LOUISE DE LA VALLIÈRE ET LA JEUNESSE DE LOUIS XIV

TROISIÈME PARTIE. — 1667-1674

 

CHAPITRE VII. — AVRIL 1672 - OCTOBRE 1673.

 

 

Vers le mois d'avril 1672, Louise de La Vallière fut momentanément libérée de sa chaîne. Mme de Montespan était grosse. Le roi partait pour l'armée. Il n'osa pas laisser sa maîtresse à Saint-Germain, exposée aux violences de Montespan. On emmena, on cacha Athénaïs dans un petit château ; appelé le Genitoy[1]. Cette maison appartenait à un Sanguin, gentilhomme de la chambre, héritier collatéral d'une maîtresse de François Ier, de la célèbre Anne de Pisseleu. C'est là que Louis vint secrètement dire adieu à la marquise, la laissant sous la protection de gardes, chargés d'interdire l'approche de cette maison isolée.

Mme de Montespan y avait amené avec elle une compagne ; mais ce n'était pas La Vallière, qu'on n'osa point condamner à cette prison. Une si longue corvée ne pouvait incomber qu'à une amie à gages, comme Mme Scarron. Cette habile personne, de plus en plus en faveur, avait l'art, sans trop demander, d'obtenir beaucoup[2]. Nulle, en même temps, ne savait mieux prendre un air d'honnête indépendance. Les soirs de congé, chez Mme de Sévigné, elle discourait merveilleusement sur les horribles agitations de la cour, sur les noirs chagrins et les tristes ennuis des Dames, même de la plus enviée. C'était une plaisante chose que de l'entendre. Aussi trouvait-on sa compagnie délicieuse[3]. Au Genitoy, elle changeait, non de style, mais de sujet et de victimes.

Louise sentit alors la joie depuis longtemps inconnue de la liberté. Elle en profita pour reprendre un peu plus possession d'elle-même. Depuis près de deux ans, la foi avait reparu dans son esprit toujours simple et droit comme un trait de gravure profonde débarrassé d'une rouille accidentelle. L'espérance à son tour revenait. Quant à la charité, Louise l'avait toujours pratiquée. Le 5 juin Bossuet prêcha sur le devoir des riches envers les pauvres. Presque aussitôt, elle écrivit à M. de Ribeyre, intendant de Tours, « qu'elle désiroit soulager les pauvres malades du duché », diminuer la taille et répandre ses charités sur les paroisses (8 juillet 1672)[4]. Vers ce temps-là encore, un bon religieux, quêtant chez elle, reçut de sa main une somme très considérable. Surpris de cette grosse aumône : « Madame, lui dit-il, vous êtes trop charitable pour que Dieu n'ait pas pitié de vous. Espérez en lui. Vous éprouverez un jour les effets de sa miséricorde[5]. » Suivant une autre version, ces paroles diffèrent un peu : « Oh ! madame, vous serez sauvée ; il n'est pas possible que Dieu laisse périr une personne qui fait si libéralement l'aumône pour l'amour de lui[6] ». Assurément il avait l'âme haute et bonne, l'humble quêteur qui remerciait cette duchesse, en lui promettant la miséricorde divine. Loin de froisser Louise, ces paroles de compassion « lui donnèrent de la joie » et demeurèrent dans sa mémoire comme un « heureux présage ».

Au moment même où La Vallière rentrait en grâce auprès du souverain maître, le meilleur conseiller qu'elle eût encore trouvé sur son chemin, Bellefonds, tombait en disgrâce auprès de son roi terrestre. Singulier contre-coup des choses d'ici-bas : d'une épreuve infligée par Louis XIV à un maréchal de France sortit la complète conversion de l'ancienne maîtresse de ce prince trop aimé.

