QUATRIÈME VOLUME
Des colonies grecques établies sur la côte de l’Asie Mineure et dans les îles adjacentes, notre attention doit maintenant se tourner vers ces royaumes et ces peuples non helléniques avec lesquels ils finirent par y être en contact. Les renseignements que nous avons relativement à toutes
ces nations sont par malheur très peu abondants. Et notre récit ne gagnera
pas à prendre le Catalogue, présenté dans l’Iliade, des alliés de Troie, et à
l’expliquer comme si c’était un chapitre de géographie. S’il y avait besoin d’une
preuve pour démontrer les résultats stériles d’un pareil procédé, nous la
trouverions dans la confusion qui obscurcit une si grande partie de l’ouvrage
de Strabon ; ce géographe, en effet, se détourne perpétuellement de la
condition réelle et susceptible d’être constatée des contrées qu’il décrit,
pour faire des conjectures star l’antiquité homérique, annoncées souvent
comme faits incontestables. Là où la géographie homérique est confirmée par d’autres
preuves, nous signalons le fait avec plaisir ; là où elle est sans appui, ou
difficile a concilier avec d’autres renseignements, nous ne pouvons nous permettre
de raisonner sur elle comme étant par elle-même un témoignage réel. Si l’auteur
de l’Iliade a réuni un vaste corps des différentes sections de Grecs pour
l’attaque de la colline sacrée d’Ilion, il a aussi appelé tous les divers
habitants de l’Asie Mineure à coopérer à sa défense. Il a placé des parties
des Kilikiens et des Lykiens, dont l’existence historique est sur la côte
méridionale, dans le voisinage immédiat de La géographie de l’Asie Mineure est même très
imparfaitement connue de nos jours[1], et les faits
attestés relativement a ses anciennes divisions et à ses anciennes limites se
rapportent presque entièrement aux périodes plus récentes de l’empire des
Perses, ou aux temps qui suivirent la conquête macédonienne et même la
conquête romaine. Les exposer comme elles étaient du temps de Crésus, roi de
Lydia, avant l’arrivée du conquérant Cyrus, c’est une tâche dans laquelle
nous trouvons peu de preuves pour nous servir de point d’appui. La grande
chaîne de montagnes du Taurus, qui part du promontoire Chélidonien sur la
côte méridionale rte Le long des côtes occidentales de cette péninsule, où s’établirent
les diverses bandes de Grecs émigrants, on nous parle de Pélasges, de Teukriens,
de Mysiens, de Bithyniens, de Phrygiens, de Lydiens ou Mæoniens, de Kariens,
de Lélèges. Plus loin à l’est sont les Lykiens, les Pisidiens, les Kilikiens,
les Phrygiens, les Kappadokiens, les Paphlagoniens, les Mariandyniens, etc.
