Les plus anciens vestiges de l'établissement des Italiotes
dans la péninsule apennine sont les villages sur pilotis dont on a trouvé des
traces nombreuses dans la vallée du Pô[1]. Leur industrie
était encore à ce moment fort peu avancée. Bien que le travail du bronze leur
fût déjà connu, certains objets, tels que les haches et les pointes de lances
se faisaient encore en pierre ; on ne forgeait pas le bronze, mais on le
fondait ; quant au travail du fer, il n'en est resté aucune trace. Chose
importante à noter — car elle prouve bien que la technique des métaux, comme
toute la civilisation, était peu avancée —, c'est qu'on n'a découvert dans
ces villages ni fibules de bronze[2], ni bracelets, ni
colliers, ni boucles, ni garnitures de ceintures. Mais ensuite vient une
phase qui dénote des progrès considérables. Les objets en pierre
disparaissent ; le bronze n'est plus seulement fondu, mais forgé ; on voit paraître
quelques objets en fer ; le nombre de parures et d'ustensiles augmente très
sensiblement ; peu à peu enfin se forme et se développe une décoration
géométrique dont on ne remarque que des rudiments dans les villages sur
pilotis. Les nabotes, les Étrusques[3] et peut-être
aussi les Vénètes de race illyrienne[4] ont passé par
cette seconde phase. C'est alors que les deux premiers de ces peuples ont
traversé l'Apennin et se sont installés sur le versant ouest de cette chaîne
de montagnes. Il serait trop long et superflu d'énumérer les très nombreux
vestiges de cette phase ; Undset en a donné une excellente nomenclature[5]. Nous nous
bornerons à mentionner ici les localités où ont été faites les trouvailles
les plus importantes. Et tout d'abord il convient de citer deux nécropoles
découvertes à l'est de l'Apennin, près de Bologne, celles de Villanova[6] et de Benacci[7] ; puis en Étrurie
deux groupes de tombeaux trouvés à Chiusi[8], la plus ancienne
partie des nécropoles de Vetulonia[9] et de Tarquinies[10], ainsi que celles
de Dans cette couche, dont la formation était déjà commencée avant que les Italiotes et les Étrusques eussent occupé leurs positions définitives, il y a un fait extrêmement important à noter. On y a trouvé des ustensiles qui ont une grande analogie avec certains types découverts en Grèce[13] ; il est même impossible d'admettre que ces produits aient été fabriqués en Italie et en Grèce, en dehors de toute influence commune. Nous sommes, au contraire, autorisé à penser qu'il y avait un trafic très actif entre les deux péninsules classiques et que des produits industriels étaient souvent transportés de l'Est à l'Ouest. Comme quelques-uns d'entre eux ont un certain rapport avec les descriptions d'Homère, nous ne pouvons nous soustraire à la tâche délicate qui consiste à examiner comment ce rapport a pu s'établir. L'Odyssée[14] témoigne, il est vrai, que dès le début de la colonisation hellénique, les Grecs occidentaux passaient la mer pour aller sur le continent opposé. Mais ce n'était pas assez pour imprimer aux populations de l'Italie un cachet de civilisation avancée. Du reste, ces navigateurs grecs, pour des raisons faciles à comprendre, se rendaient sur les côtes sud-est de la péninsule apennine ; or ici on n'a rien trouvé qui appartienne à la civilisation dont il vient d'être parlé. De même les plus anciennes villes grecques fondées en
Sicile ou dans la basse Italie n'ont pu exercer ici aucune influence. Il est,
en effet, établi que les Italiotes et les Étrusques se trouvaient dans cette
phase de civilisation que nous venons de décrire, avant même de passer
l'Apennin, et personne n'osera, croyons-nous, soutenir que ces deux peuples