Gigault de Bellefonds, né en 1630, était, dès 1649, gouverneur de Valognes et de son château. Il les défendait contre les Frondeurs dans le même temps que Laurent de La Baume Le Blanc conservait Amboise à son prince. Premier maître d'hôtel du roi en 1663, maréchal de France en 1668, pendant longtemps honoré de l'amitié royale, il s'était tout naturellement rencontré avec Louise de La Vallière. De plus, la maréchale, née Madeleine Foucquet, dame de l'Armor[7], fille d'un président au parlement de Rennes, était compatriote de l'aimable Gabrielle Glé de la Cotardais, belle-sœur de la favorite disgraciée. La sincérité de Louise, sa modestie, son désintéressement, la sûreté de ses relations, lui avaient depuis longtemps gagné l'estime de Bellefonds, qui n'était cependant pas l'ami de tout le monde. Le malheur, s'il disjoint les amitiés fausses, cimente les véritables. Il se trouva que le maréchal et la duchesse éprouvèrent presque en même temps la vanité des succès mondains, et de plus, affaire de hasard sans doute, la famille de Mortemart parut également fatale à l'un et à l'autre.

Bellefonds, très justement en crédit jusqu'en 1668, subit un premier échec lorsque l'influence de Mme de Montespan fit nommer Montausier gouverneur du dauphin[8]. L'année suivante (juin 1669), déception nouvelle. Il ambitionnait le gouvernement de Paris. Ce fut M. de Mortemart, père de Mme de Montespan, qu'on en gratifia. En 1670, le roi envoya bien le maréchal présenter au roi d'Angleterre ses compliments de condoléance à propos de la mort de Madame[9]. Mais cette mission délicate ne pouvait guère être considérée comme une faveur. De part et d'autre on était tacitement convenu de ne pas parler à cœur ouvert[10]. De telles ambassades durent peu. Parti le 3 juillet 1670, Bellefonds était de retour avant la fin du mois, et dès lors sa vie présenta d'étranges contrastes, Un jour, on le voyait avec M. Le Grand, courir sur des chevaux « vites comme des éclairs », ayant pour enjeu trois mille pistoles, environ 150.000 francs d'à présent[11]. Le lendemain, on apprenait qu'il était parti pour la Trappe, en retraite pénitente sous la direction de l'abbé de Rancé. Il en revint converti.

Fils de parents pieux, neveu de deux tantes entrées en religion, l'une bénédictine, l'autre carmélite, élève du poète chrétien Brébeuf[12], Bellefonds était sincère dans ses résolutions pénitentes. Père d'une belle famille, heureux dans son ménage, sans reproches dans sa vie, et, quoiqu'il en pensât, envié du plus grand nombre, on ne lui connaissait qu'une cause d'ennuis, ses créanciers. En effet, ambitieux et magnifique, aimant les belles choses et les grandes entreprises[13], il avait de beaucoup excédé ses ressources et souffrait de la gêne. Louis, il faut le reconnaître, traita son serviteur avec autant de générosité que de délicatesse[14] et le libéra de ses dettes. Le maréchal garda cependant une humeur triste et chagrine, et c'est alors, comme il arrive toujours, que sa susceptibilité fut particulièrement éprouvée.

Louvois, ministre de la guerre, ordonna à Bellefonds et à Créqui de servir sous le commandement d'un collègue, maréchal de France comme eux, c'est-à-dire leur égal en grade. Cet ordre semble tout naturel aujourd'hui, quand on sait que le collègue s'appelait Turenne ; le misanthrope Bellefonds y vit alors une atteinte à ses prérogatives : « Il fit juger l'affaire par Sa Majesté et l'emporta comme un galant homme. » Le lendemain, il partait pour la Trappe, voulant s'y préparer pendant la semaine sainte aux hasards de la future campagne. Quand il revint, Louvois, qui n'allait pas en retraite, avait retourné l'esprit du roi. Louis enjoignit à Bellefonds d'obéir à Turenne et, sur son refus, l'exila à Bourgueil[15] (avril 1672).