Généralement parlant, nous pouvons dire que les Phrygiens, les Teukriens et les
Mysiens paraissent dans la partie nord-ouest, entré le fleuve Hermas et Un fait important à faire remarquer, relativement aux peuples indigènes de l’Asie Mineure au premier début de cette histoire, c’est qu’ils n’étaient pas ‘réunis en royaumes ou confédérations considérables, ni même en cités vastes ou populeuses, — mais répartis en un grand nombre de petites tribus de peu d’importance, de manière à ne pas présenter de résistance écrasante aux corps successifs de Grecs émigrants, et à ne pas les menacer de dangers formidables. Il n’y a à cet état de choses qu’une exception, c’est la monarchie lydienne de Sardes, dont la force réelle commence avec Gygès et la dynastie des Merinnadæ, vers l’an 700 avant J.-C. Bien que la force croissante de ce royaume ait fiai par anéantir l’indépendance des Grecs en Asie, elle semble n’avoir nullement empêché leur développement, tel qu’il fut quand ils arrivèrent pour la première fois et pendant un long temps après. Il n’y avait non plus ni Kariens ni Mysiens liais sous un roi quelconque, de manière à avoir des facilités pour l’agression ou la conquête. :Lutant que nous pouvons le reconnaître par les chétives données qui nous possédons, il paraît que toutes les nations de l’Asie Mineure à l’ouest du fleuve Halys étaient, dans un sens étendu, alliées de race les unes aux autres, aussi bien qu’aux Thraces sur le côté européen du Bosphore et de l’Hellespont. A l’est de l’Halys habitait le peuple des Syro-Arabes ou de race sémitique, — Assyriens, Syriens et Kappadokiens, — aussi bien que Kilikiens, Pamphyliens et Solymi, le long de son cours supérieur et plus loin au sud jusqu’à la mer Pamphylienne. A l’ouest de l’Halys les langues n’étaient pas sémitiques, mais elles appartenaient à une famille totalement différente[3], — parentes, distinctes toutefois les unes des autres, et n’étant pas peut-être mutuellement intelligibles. Les Kariens, les Lydiens et les Mysiens reconnaissaient entre eux un certain degré de fraternité, attesté par des sacrifices religieux communs dans le temple de Zeus Karios à Mylasa[4]. Mais il n’est nullement certain que ces nations comprissent mutuellement la langue l’une de l’autre. Hérodote, qui nous fait connaître ces sacrifices communs, nous apprend en même temps que les Kauniens, à l’extrémité sud-ouest de la péninsule, n’y participaient pas, bien que parlant la même langue que les Kariens. Il ne semble pas, cependant, considérer l’identité ou la différence de langage comme une preuve d’affinité nationale. Le long de la côte du Pont-Euxin, à partir du Bosphore de
Thrace à l’est jusqu’au fleuve Halys, habitaient les Bithyniens ou Thyniens,
les Mariandyniens et les Paphlagoniens, — toutes branches reconnues de Autant qu’on peut se former une opinion positive quelconque
relativement à des nations sur lesquelles nous savons si peu de chose, il
semblerait que les Mysiens et les Phrygiens sont une sorte de lien d’union
entre les Lydiens et les Kariens, d’un côté, et les Thraces (européens aussi bien qu’asiatiques),
de l’autre, — affinité ethnique éloignée régnant dans le tout. — On parle d’anciennes
migrations dans les deux directions à travers l’Hellespont et le Bosphore de
Thrace. Quelques-uns pensaient que des Phrygiens, des Mysiens et des Thraces
avaient émigré d’Europe en Asie ; et l’historien lydien Xanthus rapportait l’arrivée
des Phrygiens à une époque postérieure à la guerre de Troie[9]. D’un autre côté,
Hérodote parle d’un vaste corps de Teukriens et de Mysiens qui, avant la
guerre de Troie, avaient franchi le détroit pour passer d’Asie en Europe,
chassé un grand nombre de Thraces européens de leurs demeures, traversé le
Strymôn et les rivières de Macedonia, et pénétré au sud jusqu’au fleuve
Peneios en Thessalia, — et à l’ouest jusqu’au golfe Ionien. Cette émigration
teukro-mysienne (nous
dit-il) amena deux conséquences : d’abord l’établissement près du
fleuve Strymôn des Pæoniens, qui s’appelaient colons teukriens[10] ; en second
lieu, le passage en Asie d’un grand nombre de tribus de Thraces dépossédés,
se rendant du voisinage du Strymon dans la région nord-ouest de l’Asie
Mineure, qui formèrent le peuple bithynien, ou peuple thrace asiatique.