n'abordèrent sur les rivages de Si les relations entre la péninsule des Balkans et celle des Apennins remontent à l'époque préhellénique, il est probable qu'elles se transmettaient par la voie de terre, tout autour du golfe d'Istrie ; cette hypothèse est d'ailleurs assez clairement démontrée par la légende et par les traditions historiques. En premier lieu, il faut rappeler ici le récit que fait Diodore[15], probablement d'après Ephoros, de la manière dont Thémistocle se sauva du pays des Molosses : afin de ne pas être livré aux Lacédémoniens, le réfugié athénien se fait conduire vers l'est, au delà des montagnes, par deux jeunes Ligyens, c'est-à-dire Ligures, qui séjournaient chez les Molosses pour faire du commerce ; il passe ainsi sain et sauf en Asie Mineure. Comme les anciens auteurs grecs emploient le nom de Ligyens dans un sens très large, il est douteux que les guides de Thémistocle soient des Ligures dans l'acception ethnographique du mot ; peut-être appartenaient-ils à une peuplade quelconque établie dans la haute Italie, telle que, par exemple, les Vénètes illyriens. Quoi qu'il en soit, il ressort de ce récit que des hommes venus d'Italie trafiquaient, dès la première moitié du cinquième siècle, dans la péninsule des Balkans et qu'ils en connaissaient les chemins et les sentiers. Un second témoignage de ces relations semble résulter d'un fait[16] raconté par Aristote. Entre la presqu'île d'Istrie et le territoire des Mentores se dressait une montagne nommée Delphion ; de son sommet, on voyait jusqu'à la mer Noire et, au milieu, entre les cieux mers, était située une localité, centre d'un marché où se vendaient des marchandises de Lesbos, Chios et Masos, venant du Pont-Euxin, et des amphores corcyréennes venant de l'Adriatique. Ce récit est peut-être à moitié mythique ; il nous autorise cependant à admettre que l'intérieur de la presqu'île des Balkans avait des relations commerciales avec la mer Adriatique. C'est ainsi qu'une tradition encore plus légendaire sur le chemin d'Hercule a fait tracer à certains archéologues une vieille route commerciale à travers les Alpes Grées[17]. Nous avons, en outre, à tenir compte ici de la légende hyperboréenne[18]. Le chemin par lequel les présents des Hyperboréens parvinrent à Délos se dessine nettement depuis la pointe nord de l'Adriatique. De là ils furent apportés à Dodone, foyer de l'ancienne civilisation grecque le plus rapproché de l'Italie, et de Dodone à Délos par l'Eubée et l'île de Tenos. Plus tard, l'envoi se faisait par étapes, de village en village. Mais au début, les présents étaient apportés du pays hyperboréen à Délos, dit la légende, par deux jeunes filles et cinq hommes. Comme le nom de ces envoyés, περφερέες ou περφέρες, a une grande analogie avec le verbe latin perferre et que, d'autre part (bien des données le prouvent), les Hyperboréens étaient en relations avec les Italiotes, Niebuhr[19] en conclut qu'il faut chercher en Italie le peuple qui fit naître la légende hyperboréenne. Et si Niebuhr a raison, cette légende repose sur les transactions qui s'établirent, dès la plus haute antiquité, par voie de terre, entre la presqu'île des Balkans et celle des Apennins. Autre remarque importante à noter à ce point de vue : le
mythe des Argonautes passant du Pont dans l'Adriatique, après avoir remonté
l'Istros, celui d'Ulysse traversant l'Océan (okeanos) pour entrer dans la mer
occidentale[20],
après avoir erré autour de l'ήπειρος,
enfin quelques autres mythes se rattachant au cycle troyen indiquent qu'il
existait une voie de terre au milieu de la péninsule des Balkans. Le poète de
Enfin il résulte de la comparaison des deux langues qu'il
y eut depuis fort longtemps des relations intimes entre les ancêtres des
Grecs et ceux des Italiotes ; c'est pour cette raison même que les
philologues admettent une époque gréco-italique. Cette époque n'est
probablement autre que celle où les ancêtres des Grecs habitaient le
nord-ouest de la péninsule balkanique, dont Dodone était le centre le plus
ancien, et où les ancêtres des Italiotes occupaient une région voisine de la
presqu'île apennine ; les deux peuples communiquaient entre eux par la voie
de terre. Cette époque comprendrait donc, quant aux peuples fixés en Italie,
la civilisation des villages sur pilotis et la première phase du
développement immédiatement ultérieur, cette phase que les Italiotes avaient
franchie avant la dissolution de leurs liens de voisinage avec le peuple
