Vers le
mois d'avril 1672, Louise de La Vallière fut momentanément libérée de sa
chaîne. Mme de Montespan était grosse. Le roi partait pour l'armée. Il n'osa
pas laisser sa maîtresse à Saint-Germain, exposée aux violences de Montespan.
On emmena, on cacha Athénaïs dans un petit château ; appelé le Genitoy[1]. Cette maison appartenait à un
Sanguin, gentilhomme de la chambre, héritier collatéral d'une maîtresse de
François Ier, de la célèbre Anne de Pisseleu. C'est là que Louis vint
secrètement dire adieu à la marquise, la laissant sous la protection de
gardes, chargés d'interdire l'approche de cette maison isolée. Mme de
Montespan y avait amené avec elle une compagne ; mais ce n'était pas La
Vallière, qu'on n'osa point condamner à cette prison. Une si longue corvée ne
pouvait incomber qu'à une amie à gages, comme Mme Scarron. Cette habile
personne, de plus en plus en faveur, avait l'art, sans trop demander,
d'obtenir beaucoup[2]. Nulle, en même temps, ne
savait mieux prendre un air d'honnête indépendance. Les soirs de congé, chez
Mme de Sévigné, elle discourait merveilleusement sur les horribles agitations
de la cour, sur les noirs chagrins et les tristes ennuis des Dames,
même de la plus enviée. C'était une plaisante chose que de l'entendre. Aussi
trouvait-on sa compagnie délicieuse[3]. Au Genitoy, elle changeait,
non de style, mais de sujet et de victimes. Louise
sentit alors la joie depuis longtemps inconnue de la liberté. Elle en profita
pour reprendre un peu plus possession d'elle-même. Depuis près de deux ans,
la foi avait reparu dans son esprit toujours simple et droit comme un trait
de gravure profonde débarrassé d'une rouille accidentelle. L'espérance à son
tour revenait. Quant à la charité, Louise l'avait toujours pratiquée. Le 5
juin Bossuet prêcha sur le devoir des riches envers les pauvres. Presque
aussitôt, elle écrivit à M. de Ribeyre, intendant de Tours, « qu'elle
désiroit soulager les pauvres malades du duché », diminuer la taille et
répandre ses charités sur les paroisses (8 juillet 1672)[4]. Vers ce temps-là encore, un
bon religieux, quêtant chez elle, reçut de sa main une somme très
considérable. Surpris de cette grosse aumône : « Madame, lui dit-il, vous
êtes trop charitable pour que Dieu n'ait pas pitié de vous. Espérez en lui. Vous
éprouverez un jour les effets de sa miséricorde[5]. » Suivant une autre version,
ces paroles diffèrent un peu : « Oh ! madame, vous serez sauvée ; il n'est
pas possible que Dieu laisse périr une personne qui fait si libéralement
l'aumône pour l'amour de lui[6] ». Assurément il avait l'âme
haute et bonne, l'humble quêteur qui remerciait cette duchesse, en lui
promettant la miséricorde divine. Loin de froisser Louise, ces paroles de
compassion « lui donnèrent de la joie » et demeurèrent dans sa mémoire comme
un « heureux présage ». Au
moment même où La Vallière rentrait en grâce auprès du souverain maître, le
meilleur conseiller qu'elle eût encore trouvé sur son chemin, Bellefonds,
tombait en disgrâce auprès de son roi terrestre. Singulier contre-coup des
choses d'ici-bas : d'une épreuve infligée par Louis XIV à un maréchal de
France sortit la complète conversion de l'ancienne maîtresse de ce prince
trop aimé. Gigault
de Bellefonds, né en 1630, était, dès 1649, gouverneur de Valognes et de son
château. Il les défendait contre les Frondeurs dans le même temps que Laurent
de La Baume Le Blanc conservait Amboise à son prince. Premier maître d'hôtel
