§ V. — RÉSUMÉ ET CONCLUSION. En résumé, qu'il s'agisse des Rhodiens, de Une exception semble pourtant se présenter ici. Il est un
souverain de l'Asie grecque, déjà nommé, que nous voyons, un peu avant
l'époque indiquée, associé aux Romains dans une grande entreprise militaire :
c'est, comme on sait et comme il sera rappelé ailleurs, Attale de Pergame
qui, dès 209 /208, joint ses armes aux leurs contre Philippe ; qui, en 205,
est par eux compris dans la paix accordée à L'exception n'est donc qu'apparente et nous pouvons maintenir
notre conclusion. Si l'on n a égard, comme on le doit, qu'aux textes dignes
de créance, on ne découvre, pendant tout le IIIe siècle, aucune tentative
faite par l'État romain pour exercer quelque action politique dans le monde
oriental. Et c'est, aussi bien, de quoi l'on ne saurait s'étonner. Car, avant
l'Orient hellénique, c'était sans doute l'Hellade européenne qui devait
attirer et fixer les regards des Romains ; c'est vers elle que les devait
porter en premier lieu ce désir d'extension,
qu'on croit être le tout-puissant mobile de leur politique ; c'est avec elle
qu'il était naturel qu'ils eussent d'abord un système établi de relations
permanentes ; c'est elle qui, la première, s'offrait à leurs visées : cependant, nous avons vu que, jusqu'au
dernier tiers du IIIe siècle, ils ont négligé ou même évité de prendre aucun
contact avec les Grecs d'Europe. Et la suite de ces études nous va montrer
si, après cette époque, ayant commencé de les connaître, ils ont paru enclins
à former avec eux des liaisons durables, s'ils ont eu sur eux des desseins
politiques, et s'ils ont fait de |
[1] Polybe, XVI, 24. 3 Appien, Maced., 4. 2 ; Just., 30. 3. 5 ; Tite-Live (Ann.), 31. 2. 1.
[2] Cf. Revue des Études anciennes, 1913, 24.
[3] Cf. Tite-Live, 29. 11. 2.
[4]
Sur le rôle véritable joué par Attale en cette occasion, voir, en dernier lieu,
G. Wissowa, Relig. und Kultus der Römer2, 318 ; F. Stähelin, Gesch. der
kleinasiat. Galater2,
39, 1 ; H. Graillot, Le culte de Cybèle, 46-48. — Contrairement à ce
qu'on répète souvent, la démarche, d'un caractère tout religieux, faite alors
par les Romains à Pergame ne présuppose de leur part aucun calcul politique.
Les hypothèses hardiment énoncées à ce sujet par Diels (Sibyll. Blätter,
93-94, 101-103, 107), J. Kuiper (Mnemosyne, 1902, 278), H. Graillot (Le
culte de Cybèle, 38-40, 43-44, 50-51), ne reposent sur aucun fondement.
Lorsque Diels déclare (101) qu'avec
[5]
De Sanctis a pensé (III, 2, 415-416) que, vers 228 sinon plus tôt, les Romains
avaient noué des relations directes avec Attale. La raison première en aurait
été que Rome était l'amie des Ptolémées,
qu'elle se trouvait, par suite, mal disposée pour