disant palais avait été bâti par François-Christophe de Lévis-Ventadour, comte de Brion, plus tard (novembre 1648) duc Damville, probablement sur un terrain domanial de 12 toises sur 13, et peut-être aux frais du roi. Brion mourut le 9 septembre 1661.

Dès 1651, le jeune Louis XIV et son frère s'y considéraient comme chez eux, témoin ce que rapporte la Muze historique, au 15 janvier de cette année[5] :

..... Le Roy, dit-on, Etant au palais Brion, Aperçeut en une fenestre Une jeune beauté paroistre, Fille d'un voisin avocat.

Mais le père de la mignonne,

Ombrageuse et sotte personne,

La fit soudain se retirer,

Ce qui fit le Roy soupirer.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dont le roi, se fâchant, dit : « Briche !

Je croy qu'on me veut faire niche ;

Si je ne craignais le caquet

Je ferois venir mon mousquet

Pour faire bruire le salpêtre

Et tirer à cette fenêtre. »

Mais monseigneur de Vileroy

Essaya d'apaiser le Roy

Qui fit dès-lors penser et dire

Qu'il deviendroit un maitre-roi[6].

Au mois d'avril suivant, Louise et son frère y habitèrent[7].

Le 23 décembre 1664, 35 livres furent payées pour plancher rétabli au palais Brion[8]. La Vallière y habitait encore.

On lit dans un procès-verbal de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en date du 4 juillet 1665 : « Ce jourd'huy, l'Académie » entré en possession du lieu qu'il a pieu au Roy de lui accorder dans la galerie du Palais-Royal, en la présence de MM. du Metz et Pierrot[9]. »

Toutefois, nous croyons que l'Académie ne fut alors installée que dans la Galerie et que l'ancien hôtel Brion ne fut évacué que plus tard, quand Louise de La Vallière devint duchesse et quand elle eut un hôtel près des Tuileries.

Le 15 décembre 1668, on paye à Pierre Hermier 20l 13s 4d, pour prix « d'un plancher en forme de marbre au palais Brion[10] », Mais cette dépense a dû profiter à l'Académie de peinture et de sculpture que le roi avait installée dans la maison abandonnée par La Vallière : « C'est au palais Brion où elle se tient qu'on peut recouvrer la liste de ceux qui la composent[11]. »

L'Académie quitta peu après ce logis pour aller occuper un appartement au Louvre.

Une note marginale d'un manuscrit de Colbert, Particularités secrètes de la vie de Louis XIV[12], dit du palais Brion : « Il a esté détruit et estoit où est aujourd'huy la grille du jardin de l'appartement bas du Palais-Royal. » Le plan de Turgot représente exactement l'état décrit dans cette note. Dans la vue du Palais-Royal que nous reproduisons, le palais Brion est figuré par deux petites constructions élevées d'un étage sur rez-de-chaussée et dont on ne voit pas la façade. Elles sont marquées de deux croix.

L'emplacement du palais Brion correspond à une partie de la galerie d'Orléans, de la galerie Montpensier, et du passage qui va vers le Théâtre-Français et la rue Richelieu.

 

7° VERSAILLES. — Vers 1668, Louise de La Vallière eut un hôtel à Versailles.

Voici ce qu'en dit Le Roi[13] : RUE DE LA POMPE, n° 7. Caserne des Écuries de la Reine.

Le terrain sur lequel sont bâties ces écuries appartenait à madame de La Vallière, et elle avait déjà fait construire le pavillon donnant sur la rue de la Pompe, et qui a eu depuis de si singulières destinations, lorsqu'en 1672 Louis XIV le lui acheta pour y faire construire ses écuries. Ce fut là que logèrent les équipages du roi jusqu'en 1683, année où ils furent transférés dans les Grandes et les Petites-Écuries, élevées par Mansart. Les bâtiments de la rue de la Pompe devinrent alors les écuries de la Dauphine, puis de la duchesse de Bourgogne, et enfin, sous Louis XV et Louis XVI, les écuries de la Reine.

En 1789, lors des premières inquiétudes qui suivirent l'ouverture des États généraux, on plaça, dans les écuries de la Reine, le dépôt du train d'artillerie, que l'on avait fait venir à Versailles. En 1795, on y établit le dépôt d'artillerie de l'intérieur ; et, depuis cette époque, ces bâtiments sont restés sous la dépendance du ministère de la guerre.