du roi en 1663, maréchal de France en 1668, pendant longtemps honoré de
l'amitié royale, il s'était tout naturellement rencontré avec Louise de La
Vallière. De plus, la maréchale, née Madeleine Foucquet, dame de l'Armor[7], fille d'un président au
parlement de Rennes, était compatriote de l'aimable Gabrielle Glé de la
Cotardais, belle-sœur de la favorite disgraciée. La sincérité de Louise, sa
modestie, son désintéressement, la sûreté de ses relations, lui avaient
depuis longtemps gagné l'estime de Bellefonds, qui n'était cependant pas
l'ami de tout le monde. Le malheur, s'il disjoint les amitiés fausses,
cimente les véritables. Il se trouva que le maréchal et la duchesse
éprouvèrent presque en même temps la vanité des succès mondains, et de plus,
affaire de hasard sans doute, la famille de Mortemart parut également fatale
à l'un et à l'autre. Bellefonds,
très justement en crédit jusqu'en 1668, subit un premier échec lorsque
l'influence de Mme de Montespan fit nommer Montausier gouverneur du dauphin[8]. L'année suivante (juin 1669), déception nouvelle. Il
ambitionnait le gouvernement de Paris. Ce fut M. de Mortemart, père de Mme de
Montespan, qu'on en gratifia. En 1670, le roi envoya bien le maréchal
présenter au roi d'Angleterre ses compliments de condoléance à propos de la
mort de Madame[9]. Mais cette mission délicate ne
pouvait guère être considérée comme une faveur. De part et d'autre on était
tacitement convenu de ne pas parler à cœur ouvert[10]. De telles ambassades durent
peu. Parti le 3 juillet 1670, Bellefonds était de retour avant la fin du
mois, et dès lors sa vie présenta d'étranges contrastes, Un jour, on le
voyait avec M. Le Grand, courir sur des chevaux « vites comme des
éclairs », ayant pour enjeu trois mille pistoles, environ 150.000 francs d'à
présent[11]. Le lendemain, on apprenait
qu'il était parti pour la Trappe, en retraite pénitente sous la direction de
l'abbé de Rancé. Il en revint converti. Fils de
parents pieux, neveu de deux tantes entrées en religion, l'une bénédictine,
l'autre carmélite, élève du poète chrétien Brébeuf[12], Bellefonds était sincère dans
ses résolutions pénitentes. Père d'une belle famille, heureux dans son
ménage, sans reproches dans sa vie, et, quoiqu'il en pensât, envié du plus
grand nombre, on ne lui connaissait qu'une cause d'ennuis, ses créanciers. En
effet, ambitieux et magnifique, aimant les belles choses et les grandes
entreprises[13], il avait de beaucoup excédé
ses ressources et souffrait de la gêne. Louis, il faut le reconnaître, traita
son serviteur avec autant de générosité que de délicatesse[14] et le libéra de ses dettes. Le
maréchal garda cependant une humeur triste et chagrine, et c'est alors, comme
il arrive toujours, que sa susceptibilité fut particulièrement éprouvée. Louvois,
ministre de la guerre, ordonna à Bellefonds et à Créqui de servir sous le
commandement d'un collègue, maréchal de France comme eux, c'est-à-dire leur
égal en grade. Cet ordre semble tout naturel aujourd'hui, quand on sait que
le collègue s'appelait Turenne ; le misanthrope Bellefonds y vit alors une
atteinte à ses prérogatives : « Il fit juger l'affaire par Sa Majesté et
l'emporta comme un galant homme. » Le lendemain, il partait pour la Trappe,
voulant s'y préparer pendant la semaine sainte aux hasards de la future
campagne. Quand il revint, Louvois, qui n'allait pas en retraite, avait
retourné l'esprit du roi. Louis enjoignit à Bellefonds d'obéir à Turenne et,
sur son refus, l'exila à Bourgueil[15] (avril 1672). Ce