frère. Nous ne connaissons, il est vrai, actuellement qu'un seul type où la
civilisation des stations sur pilotis offre des points de contact avec
l'industrie de la péninsule balkanique. C'est une petite parure de bronze en
forme de roue, évidemment une tête d'épingle à cheveux. Elle est la même dans
les stations italiques qu'à Olympie[25]. Mais, si, dans
la presqu'île des Balkans, nous ne pouvons indiquer avec assurance aucune
trace sérieuse de la période dite des stations sur pilotis, il ne faut pas
oublier que la région nord-ouest de cette péninsule, région qui nous
intéresse particulièrement ici, est presque entièrement inconnue au point de
vue archéologique. Il y a cependant des traces qui témoignent que.les Grecs
occidentaux tout au moins ont traversé une phase qui correspond assez bien à
celle qui suit chez les Italiotes les stations sur pilotis. Comme la
civilisation dans le bassin de Comment les Italiotes et les Étrusques, une fois installés
sur les bords de Le nombre des vases corinthiens parait, au contraire, fort restreint. Raoul Rochette[30] regarde comme très ancien et même comme préhellénique un morceau de vase trouvé dans la couche la plus profonde d'une localité où étaient superposés plusieurs tombeaux et dont l'ornementation consiste en raies parallèles, lignes brisées et chevrons. Mais il suffit de jeter un coup d'œil sur le dessin pour se convaincre que ce vase appartient à une espèce assez récente, très fréquemment représentée dans les nécropoles grecques de la Sicile[31]. La plus ancienne phase de l'industrie de Cumes est, en outre, caractérisée par les parures d'ambre[32] et de verre[33], matières dédaignées par le goût classique. Parmi les ouvrages en métal nous nous bornerons à signaler une amphore de bronze dont les anses ont la forme d'un homme qui étreint deux lions[34]. Son style primitif indique que ce vase remonte au moins au commencement du septième siècle : c'est un des plus anciens bronzes grecs qu'on ait découverts dans le sol italien. Dans les fouilles de Sicile nous devons tout particulièrement faire remarquer un groupe de tombeaux découvert sur le terrain del Fusco, près Syracuse[35]. Les objets que renferment ces tombeaux ont, sous plusieurs rapports, une certaine parenté avec ceux de la plus ancienne partie de la nécropole de Cumes : on y rencontre, en effet, de nombreux vases d'argile ornés de zones et d'animaux courants, mais fort peu de vases de Corinthe. Parmi les premiers, un flacon à huile est très curieux, car il est orné d'une figure d'homme nu qui frappe un lion d'un coup d'épée[36]. La technique mentionnée plus haut et à laquelle Raoul Rochette attribue une origine préhellénique, est représentée par une botte peinte[37]. Les ornements de verre ont également quelque analogie avec ceux de Cumes[38]. Mais il existe dans la nécropole de Syracuse une sorte de vase d'argile[39] à ornementation géométrique, dont on n'a pas encore trouvé d'exemples à Cumes. Les ouvrages en métal mis au jour dans les tombeaux de la propriété del Fusco sont en très petit nombre et d'un style peu caractéristique[40]. Cette nécropole est sans aucun doute postérieure à l'année 734, date de la fondation de Syracuse. Un tombeau découvert à 6 kilomètres au sud de Syracuse,
sur le terrain Matrensa[41], est unique dans
son espèce et mérite, à ce titre, une attention toute spéciale[42]. La chambre
sépulcrale en forme de ruche, creusée dans le rocher, et un dromos[43] qui y conduit,
rappellent les anciens tombeaux à coupole. Dans la chambre on a trouvé deux
vases d'argile rehaussés d'ornements tracés en brun (en bas zones parallèles, en haut une sorte de pampres) sur un
fond lisse jaunâtre[44]. Au point de vue
de la forme[45],
de la décoration et de l'exécution technique, ils ressemblent beaucoup aux
spécimens retirés des tombeaux en puits de Mycènes et d'autres provenances
analogues. Cette chambre funéraire contenait, en outre, deux vases en argile
noire[46] qui, selon Löschcke,
semblent également avoir beaucoup d'analogie avec la céramique mycénienne.