Ces renseignements, très nets à partir de 1670, sont insignifiants si on se reporte avant cette date.

 

8° HÔTEL PROCHE LES TUILERIES. — Louise de La Vallière a dû quitter le palais Brion avant que l'Académie de peinture s'y installât. (Juillet 1665.) C'est alors que le roi lui donna, dans le voisinage des Tuileries, une habitation qualifiée tantôt logement, tantôt hôtel.

En 1666, dans l'acte d'acquisition du domaine de Vaujours, La Vallière est domiciliée « dans son hôtel près les Tuileries ». Les Comptes des bâtiments du Roi nous apprennent qu'on paya, en 1667, 3.762 livres pour travaux de menuiserie faits « au logement de madame la duchesse de La Vallière[14] ».

Le même recueil mentionne, à la date du 15 mars 1667, le payement à Gontier de 800 livres pour travaux « au logis de mademoiselle de La Vallière », travaux exécutés en 1666. Le 5 mai 1670, on paye 1,200 livres à Gontier, « à compte des ouvrages de peinture qu'il a faits à l'hôtel de Mme la duchesse de La Vallière[15] ». En 1671, 11 mai, on paye à Gontier, peintre, 6.041 livres « à quoy montent les ouvrages de peinture qu'il a faits au logement de Mme la duchesse de La. Vallière, proche les Thuilleries[16] ».

Évidemment ces diverses mentions de 1666 à 1671 s'appliquent à la même habitation, qui était un hôtel modeste (logis, logement) près les Tuileries.

On verra plus loin qu'en 1669 Louise de La Vallière habitait en même temps un pavillon du palais des Tuileries. En 1666, le marquis de La Vallière, frère de Louise, occupait un logis dans le voisinage des Tuileries. Le 24 février 1670, on remboursa 3.000 livres au marquis « pour la maçonnerie du pavillon qu'il avoit fait commencer et que le Roy fait achever pour y loger partie des officiers de la Reyne[17] ».

On trouve ensuite, dans les Comptes, des travaux exécutés en 1683 à l'hôtel de La Vallière et à la petite Écurie[18] ; en 1683, à une maison habitée par Mme de La Vallière[19] ; en 1687, à des maisons occupées par Mlle de La Vallière, M. d'Armagnac, M. de Lionne, aux grandes Écuries.

La succession des occupants de cet hôtel est facile à établir :

De 1666 à 1671, c'est Mlle de La Vallière. La duchesse a certainement, en 1669, habité un pavillon des Tuileries, mais en gardant la jouissance de l'hôtel.

En 1675, après l'entrée de Louise aux Carmélites, l'occupant est le marquis de La Vallière, En 1676, le Roi fait réparer le logis du marquis de La Vallière à Paris[20]. En 1683, les Comptes mentionnent Mlle de La Vallière, erreur évidente. C'est le cas de dire felix culpa. Elle prouve, en effet, que l'on identifiait l'hôtel habité par Mme la marquise de La Vallière avec celui qu'avait habité sa belle-sœur.

Maintenant, où était situé cet hôtel ?

Des plans conservés aux Archives nationales et datés de 1692 et 1694 permettent de répondre à cette question[21].

On y trouve le nom de Mme de La Vallière comme occupant deux maisons, une grande et une petite à l'est du pavillon des Tuileries et près d'un terrain dont l'occupant ou le propriétaire était un sieur Molet.

Avant d'aller plus loin, il nous faut relever une erreur commise par le savant Berty dans sa topographie de Paris.

Selon lui, l'hôtel de La Vallière, place du Carrousel, était habité en avril 1664 par le père de la maîtresse de Louis XIV, Jean-François de La Baume Le Blanc, marquis de La Vallière ; il aurait été rebâti par son fils, Charles-François, fait duc en 1723.

Jean-François était le frère et non le père de Louise. Il habitait non un hôtel, mais un logis, qu'il quitta soit en 1670, soit en 1674, pour occuper celui qu'avait acheté sa sœur. Le surplus des constatations de Berty reste exact.

En 1734, le duc d'Antin, surintendant des bâtiments de la couronne, fit savoir que le roi donnait l'hôtel au duc et à la duchesse de Vaujours, en survivance du duc et de la duchesse de La Vallière.