Quelques-uns supposent que les Phrygiens aussi ont occupé, dans l’origine,
une terre en Europe sur les frontières de De ces récits de deux courants d’ancienne migration à
travers l’Hellespont et le Bosphore, tout ce que nous pouvons conclure avec
quelque certitude, c’est un certain degré d’affinité dans la population de Déterminer avec exactitude l’étendue et la condition de ces
nations asiatiques pendant les premiers jours de l’établissement des Grecs
parmi eux, est chose impraticable. Le problème ne pouvait pas être résolu
même par les géographes de l’antiquité, avec leurs moyens supérieurs de
connaissance. L’ancienne distribution indigène de la population phrygienne
nous est inconnue ; car même la division en grande et en petite Phrygia
appartient à une période au moins postérieure à la conquête des Perses (comme la plupart des
divisions reconnues de l’Asie-Mineure), et elle ne sert qu’à égarer,
si on l’applique à la période antérieure à Crésus. Il parait que le nom de
Phrygiens, comme celui de Thraces, était une désignation générique, et
comprenait des tribus ou communautés séparées, ayant aussi des noms spéciaux
qui leur étaient propres. Nous retrouvons des Phrygiens à de vastes distances
: sur la rive occidentale du fleuve Halys, — à Kelenæ, dans l’intérieur de l’Asie
Mineure, sur le cours supérieur du fleuve Mæandros, — et sur la côte de Si — comme le langage d’Hérodote et d’Éphore[23] semblerait, l’impliquer
— nous supposons que les Phrygiens étaient à une distance considérable de la
côte et habitaient seulement à l’intérieur, nous aurons de la peine à nous
expliquer comment ou en quel lieu les anciens colons grecs finirent par être
tant influencés par eux ; tandis que la supposition que les tribus occupant Trois modes musicaux primitifs furent employés par les poètes
grecs, à l’époque, la plus reculée sur laquelle des auteurs plus récents ont
pu trouver quelques renseignements ; — le lydien, qui était le plus aigu, — le
dorien, qui était le plus grave, — et le phrygien, intermédiaire entré les
deux ; la note la plus élevée du lydien étant plus faute d’un ton, celle du
dorien d’un ton plus basse que la noté la plus élevée (le la gamme phrygienne[24]. Telles étaient
les trois gammes ou modes, renfermant chacune un tétracorde, sur lesquelles
travaillèrent les plus anciens maîtres grecs : beaucoup d’autres gammes, tant
plus élevées que plus basses, furent ajoutées dans la suite. Il paraît ainsi
que la plus ancienne musique grecque fut, dans une large mesure, empruntée de
Dans le chapitre relatif à la légende de Troie[27], j’ai déjà fait
mention de l’ancienne fusion des Grecs æoliens avec la population indigène de
Hérodote célèbre les Phrygiens pour l’abondance et de
leurs troupeaux et de leurs produits agricoles[30]. L’excellente
laine pour laquelle Milêtos fut toujours renommée venait en partie de la
vallée supérieure du fleuve Mæandros, qu’ils habitaient. Il les oppose sous
ce rapport aux Lydiens, chez lesquels les attributs et les qualités de
personnes habitant des villes sont particulièrement exposés à nos yeux : beaucoup
d’or et d’argent, commerce de détail, jeux indigènes, impudicité des jeunes
femmes, combinés toutefois avec de l’économie et de l’industrie[31]. Le fromage et
les provisions salées de Phrygia, — les onguents lydiens[32], les tapis et
les souliers de couleur, — acquirent de la réputation. Les Phrygiens et les
Lydiens sont également mentionnés par des auteurs grecs postérieurs à l’établissement
de l’empire des Perses comme un peuple timide, soumis, industrieux et utile
comme esclaves, — attribut qui n’est pas assigné aux Mysiens[33], représentés
habituellement comme de braves et hardis montagnards, difficiles à tenir
assujettis` : il n’est pas même vrai non plus relativement aux Lydiens, dans
les temps plus anciens antérieurs au renversement complet de Crésus par Cyrus
