MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DE MON TEMPS

 

PAR M. FRANÇOIS GUIZOT.

TOME SEPTIÈME — 1842-1847.

PARIS - MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS – 1865.

 

 

Chapitre XXXIX. — Élections de 1842. - Mort de M. le Duc d’Orléans. Loi de régence (1842).

M. Royer-Collard et le général Foy. — Par quels motifs je me suis appliqué à garder toute l’indépendance de ma pensée et de ma conduite en présence des sentiments et des désirs populaires. — Mes entretiens avec le comte Siméon et M. Jouffroy peu avant leur mort. — Leur opinion sur notre politique. — Caractère et résultats des élections de la Chambre des députés en juillet 1842. — Mort de M. le duc d’Orléans. — Ma correspondance diplomatique après sa mort. — Attitude des gouvernements européens. — Conversation du prince de Metternich avec le comte de Flahault. — Obsèques de M. le duc d’Orléans à Paris et à Dreux. — Préparation et présentation du projet de loi sur la régence. — Discussion de ce projet dans les deux Chambres. — Le duc de Broglie, M. Dupin, M. Thiers, M. de Lamartine, M. Berryer et moi. — Sollicitude du roi Louis-Philippe. — Adoption du projet. — M. le duc d’Orléans et son caractère. — Conséquences de sa mort.

CHAPITRE XL. — Les îles Marquises et Tahiti (1841-1846).

Un inconvénient du gouvernement représentatif. — Premières navigations dans l’océan Pacifique. — Découverte de l’île de Tahiti. — Divers voyageurs qui l’ont visitée du XVIIe au XIXe siècle. — La Nouvelle-Zélande et la Compagnie nanto-bordelaise. — L’amiral Dupetit-Thouars et les îles Marquises. — Motifs de notre prise de possession des îles Marquises. — L’amiral Dupetit-Thouars à Tahiti. — Établissement et conditions du protectorat français à Tahiti. — Les missionnaires anglais à Tahiti. — Les missions protestantes et les missions catholiques dans l’océan Pacifique. — Débats dans la Chambre des députés à ce sujet. — Le capitaine Bruat nommé gouverneur des établissements français dans l’océan Pacifique. — Retour de l’amiral Dupetit-Thouars à Tahiti. — Il substitue la complète souveraineté de la France au protectorat. — Réclamation de la reine Pomaré et des Tahitiens. — Fermentation à Tahiti. — Menées de M. Pritchard, ancien missionnaire anglais. — Il abat son pavillon de consul d’Angleterre et en cesse les fonctions. — Le gouvernement français ordonne le rétablissement du protectorat. — Débats dans les Chambres à ce sujet. — Arrestation, emprisonnement et expulsion de M. Pritchard à Tahiti. — Effet de cet incident à Londres. — Langage de sir Robert Peel. — Mon langage. — Négociation à ce sujet. — Conduite et correspondance du capitaine Bruat. — L’expulsion de M. Pritchard est maintenue et une indemnité lui est accordée. — Motifs de cette double mesure. — Les amiraux Hamelin et Seymour, commandants des stations française et anglaise dans l’océan Pacifique, sont chargés de s’entendre pour la fixation du taux de l’indemnité. — Lettre que m’écrit le roi Louis-Philippe pour se charger du payement de l’indemnité. — Le cabinet s’y refuse. — Débat dans la Chambre des députés. — Attitude du cabinet. — Il n’obtient qu’une faible majorité. — Il annonce sa résolution de se retirer. — Démarche du parti conservateur. — Le cabinet reste en fonctions. — Appréciation de cet incident.

CHAPITRE XLI. — L’Algérie et le Maroc (1841-1847).