En résumé, il résulte de ce qui précède :

Que Louise de La Vallière habita, de 1665 ou de 1666 au plus tard, jusqu'à 1673, un hôtel situé près des Tuileries ;

Qu'en 1676, après l'entrée de Louise aux Carmélites, un hôtel était occupé au même endroit par son frère le marquis ;

Qu'en 1685, Mme la marquise de La Vallière habitait cette maison appartenant au roi ;

Qu'en 1694, un hôtel près des Tuileries était occupé par Mme de La Vallière, belle-sœur de Louise, veuve du marquis ;

Que cet hôtel fut rebâti par Charles-François, neveu de Louise ;

Enfin, qu'en 1734, le roi Louis XV donna cet hôtel au duc de Vaujours en survivance du duc et de la duchesse de La Vallière.

Le plan de Berty n'indique pas exactement l'emplacement de l'hôtel de La Vallière, au moins dans son état ancien. Celui qui fut occupé par Louise, par son frère et par sa belle-sœur, était situé plus au nord et sur l'emplacement du bâtiment actuel, qui fait face à la rue de l'Echelle.

Cet emplacement est occupé par le ministère des finances, direction des contributions indirectes, en face de la rue de l'Échelle.

Sur la partie du plan de Bullet que nous reproduisons, on voit très distinctement la grille du Palais-Royal élevée sur l'ex-palais Brion et l'hôtel La Vallière que nous avons indiqués par un X et par XX.

 

9° SAINT-GERMAIN — La Vallière a été propriétaire, à Saint-Germain, d'une maison dont nous parlerons plus loin. Elle a aussi habité le château ; nous avons retrouvé l'emplacement exact de son appartement et en même temps de ce que l'on appelait le petit appartement du Roi. Nous avons réimprimé, dans la 3e édition de ce livre, un document qui nous fait connaître un détail intime de la vie galante du petit-fils de Henri IV, deux grands rois à qui il sera beaucoup pardonné parce qu'ils ont beaucoup aimé la France.

LA PROMENADE DE SAINT-GERMAIN, LETTRE À MADEMOISELLE DE SCUDÉRY, petit livret conservé à la Bibliothèque nationale[22], très rare et surtout très peu connu.

L'auteur, grâce à son frère, avait de belles connaissances à la cour. C'est Le Brun qui lui fit visiter les constructions nouvelles dont il avait été en partie le décorateur.

C'est Pellisson, présent à la visite, qui demanda au bailli d'en conserver le souvenir par la relation que nous avons réimprimée.

D'après Le Laboureur, on commença par construire un grand balcon, que dans l'usage on appelait terrasse ; cette construction se trouvait du côté du nord, le long des appartements du roi et de la reine.

Cette terrasse servait d'avenue aux cabinets du roi, et on pouvait aller par elle directement à la chambre du roi.

La terrasse finissait à trois ou quatre pas au-delà de la porte donnant dans la chambre du roi, et c'est à cette extrémité que commençait le petit appartement.

Cette description permettrait à elle seule de se retrouver. Toutefois, grâce à l'extrême obligeance de M. La Folie, architecte, et dont le père, architecte de grand mérite, a été longtemps chargé des travaux de restauration du Château, j'ai eu connaissance de plans anciens conservés à la Bibliothèque nationale, et qui ont été levés quand cette terrasse et ce cabinet existaient encore.

On y voit la terrasse, la chambre du roi, la porte de cette chambre sur la terrasse, porte établie dans une des deux anciennes baies figurées au plan.

A quatre pas de là, exactement à quatre mètres, se trouvait l'entrée du petit appartement.

Suivons maintenant Le Laboureur dans sa description. Le petit appartement est longé par une autre terrasse de plain-pied, qui règne tout le long d'une autre façade regardant la cour du château neuf.

Par conséquent, les fenêtres de l'appartement s'ouvraient à l'est et auraient vue aujourd'hui sur la Seine et sur le pavillon Henri IV.

Le Laboureur adopte pour cet appartement le nom de cabinets, tant à cause qu'ils tiennent peu de place que parce qu'ils sont joints à la chambre du Roi. Ils font entre eux un petit appartement.