; car ils étaient estimés alors pour leur valeur à la guerre. Le caractère
différent de ces deux peuples asiatiques n’était pas non plus encore effacé
même dans le second siècle de l’ère chrétienne ; car les mêmes Mysiens, qui du
temps d’Hérodote et de Xénophon donnaient tant de peine aux satrapes perses,
sont représentés par le rhéteur Aristide comme s’emparant de son bien à Laneion
près d’Hadriani et le pillant, — tandis qu’au contraire il mentionne les
Phrygiens comme venant habituellement de l’intérieur vers les pays des côtes
pour se livrer au travail de la cueillette de l’olive[34]. Pendant l’époque
de l’autonomie et de la suprématie de Selon la légende de la ville phrygienne de Gordion sur la rivière Sangarios, le premier roi phrygien Gordios était dans l’origine un pauvre laboureur : un jour qu’il labourait son champ, un aigle se percha et resta sur le joug de son attelage. Étonné de ce prodige, il consulta les augures Telmisséens pour en savoir le sens, quand une jeune fille de race prophétique lui apprit que le royaume était destiné à sa famille. Il l’épousa, et le fruit de cette union fut Midas. Une sédition ayant éclaté dans la suite chez les Phrygiens, un oracle leur ordonna, comme seul moyen de tranquillité, de se choisir pour roi l’homme qu’ils verraient d’abord approcher dans un chariot. Il se trouva que Gordios et Midas venaient alors à la ville dans leur voiture, et la couronne leur fut décernée. Leur chariot, consacré dans. la citadelle de Gordion à Zeus Basileus, devint célèbre par le nœud indissoluble qui attachait le joug, et par la manière dont il fut tranché dans la suite par l’épée d’Alexandre le Grand. L’empire de l’Asie était assuré à celui qui pourrait, dénouer le noeud, et Alexandre fut le premier dont le glaive remplit à la fois la condition et réalisa la prophétie[40]. Nous ne pouvons faire aucun usage dans des vues historiques de ces noms et de ces contes phrygiens légendaires. Nous ne savons rien d’aucun roi phrygien pendant les temps historiques ; mais Hérodote nous parie d’uni certain Midas, fila de Gordios, roi de Phrygia, et premier souverain étranger qui elle jamais envoyé des offrandes au temple de Delphes avant Gygès de Lydia. Ce Midas dédia au dieu de Delphes le trône sur lequel il avait l’habitude de s’asseoir pour rendre la justice. Des chronologistes ont rapporté l’incident à un roi phrygien Midas placé par Eusèbe dans la dixième Olympiade, — supposition que nous n’avons pas le moyen de vérifier[41]. Il a pu exister réellement un Midas, roi de Gordion ; mais qu’il y ait eu jamais une grande monarchie phrygienne unie, nous n’avons pas la moindre raison qui -nous le fasse supposer. Le nom de Gordios fils de Midas paraît encore dans la légende de Crésus et de Solôn, racontée par Hérodote, comme faisant partie de la généalogie de l’infortune prince Adrastos : ici aussi il semble représenter un être légendaire plutôt qu’une personne réelle[42]. Je parlerai des Lydiens dans le chapitre suivant. |
[1] Pour la géographie générale de l’Asie Mineure, v. Albert Forbiger, Handbuch der Alt. Geogr., part. II, sect. 61, et un instructif petit traité, Fünf Inschriften und fünf Staedte in Klein Asien, par Franz et Kiepert, Berlin, 1840, avec une carte de Phrygia annexée. Ce dernier traité est particulièrement précieux en ce qu’il nous montre combien il reste encore à établir ; c’est assez souvent l’usage pour les, compilateurs de manuels géographiques de faire parade de connaissances complètes, et de déguiser l’imperfection de lents données, Ils n’ont pas non plus toujours présente la nécessité de distinguer entre les noms et les divisions des territoires aux différentes époques.
[2] Cicéron, Pro Lege Maniliâ, c. 6 ; Strabon, XII, p. 572 ; Hérodote, V, 32. V. l’exposé instructif de la propagation et de la culture de l’olivier, dans Ritter, Erdkunde, West-Asien, b. III, Abtheilung III ; Abschn. I, sect. 50, p. 522-537.