Le général Bugeaud gouverneur général de l’Algérie. — Son caractère et ses deux idées principales sur sa mission. — Désaccord entre ces idées et les dispositions des Chambres. — Le cabinet est résolu à soutenir fortement le général Bugeaud dans l’œuvre de la complète domination française sur toute l’Algérie. — Campagnes et succès du général Bugeaud. — Son jugement sur Abd-el-Kader. — Sa susceptibilité dans ses rapports avec le ministère de la guerre, les Chambres et les journaux. — Ses brochures. — Sa correspondance particulière avec moi. — Il est fait maréchal. — Abd-el-Kader se replie sur le Maroc. — Dispositions du peuple marocain et embarras de l’empereur Abd-el-Rhaman. — Invasion des Marocains sur le territoire de l’Algérie. — Nos réclamations à l’empereur du Maroc. — Mes instructions au consul général de France à Tanger. — Le prince de Joinville est nommé commandant d’une escadre qui se rend sur les côtes du Maroc. — Inquiétude du gouvernement anglais. — Méfiance de sir Robert Peel. — Sagacité et loyauté de lord Aberdeen. — Ses démarches pour décider l’empereur du Maroc à se rendre à nos demandes. — Elles ne réussissent pas ; la guerre est déclarée. — Le prince de Joinville bombarde Tanger et prend Mogador. — Le maréchal Bugeaud bat et disperse l’armée marocaine sur les bords de l’Isly. — L’empereur du Maroc demande la paix. — Elle est conclue à Tanger. — Ses conditions et ses motifs. — Débats dans les Chambres à ce sujet. — Négociation pour la délimitation des frontières entre l’Algérie et le Maroc. — Traité de Lalla-Maghrania. — Velléités de retraite du maréchal Bugeaud. — Abd-el-Kader recommence la guerre en Algérie. — Incident des grottes du Dahra. — Le maréchal Bugeaud met en avant son plan de colonisation militaire. — Ce plan est mal vu dans les Chambres et dans le ministère de la guerre. — Le maréchal Bugeaud veut se retirer. — Il vient en France. — Nouvelle et générale insurrection en Algérie. — Le maréchal Bugeaud y retourne et triomphe de l’insurrection. — Il est disposé à poursuivre Abd-el-Kader dans le Maroc. — Je lui écris à ce sujet. — Il y renonce. — Il insiste sur son plan de colonisation militaire. — Sa lettre au Roi pour le réclamer. — Présentation à la Chambre des députés d’un projet de loi conforme à ses vues. — Mauvais accueil fait à ce projet. — Le maréchal Bugeaud en pressent l’insuccès. — Il est souffrant et ne se rend pas à Paris. — La commission de la Chambre des députés propose le rejet du projet de loi. — Le gouvernement le retire. — Le maréchal Bugeaud donne sa démission. — Le duc d’Aumale est nommé gouverneur général de l’Algérie.

CHAPITRE XLII. — Les musulmans à Paris. - La Turquie et la Grèce (1842-1847).

Chefs musulmans à Paris, de 1845 à 1847. — Ben-Achache, ambassadeur du Maroc. — Ahmed-Pacha, bey de Tunis. — Ibrahim-Pacha, fils du vice-roi d’Égypte Méhémet-Ali. — Mirza-Mohammed-Ali-Khan, ambassadeur de Perse. — Réchid-Pacha, grand-vizir. — Stérilité des tentatives de réforme de l’Empire ottoman. — Il ne faut pas se payer d’apparences. — Affaires de Syrie. — Progrès dans la condition des chrétiens de Syrie, de 1845 à 1848. — Affaire du consulat de France à Jérusalem en 1843. — Question des renégats en Turquie. — De la situation de l’Empire ottoman en Europe. — Affaires de Grèce. — M. Colettis et M. Piscatory. — M. Piscatory et sir Edmond Lyons. — Le roi Othon. — Mes instructions à M. Piscatory. — Révolution d’Athènes (15 septembre 1843). — Opinion de M. Colettis. — Assemblée nationale en Grèce. — Établissement du régime constitutionnel. — Sentiments des cabinets de Londres, de Pétersbourg et de Vienne. — Arrivée de M. Colettis en Grèce. — Ministère Maurocordato. — Sa chute. — Ministère Colettis et Metaxa. — M. Metaxa se retire. — Ministère Colettis. — Hostilité de sir Edmond Lyons. — Ma correspondance avec M. Colettis. — Attitude de sir Edmond Lyons envers M. Piscatory. — Instructions de lord Aberdeen. — Chute du cabinet de sir Robert Peel et de lord Aberdeen. — Lord Palmerston rentre aux affaires en Angleterre. — Son attitude envers la Grèce et le ministère de M. Colettis. — Fermeté de M. Colettis. — Troubles intérieurs en Grèce. — M. Colettis les réprime. — Querelle entre les cours d’Athènes et de Constantinople. — Maladie et mort de M. Colettis.