On y entrait par la porte donnant sur la terrasse nord, et par une autre porte pratiquée dans la chambre du roi.

On se trouvait alors dans une antichambre.

De là, à main gauche, c'est-à-dire en allant vers le nord, est une chambre destinée au repos du roi ; on y trouve, sur une estrade, le lit royal, moins pompeux que le lit officiel, mais non moins orné.

De la chambre, et toujours en allant au nord, on accède dans un cabinet octogone, pris dans une ancienne tour.

C'est la tour est qui se trouve à l'angle nord du château.

Enfin, l'appartement était complété par une grotte située à l'autre bout « de ce petit Palais », au-delà de l'estrade de l'antichambre, à main droite, vis-à-vis des beaux lieux qu'on vient de décrire.

Reconstituons le petit appartement :

1° Vestibule, donnant sur la chambre officielle du roi et sur des escaliers montant au second étage, que la discrétion du bailli Le Laboureur ne lui a pas permis de signaler ;

2° Antichambre du roi, divisée en deux parties, l'une établie en dedans du mur du château, l'autre sur la terrasse ;

3° Chambre intime du roi, divisée en deux parties, comme l'antichambre ;

4° Cabinet octogone au nord ;

5° Petite grotte au sud où l'on accédait par l'antichambre.

Ce qui précède suffira pour rendre très intelligible la description donnée par Le Laboureur[23].

Si l'on compare les plans que nous publions à l'état actuel, qui a reproduit l'état ancien, on voit que le balcon augmentait la terrasse d'une largeur d'une toise et la portait à deux toises au moins (4 mètres environ).

La chambre du roi n'avait pas la forme de la salle n° XV du Musée. La porte était prise au nord et non au sud, où elle se trouve aujourd'hui. Elle n'avait sur la terrasse que deux fenêtres, dont l'une servait de porte.

Il est très vraisemblable que cette chambre fut modifiée en vue de l'établissement du petit appartement. On la rendit rectangulaire. Un triangle de 2 mètres de base et de 6 mètres de hauteur en fut détaché.

Ce triangle fut divisé en deux parties. On tira une ligne parallèle à la façade est regardant la Seine ; c'est entre cette cloison et l'extrémité de la terrasse qu'on établit l'antichambre et la chambre du petit appartement.

Dans le triangle restant, on installa un escalier destiné à remplacer celui que contenait une tourelle attenant à la tour octogone.

Cette tourelle, figurant au dessin d'Israël Silvestre, daté de 1658, fut démolie à l'époque dont nous parlons (vers 1668, 1669). Elle a été rétablie telle qu'elle était au seizième siècle.

L'architecte ne conserva du mur de façade est que les piliers nécessaires pour supporter le second étage ; il élargit le plus possible les baies anciennes et éleva à l'extrémité de l'ancienne terrasse, laissant le nouveau balcon en dehors, une cloison percée de deux grandes baies et d'une baie plus petite. Il obtint, ainsi, deux pièces communiquant ensemble.

Au sud-est était l'antichambre, au nord-est la chambre du roi, dont un quart occupait l'emplacement de la petite tourelle démolie. Le tout pouvait avoir 5 toises sur 3,10 mètres sur 6, 60 mètres carrés.

Au nord par un petit passage, éclairé à l'est, on entrait dans la tour octogonale, éclairée seulement à l'est. On paraît avoir aveuglé, pour des raisons d'ornement intérieur, la baie nord donnant sur le jardin.

Au sud, à l'autre bout de l'appartement, on établit une grotte entre le pilier du gros mur et la petite cloison sur la terrasse.

Au deuxième étage, l'architecte procéda de la même manière, rectifia la pièce qui est aujourd'hui la salle IX ; il installa un petit appartement absolument semblable à celui du premier étage en modifiant seulement l'accès à la tourelle octogone.

 

Le Laboureur arrête sa description à la dernière pièce du petit appartement du roi. En se montrant réservé, il a eu sans doute de bonnes raisons. Son guide en avait de pareilles pour ne pas le mener plus loin. La discrétion n'a pas permis non plus au bailli de Montmorency de remarquer certains escaliers, qui permettaient de communiquer à un étage supérieur sans passer par le grand escalier.