Ce dernier coup acheva de rapprocher le courtisan disgracié de la maîtresse abandonnée. Déjà, lorsqu'en février 1671 Louise s'était enfuie au couvent de Chaillot, c'est à cet ami, on s'en souvient, qu'elle avait confié le soin d'expliquer au roi les motifs de sa résolution, et « qu'après lui avoir donné toute sa jeunesse, ce n'étoit pas trop du reste de sa vie pour le soin de son salut M. Maître d'agir à son gré, Bellefonds eût laissé, en 1671, la duchesse dans sa retraite. A cette heure, il n'hésita pas à l'y reconduire.

Pour être un peu susceptible, le maréchal n'en restait pas moins homme de bon sens. Il se garda bien de prendre le rôle de directeur de conscience, encore moins de désigner à Louise un de ces conseillers qu'elle appelait des confesseurs à l'eau douce[16]. Son amitié clairvoyante la confia au P. César, carme déchaux.

Issu d'une des meilleures familles de Vie, petite ville de l'évêché de Metz, pays français, le P. César se nommait dans le monde Jean Friche. Avant de prêcher aux autres la perfection, il avait beaucoup travaillé à se perfectionner lui-même, passant la plupart des nuits en prière, sans dormir plus de deux heures, parfois sans se coucher. Nommé prieur du couvent d'Arras, poste élevé dans son ordre, il s'était ensuite retiré, près de Namur, dans un de ces monastères de carmes appelés le Désert, où l'on menait la vie des solitaires de la primitive Église. Il jouissait de la réputation méritée d'être un directeur éclairé, charitable, ardent à la conversion des pécheurs, en même temps discret et ami des voies droites et sûres[17].

Le P. César fut un moment le grand pénitencier des courtisans.' Il en tirait jusqu'à des restitutions d'argent[18]. De Louise de La Vallière, rien de semblable à obtenir. L'humilité du directeur et celle de la pénitente ont gardé le secret de cette conversion, de sorte qu'on ne saurait dire ce que le Révérend Père recommanda précisément à la pécheresse repentante ; mais il portait l'habit des carmes et l'on verra sa pénitente revêtir celui des carmélites.

A l'influence de l'ami et du confesseur, une autre s'ajouta, toute-puissante par la double force de la vertu sans tache et de la bonté inépuisable. La reine Marie-Thérèse, dont l'esprit droit et fier restait inaccessible aux compromis de la cour, savait encore moins résister aux preuves et même aux seuls indices du repentir. Son entourage, plein d'esprit, vide de générosité, incapable de pardon, riait publiquement des accès de jalousie de cette épouse tendre et fidèle, et parmi tout ce monde, nul n'a fait remarquer sa charité. Louise toutefois n'avait jamais, si ce n'est contrainte, manqué de respect à la reine. Dans ses Réflexions, elle parle des remords dont l'amertume se mêle aux délices de son amour. De bons témoins assurent qu'elle ne se sentait pas seulement coupable devant Dieu, mais encore devant la reine, dont elle volait le bonheur. Ce sentiment, qu'elle éprouva au temps de sa plus grande faveur, elle en fut tourmentée, obsédée, lorsque, à son tour, elle connut les douleurs de l'abandon et le supplice de la jalousie. Sans droits contre l'amant volage et la rivale artificieuse, elle fit un amer retour sur les douleurs infligées à la femme légitime et aimante[19]. D'autre part, pour être très bonne, Marie-Thérèse n'était pas si sotte qu'on se plaisait à le dire. En 1666, après la mort de sa belle-mère, croyant, dans sa candeur, que le roi avait rompu avec La Vallière, elle avait aussitôt admis l'abandonnée auprès d'elle. On se rappelle sa colère quand elle se crut mystifiée. Il lui fallut un long temps pour voir l'évidence ; mais dès qu'elle sut que Louise était délaissée pour la Montespan, aussitôt son âme se rouvrit à la pitié ; elle reprit sous sa protection la favorite repentante, aussi torturée dans sa faute que l'épouse fidèle dans son droit.