Comme Syracuse ne comptait nullement parmi les plus anciennes colonies
grecques de l'Occident et que les vestiges grecs trouvés dans les autres
localités de En terminant ce chapitre, il faut que nous revenions encore sur les tombeaux découverts à Cæré par Regulini et Galassi et sur ceux de Préneste qui sont de la même famille ; les produits qu'ils renferment nous serviront, en effet, souvent comme pièces à l'appui dans les déductions qui vont suivre. Nous les avons attribués jadis à la seconde moitié du septième ou à la première moitié du sixième siècle[49] ; on peut aujourd'hui déterminer leur chronologie d'une manière plus précise. Deux coupes d'argent, pourvues d'inscriptions étrusques, découvertes à Cæré[50], indiquent déjà une date moins ancienne. Les Étrusques comme les Latins empruntèrent leur alphabet aux Chalcidiens ; par conséquent, les tombeaux avec inscriptions étrusques sont tout naturellement postérieurs à la fondation des premières colonies chalcidiennes dans l'ouest, c'est-à-dire à l'année 740 ou 730 avant J.-C.[51] De plus, il n'est guère probable que les Étrusques, aussitôt que les premiers navigateurs chalcidiens eurent débarqué chez eux, se soient mis à étudier l'alphabet de ces étrangers. Il est certain, au contraire, que l'introduction de l'alphabet en Étrurie fut le résultat de relations longuement entretenues. L'emploi de l'écriture resta d'ailleurs circonscrit tout d'abord aux textes d'un sens religieux et politique, et il s'écoula beaucoup de temps avant qu'elle devint d'un usage courant. Les données que nous possédons sur les sœcula étrusques permettent d'affirmer que les Étrusques ne fixèrent graphiquement leur chronologie que dans le troisième quart du septième siècle avant J.-C.[52] Si les objets de Cæré témoignent d'un usage courant de l'écriture, il s'en suit qu'ils sont d'une époque assez récente ; ils remontent tout au plus au commencement du sixième siècle. Cette hypothèse est confirmée par les fouilles pratiquées dernièrement dans les nécropoles de Tarquinies et de Vulci. Elles ont permis de constater que le type de la tombe de Cæré a été précédé de toute une série de tombeaux qui contiennent des produits industriels grecs très anciens, notamment des vases d'argile à zones peintes[53]. Et le nombre en est si grand qu'il faut y reconnaître l'œuvre d'une génération au moins. Mais ce sujet rentre plutôt dans le cadre du second volume de nos Contributions à l'histoire de la civilisation et de l'Art en Italie. En tout cas, le tombeau de Cæré révèle une situation analogue à ce que nous apprend Hérodote[54] sur la bataille d'Alalia (537 av. J.-C.) et sur les événements suivants. Les coupes d'argent du style mixte égypto-assyrien[55] et d'autres produits artistiques trouvés dans ce tombeau prouvent que les Étrusques entretenaient de nombreuses relations commerciales avec les Phéniciens ou les Carthaginois. D'autre part, il résulte des inscriptions étrusques ci-dessus mentionnées que, avant l'époque à laquelle appartient ce tombeau, les Étrusques étaient en rapports suivis avec les Grecs. Dans la bataille d'Alalia, les Étrusques et les Carthaginois étaient alliés contre les Grecs. Mais avant les événements qui suivirent cette bataille, il y eut une période où les Grecs exerçaient une grande influence sur les Étrusques. Les Phocéens faits prisonniers dans la bataille navale, furent lapidés sur le marché de Cæré. Lorsqu'une épidémie se déclara aussitôt après, les Cærétaniens demandèrent à l'oracle de Delphes comment ce crime serait expié. Nous voyons par là que, même avant leur alliance avec les Carthaginois, les Étrusques avaient appris à connaître et à craindre l'Apollon grec. Or, ce n'était possible qu'à la suite de longues relations avec les Grecs. Après avoir passé en revue les principaux documents, nous allons aborder l'étude des produits d'art et d'industrie dont il est fait mention dans l'Épopée. Nous commencerons par l'architecture. Le lecteur pourra ainsi se faire une idée des constructions qui servent de fond aux conceptions des poètes. |
[1] Comparez sur ce sujet : Helbig, Die Italiker in der Poebene, Leipzig, 1879.