Un jour pris sur la dernière fenêtre, donnant sur la terrasse, éclairait un petit trapèze d'où partait un escalier assez étroit et vraisemblablement assez raide. On lui demandait surtout la discrétion.

Avant d'aller plus loin, nous demanderons aux Comptes des bâtiments du Roi de compléter ou d'expliquer certains passages du récit de Le Laboureur.

Nous allons en reproduire les extraits dans l'ordre suivi par le bailli de Montmorency :

Terrasse. — 1er juin 1670. A, Laubel, serrurier, pour parfait payement de la balustrade de fer qu'il a faite au balcon des terrasses de Saint-Germain, 950l[24].

4 mars, 17 juin 1670. A Berthon, serrurier, à compte du balcon de fer qu'il fait pour ledit chasteau 2.500l[25].

Antichambre. — Le Laboureur rapporte que cette partie des cabinets était ornée de glaces et miroirs du haut en bas.

On lit dans les Comptes des bâtiments du Roi :

25 octobre. A Briotz, miroitier, pour parfait payement de 1.457l à quoy montent les glaces qu'il a coupées, étamées et posées en place au petit appartement du Roy à Saint-Germain, 857l 5s.

2 novembre. A compte des glaces, 300l.

Le Laboureur cite les a Peintures derrière les miroirs », c'est-à-dire remplaçant le tain, au moins pour partie.

En 1680, on trouve[26] : « A Le Moyne, pour avoir peint plusieurs glaces de miroirs, 200l. »

V. sur Lemoine, Félibien, les Entretiens sur les Vies et les ouvrages des peintres[27]. V. aussi ouvrages sur deux glaces des orgues de la chapelle de Versailles[28].

Ces sortes d'objets sont devenus assez rares.

Chambre du Roi. — 25 febvrier-1er août 1669. — A Jean Armand, ébéniste, pour parfait payement de l'estrade de bois de rapport qu'il a faite à la petite chambre du Roy, 2.916l 13s 4d.

Petit salon octogone. — On ne trouve pas de dépense spéciale.

Grotte. — Au contraire la grotte est nommée dans plusieurs mémoires.

Page 343. — 12 avril-2 septembre 1669. — A Baptiste Tuley, à-compte des ouvrages de sculpture de plomb et estain qu'il a faits dans la grotte du petit appartement du Roy 2.173l.

Page 344. — 19 avril-3 décembre. — Berthier, rocailleur, pour parfait payement de 2.530l à quoy montent les ouvrages de rocailles qu'il a faitz dans la grotte du petit appartement du Roy à Saint-Germain 2.130l.

Page 345. — 26 avril-3 octobre 1671. — A Quesnel, rocailleur, à-compte des ouvrages de rocaille qu'il a faitz pour la grotte du petit appartement du Roy 1.599l.

Page 155. — 17 septembre. — A Baslin, orfèvre, pour avoir reblanchy quatre enfans d'argent assis sur des dauphins en la petite grotte de l'appartement du Roy, à Saint-Germain-en-Laye et pour peines et voyages d'ouvriers 300l[29].

Travaux ayant pour objet le service hydraulique nécessaire pour le jeu des eaux dans le salon octogone et dans la grotte.

A Le Roy, plombier, pour réparations. et ouvrages de plomberie par luy faits en 1669 aux fontaines du Roy à Saint-Germain, 1.336l[30].

Travaux divers, peintures. — 6 febvrier 1670[31]. A Prou et Buirette, menuisiers, 3.0681 ; à Lavier, menuisier, 23.000l[32].

A Misson, marbrier, pour parfait payement de 13.324l à quoy montent les ouvrages de peinture par luy faits au petit appartement du Roy à Saint-Germain, en 1669[33].

Parmi les peintres on trouve Baptiste, peintre fleuriste, Gervaise et Gontier (13.324l) ; les sieurs Le Moine, peintres (2.234l) ; les Srs Anguier et Michel Ange, peintres, Huillot, Audran[34], Jouvenet.

Page 343. — A Ph. Caffier et M. Lespagnolet, 19 mars-2 novembre pour parfait payement de la sculpture en bois qu'ils ont faite au petit appartement du Roy à Saint-Germain-en-Laye, et des croisées du grand appartement 9.292l.