CHAPITRE XLIII. — La liberté d’enseignement. - Les jésuites et la cour de Rome (1840-1846).

En quoi consiste la liberté d’enseignement. — Résolution du cabinet du 29 octobre 1840 de tenir, à cet égard, la promesse de la charte de 1830. — Divers projets de loi présentés par MM. Villemain et Salvandy. — Caractère de l’Université de France, corps essentiellement laïque et national. — Que la liberté d’enseignement peut et doit exister en même temps que l’Université. — Succès permanent de l’Université. — Difficulté de sa situation quant à l’éducation religieuse. — Légitimité et nécessité de la liberté d’enseignement. — Lutte entre l’Université et une partie du clergé. — Par quelle fâcheuse combinaison les jésuites devinrent les principaux représentants de la liberté d’enseignement. — Du caractère primitif et historique de la congrégation des jésuites. — Méfiance et irritation publique contre elle. — On demande que les lois de l’État qui la frappent soient exécutées. — Je propose que la question des jésuites soit portée d’abord à Rome, devant le pouvoir spirituel de l’Église catholique. — Le Roi et le conseil adoptent ma proposition. — M. Rossi est nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire par intérim à Rome. — Motifs de ce choix. — Négociation avec la cour de Rome pour la dissolution en France de la congrégation des jésuites, sans l’intervention du pouvoir civil. — Embarras et hésitation de la cour de Rome. — Grégoire XVI et le cardinal Lambruschini. — Succès de M. Rossi. — Le Saint-Siège décide la Société de Jésus à se dissoudre d’elle-même en France. — Effet de ce résultat de la négociation. — Efforts pour en retarder ou en éluder l’exécution. — Ces efforts échouent et les mesures convenues continuent de s’exécuter, quoique lentement. — Maladie du pape Grégoire XVI. — Troubles dans la Romagne. — M. Rossi est nommé ambassadeur ordinaire de France à Rome. — Mort de Grégoire XVI. — Pressentiments du conclave.

PIÈCES HISTORIQUES.

I. — 1º Instructions données à l’amiral Dupetit-Thouars, par M. l’amiral Duperré, ministre de la marine et des colonies. - 2º Le contre-amiral Dupetit-Thouars à M. le ministre de la marine et des colonies.

II. — 1º Le contre-amiral Dupetit-Thouars au ministre de la marine. - 2º Instructions de l’amiral Roussin, ministre de la marine et des colonies, à M. le capitaine Bruat, nommé gouverneur des îles Marquises. - 3º Instructions confidentielles de l’amiral Roussin, ministre de la marine et des colonies, à M. le capitaine Bruat, gouverneur des établissements français dans l’Océanie.

III. — 1º Le ministre de la marine à M. Bruat, gouverneur des établissements français dans l’Océanie, commissaire du Roi près la reine des îles de la Société. - 2º Le ministre de la marine à M. Bruat, gouverneur des établissements français dans l’Océanie, commissaire du Roi près la reine des îles de la Société.

IV. — 1º Résumé des campagnes du maréchal Bugeaud, de 1841 à 1847, et principaux résultats de ces campagnes quant à l’extension et à la consolidation de la domination française en Algérie. - 2º Bureaux arabes.