[2] Il se peut qu'il y ait eu des fibules de bronze dans les plus récents villages qui constituent une transition à la phase nouvelle. (Voyez Undset dans le Bull. di pal. ital., IX, 1883, p. 131-135). Le sens que Studniczka, dans les Beiträge zur altgriechischen Traeht (Abhandl. d. arch. epigr. Seminars der Universitat Wien, VI, 1) donne à l'observation d'Undset, d'après Schliemann (Troja, p. 55 n° 1), ne peut qu'embrouiller l'étude de cette question.
[3] Comparez Ann. dell' Inst., 1884, p. 108 et suiv. 1885. p. 6 et suiv.
[4] Bull. dell' Inst., 1881, p. 75-76. — Bull. di pal. ital. IV, p. 78-81 ; VI, p. 81. Zannoni, Gli scavi della Certosa, p. 157-161. Not. di scavi comm. all., acc. dei Lincei, 1882, p. 17-20.
[5] Ann. dell' Inst., 1885, p. 32 et suiv.
[6] Gozzadini, Di un sepolcreto etrusco scoperto presso Bologna, Bol., 1885. Intorno ad altre settantuna tombe del sepolcreto etr. scop. presso Bologna, Bologne, 1886.
[7] Bull. dell' Inst., 1875, p. 50 et suiv., p. 177-182, 209-216. Zannoni, Gli scavi della Certosa, p. 34-35, 112 et suiv.
[8] Celui de Poggio Renzo : Rev. arch., XXVII, 1874, p. 209 et suiv., XXVIII, 1874, p. 155 et suiv. (Mem. dell' acc. di Torino, ser. II, t. XXVIII, p. 28, note 5.) — Bull. dell' Inst., 1875, p. 216. L'autre est celui de Sarteano : Bull., 1879, p. 233-236.
[9] Notizie degli scavi, 1885, p. 98-152. — Bull. dell' Inst., 1885, p. 129, note 1.
[10] Bull. dell' Inst., 1882, p. 11-22, 40-42, 163-176, 209-211, 213-216. — Annal., 1884, p. 110 et suiv. — 1885, p. 6 et suiv. — Not. di scavi comm. all' acc. dei Lincei, 1881, p. 342-362, 1882, p. 136 et suiv.
[11]
Klitsche de
[12] Helbig, Die Italiker in der Poebene, p. 82, note 3. Voyez tout ce qui a paru sur ce sujet, depuis 1879, dans les Ann. dell' Inst., 1885, p. 48, note 2.