dernier coup acheva de rapprocher le courtisan disgracié de la maîtresse
abandonnée. Déjà, lorsqu'en février 1671 Louise s'était enfuie au couvent de
Chaillot, c'est à cet ami, on s'en souvient, qu'elle avait confié le soin
d'expliquer au roi les motifs de sa résolution, et « qu'après lui avoir donné
toute sa jeunesse, ce n'étoit pas trop du reste de sa vie pour le soin de son
salut M. Maître d'agir à son gré, Bellefonds eût laissé, en 1671, la duchesse
dans sa retraite. A cette heure, il n'hésita pas à l'y reconduire. Pour
être un peu susceptible, le maréchal n'en restait pas moins homme de bon
sens. Il se garda bien de prendre le rôle de directeur de conscience, encore
moins de désigner à Louise un de ces conseillers qu'elle appelait des
confesseurs à l'eau douce[16]. Son amitié clairvoyante la
confia au P. César, carme déchaux. Issu
d'une des meilleures familles de Vie, petite ville de l'évêché de Metz, pays
français, le P. César se nommait dans le monde Jean Friche. Avant de prêcher
aux autres la perfection, il avait beaucoup travaillé à se perfectionner
lui-même, passant la plupart des nuits en prière, sans dormir plus de deux
heures, parfois sans se coucher. Nommé prieur du couvent d'Arras, poste élevé
dans son ordre, il s'était ensuite retiré, près de Namur, dans un de ces
monastères de carmes appelés le Désert, où l'on menait la vie des solitaires
de la primitive Église. Il jouissait de la réputation méritée d'être un
directeur éclairé, charitable, ardent à la conversion des pécheurs, en même
temps discret et ami des voies droites et sûres[17]. Le P.
César fut un moment le grand pénitencier des courtisans.' Il en tirait
jusqu'à des restitutions d'argent[18]. De Louise de La Vallière, rien
de semblable à obtenir. L'humilité du directeur et celle de la pénitente ont
gardé le secret de cette conversion, de sorte qu'on ne saurait dire ce que le
Révérend Père recommanda précisément à la pécheresse repentante ; mais il
portait l'habit des carmes et l'on verra sa pénitente revêtir celui des
carmélites. A
l'influence de l'ami et du confesseur, une autre s'ajouta, toute-puissante
par la double force de la vertu sans tache et de la bonté inépuisable. La
reine Marie-Thérèse, dont l'esprit droit et fier restait inaccessible aux
compromis de la cour, savait encore moins résister aux preuves et même aux
seuls indices du repentir. Son entourage, plein d'esprit, vide de générosité,
incapable de pardon, riait publiquement des accès de jalousie de cette épouse
tendre et fidèle, et parmi tout ce monde, nul n'a fait remarquer sa charité.
Louise toutefois n'avait jamais, si ce n'est contrainte, manqué de respect à
la reine. Dans ses Réflexions, elle parle des remords dont l'amertume se mêle
aux délices de son amour. De bons témoins assurent qu'elle ne se sentait pas
seulement coupable devant Dieu, mais encore devant la reine, dont elle volait
le bonheur. Ce sentiment, qu'elle éprouva au temps de sa plus grande faveur,
elle en fut tourmentée, obsédée, lorsque, à son tour, elle connut les
douleurs de l'abandon et le supplice de la jalousie. Sans droits contre
l'amant volage et la rivale artificieuse, elle fit un amer retour sur les
douleurs infligées à la femme légitime et aimante[19]. D'autre part, pour être très
bonne, Marie-Thérèse n'était pas si sotte qu'on se plaisait à le dire. En
1666, après la mort de sa belle-mère, croyant, dans sa candeur, que le roi avait
rompu avec La Vallière, elle avait aussitôt admis l'abandonnée auprès d'elle.