Page 343. — 11 mars-3 décembre. — A Regnauldin, Bergnard, Magnier, Le Grand, Le Gendre, Mazelines et Tuby, sculpteurs, pour reste et parfait payement de 12.500l, à quoy montent tous les ouvrages de stuc qu'ils ont faitz au petit appartement du Roy, à Saint-Germain-en-Laye, suivant leurs parties arrêtées et certifiées par le controlleur général des Bastimens de Sa Majesté 12.500l.

Page 348. — 17 juin. — Au Sr Francines pour ce qu'il a payé aux ouvriers qui ont fait la pompe qui porte l'eau dans le petit appartement du Roy 250l.

On voit qu'on n'avait pas ménagé la dépense pour l'établissement de ce buen retiro.

 

Il faut maintenant aller plus loin que le bailli de Montmorency et monter l'escalier qui conduisait à l'étage supérieur.

Nous n'avons plus que nos plans pour nous renseigner ; mais leurs indications sont claires. Il existait au-dessus de ces petits cabinets, dont le roi seul avait la clef, un autre petit appartement de tout point semblable comme disposition.

Voici ce qu'on relève dans les Comptes des bâtiments du Roi : 7 septembre 1668. — A Jean Guérault pour avoir mis et posé des glaces de miroir dans l'appartement de Mme la duchesse de La Vallière à Saint-Germain 349l 4s.

31 décembre. — Au Sr Jousset, marchand pour son payement de 144 glaces fournies pour le grand cabinet de Mme la duchesse de La Vallière[35] 1.440l.

22 novembre. — Au sr Jousset, pour neuf glaces de Venize qu'il a fournies à l'apartement de Mme la duchesse de La Vallière 900l[36].

1er février 1669. Marché pour 4 grottes, 2 et 2, avec Marot. 4.000l.

9 avril-10 mai 1669. — Au sr Marot, à compte des ornements de fonte et autres embellissements qu'il fait aux appartemens de Mme la duchesse de La Vallière et de Mme la marquise de Montespan, au vieil chasteau de Saint-Germain 6.000l[37],

19 aoust 1669. — Au sr Marot, architecte, pour parfait payement de 9,200l à quoy montent les ornemens de peinture en rocaille, bassins et jets d'eau qu'il a faits dans huit balcons des apartemens de Mme la duchesse de La Vallière et de Mme la marquise de Montespan, au chasteau vieil de Saint-Germain 3.200l[38].

 

28 mars 1669. — Au sr Nocret, peintre, pour un portrait de Mme la duchesse d'Orléans qu'il a fait et posé dans la cheminée de la petite chambre de Mme la duchesse de La Vallière 200l[39].

 

Ces mentions sont précises. Elles indiquent l'existence d'un grand cabinet, d'une petite chambre de Mme de La Vallière, « d'apartements de Mme la duchesse de La Vallière et de Mme la marquise de Montespan, de huit balcons des appartements de Mme la duchesse de La Vallière et de Mme la marquise de Montespan ».

 

Ces appartements étaient juxtaposés et attenaient au petit appartement porté au plan du deuxième étage, établi sur sa terrasse et où nous voyons le grand cabinet et la petite chambre de La Vallière[40].

L'infortuné Montespan devait être bien orienté quand il se tenait en observation dans le Château Neuf.

Le petit appartement, en effet, avait vue sur ce Château Neuf, d'où heureusement on ne pouvait voir qu'imparfaitement ce qui se passait dans ces grottes mystérieuses du Château Vieux.

Évidemment si le marquis avait eu le droit de porter plainte, un magistrat, comme La Reynie ou Talon, aurait tiré de graves conséquences des installations que l'on vient de décrire ; mais les constatations se seraient bornées à reconnaître l'existence d'un appartement du roi au premier étage, d'une petite chambre et d'un cabinet de Louise de La Vallière au second étage. Quant au petit escalier, c'était un escalier de service, partant du rez-de-chaussée et montant au comble. Rien à dire.

Il serait téméraire de pousser plus loin les inductions. Nous nous bornerons à rappeler ce qu'a dit le prudent bailli de Montmorency, que le roi seul avait la clef du petit appartement, et qu'elle ne pouvait servir qu'à lui, c'est-à-dire que la serrure était à secret.

L'appartement de La Vallière et de la Montespan occupait au second étage l'emplacement des salles X et XI du Musée, mais la division était différente, ainsi qu'en témoignent les plans que nous publions.