[13] On rencontre, en Italie, dans les couches préhelléniques, des spécimens de fibules pareilles à celles qu'on trouve en Grèce. La fibule simple (Bull. di pal. ital., IV, p. 106-110), une des espèces les plus anciennes de l'Italie, a été trouvée à Olympie (Furtwængler, Die Bronzefunde, p. 37), une autre, en or, à Kition, dans l'île de Chypre (Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, III, p. 851, n° 595). Une fibule serpentiforme, grossie vers le milieu, a été trouvée à Villanova (Gozzadini, ibid., pl. VIII, 1) et à Olympie (Furtwængler, Die Bronzefunde, p. 38) ; une fibule à nœud dans la nécropole de Benacci, à San Francesco de Bologne (Bull. di pal. ital., IV, p. 53) et à Mycènes (Stamatakis, n° 3141a. Ce spécimen a été trouvé sous les décombres à 5 mètres de profondeur) ; enfin une fibule à sept gros nœuds dans le Polytechnion d'Athènes. Certaines fibules de Villanova, de Benacci et d'Arnoaldi sont ornées sur l'arc de trois oiseaux aquatiques (peut-être des canards) : il faut les rapprocher de celle de Camiros, qui n'est décorée que d'un seul oiseau semblable (Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, III, p. 31, n° 594). On a découvert aussi en Italie des poignards de l'époque préhellénique pareils aux poignards grecs (Bull. di pal. ital., II, p. 44), tel un exemplaire de l'île d'Amorgos (Mitth. des arch. Inst. athenische Abth., XI, 1886, Beil. I, n° 6, p. 24). Parmi ces objets les plus intéressants pour nous sont les spirales servant à retenir les boucles de cheveux, les rasoirs en forme de croissant et les garnitures en bronze de larges ceintures (μίτραι) dont il sera question en détail dans les chapitres XVI et XXI.
[14]
XXI, 383, XXIV, 211, 307, 366, 389. Comparez Müllenhoff, Deutsche Alterthumskunde, I, p. 56-58.
[15] XI, 56. Comparez Volquardsen, Untersuchungen über die Quellen bei Diodor, p. 60.
[16]
Aristote, De incredibil. auscultat., 104 (II, p. 839, Bekker). Comparez Müllenhoff, Deutsche
Alterthumskunde, p. 433.
[17] Genthe, Ueber den etruskischen
Tauschhandel, p. 8-9.
[18] Hérodote, IV, 33.
[19] Römische Geschichte I2, p. 84-85.
[20] Von Wilamowitz-Mœllendorff, Homerische
Untersuchungen, p. 166.
[21] Epicor. græcor. fragm., éd. Kinkel, I, p. 57. Von Wilamowitz-Mœllendorff, p. 187-189.
[22] Strabon, X, c. 449.
[23] Epicor. græc., fragm. 1, p. 53 ; Von Wilamowitz-Mœllendorff, p. 173.
[24] Wilamowitz, p. 161-162, 173.
[25] Helbig, Die Italiker in der Poebene, p. 20, 89. Furtwængler, Die Bronzefunde, p. 41. Comparez Ann. dell' Inst., 1884, p. 121, note 2. Bull., 1885, p. 117, 124. Not. degli sc., 1885, pl. IX, 29, p. 146, 1886, p. 10. Il est hors de doute aujourd'hui que ces parures en forme de roue faisaient partie d'épingles à cheveux. On en voit une ainsi ornée plantée dans la chevelure tombante d'un portrait d'argile, qui sert de couvercle à un canopus (urne cinéraire) de Chiusi : Museo ital. di antich. classica, I, pl. IXa, 14b, p. 311. On a trouvé un objet semblable dans un tombeau de Corneto, à côté du crâne du défunt (Bull., 1885, p. 117, 124.)
[26] Nous croyons avoir réfuté à la fin de ce livre l'opinion erronée d'après laquelle la fondation de Cumes remonterait au delà de l'an mille avant Jésus-Christ.
[27] Quelques lignes seulement dans Fiorelli, Not. dei. vasi dip rinv. a Cuma, p. VIII.