On se rappelle sa colère quand elle se crut mystifiée. Il lui fallut un long
temps pour voir l'évidence ; mais dès qu'elle sut que Louise était délaissée
pour la Montespan, aussitôt son âme se rouvrit à la pitié ; elle reprit sous
sa protection la favorite repentante, aussi torturée dans sa faute que
l'épouse fidèle dans son droit. L'année
i672 s'acheva au milieu d'un calme relatif. La campagne de 1673, où Louis XIV
voulut se faire suivre de la reine, de sa maîtresse passée et de sa maîtresse
présente, montra sous leur vrai jour et à leur vraie place chacun de ces
personnages. Marie-Thérèse s'installa à Tournai et garda près d'elle la
duchesse repentante[20]. La Montespan et son
inséparable Mme Scarron s'enfermèrent à l'autre bout de la ville, dans la
citadelle. Louise
s'appliquait de plus en plus aux exercices de piété. « Elle se donne un air
de dévotion », disait la Grande Mademoiselle, qui se trouvait là avec
ses rancunes[21]. Cet air durait depuis plus de
trois ans, Louise réglait ses occupations, se dérobait aux distractions
mondaines, se recueillait, priait et, sous ses habits de grande dame, portait
un cilice. Toujours naturelle et vraie, elle écrivait alors à Bellefonds, qui
avait repris du service et se trouvait au siège de Maastricht : « Je me
souviens fort bien de nos dernières conversations, et j'ai la vanité de vous
dire que j'en ai profité et que je fais des merveilles, ce me semble. Je
voudrois que vous en puissiez juger ; car souvent on se flatte sans s'en
apercevoir[22]. » Elle n'osait confier à la
poste ni aux courriers ordinaires ses confidences de pénitente. Toutes les
voies n'étaient pas sûres, et ce n'étaient pas les Hollandais qu'on craignait
le plus. Un incident de guerre la dispensa pour un moment de recourir à la
correspondance. Le 24 juin 1673, le roi, inquiet de certaines démonstrations
des ennemis, envoya Bellefonds à la tête de 4.000 cavaliers protéger les
environs de Tournai[23]. Ce fut une occasion pour le
maréchal de s'assurer des merveilles annoncées. Grandes merveilles
assurément, s'il comparait la vie de Louise de La Vallière à celle de Mme de
Montespan. La comparaison se fit forcément. Malgré leur répugnance, la
duchesse et le maréchal étaient obligés de rendre visite et, comme on disait
alors, de se « communiquer » à la favorite. Ce que
la marquise cachait dans la citadelle de Tournai, c'était une grossesse
nouvelle. La vie y était si triste que Mme Scarron, malgré son ferme propos
de parvenir à la fortune, se plaignait amèrement de « l'ennuyante forteresse[24] ». La cour reçut l'ordre de se
rendre à Amiens. La reine partit la première. A Orchies, pendant qu'elle
dînait, une calèche des équipages du roi passa au galop. Elle emportait Mme
de Montespan. Bien qu'on fût en terre française et loin des Hollandais, des
gardes, détachés de l'armée, lui servaient d'escorte. C'est que partout, à
Orchies comme au Genitoy, comme à Saint-Germain, on redoutait l'ennemi
intime, le mari. La
campagne se termina par un voyage du roi en Alsace et en Lorraine. Mme
Scarron resta à Paris, pour y soigner la troupe encore augmentée et toujours
inavouée des petits enfants adultérins (22 juillet 1673)[25]. La marquise de Montespan se
remit en route et revint à Thionville prendre sa place dans le carrosse de la
reine. Plus que jamais, Louis appartenait à l'ambitieuse fille des Mortemart.
De Nancy, il écrivait à Colbert de presser les travaux de l'appartement
qu'elle occupait à Saint-Germain. Si le roi écrivait, sa maîtresse dictait[26]. Ici il faut une volière, là un
jardin, partout des fleurs. On dit qu'aux premiers jours de l'abandon, Louise
de La Vallière ayant laissé échapper quelques plaintes devant le maréchal de
Grammont, celui-ci, brave homme, mais avant tout un homme de cour, lui
répondit qu'elle aurait dû, pendant qu'elle avait sujet de rire, prendre soin
de faire rire les autres, si elle voulait qu'ayant sujet de pleurer, les
autres pleurassent avec elle[27]. Toute différente dans sa
conduite, Mme de Montespan promettait, demandait, donnait. On l'appelait la
belle magnifique[28], magnifique du bien du roi.