Peut-être avaient-elles aussi la salle n° IX. Cela correspondrait exactement à la façade des huit balcons mentionnés dans les Comptes ; savoir : 2 balcons, salle IX, état ancien ; 2 balcons, salle X, do ; 4 balcons, salle XI qui était alors divisée en deux et vraisemblablement occupée par Mme de Montespan.

En 1681[41], on mentionne encore des réparations à la grotte du petit appartement du roi, 366 livres 6 sous. Mais, cette même année, on dépensa 200.000 livres pour fondations, etc., des quatre pavillons aux quatre ailes du château[42].

En décembre 1681[43], on installe un pavé de marbre sur le balcon du nouveau cabinet de Mme de Montespan.

Le petit appartement avait disparu, ayant à peine duré une quinzaine d'années, trois ou quatre ans de plus que la passion du roi pour la marquise.

Notre confrère et ami, M Charles Normand, nous a communiqué une note très curieuse relevée par lui dans la chronique de la Revue universelle des arts[44].

« La reine d'Angleterre a visité le château de Saint-Germain. »

 

La reine a désiré visiter aussi la prétendue chambre de Mlle de La Vallière, sous le pavillon sud-est. C'est une pièce hexagone avec une haute fenêtre, une cheminée droite, flanquée de deux niches, des dorures presque intactes. Pour y arriver, il a fallu traverser devant le front des cellules vides du pénitencier. »

 

Maison à Saint-Germain. — Parmi les personnes qui par leur situation ou par leur charge avaient le droit ou la faveur d'occuper un appartement dans les châteaux royaux, un assez grand nombre, soit pour loger leur famille, soit pour toute autre cause, occupaient comme propriétaires ou locataires des habitations dans le voisinage des maisons royales.

C'est le fait que nous venons de constater pour Louise de La Vallière à Paris et à Versailles. On ne sera donc pas étonné de voir qu'elle acheta de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois, et de Anne de Souvré, son épouse, par contrat passé devant Mouffle et Le Fouyn, notaires à Paris, le 29 mars 1669, une maison située à Saint-Germain-en-Laye.

Elle revendit cette maison plus tard à Olivier de Bessac, intendant de Mgr le comte de Vermandois ; dans ce dernier acte la maison est décrite : Cet hôtel Taillevend était situé non loin de la cour Larcher, dont l'entrée se trouve aujourd'hui entre les nos 40 et 42 de la rue de Paris. Nous espérons que M. Dulong, qui a recueilli déjà tant de renseignements sur la topographie et l'histoire des rues de Saint-Germain, ne tardera pas à donner au public un ouvrage déjà attendu et qui sera le digne pendant de l'Histoire des rues de Versailles, par M. Le Roy. Les précieux documents, dont nous avons extrait les renseignements qui précèdent, sont conservés à la bibliothèque municipale de Saint-Germain-en-Laye, et nous ne saurions trop remercier ici son savant bibliothécaire, M. Bonneau, pour la communication si libérale qu'il a bien voulu nous en faire[45].

Dans l'acte de vente de l'hôtel Taillevend il est fait mention d'une somme de 6.000 livres due à Mme l'abbesse de Poissy, comme constituant la dote d'une demoiselle Deu paraissant avoir été au service de la duchesse et qui serait entrée au couvent de Poissy un peu avant que Louise de La Vallière fit elle-même profession au monastère des Carmélites de la rue d'Enfer.

Les mêmes pièces font mention d'une procuration donnée par Louise de La Vallière à Séraphin Testu, commissaire du roi, greffier des commissions extraordinaires du conseil, intendant des affaires de très haute et puissante dame Madame Louise-Françoise de La Reaume Le Blanc, duchesse de La Vallière, paire de France., procuration passée par-devant Plastrier et de Beauvois, notaires à Paris, le 23e décembre 1674.

A cette date, Louise de La Vallière était déjà entrée au couvent ; si la procuration n'a été passée qu'en brevet, elle n'a laissé chez le notaire d'autre trace qu'une mention, mais, si elle a été rédigée en minute, on pourrait peut-être la retrouver et il serait curieux de voir dans quelle forme la novice carmélite y a comparu.