L'année i672 s'acheva au milieu d'un calme relatif. La campagne de 1673, où Louis XIV voulut se faire suivre de la reine, de sa maîtresse passée et de sa maîtresse présente, montra sous leur vrai jour et à leur vraie place chacun de ces personnages. Marie-Thérèse s'installa à Tournai et garda près d'elle la duchesse repentante[20]. La Montespan et son inséparable Mme Scarron s'enfermèrent à l'autre bout de la ville, dans la citadelle.

Louise s'appliquait de plus en plus aux exercices de piété. « Elle se donne un air de dévotion », disait la Grande Mademoiselle, qui se trouvait là avec ses rancunes[21]. Cet air durait depuis plus de trois ans, Louise réglait ses occupations, se dérobait aux distractions mondaines, se recueillait, priait et, sous ses habits de grande dame, portait un cilice. Toujours naturelle et vraie, elle écrivait alors à Bellefonds, qui avait repris du service et se trouvait au siège de Maastricht : « Je me souviens fort bien de nos dernières conversations, et j'ai la vanité de vous dire que j'en ai profité et que je fais des merveilles, ce me semble. Je voudrois que vous en puissiez juger ; car souvent on se flatte sans s'en apercevoir[22]. » Elle n'osait confier à la poste ni aux courriers ordinaires ses confidences de pénitente. Toutes les voies n'étaient pas sûres, et ce n'étaient pas les Hollandais qu'on craignait le plus. Un incident de guerre la dispensa pour un moment de recourir à la correspondance. Le 24 juin 1673, le roi, inquiet de certaines démonstrations des ennemis, envoya Bellefonds à la tête de 4.000 cavaliers protéger les environs de Tournai[23]. Ce fut une occasion pour le maréchal de s'assurer des merveilles annoncées. Grandes merveilles assurément, s'il comparait la vie de Louise de La Vallière à celle de Mme de Montespan. La comparaison se fit forcément. Malgré leur répugnance, la duchesse et le maréchal étaient obligés de rendre visite et, comme on disait alors, de se « communiquer » à la favorite.

Ce que la marquise cachait dans la citadelle de Tournai, c'était une grossesse nouvelle. La vie y était si triste que Mme Scarron, malgré son ferme propos de parvenir à la fortune, se plaignait amèrement de « l'ennuyante forteresse[24] ». La cour reçut l'ordre de se rendre à Amiens. La reine partit la première. A Orchies, pendant qu'elle dînait, une calèche des équipages du roi passa au galop. Elle emportait Mme de Montespan. Bien qu'on fût en terre française et loin des Hollandais, des gardes, détachés de l'armée, lui servaient d'escorte. C'est que partout, à Orchies comme au Genitoy, comme à Saint-Germain, on redoutait l'ennemi intime, le mari.

La campagne se termina par un voyage du roi en Alsace et en Lorraine. Mme Scarron resta à Paris, pour y soigner la troupe encore augmentée et toujours inavouée des petits enfants adultérins (22 juillet 1673)[25]. La marquise de Montespan se remit en route et revint à Thionville prendre sa place dans le carrosse de la reine. Plus que jamais, Louis appartenait à l'ambitieuse fille des Mortemart. De Nancy, il écrivait à Colbert de presser les travaux de l'appartement qu'elle occupait à Saint-Germain. Si le roi écrivait, sa maîtresse dictait[26]. Ici il faut une volière, là un jardin, partout des fleurs. On dit qu'aux premiers jours de l'abandon, Louise de La Vallière ayant laissé échapper quelques plaintes devant le maréchal de Grammont, celui-ci, brave homme, mais avant tout un homme de cour, lui répondit qu'elle aurait dû, pendant qu'elle avait sujet de rire, prendre soin de faire rire les autres, si elle voulait qu'ayant sujet de pleurer, les autres pleurassent avec elle[27]. Toute différente dans sa conduite, Mme de Montespan promettait, demandait, donnait. On l'appelait la belle magnifique[28], magnifique du bien du roi. Aussi se faisait-elle des amis. Le philosophe forcé, Bussy-Rabutin, rappelait qu'il était parent d'un de ses parents[29]. Mme de Grignan écrivait lettres sur lettres à sa mère afin qu'elle sollicitât les amis de la favorite, et Mme de Sévigné, faute de mieux, courtisait la dame de confiance, Mme Scarron, par malheur sans crédit sur sa maîtresse[30]. La marquise, à l'apogée de sa puissance, obtenait non seulement le renvoi des demoiselles d'honneur de la reine, mais la suppression même de l'institution, et, d'un seul coup, décapitait cette hydre charmante, qu'on appelait la Chambre des Filles[31].