Aussi se faisait-elle des amis. Le philosophe forcé, Bussy-Rabutin, rappelait
qu'il était parent d'un de ses parents[29]. Mme de Grignan écrivait
lettres sur lettres à sa mère afin qu'elle sollicitât les amis de la
favorite, et Mme de Sévigné, faute de mieux, courtisait la dame de confiance,
Mme Scarron, par malheur sans crédit sur sa maîtresse[30]. La marquise, à l'apogée de sa
puissance, obtenait non seulement le renvoi des demoiselles d'honneur de la
reine, mais la suppression même de l'institution, et, d'un seul coup,
décapitait cette hydre charmante, qu'on appelait la Chambre des Filles[31]. Pendant que la Montespan revenait à Paris triomphante, la duchesse de La Vallière, qui depuis longtemps n'était plus sa rivale[32], même par la pensée, rentrait avec le ferme propos de se retirer du monde. Sous le premier coup de la disgrâce, sa vanité blessée lui avait suggéré la pensée folle de pratiquer la vertu au milieu de la cour. Elle savait à cette heure combien sont fragiles ces résolutions personnelles, quand une sanction suprême leur fait défaut. |
[1]
Le Genitoy, Seine-et-Marne, commune de Bussy-Saint-Georges, au sud de Lagny.
L'abbé Le Beuf établit que l'ancien nom de ce domaine était Genestoy.
[2]
V. ses lettres de 1672, Correspondance générale, t. I, p. 161.
[3]
Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres,
13 janvier, 26 janvier, 16 mars 1672, t. II, p. 54, éd. Hachette. V. encore CAPMAS, Lettres
inédites de madame de Sévigné. t. I, p. 270. Évidemment, l'auteur de l'Histoire
de madame de Maintenon s'est trompé en reportant à la fin de 1672 la date
de la retraite de Mme Scarron.
[4]
P. CLÉMENT, Madame
de Montespan, p. 365. Note d'un des agents d'affaires de La Vallière,
manuscrit de la Bibliothèque nationale, Mélanges Colbert, vol. 160, f°
678.
[5]
Lettre circulaire de la prieure des Carmélites de Paris sur la mort de sœur
Louise de la Miséricorde, 1710. Cette lettre a été réimprimée par P. CLÉMENT, Réflexions,
t. II, p. 166. La Vie pénitente de madame de La Vallière, publiée en
1712 à la suite des Réflexions (p. 179 à 181), reproduit le texte de la
Lettre circulaire.
[6]
Histoire de madame de La Vallière, en tête de l'édition des Lettres
publiée par LE QUEUX. V. Lettres,
p. 21.
[7]
Les généalogistes disent de la Remort ; mais c'est par erreur. L'Armor est un
hameau de la commune de Pleubian, département des Côtes-du-Nord.
[8]
FLOQUET, Bossuet,
précepteur du Dauphin, p. 172. — GUY-PATIN,
Lettres, 17 juillet 1668, lit, 282.
[9]
Gazette de France, 19 juillet, 9 août 1670.
[10]
V. dans l'Histoire d'Angleterre de RAPIN-THOIRAS de curieux détails à ce sujet. Éd. de 1728, t. IX, p. 253.
[11]
Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres,
26 novembre 1670, t. II, p. 16 et 17, éd. Hachette.
[12]
HUET, Commentarius
de rebus ad se pertinentibus. V. sur Brébeuf et ses frères un excellent
livre de M. Ch. MARIE,
Notice sur les trois Brébeuf. Paris, Douniol, 1875 et un livre définitif
: Essai sur la vie et les œuvres de Georges de Brébeuf, par René HARMAND. Paris, 1897.
[13]
BOUHOURS, Vie
de madame de Bellefonds, p. 32.
[14]
Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres,
5 et 13 janvier 1672, t. II, p. 456, 464, éd. Hachette.
[15]
Œuvres de Louis XIV, t. III, p. 124.
[16]
Longueruana, v° La Vallière.