 

 

 



[1] Inventaire sommaire, Paris. 1875, p. 127 (4 cartons). 0¹ 1684-1687.

[2] 0¹ 1420-1427.

[3] Auguste VITU, Maison mortuaire de Molière, p. 138.

[4] Histoire amoureuse des Gaules, t. II, p. 44. C'était, dit l'éditeur Boileau, « un des plus beaux hôtels du faubourg Saint-Germain. » Hâtons-nous d'ajouter que cette erreur a été corrigée par M. Livet, au t. IV, p. 253, de cette même édition.

[5] T. I, p. 83.

[6] Voir historiette d'Elisabeth de Tarneau, fille d'un avocat que Louis aurait vue aux Tuileries. Les Agréments de la jeunesse de Louis XIV, dans Histoire amoureuse des Gaules, t. I, p. 30, édition Boiteau.

[7] Comptes des bâtiments du roi, t. I, p. 16.

[8] Comptes des bâtiments du roi, t. I, p. 106.

[9] A. DE MONTAIGLON, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, 1648-1792. Paris, 1875. Procès-verbal du 4 juillet 1665, t. I, p. 288.

[10] A. DE MONTAIGLON, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, t. I, p. 239.

[11] A. DE PRADEL, le Livre commode des adresses de Paris pour 1692, t. II, p. 92, Paris, 1878.

[12] COLBERT, Lettres, t. VI, p. 462.

[13] J.-A. LE ROI, Histoire des rues de Versailles et de ses places et avenues, p. 111.

[14] Comptes des bâtiments, t. I, p. 276.

[15] Comptes des bâtiments, t. I, p. 495.

[16] Comptes des bâtiments, t. I, p. 549.

[17] Comptes des bâtiments, t. II, p. 415.

[18] Comptes des bâtiments, t. II, p. 168.

[19] Comptes des bâtiments, t. I, p. 775.

[20] Comptes des bâtiments, t. I, p. 291.

[21] Nous sommes heureux de reconnaître ici que nous avons trouvé cette mention dans un excellent travail de notre confrère et ami, M. BABEAU, membre de l'Institut. V. le Jardin des Tuileries, dans Mém. de la Société de l'Hist. de Paris, t. XXVIII, p. 37.

[22] Bibl. nat. Impr. L K7 8758. Réserve. On nous assure que M. A. Sardou, de l'Académie française, en possède un exemplaire.

[23] En tête, une gravure représente une déesse portant un caducée et qui pose une couronne sur la tête d'un peintre assis devant un chevalet. Un amour broie des couleurs, un autre dessine. Au fond ; une tapisserie, dont le sujet est guerrier.

[24] Comptes des bâtiments, t. I. p. 432.

[25] Comptes des bâtiments, t. I. p. 343.

[26] Comptes des bâtiments, t. I. p. 1255.

[27] Comptes des bâtiments, t. IV. p. 144.

[28] Comptes des bâtiments, t. I. p. 1155.

[29] Comptes des bâtiments, t. I. p. 554.

[30] Comptes des bâtiments, t. I. p. 402.

[31] Comptes des bâtiments, t. I. p. 432.

[32] Comptes des bâtiments, t. I. p. 414.

[33] Comptes des bâtiments, t. I. p. 243.

[34] Comptes des bâtiments, t. I. p. 344-345.

[35] Comptes des bâtiments, t. I. p. 259.

[36] Comptes des bâtiments, t. I. p. 260.

[37] Comptes des bâtiments, t. I. p. 344.

[38] Comptes des bâtiments, t. I. p. 349.

[39] Comptes des bâtiments, t. I. p. 359.

[40] Dans le Château de Saint-Germain-en-Laye, par F. de Lacombe, on dit (p. 70) que La Vallière et les autres filles d'honneur y habitaient en 1661 le second étage de la façade est. La tradition, erronée quant à la date 1661, est vraie si on se reporte à l'année 1669.

[41] Comptes des bâtiments, t. II. p. 74.

[42] Comptes des bâtiments, t. II. p. 5.

[43] Comptes des bâtiments, t. II. p. 79.

[44] Revue universelle des arts, septembre 1855, p. 473-474.

[45] Voir également Catalogne des manuscrits des Bibliothèques de France. Départ., vol. 9, p. 208. Saint-Germain-en-Laye.