[3] Hérodote, I, 72 ; Heeren, Ideen ueber den Verkehr der Alten Welt, part. I, Abth. sect., p. 142-145. On peut faire remarquer, cependant, que les Arméniens, à l’est de l’Halis, sont considérés par Hérodote comme des colons venus de Phrygia (VII, 73) ; Étienne de Byzance dit la même chose, v. Άρμενία, ajoutant aussi καί τή φωνή πολλά φρυγίζουσι. Les recherches plus soigneuses de linguistes modernes, après beaucoup d’assertions dénuées de fondement avancées par ceux qui les précédaient,ont démontré que la langue arménienne appartient dans sa structure à la famille indo-germanique, et est essentiellement distincte de la famille sémitique ; V. Ritter, Erdkunde, West-Asien, b. III, Abth. III ; Abschn. I, 5, 36, p. 577, 582. Hérodote fait rarement attention à la langue parlée, il ne le fait pas non plus dans cette occasion, quand il parle du fleuve Halys comme d’une limite.
[4] Hérodote, I, 170, 171.
[5] Strabon, VII, p. 295-303 ; XII, p. 542, 564, 565, 572 ; Hérodote, I, 28 ; VII, 74, 75 ; Xénophon, Helléniques, 1, 3, 2 ; Anabase, VII, 2, 129-32. Manuert, Geographie der Gr. und Roemer, b. VIII, c. 2, p. 403.
[6]
Denys Periegêt., 805 ; Apollodore, 1, 9, 20. Théocrite place les Béhrykiens sur
la côte du Pont-Euxin. Idylle XXII,
29 ; Syncelle, p. 340, Bonn. Le récit
dans Appien, Bell. Mithrid., init., est un singulier spécimen d’imagination
grecque ou du désir de rattacher les antiquités d’une nation à la guerre de
Troie. Les Grecs qu’il suivait attribuaient l’origine des Bithyniens aux
Thraces compagnons de Rhêsos, qui s’enfuirent de Troie après que ce dernier eût
été tué par Diomêdês ; Dolonkos, éponyme des Thraces de
Le nom Μυριαν-δυνοί, comme Βιθυνοί, peut probablement être une extension ou un composé du nom primitif Θυνοί ; peut-être aussi Βέβρυκες est-il dans le même rapport avec Βριγές ou Φρυγές. Hellanicus écrivait Θύμβριον, Δύμβριον (Steph. Byz., ad v.).
Kios est mysienne dans Hérodote, V, 121 : suivant Skylax, la côte depuis le golfe d’Astakos jusqu’à celle de Kios est Mysia (c. 93).
[7] Charon de Lampsakos, Fragm. 7, éd. Didot. Strabon, XIII, p. 586 ; Conon, Narr., 12 ; Denys d’Halicarnasse, I, 54.
[8] Hécatée, Fragm. 204, éd. Didot ; Apollodore, I, 9, 18 ; Strabon, XII, p. 564-575.
[9] Xanthus, Fragm. 5, éd. Didot.
[10] Hérodote, VII, 20-75.
[11] Strabon, VII, p. 29.5 ; XII, p. 550 ; Hérodote, VII, 73 ; Hesychius, v. Βρίγα.
[12]
Strabon, VII, p, 295 ; XII, p. 542, 564-571, où il cite le géographe
Artemidôros ; dans le passage de l’Iliade
(XIII, 5), les Μυσοί
άγχέμαχοι semblent être
conçus pas le poète comme habitant
[13] Strabon, XII, p. 572 ; Hérodote, VII, 74.
[14] Diodore, III, 59 ; Arrien, II, 3, 1 ; Quinte-Curce, III, 1, 12 ; Athénée, X, p. 415. Nous pouvons aussi mentionner la ville de Κοτυάειον, près de Μιδάειον en Phrygia, comme se rattachant au nom de la déesse thrace Kotys (Strabon, X, p. 470 ; XII, p. 576).