[17]
La prière du pécheur pénitent, ou l'Esprit avec lequel il doit réciter
l'Oraison dominicale, par le R. P. CÉSAR, carme déchaussé, Georges et Louis
Josse. Paris, 1690, avec un Eloge du Révérend Père. V. aussi Journal
des Sçavans, 1690, t. XVIII, p. 575. Amsterdam, 1691. La Bibliothèque
nationale ne possède pas la Prière, mais on y trouve la Journée
sainte ou Méthode pour passer saintement la journée, etc., le tout
recueilli de plusieurs manuscrits du R. P. César du Saint-Sacrement, religieux
carme déchaux. Paris, Courterot, 1692. Ce traité est plein de bon sens. On y
remarque l'interdiction aux pénitents de s'infliger des mortifications
physiques, d'user de cilice et de discipline sans avis de leur confesseur.
[18]
Roger DE RABUTIN, Correspondance,
t. V, p. 94. « Le P. César, le bon ouvrier pour les consciences délabrées, me
restitua hier cent pistoles. » 25 mars 1680. V. encore ibid., t. IV, p.
344
[19]
« Elle voudroit bien conserver une honeste amitié avec un souverain qui possède
toutes les qualités nécessaires pour attirer les cœurs. Mais on ne sauroit
entreprendre de partager un cœur que le sacrement donne tout entier à une
épouse légitime. » L'Illustre Pénitente, p. 36.
[20]
Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires,
t. IV, p. 336.
[21]
Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires,
t. IV, p. 357. « La duchesse de La Vallière se donna un air de dévotion en ce
voyage. » La vieille demoiselle est d'autant moins excusable dans son propos
qu'elle écrivit ses Mémoires après l'entrée de Louise aux Carmélites.
[22]
Mémoires de la baronne d'Oberkirch, t. II, p. 232. « Elle règle ses
occupations, donne des heures à la prière, fuit les délices, elle est couverte
d'un cilice. » V. encore l'Illustre Pénitente, p. 40, 41.
[23]
Gazette de France, 1673, p. 612.
[24]
Mme DE MAINTENON, Correspondance
générale, t. I, p. 183. — Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 336.
[25]
Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires,
t. IV, p. 343. Dans les Œuvres de Louis XIV (t. V, p. 513), on cite une
lettre de Metz, 31 août 1673, où le roi recommande à Colbert de remettre les
lettres « où il n'y a rien dessus » à une personne qu'il lui a « recommandée
en partant ». Évidemment cette lettre n'est qu'une copie de celle que nous
avons citée sous la date de 1663, quand Louis XIV se rendit à Marsal. M. P.
Clément a reproduit cette erreur dans Madame de Montespan, etc., p. 46. Le
texte qu'il a donné à nouveau dans l'édition des Lettres, Instructions
de COLBERT (t.
VI, p. 209) est exact.
[26]
Œuvres de Louis XIV, t. V, p. 514.
[27]
La France galante, dans l'Histoire amoureuse des Gaules, t. II,
p. 375.
[28]
SÉVIGNÉ, lettre
du 13 novembre 1673, t. III, p. 273, édition Hachette.
[29]
Correspondance, édition Lalanne, t. I, p. 348. « Thianges est mon proche
parent. »
[30]
SÉVIGNÉ, lettres
des 1er et 28 décembre 1673, t. III, p. 295 et 336,
édition Hachette.
[31]
SÉVIGNÉ, lettres
du 27 novembre et du 1er décembre, t. III, p. 292 et 296.
[32]
Citons ici, uniquement pour prouver que nous l'avons vue, une lettre de Bussy
du 7 septembre 1677, lettre très grossière, dans laquelle il n'ose ni accuser
ni innocenter La Vallière. Bussy était un vilain homme, plein d'esprit, mais
sans cœur, sans bonne foi, rampant et méprisant, le tout cyniquement. Correspondance,
t. III, p. 352. Pour changer d'air, citons ces deux lignes des Mémoires de
Sourches (t. I, p. 18, édition Hachette) où il est dit que Louise était «
parfaitement aimable par ses manières douces et engageantes ; elle aimoit le
roi passionnément sans songer à autre chose qu'à lui plaire. Elle n'avoit même
pas soin de sa fortune et trop peu de celle de sa maison ».