Pendant que la Montespan revenait à Paris triomphante, la duchesse de La Vallière, qui depuis longtemps n'était plus sa rivale[32], même par la pensée, rentrait avec le ferme propos de se retirer du monde. Sous le premier coup de la disgrâce, sa vanité blessée lui avait suggéré la pensée folle de pratiquer la vertu au milieu de la cour. Elle savait à cette heure combien sont fragiles ces résolutions personnelles, quand une sanction suprême leur fait défaut.

 

 

 



[1] Le Genitoy, Seine-et-Marne, commune de Bussy-Saint-Georges, au sud de Lagny. L'abbé Le Beuf établit que l'ancien nom de ce domaine était Genestoy.

[2] V. ses lettres de 1672, Correspondance générale, t. I, p. 161.

[3] Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres, 13 janvier, 26 janvier, 16 mars 1672, t. II, p. 54, éd. Hachette. V. encore CAPMAS, Lettres inédites de madame de Sévigné. t. I, p. 270. Évidemment, l'auteur de l'Histoire de madame de Maintenon s'est trompé en reportant à la fin de 1672 la date de la retraite de Mme Scarron.

[4] P. CLÉMENT, Madame de Montespan, p. 365. Note d'un des agents d'affaires de La Vallière, manuscrit de la Bibliothèque nationale, Mélanges Colbert, vol. 160, f° 678.

[5] Lettre circulaire de la prieure des Carmélites de Paris sur la mort de sœur Louise de la Miséricorde, 1710. Cette lettre a été réimprimée par P. CLÉMENT, Réflexions, t. II, p. 166. La Vie pénitente de madame de La Vallière, publiée en 1712 à la suite des Réflexions (p. 179 à 181), reproduit le texte de la Lettre circulaire.

[6] Histoire de madame de La Vallière, en tête de l'édition des Lettres publiée par LE QUEUX. V. Lettres, p. 21.

[7] Les généalogistes disent de la Remort ; mais c'est par erreur. L'Armor est un hameau de la commune de Pleubian, département des Côtes-du-Nord.

[8] FLOQUET, Bossuet, précepteur du Dauphin, p. 172. — GUY-PATIN, Lettres, 17 juillet 1668, lit, 282.

[9] Gazette de France, 19 juillet, 9 août 1670.

[10] V. dans l'Histoire d'Angleterre de RAPIN-THOIRAS de curieux détails à ce sujet. Éd. de 1728, t. IX, p. 253.

[11] Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres, 26 novembre 1670, t. II, p. 16 et 17, éd. Hachette.

[12] HUET, Commentarius de rebus ad se pertinentibus. V. sur Brébeuf et ses frères un excellent livre de M. Ch. MARIE, Notice sur les trois Brébeuf. Paris, Douniol, 1875 et un livre définitif : Essai sur la vie et les œuvres de Georges de Brébeuf, par René HARMAND. Paris, 1897.

[13] BOUHOURS, Vie de madame de Bellefonds, p. 32.

[14] Mme DE SÉVIGXÉ, Lettres, 5 et 13 janvier 1672, t. II, p. 456, 464, éd. Hachette.

[15] Œuvres de Louis XIV, t. III, p. 124.

[16] Longueruana, v° La Vallière.