[15] Hérodote, VIII, 138 ; Théopompe, Fragm. 74, 75, 76. Didot (il introduisit un long dialogue entre Midas et Silène) ; — Denys d’Halicarnasse, Vet. Script. Censur., p. 70 ; Theon, Progymn., c. 2) ; Strabon, XIV, p. 680 ; Xénophon, Anabase, I, 2, 13.
[16]
Strabon, XII, p. 575, 576 ; Steph. Byz., Μυγδονιοι
; Thucydide, II, 99. Il est difficile de concevoir le territoire Mygdonia et
les Myadoniens, dans la lointaine région de
[17]
Iliade, III, 188 ; Strabon, XII, p. 551. La ville d’Otrœa, dont Otreus semble
être l’éponyme, était située en Phrygia, sur les frontières mêmes de
[18] Archiloque, Fragm. 28 ; Schneidewin, 26 Gaisf.
Le passage est trop altéré pour autoriser une conclusion quelconque, excepté l’étroit rapprochement que fait le poète entre Thraces et Phrygiens. La phrase αύλώ βρΰτον βρύζειν doit probablement être expliquée par l’Anabasis de Xénophon (IV, 5, 27), où il décrit les soldats grecs à demi morts de faim se rafraîchissant dans les villages arméniens. Ils y trouvaient de grands bols pleins de vin d’orge ou bière, avec les grains d’orge flottant dans le liquide. Ils y buvaient au moyen de longs chalumeaux ou pailles sans nœuds qu’ils trouvaient mis là dans ce but exprès.
[19]
Iliade, II, 873 ; XIII, 792 ; Arrien, I, 29 ; Hérodote, VII, 30. La frontière
des Phrygiens au sud du côté des Pisidiens, et à l’ouest aussi bien qu’au
nord-ouest du côté des Lydiens et des Mysiens, n’a,jamais pu être tracée
distinctement (Strabon, XII, p. 564, 576,628) ; la région volcanique appelée
Katakekanmenê est rapportée du temps de Xénophon à
[20] Hérodote, I, 72 ; VII, 30.
[21] Strabon, XIV, p. 678 ; cf. VIII, p. 586.
La légende fait de Doliôn le filsde Silène, qui se rattache ainsi beaucoup au Phrygien Midas (Alexand. Ætôlus, ap. Strabon, XIV, p. 681).
[22] Phorônis, Fragm. 5, éd. Düntzer, p. 57.
[23] Éphore, ap. Strabon, XIV, p. 678 ; Hérodote, V, 49.
[24] V. la savante et importante dissertation de Bœckh, De Metris Pindari, III, 8, p. 235-239.
[25] Plutarque, De Musicâ, c. 5, 7, p. 1132 ; Aristoxène, ap. Athenæ, XIV, p. 624 ; Alkman, Fragm. 104, éd. Bergk.
Aristoxène semble avoir considérer le Phrygien Olympos
comme le grand génie inventif qui donne l’élan à la musique grecque (Plutarque,
ibid., p.
Μαρσύας a peut-être son étymologie dans la langue karienne ou lydienne. Σούας était en karien équivalant à τάφος. Steph. Byz., v. Σουαγέλα) ; Μά était un des divers noms de Rhea (Steph. Byz., v. Μάσταυρα). Un Grec Æolien aurait écrit ce mot Μάρσούας.
Marsyas est représenté par Telestês l’auteur de dithyrambes comme un satyre, fils d’une nymphe, Telestês, ap. Athenæ, XIV, p. 617.
[26] Xénophon, Anabase, I, 2, 8 ; Homère, Iliade, II, 59.5 ; Strabon, XII, p. 578 ; ce dernier rattache Olympos à Kelenæ, aussi bien que Marsyas. Justin, XI, 7 : Mida, qui ab Orpheo sacrorum solemnibus, institutus, Phrygiam religionibus implevit.