[28] Comparez Bull. dell' Inst., 1878 p. 152 et suiv. — Ann. dell' Inst., 1880, p. 225 et suiv.
[29]
Le plus connu de ces vases est un lécythe avec l'inscription de Tataié trouvé à
Cumes (Bull. nap., 1843, pl. II, 2 p. 20-23). Voyez sur la technique et
le style de ces vases : Helbig, Die Ital. in der Poebene, p. 84-86 ;
Furtwængler, Die Bronzefunde, p. 47-51 et Arch. Zeit., XLI, 1883,
p. 154-162. On a trouvé à Tirynthe la panse d'un de ces vases : Schliemann, Tiryns,
p. 400, n° 143. Dümmler veut bien nous écrire que des vases de cette espèce se
rencontrent dans les couches les plus profondes à Égine et à Éleusis. « Ce qui
prouve, dit-il, la haute antiquité de ces vases, c'est qu'une de leurs formes
principales a été trouvée à Athènes parmi des vases du Dipylon, façonnée en
terre du Dipylon. Ils se rattachent donc aux types de Mycènes et sont
contemporains des plus anciens types du Dipylon. Nous connaissons trois vases
de ce genre qui sont ornés de figures peintes. Ce sont : 1° celui de
[30] Mémoires d'arch. comparée, I, pl. XI 9, p. 379, note 4.
[31] P. ex. à Syracuse : Annal., 1877. Tav. d'agg. C. D. 9 ; à Sélinonte : Bull. della commis. di antichita in Sicilia, 1872, pl. IV, 8, p. 14.
[32] Helbig, Osservazioni sopra il commercio dell' ambra (Acc. dei Lincei, Ann., CCLXXIV) p. 10, note 4.
[33] Annal., 1877, p. 56, note 2.
[34]
Ann., 1880. Tav. d'agg.
W. 2, 2a.
[35] Annal. dell' Inst., 1877. Tav. d'agg. A D., p. 37-56.
[36] Annal. dell' Inst., 1877. Tav. d'agg. C D., 2.
[37] Ann. dell' Inst., 1877. Tav. CD, 9.
[38] Ann., 1877, p. 56, note 2.
[39] Ann., 1877. Tav. CD. 5.
[40] Ann., 1877. Tav. AB. 23-25 p. 41, 55-56.
[41] Sur le tombeau de Matrensa voyez Furtwængler et Löschcke, Mykenische Vasen, p. 47. Le vase publié dans les Ann. de l'Inst., 1877. Tav. d'agg. E 6, ressemble presque entièrement au spécimen de provenance chypriote publié par ces deux savants à la pl. XIV, p. 90.
[42] Ann., 1877. Tav. E. p. 56-58.
[43] Tav. d'agg. E. 3.
[44] Annal., 1877, Tav. d'agg. E, 6, 7.
[45] Furtwængler et Löschcke, Mykenische Thongerfässe, pl. III, 9-11. Le spécimen qui se rapproche le plus des types siciliens est un vase de Crète qui est conservé actuellement au musée de Berlin (Furtwængler, n° 20).
[46] Ann., 1877, Tav. d'agg. E, 4, 5.
[47]
Thucydide, VI 2, 6. — Movers, Die Phönisier II, 2, p. 309 et suiv. — Rhein.
Mus., VIII, 1853, p. 328. — Kiepert, Lehrbuch
der alten Geographie, p. 461-465.
[48] Movers, Ibid., II, 2, p.
325-328.
[49] Annal. dell'
[50] Mus. Greg. I, Pl. LXII 7, 8, 10.
[51] Comparez le chap. Ier des additions de ce livre.
[52] Censorinus, De die natali, XVII, 5 et suiv. — Servius, ad Vergil. ecl., IX, 47. — Ann. dell' Inst., 1876, p. 227-230.
[53] Ce sont principalement les tombe a fossa dont il a déjà été question.
[54] I, 165-167.
[55] Ann. dell' Inst., 1876, p. 201-202.