[17] La prière du pécheur pénitent, ou l'Esprit avec lequel il doit réciter l'Oraison dominicale, par le R. P. CÉSAR, carme déchaussé, Georges et Louis Josse. Paris, 1690, avec un Eloge du Révérend Père. V. aussi Journal des Sçavans, 1690, t. XVIII, p. 575. Amsterdam, 1691. La Bibliothèque nationale ne possède pas la Prière, mais on y trouve la Journée sainte ou Méthode pour passer saintement la journée, etc., le tout recueilli de plusieurs manuscrits du R. P. César du Saint-Sacrement, religieux carme déchaux. Paris, Courterot, 1692. Ce traité est plein de bon sens. On y remarque l'interdiction aux pénitents de s'infliger des mortifications physiques, d'user de cilice et de discipline sans avis de leur confesseur.

[18] Roger DE RABUTIN, Correspondance, t. V, p. 94. « Le P. César, le bon ouvrier pour les consciences délabrées, me restitua hier cent pistoles. » 25 mars 1680. V. encore ibid., t. IV, p. 344

[19] « Elle voudroit bien conserver une honeste amitié avec un souverain qui possède toutes les qualités nécessaires pour attirer les cœurs. Mais on ne sauroit entreprendre de partager un cœur que le sacrement donne tout entier à une épouse légitime. » L'Illustre Pénitente, p. 36.

[20] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 336.

[21] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 357. « La duchesse de La Vallière se donna un air de dévotion en ce voyage. » La vieille demoiselle est d'autant moins excusable dans son propos qu'elle écrivit ses Mémoires après l'entrée de Louise aux Carmélites.

[22] Mémoires de la baronne d'Oberkirch, t. II, p. 232. « Elle règle ses occupations, donne des heures à la prière, fuit les délices, elle est couverte d'un cilice. » V. encore l'Illustre Pénitente, p. 40, 41.

[23] Gazette de France, 1673, p. 612.

[24] Mme DE MAINTENON, Correspondance générale, t. I, p. 183. — Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 336.

[25] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 343. Dans les Œuvres de Louis XIV (t. V, p. 513), on cite une lettre de Metz, 31 août 1673, où le roi recommande à Colbert de remettre les lettres « où il n'y a rien dessus » à une personne qu'il lui a « recommandée en partant ». Évidemment cette lettre n'est qu'une copie de celle que nous avons citée sous la date de 1663, quand Louis XIV se rendit à Marsal. M. P. Clément a reproduit cette erreur dans Madame de Montespan, etc., p. 46. Le texte qu'il a donné à nouveau dans l'édition des Lettres, Instructions de COLBERT (t. VI, p. 209) est exact.

[26] Œuvres de Louis XIV, t. V, p. 514.

[27] La France galante, dans l'Histoire amoureuse des Gaules, t. II, p. 375.

[28] SÉVIGNÉ, lettre du 13 novembre 1673, t. III, p. 273, édition Hachette.

[29] Correspondance, édition Lalanne, t. I, p. 348. « Thianges est mon proche parent. »

[30] SÉVIGNÉ, lettres des 1er et 28 décembre 1673, t. III, p. 295 et 336, édition Hachette.

[31] SÉVIGNÉ, lettres du 27 novembre et du 1er décembre, t. III, p. 292 et 296.

[32] Citons ici, uniquement pour prouver que nous l'avons vue, une lettre de Bussy du 7 septembre 1677, lettre très grossière, dans laquelle il n'ose ni accuser ni innocenter La Vallière. Bussy était un vilain homme, plein d'esprit, mais sans cœur, sans bonne foi, rampant et méprisant, le tout cyniquement. Correspondance, t. III, p. 352. Pour changer d'air, citons ces deux lignes des Mémoires de Sourches (t. I, p. 18, édition Hachette) où il est dit que Louise était « parfaitement aimable par ses manières douces et engageantes ; elle aimoit le roi passionnément sans songer à autre chose qu'à lui plaire. Elle n'avoit même pas soin de sa fortune et trop peu de celle de sa maison ».