Les monnaies de Midaeion, de Kadi et de Prynmêssos,
dans la partie plus septentrionale de
[27] V. vol. II, c. I.
[28] Le fragment d’Hippônax, mentionnant un eunuque de Lampsakos, riche et bien nourri, nous révèle les habitudes, et probablement un culte, asiatiques, dans cette ville (Fragment 26, éd. Bergk).
[29] Strabon, XII, p. 56I-575 ; Hérodote, IV, 76.
[30] Hérodote, V, 49.
[31] Hérodote, I, 93, 94.
[32] Τάριχος Φρύγιον (Eupolis, Marik., Fr. 23, p. 506, Meineke) — Τυρός, Athenæ, XII, 516 — ίσχάδες, Alexis ap. Athenæ. III, 75 : quelques Phrygiens cependant n’avaient jamais vu de figuier (Cicéron, pro Flacco, c. 17).
Tapis de Sardes (Athenæ, V, 197) Φοινικίδες Σαρδιανικαί (Plato, Comicus ap. Athenæ, II, 48) ; Άεί φιλόμυρον τάν τό Σάρδεων γένος (Alexis ap. Athenæ, XV, p. 69 1, et encore ibid., p. 690) ; Πόδας δέ Ποίκιλος μάσθλης έκάλυπτε Αύδιον καλόν έργον (Sappho, Fragm. 54, éd. Schneidewin ; Schol. Aristophane, Pac., 1174).
[33] Xénophon, Anabase, 1, 6, 7 ; III, 2, 23 ; Memorab., III, 5, 26 ; Eschyle, Pers., 40.
[34]
Aristide, Orat. XXVI, p. 346. Le λόφος
Άτυος était tout près de ce Laneion, ce qui
montre l’identité des noms religieux dans toute
Le lecteur est peu récompensé de la prolixité déclamatoire d’Aristide, si ce n’est par ces preuves précieuses de coutumes existantes qui se rencontrent par occasion.
[35] Hermippus, ap. Athenæ, I, p. 27. Άνδράποδ̕ έκ Φρυγίας, etc., le mot attribué à Socrate dans Elien, V. H., X. 14 ; Euripide, Alceste, 691 ; Xénophon, Agésilas, I, 21 ; Strabon, VII, p. 304 ; Polybe, IV, 38. Les Thraces vendaient leurs enfants comme esclaves (Hérodote, V, 6), comme les Circassiens le font actuellement (Clarlce’s Travels, vol. I, p. 378).
Δειλότερος λάγω Φρυγός était un proverbe grec (Strabon, I, p. 36 : cf. Cicéron, pro Flacco, c. 27).
[36]
Philostrate, Vit. Apollonius, VIII,
7, 12, p q46. Les marchands d’esclaves semblent avoir visité
[37] Les esclaves phrygiens semblent avoir été nombreux à Milêtos du temps d’Hippônax, Fragm. 36, éd. Bergk.
[38] Théocrite, Idylle XXII, 47-133 ; Apollon. Rhod., I, 937-954 ; II, 5-140 ; Valerius Flaccus, IV, 100 ; Apollodore, II, 5, 9.
[39] Iliade, II, 138 ; XII, 97 ; XX, 219 ; Virgile, Géorgiques, III, 270 : Illas ducit amor (equas) trans Gargara, transque Ascanium, etc.
Klausen (Æneas und die Penaten, vol. I, p. 52-56, 102-107) a réuni avec une brande érudition toutes les indications légendaires relatives à ces régions.
[40]
Arrien, II, 3 ; Justin, XI, 7. Suivant un autre récit, Midas était fils de
[41] Hérodote, I, 11, avec une note de Wesseling.
[42] Hérodote, I, 34.