Nous avons enfin à tenir compte des industries du Nord. La
première période de l'industrie du bronze dans l'Europe centrale est née d'un
courant de civilisation venu du Sud-Est[1]. C'est un fait
surprenant que ne confirme ni la tradition historique, ni la légende, mais
qui n'en est pas moins établi par les analyses comparées de la paléoethnologie
moderne. Vient ensuite une période pendant laquelle l'Europe centrale subit
certains effets de la civilisation de la péninsule apennine[2]. Cette influence
commence à se faire sentir dès l'époque où les peuplades de l'Italie se
trouvent dans la phase caractérisée par la nécropole de Villanova et autres
semblables, phase de beaucoup antérieure au début de la colonisation
hellénique dans l'Ouest[3]. Lorsque plus tard
des villes helléniques s'établissent sur les côtes de Après ce coup d'œil sur les différentes phases de la civilisation envisagées dans leurs rapports avec l'âge homérique, nous allons passer en revue les principaux centres de trouvailles dont nous aurons à tenir compte souvent au cours de notre travail. Afin de prévenir toute critique malveillante, nous devons déclarer que nous n'avons pas à recueillir ici tous les matériaux d'une histoire de l'art grec préclassique ; de même, une étude approfondie de chacune de ces trouvailles dépasserait les cadres du présent ouvrage. Nous nous bornerons à examiner et, si possible, à déterminer surtout les rapports chronologiques qui peuvent exister entre les groupes d'objets trouvés dans ces centres et l'Épopée. Notre exposé gagnera ainsi en brièveté et en précision. En étudiant plus tard chaque modèle en particulier, nous n'aurons plus qu'à renvoyer le lecteur aux deux chapitres qui vont suivre. |
[1]
Comparez Vorsaae, La colonisation de
[2] Comparez Undset, Das erste Auftreten des Eisens in Nordeuropa, Hambourg, 1882, où l'auteur résume tout ce qui a été écrit sur ce sujet. Voyez aussi Bull. di paletnol. ital., VIII (1882), p. 36-44.
[3] Comparez sur ce sujet notre chap. VI.
[4] Tous ces faits ont été exposés dans les Ann. dell' Inst., 1880, p. 236-255.
[5] Voyez Helbig, Die Italiker in der
Poebene, p. 84-86. — Furtwängler, Die Bronzefunde in
[6] Lindenschmit, Die Altertümer unserer heidn. Vorzeit, 3e vol. — Sur les autres trouvailles analogues faites en Bavière, voir Ann. dell' Inst., 1880, p. 237.
[7] Beiträge zur Anthropologie
und Vorgeschichte Bayerns.
[8] Arch. Zeit., 1854, pl. LXIII. — Ann. dell' Inst., 1880, p. 238, note 2.
[9] Ann. dell' Inst., 1880, p. 238-240.
[10] Tout ce qui a été trouvé avant 1879 a été publié dans les Ann., 1880, p. 240-255. Nous ne notons ici que les découvertes ultérieures.
[11] Ann. dell' Inst., 1884, p. 267.
[12] Gaz. arch., VII, p. 93.
[13] Dans la nécropole de Rugge : Bull. dell' Inst., 1881, p. 193-194.
[14] Dans la nécropole de Gnathia : Gaz. ach., VII, p. 93.
[15] Ann. dell' Inst., 1885, p. 36-37, note 3.
[16] Ann. dell' Inst., 1881. Bull., 1882, p. 207-208.
[17] Notamment à Castelletto Ticino (Not. degli scavi, 1885, p.27) et prés d'Este (Bull., 1882, p. 81).
[18] Tout récemment on en a trouvé quatorze exemplaires à Kurd, en Hongrie, dans la rivière Kapos ; ils étaient renfermés dans un récipient de bronze. Voyez Die ungarische Revue, VI. Wosinsky, Etruskische Bronzegefässe in Kurd (Budapest, 1886, 4e fasc.).